samedi 23 novembre 2024

acisc uneLe Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) est une organisation de la société civile qui intervient dans le domaine des droits humains. Il a tenu une conférence de presse ce vendredi 27 mai 2022 à Ouagadougou pour interpeller le pouvoir en place sur des cas d’exécutions sommaires et extrajudiciaires ainsi que des enlèvements dont seraient victimes certaines populations de part de Forces de défense et sécurité (FDS) et de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Selon le secrétaire du CISC, le Dr Daouda Diallo, entre janvier et mai 2022, son organisation a recencé plus de 500 morts et plus de 100 cas d’enlèvements et de disparitions forcées de civils et de militaires. Alors que dans son premier discours, dit-il, le président de la Transition avait affirmé que les droits humains seraient respectés, la situation est très préoccupante de nos jours. Selon les conférenciers, il y a des enlèvements et des exécutions sommaires et extrajudiciaires des populations qui souvent ont fui leurs villages à cause des exactions des groupes terroristes. Et les enlèvements se font dans les marchés, à domicile, sur les axes routiers et même sur des sites de distribution de vivres aux personnes déplacées internes.

acisc 2« A Ouagadougou, rien qu’au cours du mois de mai 2022, deux Burkinabè interpellés ont trouvé la mort dans des locaux de la gendarmerie dans des conditions très suspectes, sans aucune explication de la part des autorités à ce jour. Il s’agit du jeune Hamadoun Dicko dit Bouda, mort le 14 mai 2022, et du prince de l’émirat de Barani, Hampathé Sidibé, enlevé par des éléments du GARSI depuis le 6 mai 2022 et qui a trouvé la mort dans la nuit du 15 au 16 mai 2022 à la brigade de gendarmerie de Kosyam mais sa famille n’en a été informée que le 20 mai », déclare Daouda Diallo.

acisc 3Pour Abdoulaye Hoefi Dicko, président du MBDHP-Dori, il faut que les Burkinabè apprennent à reconnaître leurs erreurs. Et dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, il ne faut pas dissimuler les fautes de certains. « Une guerre sans bavures c’est très difficile certes mais il faut avoir le courage de reconnaître ces bavures. (…)  S’il y a une bavure, c’est entre nous Burkinabè. C’est quelqu’un  est en faute dans son travail, on le fait amener à la justice et on va le juger », a-t-il affirmé. Pour le collectif, il doit y avoir de la cohérence entre le discours officiel et les actes. Cette cohérence doit s’observer aussi bien au niveau central qu’au niveau communautaire.

C’est pourquoi le CISC exhorte le régime en place à faire la lumière sur les dossiers de crimes de masse comme ceux de Yirgou, Banh-kanin, Tanwalbougou, Barga et Yagha ; à faire arrêter les exactions multiformes commises sur certaines communautés par des FDS, des VDP, des Dozo et des Koglwéogo. Les membres du collectif demandent également justice pour toutes les victimes du terrorisme et de la lutte contre le terrorisme ; de faire cesser le discours haineux et la stigmatisation des communautés et de recenser les intérêts économiques et commerciaux accumulés de certains FDS et VDP en vérifiant leurs modes d’acquisition. Pour eux, la cohésion sociale et la réconciliation nationale ne peuvent s’obtenir sans vérité au préalable.

Barthélémy Paul Tindano

jrs uneLe Centre pour la gouvernance démocratique  (CGD), en collaboration avec les ONG Diakonia, NDI et PAX, a organisé un dialogue démocratique ce mardi 24 mai 2022 à Ouagadougou.  L'objectif de cet échange, c’est de faire une évaluation des 100 premiers jours du président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, sur les plans politique, sécuritaire et économique. On retiendra de ces différents panélistes que le Burkina Faso connaît un recul dans ces domaines.

