samedi 23 novembre 2024

mploi uneLes statistiques sur les entreprises et emplois créés  en fin février 2021 et  fin février 2022 ont été rendues publiques en avril 2022. Le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective, à travers le comité de suivi de l’économie et du développement, est responsable de ce chef-d’œuvre. Ainsi, on peut voir l’état d’évolution de la création d’entreprises et d’emplois entre fin février 2021 et fin février 2022.

La situation de l’emploi se caractérise au Burkina Faso par un taux de chômage de 2,4% et un taux de sous-emploi atteignant 26,7%, selon l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF).

Selon le rapport de suivi  des indicateurs de l’économie et du développement du mois de mars 2022 (SIED),  les créations d’entreprises et d’emplois ont connu une baisse considérable en fin février 2022 comparativement à la fin du mois de février 2021. En effet, en ce qui concerne les entreprises créées, on en dénombre 2707 en fin février 2022. Par contre en fin février 2021, on  enregistre 3 114 entreprises créées. Ainsi, nous relevons une réduction en termes d’entreprises créées, de février 2021 à février 2022 d’un total de 407, soit une baisse de 13,1%. Cependant, le rapport indique que les entreprises créées dans le seul mois de février 2022 est de 1443. Comparativement au mois de janvier 2022, il y a une hausse de 14,2%.

Pour ce qui est des emplois créés en fin février 2022, leur nombre est estimé à 823 sans le recrutement de la fonction publique alors qu’en fin février 2021,  2707 emplois ont été créés, indique le rapport. Un calcul rapide nous permet de relever  une baisse du nombre d’emplois créés, notamment 1884, soit un taux de 20,7%. Cependant, le nombre d’emplois créés  durant le mois de février 2022 , estimé à 416, est en hausse de 2,2%  en variation mensuelle, c’est-à-dire par rapport au mois précédent (janvier 2022).

Du tableau récapitulatif de l’évolution en matière de création d’entreprises et d’emplois, il ressort qu’en fin 2021, 3114 entreprises ont été créées, contre 2707 en fin 2022. En matière d’emplois, ce sont 1038 qui ont été créés en fin 2021 et 823 l’ont été en fin 2022 (Source : SIED mars 2022).

Lorsque nous faisons une analyse de ces régressions, on peut dire qu’elles sont liées au climat des affaires, aux conditions de creation des entreprises et à l'insécurité. L'économie nationale du pays semble ne pas être propice à la création d'entreprise, donc les conditions ne sont pas favorables. Côté emploi, on peut dire que les entreprises qui existent n'ont pas de rentabilité substantielle leur permettant de recruter de nouveaux employés.

Flora Sanou

journaux uneLes journaux papier sont de moins en moins vendus au Burkina. Cette régression est justifiée de diverses façons par quelques acteurs du domaine que nous avons rencontrés le lundi 13 juin 2022 à Ouagadougou.

Après le piratage, considéré comme l’une des raisons de la mévente des journaux, force est de reconnaître que d’autres facteurs entrent en ligne de compte.

Madi Compaoré, vendeur de journaux depuis 2005, déplore une mévente depuis 2015. Les raisons invoquées par ce dernier sont, entre autres, l’évolution de l’internet, les informations y étant publiées avant la parution du journal papier. Selon ce dernier, « les ventes ne sont plus comme avant. Les avancées technologiques font que les lecteurs sont plus orientés vers le fichier mobile que vers l’achat du journal papier. Les méventes se situent beaucoup plus au niveau des quotidiens. Je pouvais vendre 50 exemplaires de L’Observateur Paalga et 50 autres du journal Le Pays par jour. Mais actuellement, quand je prends 20 journaux de ces organes, je peine à les écouler. Pour ce qui est des journaux Le Reporter, L’Événement et le Courrier confidentiel, il y a une satisfaction en matière de vente ». 