Selon Élie Kaboré, journaliste à L'Economiste du Faso, les recettes de l'État ont été bien recouvrées à la date du 31 mars 2022. Mais cette  performance est sapée par la poursuite des attaques terroristes, l'augmentation du nombre de déplacés internes et des besoins pour la prise en charge de la crise humanitaire, le renchérissement des différents produits, le désengagement des partenaires suite au coup d'Etat, mais également la méfiance de certains investisseurs après le coup d'Etat et, surtout, la crise du secteur minier. Si après son installation la Transition s'est dotée d'une feuille de route et d’un plan d'action basé sur les valeurs prônées, force est de reconnaître que ce n'est pas le cas dans la pratique, selon ce panéliste.

jrs 2Le coup d'Etat est venu mettre un coup d'arrêt à un certain nombre de choses, et la Transition était obligée de redéfinir les priorités pour pouvoir continuer. Il y a eu l'élaboration de certaines valeurs qui devaient conduire la Transition,  mais dans la pratique on s'est rendu compte qu'il y avait un écart entre ce qui est prévu dans l'agenda, dans le plan de travail, les valeurs et ce qui se mène sur le terrain. Nous avons relevé deux points essentiellement. Il avait été dit de recruter des DG par appel à candidatures, ça n'a jamais été fait ; les DG qui sont nommés on ne sait pas sur quel critère cela est fait. Il avait été aussi dit qu’en termes d'exemplarité, les dirigeants devaient donner l'exemple afin de pouvoir fédérer les énergies pour que les uns et les autres puissent participer à l'effort de guerre. Et avec ces débats sur les questions de remunération des membres des organes de la Transition, cela remet en cause ces principes", a déclaré Élie Kaboré.

jrs 3Pour  ce journaliste spécialiste de l'économie, il est grand temps pour la Transition de repartir sur l'activation psychique de ce qu’elle-même a défini comme priorités. Car les attentes étaient plus nombreuses que ce qui a été mis en oeuvre sur le terrain. "On peut considérer qu'à partir de la Transition, on a eu un recul sur le plan économique", a déclaré le panéliste.

Augustin Loada, ministre de la Fonction publique pendant la Transition de 2014, et le capitaine de police à la retraite Alissi Ouédraogo étaient  les deux autres panélistes du jour. Selon ceux-ci également, notre pays connaît un recul, tant sur le plan politique que sur celui de la sécurité.

Selon Thomas Ouédraogo, directeur exécutif du CGD, le but de ce panel,  c'est d'engager un dialogue démocratique sur les acquis et les insuffisances de la gouvernance du nouveau régime depuis les 100 premiers jours afin de tirer des leçons qui pourraient servir aux gouvernants. 

Barthélémy Paul Tindano

issk ymg 2Pour des raisons d'insécurité, la Société minière de Taparko (SOMITA-SA), dans la commune de Yalgo, a fermé ses portes, mettant au chômage des centaines d'employés. Radars Info Burkina s’est entretenu avec Issaka Yaméogo, président du réseau des communes minières du Burkina Faso, par ailleurs  ancien maire de ladite commune, sur l'impact de la fermeture de cette mine.

Radars Info Burkina : Est-il normal qu'on ferme des mines industrielles comme c'est le cas de la SOMITA  ?

 Issaka Yaméogo: La raison même de la fermeture de ces mines dont on fait cas aujourd'hui, c’est l'insécurité dans nos zones. Et la fermeture de cette mine est vraiment un coup très dur pour la collectivité et pour toute sa population environnante, y compris des employés qui étaient des locaux et même des nationaux. Il faut savoir qu'aujourd'hui on dénombre plus de 800 personnes qui sont en train de partir au chômage : ceux qui avaient des emplois directs et indirects et même des emplois contractuels journaliers et bien d'autres prestataires qui étaient aussi en sous-traitance avec la mine. Aujourd'hui, la fermeture de cette mine aura nécessairement un impact sur l'économie locale. Car vous savez, quoi qu'on, dise l'existence d'une mine dans une zone a un impact économique, bien qu'il y ait aussi un impact négatif. Négatif dans le domaine de l'environnement mais ça contribue quand même à un certain niveau à l'économie locale. Hormis cela, la collectivité elle-même recevait des taxes à travers l'exploitation de cette mine. Aujourd'hui, Yalgo est l'une des communes, parmi tant d'autres, qui recevait la patente minière, le fonds minier pour le développement local,  les taxes superficiaires. Et nous pouvons dire que ces contributions constituaient plus de  90% du budget réel de la collectivité. En effet, nous sommes dans une zone à forte insécurité si bien que depuis 2017 nous n’avons même pas pu faire un  recouvrement en ce qui concerne les taxes locales. C'est donc vous dire qu'aujourd'hui cette fermeture vient ramène la commune à un niveau incroyable.

issk ymgRadars Info Burkina: Est-ce que la raison invoquée par les responsables est valable?