Pour le responsable de la vente à la criée des journaux de L’Observateur Paalga, Edouard Tapsoba, la situation politique et économique du pays serait à la base de la mévente des journaux. « Le marché a chuté pour plusieurs raisons : par exemple, l’Administration ne fonctionne plus comme avant. Les journaux vivent des annonces et des publicités. Mais  la situation politique actuelle du pays amène les uns et les autres à une résilience. Ainsi, il n’y a  plus d’annonces en tant que tel. Or, plusieurs lecteurs achètent pour les annonces. Donc il n’y a plus un grand intérêt pour ces lecteurs », a-t-il signifié.  Et cela affecte évidemment la vente. Avant, nous produisions  12 000 exemplaires par jour mais aujourd’hui nous peinons à tirer même 6 000. C’est une grande perte car la rame qui était à 100F est passée à 250F et avec cette mévente qui s’ajoute, c’est vraiment dur, a-t-il ajouté.

journaux 2Par ailleurs, la saison des pluies qui s’annonce constitue également une entrave. En cas de pluie, la mévente est plus importante, selon M. Compaoré, car dès que la pluie te trouve à la maison, il est difficile de se rendre au lieu de distribution le plus tôt possible. Or les journaux sont achetés par les travailleurs en partance pour le service. Donc les ventes de ce jour tombent à l’eau.

Pour M. Tapsoba, la saison des pluies occasionne un décalage de sortie et cela entraîne des méventes. En effet, pour lui, l’information du jour expire à partir de 14h et si la distribution n’est pas faite à temps pour permettre aux lecteurs de se les procurer, les journaux resteront.

Interrogée sur la question, Mme Caroline Yaguibou, responsable commerciale du journal L’Economiste du Faso, affirme que la saison des pluies impacte négativement la distribution et la vente des journaux. « En cas de pluie, il est difficile d’aller prendre les journaux à l’impression pour les apporter au siège du journal et procéder à la distribution. Les vendeurs aussi ne sortiront qu’après la pluie, donc il n’y a pas de bonne recette ce jour. Les journaux qui restent sont revendus aux peintres et aux vendeuses de gâteaux et cela allège un tant soit peu les pertes », a-t-elle signifié.

Face à ces difficultés, des solutions ont été proposées, notamment le port des imperméables en vue de continuer le travail même en cas de pluie. Mais cela est-il suffisant pour assurer les ventes et la distribution, quand nous connaissons la manière dont les pluies tombent (vent, poussière…) ?

En outre, il s’agit de revoir la distribution du journal en fichier PDF, voire d’y mettre fin afin de relancer la vente des journaux papier, a suggéré M. Compaoré. En cette ère du numérique, cela serait-il possible ? Les réflexions doivent être davantage approfondies pour que chacun y trouve son compte.

Flora Sanou

aaaasanteAu Burkina Faso, plusieurs régions sont confrontées à une insécurité grandissante rendant difficile la vie ou l’accès à ces zones. Le nombre de déplacés internes du fait de cette  insécurité va croissant. Après le Centre-Nord, qui totalise 657 041 Personnes déplacées internes, c’est le Sahel qui vient en deuxième position avec 574 096 PDI. Certains agents de la fonction publique sont obligés de travailler dans ce climat délétère. C’est le cas des agents de santé de Djibo. Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale ( SYNTSHA) ne cesse de décrier l’injustice que ces derniers subiraient de leur ministère de tutelle.

Les agents de santé en service dans les zones à fort défi sécuritaire comme Djibo, en plus du climat d’insécurité qui est leur lot quotidien, subissent une pression administrative et des coupures de salaire. Selon le Dr Bernard Sanon, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), 21 agents de santé de Djibo qui ont déserté leurs postes en raison de l’insécurité ont vu leur salaire suspendu.

L’insuffisance de suivi, d’accompagnement et de prise en charge des agents dans les zones à fort défi sécuritaire est aussi décriée par le SYNTSHA. « Le médecin chef de Djibo a fait diffuser un communiqué administratif mettant en demeure les agents de santé publics de cette ville qui sont partis à cause des attaques terroristes de regagner leurs postes. C’est une procédure de licenciement qui est organisée contre ces agents », dénonce le Dr Sanon. Il ajoute qu’à Gayéri, des agents ont failli être exécutés par des terroristes et après, ils ont été réaffectés dans d’autres zones où l’insécurité est plus grande.