Issaka Yaméogo : Oui, nous trouvons qu'elle est valable parce nous vivons la réalité. Aujourd’hui si vous prenez la RN3 qui mène jusqu'à la mine dans notre commune,  vous verrez que l'accessibilité est devenue très problématique. En outre, la mine a fait des extensions, donc il y a une distance importante entre celle-ci et les zones de travaux, là où les employés travaillent. C'est dire qu’en réalité, avec la situation actuelle dans nos zones, le risque est grand qu'il y ait des actes de meurtre si vraiment la mine doit continuer à travailler. C'est vrai que nous voyons tout ce que nous perdons, mais il y va de la sécurité de nos frères employés dans la mine.

 Radars Info Burkina : Est-ce que ce serait acceptable si le gouvernement décide de la fermeture des mines artisanales ?

 Issaka Yaméogo : Aujourd'hui, c'est le gouvernement qui est le premier responsible en ce qui concerne la vie même de la Nation. Dans cette lutte contre le terrorisme, si le gouvernement dans sa prise de mesures trouve qu'il est nécessaire que les sites d'orpaillage soient fermés, on n'a pas à protester. Néanmoins,  il faut savoir qu'aujourd'hui il y a un nombre important de jeunes Burkinabè qui travaillent sur les sites d'orpaillage. Aujourd'hui, c'est vrai que les ressources d'exploitation industrielle génèrent des ressources directement à l'État au niveau des collectivités, mais il faut savoir aussi que l'exploitation artisanale aujourd'hui génère aussi des ressources directes, même s'il n'y a pas de retour des taxes auprès des collectivités, auprès de l'Etat, au niveau de la communauté ; ça contribue à la vie de ces jeunes. Aujourd’hui par exemple ma commune abrite un nombre important de jeunes qui sont sur les sites d'orpaillage. Nous pouvons dire que 75 à 80% des jeunes de ma commune sont des orpailleurs. Certes c'est à l'État de prendre des mesures pour aller à la fermeture si c'est nécessaire,mais il faut un certain niveau de grande  réflexion et de prise de dispositions. Aujourd'hui, la question qu’on se pose est suivante : est-ce que nous avons les moyens de fermer ces sites? Où iront ces orpailleurs qui travaillent sur ces sites ? Aujourd'hui, beaucoup de PDI sont sur les sites d'orpaillage. Notre province compte aujourd'hui  plus de 161 000 PDI réparties dans nos communes respectives. Et on a traversé une saison qui a été très lamentable. Aujourd'hui le sac de mil de 100 kg, dans ma commune, coûte plus de 40 000 F. Si on ferme ces sites d'orpaillage, où veut-on que ces jeunes  et ces PDI aillent ? Quelles sont les dispositions qui seront prises ? Moi, je pense que c'est un mal nécessaire que nous devons soigner avec beaucoup beaucoup de précautions.

Barthélémy Paul Tindano

skkr uneL'audience a repris ce mardi 10 mai à la Chambre criminelle du tribunal militaire de Ouagadougou dans le cadre du procès sur l'assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons. Elle a été consacrée à la délibération sur les intérêts civils. Si le tribunal a accédé à la demande de la famille du défunt capitaine relative au paiement d'un franc symbolique au titre des dommages et intérêts, il a par contre rejeté la demande de cette dernière que lui soient restitués les biens matériels de l'illustre disparu.