Le Syndicat, qui se fait vraisemblablement du souci pour ses membres, estime que le ministère de la Santé devrait prendre l’exemple des autres départements qui prennent des dispositions pour protéger leurs travailleurs. « Tous les autres ministères tiennent compte du contexte sécuritaire. Certains conseillent à leurs agents qui sont confrontés à des difficultés liées à l’insécurité de se rendre dans leur direction concernée pour prendre une fiche spéciale. Mais au ministère de la Santé, les agents doivent se rendre obligatoirement à Djibo pour déposer une simple demande. Il y a des demandes héliportées qui ont été rejetées. Ils exigent que les agents viennent eux-mêmes alors qu’ils n’ignorent pas les risques auxquels ces derniers s’exposent en le faisant », a déclaré le secrétaire général du SYNTSHA.

Vu la crise sécuritaire à laquelle le pays est en proie, le Syndicat exige donc une gestion adéquate des agents qui sont dans les zones à fort défi sécuritaire, ainsi que l’arrêt de la répression administrative de ces derniers et de la suspension de leurs salaires.

Marthe Vébama

aabail uneAu Burkina comme partout ailleurs, le foncier fait l’objet de taxation. Ainsi, les baux locatifs sont soumis à une taxe, payable aux services des impôts. Cette taxation est une source de protection pour les parties en contrat de bail, diront les services des impôts. Cependant, force est de reconnaître que la plupart des bâtiments locatifs échappent à l'impôt et sont sources d'abus du plus fort sur le plus faible. Isidore Sanfo et ses colocataires en ont fait les frais. Leur histoire révèle la triste réalité dans ce secteur.

Isidore Sanfo est locataire d'une maison de type « chambre salon » dans une cour commune cinq portes, comme disent ceux qu'on appelle les « démarcheurs » dans ce milieu. Depuis plus de six ans, il vit dans cette maison au cœur du quartier Wemtenga de Ouagadougou. Un logement qui a commencé à connaître de sérieuses dégradations. Le crépissage se détache de jour en jour, la toiture abrite des chauves-souris, bref, le confort n’est plus au rendez-vous. Et pour Isidore et ses colocs, ce n'est plus la joie quand un étranger leur rend visite.

aabail 2C’est dans cet état d’inconfort qu’un jour de vendredi du mois de septembre, M. Sanfo et ses colocataires reçoivent une correspondance de leur bailleur. Une correspondance qui va nourrir leurs espoirs. « Dans celle-ci, il était question de l’augmentation prochaine du loyer de 5 000F CFA. Ainsi, il allait passer de 20 000 à 25 000 F CFA », raconte Sanfo. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, « le bailleur a précisé qu'il y aurait des travaux de réfection de l'ensemble des logements avant ladite augmentation ». Chose qui les a réjouis, selon lui, puisque les maisons étaient dans un état avancé de décrépitude. « Les réfectionner était une excellente chose, même si cela impliquait une augmentation du loyer », a-t-il poursuivi. Pour en avoir le cœur net, les locataires ont même envoyé une délégation chez leur bailleur qui leur a donné l’assurance que le loyer révisé n’entrerait en vigueur que trois mois plus tard et cela, après la rénovation des maisons.

Mais deux mois plus tard, aucune réfection ne se profilait à l'horizon. A la date butoir, toujours aucun signe du bailleur. A la surprise générale ce dernier a plutôt décidé d’encaisser le loyer révisé alors même qu'aucune réfection n'avait été entamée. « Nous avons voulu opposer notre refus et faire savoir nos droits en tant que locataires mais on a été tout de suite désarmés », raconte Isidore. En effet, d’après lui, le bailleur leur a simplement rétorqué que ce sont ses maisons, donc tout locataire opposé à l’augmentation peut déménager. Et ce serait sans délai parce qu'ils auraient été prévenus des nouveaux frais locatifs trois mois à l’avance. « Les négociations furent vaines », se désole Isidore. « On a voulu savoir du côté des services étatiques si l'on pouvait se faire protéger, mais on nous apprit au service IRF des impôts que dans ce cas de figure, seuls les locataires qui sont liés au bailleur par un contrat de bail sont à l’abri d'une augmentation arbitraire de loyer », raconte Isidore Sanfo.

L'arroseur arrosé

« Que faire ? » se demandaient-ils. Attraire le bailleur véreux en justice ? Cela s'avérait risqué d’autant plus qu’ils n’avaient aucun document juridique en leur possession. Les locataires optent alors à l’unanimité de ne payer que l’ancien loyer, ce qui met le bailleur hors de lui. Il accepte finalement de négocier avec ces derniers, mais par personnes interposées. Dans ces tractations, ce sont cinq mois qui se sont écoulés avant que le nouveau loyer n’entre vraiment en vigueur.aabail 3

La protection du citoyen compromise

Ainsi vont les choses au Burkina. Quand ce ne sont pas des locataires qui sont victimes d’abus de la part de bailleurs sans scrupule, ce sont ces derniers qui sont confrontés à des locataires de mauvaise foi. Chaque année l’Etat burkinabè perd des centaines de millions de F CFA à cause de toutes ces maisons mises en location et qui ne sont soumises à aucun impôt. Au service Impôt sur le revenu foncier (IRF) de la direction du Centre des Impôts de Ouaga 5, on apprend que le contrat de bail est une entente entre le bailleur et le locataire. Aucune des deux parties ne peut signer le contrat de façon unilatérale sans le consentement de l’autre. Et le service des impôts n’y peut rien. La direction de ce service informe que par moments, les impôts font des excursions dans certains quartiers de Ouagadougou, au cours desquelles ils le demandent aux bailleurs.

L’Etat gagnerait à se pencher sérieusement sur cette question pour non seulement assurer une protection à ses citoyens, mais aussi établir une justice fiscale. L’abus réside aussi dans la fixation des loyers au mépris de la valeur nominale du logement.

Etienne Lankoandé

aapm uneDans la soirée du jeudi 9 juin 2022, le chef du gouvernement a tenu une rencontre à Ouagadougou avec la ligue des consommateurs, la faîtière des boulangers et la Chambre de commerce et d’industrie. Ce dialogue visait un double objectif : trancher sur le prix du pain et adopter des mesures pour la réduction des coûts des produits de grande consommation, notamment le sucre, le riz et l’huile.

Selon le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, l’exécutif est parvenu à des accords avec l’ensemble des acteurs de la Chambre de commerce et d’industrie après quelques semaines de concertations. Ainsi, il ressort de ces échanges quelques points essentiels. D’abord, le maintien du prix de la baguette de pain à 150 FCFA et une diminution du poids qui passe de 200g à 160. De ce fait, une prise en charge directe d’un montant maximum de 150 000 FCFA par boulangerie qui a une fiche fiscale, sur une durée de 3 mois, sera faite sur les factures d’eau et d’électricité. Il y aura également la mise en place d’une ligne de crédit de 5 milliards de FCFA dont les conditions d’utilisation seront fixées par un comité tripartite (État, boulangers et banques).

aapm 2Ensuite, il y a le maintien d’une baisse de la valeur en douane, ce qui  induit une baisse des droits de douane. Ces baisses sont de 2,25 milliards pour le riz, 3,4 milliards de FCFA pour le sucre et 9 milliards de FCFA pour l’huile. Tous ces efforts ont un impact global sur le budget de l’État d’une valeur de 14,3 milliards de FCFA. Cette réduction devra être répercutée à l’interne par les importateurs afin qu’on assiste à une baisse des prix au profit du consommateur final.

Enfin, il y a la suspension de l’obligation de fournir le certificat d’assurance des transports des marchandises  avant l’émission de la Déclaration préalable à l’importation (DIP). A ce niveau, les concertations sont toujours en cours en vue de trouver une solution consensuelle, toujours selon le porte-parole du gouvernement.

aapm 3A ces mesures s’ajoute le contrôle des lieux de stockage de céréales en local afin d’inciter les personnes qui détiennent des entrepôts  de céréales à mettre ces denrées à la disposition de la population pour éviter l’inflation.

Les mesures ci-dessus mentionnées entrent immédiatement en vigueur, selon le vice-président de la Chambre  du commerce, Mamadi Sanoh. Cependant, un léger décalage pourrait être observé en ce qui concerne l’application des prix à cause des anciens stocks. Les baisses seront constatées sans délai, a-t-il dit.