Outre le franc symbolique demandé par la famille Sankara au titre des dommages et intérêts, cette dernière souhaitait la restitution d'un certain nombre d'objets ayant appartenu au défunt président parmi lesquels sa bague de mariage, le carnet lui servant d’aide-mémoire, un poste téléviseur, un magnétoscope ainsi qu'un certificat de décès conforme, la mention « mort naturelle » figurant sur celui établi en 87. Mais le président de la Chambre criminelle du tribunal militaire, Urbain Méda, a rejeté la dernière requête. Une décision que Me Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat de la famille du défunt père de la révolution d'août 83, trouve déplorable. « Nous déplorons la décision de la Chambre de ne pas accéder à cette requête. Mais avec la famille nous allons certainement aviser. Sinon c'est un préjudice qui était objectif, mais la Chambre en a décidé autrement ; on en prend acte », a déclaré l’avocat.

skkr 2A en croire Me Sankara, les avocats vont se concerter avec la famille de Thom Sank pour voir s'il y a lieu de faire appel. Pour l'instant, la Chambre n'a pas donné les motifs de son rejet.

En ce qui concerne les autres familles des victimes, la Chambre a condamné les accusés à payer solidairement des sommes pour réparation de préjudices. S'agissant des avocats de la partie civile inscrits aux barreaux étrangers, ils recevront ensemble une somme forfaitaire de 42,5 millions F CFA. Quant à  ceux inscrits au barreau burkinabè, ils recevront un franc symbolique.

skkr 3Dans ce procès, l'État avait demandé à se constituer partie civile et victime. La Chambre a accepté qu’il se constitue partie civile mais, dans le fond, a rejeté sa demande de se considérer comme victime, car l'État est civilement responsable et appelé en garantie en cas de non-exécution. « Ça veut dire qu'il faut que les accusés ne soient pas en mesure de payer les sommes mises à leur charge avant que l'État éventuellement ne puisse d'être appelé à exécuter ou à payer ces sommes-là. Or si l'État avait été tenu civilement responsable et condamné solidairement, ça voudrait dire qu'on pourrait venir prendre ça sur le patrimoine directement de l'État sans tenir compte des personnes condamnées. Quitte à ce que l'État essaie de récupérer quelques sommes d'argent avec les personnes condamnées », a expliqué Kalifa Gnoumou, agent judiciaire de l’État (AJE).

Débuté le 11 octobre 2021, le procès Thomas Sankara et 12 autres a pris fin ce mardi 10 mai 2022 pour cette partie après le verdict pénal intervenu le 6 avril dernier, étant donné que certains condamnés ont fait appel. 

Barthélémy Paul Tindano

mna mna uneC'est parti pour l’«Opération Mana Mana», initiée par le gouvernement burkinabè. Portée par le ministère de la Jeunesse, cette initiative d'envergure nationale a pour objectif de renforcer l'engagement citoyen des jeunes par des actions de salubrité. C'est le Premier ministre Albert Ouédraogo qui a donné le top de départ de ladite opération ce 30 avril 2022 au quartier Patte-d'oie de Ouagadougou. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, de responsables d'institutions et d’associations de jeunes et de femmes.

Selon le Premier ministre Albert Ouédraogo, l'urgence de mener l'opération s'impose car aujourd'hui plus qu'hier, la croissance démographique s'est accompagnée d'une production importante de déchets. Cette situation donne l’impression, par endroits, de dépotoirs qui côtoient les habitants. C'est pourquoi le chef du gouvernement exhorte les Burkinabè des villes et des campagnes à une mobilisation générale pour remporter la bataille contre l'insalubrité.

mna mna 2«’’L’Opération Mana Mana’’, que certains d'entre vous ont connue à une époque de l'histoire de notre pays,  avait suscité beaucoup d'engouement en raison de l'adhésion massive de la population à cette initiative, consciente de la nécessité d'assainir son cadre de vie. En la rééditant sous le leadership du président du Faso, nous voulons que les Burkinabè renouent avec cette bonne pratique pour débarrasser notre environnement de ses nombreux déchets », a expliqué le chef de la primature.

mna mna 3Débutée ce samedi 30 avril, cette activité s'inscrira dans la durée et sera réalisée chaque dernier samedi du mois, de 8h à 10h, sur toute l'étendue du territoire national. Pour le ministre de la Jeunesse, Abdoul Wabou Drabo,  cette opération est une fierté, une réhabilitation d'une de nos valeurs, à savoir la solidarité née du patriotisme et de l'engagement citoyen. « Cette opération vise à promouvoir les travaux d'intérêt commun, la solidarité entre les habitants qui vivent dans un même environnement et à anticiper sur  la saison pluvieuse qui commencera bientôt, car si on ne le fait pas, l'eau de pluie pourrait drainer ces saletés en surface dans les caniveaux et ainsi causer des maladies liées à l'insalubrité », a précisé le chef du département de la Jeunesse.