Pour le président de la ligue des consommateurs du Burkina Faso, Dasmané Traoré, la vie chère n’est pas une problématique spécifique au Burkina ; elle est mondiale. « Un effort sera fait dans le secteur privé dans son ensemble pour sensibiliser ses acteurs au respect des mesures adoptées par le gouvernement », a assuré M. Traoré. En effet, il n’est pas question d'accorder des faveurs aux importateurs et qu’en définitive le consommateur n'en profite pas. C'est pourquoi un appel à faire preuve d’un minimum de solidarité et de sacrifice en s’inscrivant dans cette logique de baisse des prix des produits, surtout en cette période d'inflation jamais égalée, a été lancé aux détaillants.

Flora Sanou

cirage uneLa situation socio-économique du Burkina pousse beaucoup de jeunes burkinabè à l'aventure, à la recherche de la pitance quotidienne. Si dans certaines communes c'est le travail d'orpailleur ou de maçon qui est beaucoup pratiqué, dans la ville de Ouagadougou, ce sont plutôt des métiers comme celui de cireur qui ont le vent en poupe.

Le métier de cireur n'est plus réservé aux jeunes étudiants en quête de revenus quotidiens pendant les congés ou les vacances. Plusieurs jeunes ruraux « venus se chercher en ville », comme on dit couramment, ont aussi décidé d’opter pour cette activité. C'est le cas de Mohamed Zampou, jeune élève de 14 ans qui s’est retrouvé à Ouagadougou depuis 2021 après l’obtention de son Certificat d’études primaires (CEP), et d’Abdoul Salam Kora ainsi que de Sambo Nana, deux adultes. Le premier cité, que nous avons rencontré le mercredi 8 juin 2022 à Ouagadougou, portait en bandoulière un sac à dos contenant son matériel de travail, notamment des boîtes de cirage de marques Kiwi et Lude, des brosses, un chiffon, un bidon contenant du savon liquide et un petit tabouret. Il était habillé d'un tee-shirt noir fleuri, d'un pantalon noir et de baskets kaki. L’air serein, l’adolescent nous raconte qu’il a dû quitter son village pour venir chercher un emploi à Ouagadougou, sur ordre de son père. C’est ainsi, nous confie-t-il, qu’il s’est lancé dans le cirage de chaussures grâce au soutien financier de sa mère qui a financé l’achat du matériel (à hauteur de 3 000 FCFA) pour qu’il puisse commencer.

cirage 2Le coût du cirage d’une paire de chaussures est de 100 FCFA et Mohamed nous a avoué faire une recette journalière moyenne de 2 000 FCFA, soit un gain mensuel de l’ordre de 60 000 FCFA. Vivant avec sa sœur, il arrive à mettre un peu d’argent de côté afin de pouvoir honorer plus tard ses frais de scolarité car, nous a-t-il dit, c’est par manque de moyens financiers qu’il a dû arrêter ses études.

Quant à Abdoul Salam Kora et Sambo Nana, les deux autres cireurs avec lesquels nous avons échangé, ils nous ont affirmé qu’en ce qui les concerne, le marché est morose et la vie chère ne leur facilite pas les choses. Par exemple, le pinceau pour le cirage qu’ils achetaient auparavant à 100 FCFA est passé à 200 et celui qui coûtait 200 F leur est vendu à présent à 300 FCFA. cirage 3La boîte à cirer de marque Kiwi qui était à 400 F est passée à 500 FCFA. Et les deux hommes d’ajouter que les clients ne se bousculent plus pour faire cirer leurs pompes. « Avant je pouvais avoir 30 paires de chaussures à cirer par jour mais aujourd'hui, je suis à 15 », nous dit Nana. Kora, lui, déclare être passé de 20 chaussures à 10, voire 5 par jour.

Comme c’est le cas dans toute activité, ces personnes rencontrent des difficultés dans l'exercice de leur métier. A ce propos, le jeune Mohamed cite comme problème l'appréciation des clients. « Souvent, il y a des clients qui estiment que le travail n'a pas été bien fait parce que, selon eux, la chaussure doit bien briller après cirage. Or, cela est lié parfois à la qualité de ladite chaussure et non à ma manière de cirer », explique-t-il. Mais ces difficultés ne sauraient constituer un frein au travail du jeune Mohamed car il s’est fixé un objectif : faire des économies afin de pouvoir reprendre le chemin de l’école. Pour ce qui est des deux adultes, la rareté des clients et la cherté du matériel de travail constituent leurs difficultés majeures. Mais ils caressent l'espoir de meilleurs lendemains.