L’opération va connaître une amélioration au fur et à mesure de son déroulement, à en croire le ministre Drabo. Et de souligner qu’il y aura des évaluations pour en corriger les insuffisances.

En rappel, le lancement de l’«Opération Mana Mana» a connu la présence de membres du gouvernement, de personnalités des forces de défense et de sécurité, de responsables d'institutions ainsi que  d’associations de jeunes et de femmes.

Barthélémy Paul Tindano

atll uneDans le but d'accroître la contribution de la filière avicole au développement socio-économique du Burkina, le ministère de l'Agriculture, des Ressources animales et halieutiques a ouvert ce vendredi 29 avril à Ouagadougou un atelier de validation de la stratégie nationale de développement durable de ladite filière. Cette séance de travail  va permettre aux techniciens du département des Ressources animales de poser les bases d'un développement durable des productions avicoles dans notre pays. La cérémonie a été présidée par Karim Konseimbo, directeur de cabinet du ministre des Ressources animales, qui représentait ce dernier.  

L'aviculture au Burkina Faso est confrontée à de multiples contraintes qui limitent sa contribution au développement socio-économique du pays. Il s'agit, entre autres, de la faiblesse de la productivité des systèmes d’élevage, de la structuration et de la professionnalisation des acteurs. À cela s'ajoutent le  difficile accès à certains intrants, aux financements, mais également la difficulté de la transformation et de la mise sur le marché des produits.

atll 2C'est pourquoi le gouvernement veut, par le truchement de la stratégie en cours d'élaboration, qui couvrira la période 2023-2032, donner des orientations, définir les actions prioritaires à moyen et long terme et jeter de meilleures bases pour cette filière. L'objectif visé par cette stratégie, selon le représentant du ministre des Ressources animales, c’est qu'à l'horizon 2032 la filière avicole soit productive, compétitive et portée par des organisations professionnelles dynamiques. Elle doit également être en mesure de garantir durablement la couverture des besoins nationaux en produits avicoles et améliorer les revenus des acteurs.

atll 3« Les principaux axes d'intervention sont définis : il s'agit, entre autres, de l'amélioration de la production, de la productivité et de la compétitivité, ainsi que de la gouvernance. L'élaboration des prochains projets devrait pouvoir s'appuyer sur ce document», a déclaré le Dr Seydou Ouattara, directeur du centre de promotion de l'aviculture villageoise.

L’aviculture occupe une place de choix dans le sous-secteur de l’élevage, avec plus de 46 millions de têtes de volaille dénombrées en 2021. Les produits avicoles représentent 6% du PIB agricole. C’est pourquoi le « poulet bicyclette », qui est typiquement burkinabè, sera labellisé, car à travers ce poulet, les produits avicoles sont devenus un symbole national. « Le processus de labellisation sera bouclé dans les prochains jours », a assuré Karim Konseimbo.

Barthélémy Paul

tribb uneAu tribunal de grande instance Ouaga I ce mardi 26 avril 2022, Radars Info Burkina a assisté au jugement d’une affaire de vol d’argent. En effet, une dame ayant perdu 625 000 F CFA dans sa voiture a attrait en justice Moussa, un garagiste (nom d'emprunt), qu’elle accuse d’être l’auteur dudit vol. Mais le tribunal a relaxé le prévenu pour infraction non constituée.

Les faits remontent au début de l’année 2022 lorsqu’une dame, que nous nommerons ici Sita, est allée remettre sa voiture à un garagiste pour réparation suite à un accident. Le lendemain, elle revient audit garage et fait remarquer qu’elle avait laissé 625 000 francs dans sa voiture. Disant n'avoir pas retrouvé son argent, elle accuse le garagiste d’être responsable du vol de ses numéraires.

Selon la version des faits de  Moussa, Sita a effectivement  amené sa voiture dans son garage pour qu'il refasse la tôlerie en raison d'un accident de  la circulation dont elle avait été victime. Il précise qu’elle était accompagnée ce jour-là de son fils et que la mère et son rejeton se sont même disputés, cette dernière lui reprochant d’avoir fait un accident avec son automobile, chose qu'il niait. tribb 2Moussa ajoute qu’avant de remettre la voiture à l’un de ses employés pour qu’il refasse effectivement la tôlerie, il a demandé à la dame s’il n’y avait rien dans son véhicule qu’elle devait prendre. Celle-ci lui aurait répondu par la négative. Lorsque la tôlerie fut terminée, Moussa remit le véhicule à une autre personne pour faire la peinture. C’est alors que Sita débarqua en trombe au garage et affirma qu’elle avait oublié quelque chose dans le véhicule, sans dire quoi. Moussa lui fait comprendre que la voiture est chez le peintre et qu’il a d’ailleurs appelé ce dernier qui lui a fait savoir que le travail était terminé et qu’il était en train de ramener ladite voiture. Mais Sita ne veut rien savoir et répond qu’elle préfère aller elle-même vérifier. Alors, Moussa lui indique chez le peintre et lui donne également son numéro.

tribb 3Lors de sa déposition à la gendarmerie, Sita a déclaré qu’elle a appelé le peintre mais ça ne passait pas et que quand elle s’est rendue chez lui, il n’y était pas. C’est chez le garagiste qu’elle l’a retrouvé. Et comme ses 625 000 F s'étaient volatilisés, elle a décidé de porté plainte contre Moussa et son employé tôlier.

A la question du juge de savoir si Moussa avait lui-même vérifié s’il n’y avait rien dans le véhicule, il répond qu’il n’a pas vérifié ; il a juste demandé si Sita n’avait rien laissé dedans mais elle avait répondu non. Sur cette question, le tôlier est également formel : il n’y avait pas d'argent dans le véhicule. Après avoir posé maintes questions à Moussa, le procureur a déclaré qu’il n’y avait pas de preuves contre lui et son employé. D’ailleurs Sita a soutenu à la gendarmerie qu’elle a mis l’argent dans le véhicule le 1er décembre et ce n’est que le 4 janvier qu’elle a constaté qu’il avait disparu.  Le tribunal est allé dans le même sens que le parquet et a décidé de relaxer les deux prévenus, à savoir Moussa et le tôlier, pour absence de preuves. « Le moins que je puisse dire, c’est que je vais tirer des leçons de cette mésaventure », a affirmé Moussa.

P. B. T.

pprc uneSuspendue le 13 avril, l’audience du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons a repris ce lundi 25 avril 2022 à la Chambre criminelle du tribunal militaire de Ouagadougou. Elle a été consacrée aux plaidoiries sur les intérêts civils. Si la famille de feu Thomas Sankara n’a demandé qu’un franc symbolique au titre du préjudice moral, les autres familles ont demandé réparation. Le verdict sur les intérêts civils sera connu le 10 mai prochain.

Selon Me Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat des ayants droit de feu Thomas Sankara, l’objectif du combat mené par la famille Sankara pour que ce procès se tienne, c’était de connaître la vérité. C’est pourquoi la famille du défunt capitaine a décidé de ne pas réclamer une somme pour dommages et intérêts, mais seulement 1 franc symbolique au titre du préjudice moral, ainsi que la restitution de certains objets de Thomas Sankara tels que sa bague de mariage, son carnet qui lui servait d’aide-mémoire, un poste téléviseur, un magnétophone, un certificat de décès conforme, etc. Cependant, ce n’est pas le cas des familles des autres victimes qui, elles, demandent des indemnisations.

pprc 2« Il y a plusieurs situations selon les familles.  Les ayants droit du président Sankara ont sollicité que l’Etat et les accusés soient condamnés juste à 1 franc symbolique. Ils n’entendaient pas réclamer de l’argent. Et puis les avocats nationaux, dans cette même logique, ont estimé qu’il n’était pas bon de réclamer une quelconque somme d’argent au titre de l’indemnisation pour leurs actions. Nous n’avons demandé que des honoraires (50 millions de FCFA, ndlr) pour nos confrères qui sont à l’étranger, qui ont dû engager des frais pour pouvoir assister à ce procès. Mais il y a aussi le cas d’autres familles qui, elles, réclament des indemnisations au regard des préjudices qu’elles ont subis, parce que toutes les familles ne sont pas dans les mêmes conditions », a déclaré Me Prosper Farama.

pprc 3Cependant une question se pose : qui va payer ces indemnisations ? C’est ce débat qui a occupé plus de la moitié de l’audience du jour. Pendant que l’Etat se constitue lui-même en victime, les autres parties n’entendent pas accepter cela. En effet, l’AJE réclame plus de 1 milliard 145 millions de FCFA aux condamnés. Pour les avocats de la défense, cette somme est trop élevée, d’autant plus que certaines dépenses effectuées comme l’achat des boissons, de la nourriture, les vêtements des gardes du corps du juge d’instruction, etc., selon eux, n’ont pas de rapport avec le dossier. Pour Me Farama, c’est l’Etat et les accusés qui doivent payer les indemnisations comme le dispose la loi, c’est-à-dire que les accusés soient condamnés mais que l’Etat réponde en termes de garanties aux condamnations qui viendraient à être prononcées contre les accusés.

Un autre point a fait l’objet d’un long débat. En fait, certaines familles de victimes avaient bénéficié du fonds d’indemnisation des personnes victimes des violences de la politique de 1960 à 2000.  Pour la défense, ces familles ne doivent plus chercher d’indemnisations car elles avaient pris l’engagement de ne plus rien demander après.  Mais la partie civile ne partage pas ce point de vue.

 « Pour les familles qui avaient obtenu des payements dans le cadre de la Journée de pardon, à notre avis, il se pose un problème de droit, car l’Etat considère que ces indemnisations les empêchent d’aller devant les juridictions. L’argent du pardon, c’est l’argent du pardon.  L’argent de l’indemnisation, c’est l’argent de l’indemnisation. En droit si vous dites que vous indemnisez, c’est parce qu’on vous a condamné pour une faute donnée. Alors que le pardon   tel qu’on l’a conçu, on vous l’a dit, on a donné de l’argent à des familles pour apaiser une tension sociale. Est-ce que l’argent du pardon a été payé par les accusés ? Est-ce que quand on payait cet argent on avait dit aux gens que c’était parce que Diendéré avait assassiné leurs parents ? Non, ça n’aucun rapport d’un point de vue juridique », a répond l’avocat.

Suspendue, l’audience reprendra le 10 mai prochain pour la délibération.

Barthélémy Paul Tindano

intrd uneLes membres de certaines organisations de la société civile ont bravé l’interdiction des autorités provinciales pour tenir leur manifestation ce samedi 23 avril 2022 à Ouagadougou. Exiger une large coopération avec la Russie, c’est l’objectif de cette marche dont les organisateurs ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène.

Dans une note en date du 22 avril 2022, le haut-commissaire de la province du Kadiogo, chargé de l’expédition des affaires de la commune de Ouagadougou, avait marqué son désaccord pour cette manifestation. « Au regard du contexte sécuritaire, je ne puis marquer mon accord pour la tenue de votre manifestation. Par conséquent, je vous invite à surseoir à cette marche-meeting envisagée », a-t-il écrit en réponse aux organisateurs de la marche.  

Cependant, les croquants n’ont pas tenu compte de cette interdiction. Mais les forces de l’ordre les attendaient comme d’habitude. Ainsi, la place de la Nation, qui était le point de convergence des manifestants, a été bouclée par les éléments de la gendarmerie nationale, pendant que les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) faisaient des patrouilles dans les artères environnantes.

intrd 2Contrairement aux autres manifestations, cette fois-ci les forces de l’ordre ont carrément empêché les journalistes de faire leur travail. Les gendarmes postés à de la place nous ont laissé passer après un contrôle. Le temps de prendre des images à la place de la Nation et nous sommes sommés par les pandores de partir. Les quelques manifestants se rassemblent sur l’espace vide en face de la cathédrale. Le temps que nous échangions avec quelques manifestants et que nous capturions des images, ce sont des tirs de gaz lacrymogènes de la gendarmerie qui dispersent les attroupements.

 « Vous êtes de quelle structure ? Qui vous a permis de filmer ? » nous demandent des gendarmes. Après que nous leur avons présenté nos documents, ils nous somment de quitter les lieux et nous remettent notre matériel de travail. « Rentrez chez vous, on ne veut plus vous voir ici, c’est le dernier avertissement », ont-ils lancé à l’auteur de ces lignes.

Les manifestants du jour exigent la fin de la coopération entre le Burkina Faso et la France afin d’envisager une coopération avec la Russie.  « Nous sommes sortis aujourd’hui pour demander une collaboration des autorités avec la Russie.  La France doit partir. Nous avons su que ce régime est pro-Français (…). S’il décide de ne pas collaborer avec la Russie, qu’il sache qu’un second coup d’État va venir », a déclaré un manifestant. Lorsque nous quittons les lieux, les courses-poursuites entre manifestants et forces de l’ordre continuaient.

Barthélémy Paul Tindano

plnte uneDans sa mission de satisfaire les besoins de la population en matière de fourniture d’eau potable, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) rencontre souvent des difficultés avec ses clients du fait des innovations des systèmes, surtout avec la nouvelle facturation.  Dans l’optique de communiquer davantage sur ces questions, cette société d’Etat a organisé le 21 avril à Ouagadougou un atelier sur le thème « Informations et échanges sur l’ONEA et la gestion de la période chaude 2022 ». Y ont pris part des hommes des médias.

L’ONEA compte, de nos jours, environ 510 000 abonnés dont 449 239 sont des particuliers qui sont relevés selon une périodicité bimensuelle et facturés mensuellement. Cependant, ce changement de mode de relevé occasionne également des questionnements et des réclamations des clients. En effet, certains abonnés pensent que le relevé bimestriel (RBM) est une manière d’arnaquer les clients, alors l’objectif global de cette innovation est d’accroître les performances techniques de l’entreprise ainsi que le niveau de satisfaction de sa clientèle.

En fait, le scénario consiste à relever les index une fois tous les 2 mois et à diviser la consommation en 2 pour facturer les mois concernés.  Le calcul de la moyenne pour facturer le mois non relevé est ainsi abandonné. Les tranches et leurs tarifs sont conservés ; 2 factures sont enoutre remises et le client a 2 mois pour les régler. En plus du problème de RBM, il y a la question des « portes fermées », qui représentent 10% des clients.

plnte 2Il s’agit là des abonnés qui sont absents lors des passages des agents de l’ONEA pour relever les index. « La principale cause de réclamations que nous avons est liée essentiellement aux abonnés que nous n’arrivons pas à relever. Ça c’est un vrai problème. Quand on n’arrive pas à relever ce mois-ci, la prochaine relève c’est la consommation de pratiquement 4 mois que nous facturons en 2 mois et ça devient élevé, donc c’est une source de réclamation. Nous sommes en train de travailler avec tout le monde pour pouvoir trouver la meilleure approche pour réduire ce nombre-là », déclare Moussa Siemdé, directeur clientèle de l’ONEA.

plnte 3Les fuites après compteur, les fuites cachées au niveau des installations internes sont également des sources de plaintes. Le Burkina Faso compte énormément de quartiers non structurés appelés non-lotis. Cette installation anarchique de la population complique le travail de l’ONEA à approvisionner en eau potable les habitants qui y sont. Et certaines personnes en profitent pour escroquer la population en se faisant passer pour des agents de l’ONEA. « Il ne faut jamais donner d’argent à un agent pour des frais de branchement. Il faut aller dans une agence », conseille Moussa Kiemdé.

Les responsables de l’ONEA appellent également la population à se départir de l’incivisme, notamment ceux qui font des branchements frauduleux à partir des tuyaux.  C’est au regard de tous ces problèmes que la nationale de l’eau rencontre qu’elle demande le soutien des hommes de médias car c’est à travers ces canaux que les clients font des plaintes souvent sans au préalable aller dans une agence. En plus, il se trouve que la plupart du temps, les plaintes ne sont pas fondées. Les journalistes ainsi outillés pourront donc donner l'information juste aux auditeurs, lecteurs et téléspectateurs. Tous se sont réjouis de cette initiative de l’ONEA qui est une première.

Barthélémy Paul Tindano

 

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