Flora Sanou

oxfaamLe rapport d’Oxfam révèle que les femmes sont directement touchées par les catastrophes climatiques.  Ainsi, ce sont 80%  des femmes qui se sont déplacées de leurs zones d’habitation en raison du changement climatique. A côté, il y a ceux qui sont responsables de ce changement climatique qui refusent de prendre leurs responsabilités. Il s’agit des pays riches qui émettaient 92 % de l’hydroxyde de carbone (CO2) et sont à 37% de nos jours. «Cela fait des années que les pays industrialisés bloquent les négociations relatives au financement des pertes et des dommages. Lors de la COP26 à Glasgow, ils ont rejeté la demande des pays en développement de mettre en place un dispositif de financement pour faire face aux pertes et dommages et l’ont remplacée par un Dialogue de Glasgow sur trois ans pour discuter des modalités de financement», affirme la directrice d’Oxfam, Gabriela Bucher.

Le rapport indique que le continent africain n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales.    L’organisation prévoit donc de mettre sur la table de discussion ses recommandations des négociations de Bonn sur les « pertes et dommages ».  Entre autres, il s’agit pour les pays riches de s’engager à mettre en place un financement bilatéral des pertes et des dommages qui s’ajoutera aux financements climatiques actuels et aux engagements d’Aide publique au développement (APD). Tous les gouvernements doivent créer et financer un dispositif de financement pour les pertes et les dommages lors de la COP26, sur la base de contributions annuelles fondées sur leur responsabilité historique et leur capacité économique.

www.radarsburkina.net

aacep uneC’est ce mardi 7 juin 2022 qu’ont débuté sur le territoire burkinabè les épreuves du  Certificat d’études primaires (CEP). Ce sont des milliers d’élèves du Cours moyen deuxième année (CM2) qui vont à la conquête du premier diplôme de l’enseignement primaire. Dans la capitale Ouagadougou, le centre de Wayalghin « A » est l’un de ceux composant le jury 5, avec un effectif de 388 candidats. Pour ce premier jour de composition, certains enfants étaient accompagnés de leurs parents. On remarquait aussi la présence de certains fondateurs d’écoles, venus soutenir leurs élèves.

Plus tôt, avant l’accès aux salles de classe, la plupart des élèves affichaient leur sérénité. Ils nous ont confié que les dernières révisions ont été faites et qu’ils sont prêts à « affronter » les épreuves. « Avec les parents, nous avons fait beaucoup d’exercices ; je pense que je suis prête pour les épreuves et je n’ai pas peur », nous assure Leila Sawadogo, une jeune candidate. Certains parents ayant accompagné leur enfant se disent confiants quant à sa réussite.

aacep 2Arnaud Sawadogo est venu accompagné de sa mère, Awa Sawadogo. Elle affirme avoir suivi le jeune écolier tout au long de l’année et affiche son optimisme. « Pendant l’année scolaire, je l’assistais dans ses exercices et ses devoirs. Je connais son niveau et je peux dire que pour le CEP, c’est une simple formalité. L’enjeu, c’est surtout l’entrée en 6e», affirme Dame Sawadogo.

Vincent Samanté, un autre parent d’élève, affiche la même assurance : « Je suivais ses moyennes au cours de l’année et il n’a pas eu de difficultés aux différents examens de sa classe. Il a toujours fait partie des 10 premiers. Je pense qu’il est prêt pour l’examen et je suis confiant. »

aacep 3Jean Georges Sanogoh, fondateur de l’école primaire Annie Simone Sanogoh, est présent aux côtés de ses élèves pour superviser et s’assurer que tous sont présents. « Nous avons suivi de façon rigoureuse les élèves et j’avoue que nous sommes plus anxieux qu’eux. Ces 15 derniers jours nous avons fait du bachotage pour combler les dernières lacunes », a-t-il confié.

Dès 6h30, les différents candidats sont soumis à l’appel, suivi de la vérification dans les différentes salles. Une fois dans les salles, des instructions et des conseils sont donnés par les enseignants surveillants. « Évitez de regarder chez le voisin, évitez les ratures et soyez patients et attentifs à chaque épreuve », conseillent-ils aux jeunes candidats.

C’est la présidente du jury 5 du centre de Wayalghin « A », Salamata Weda, qui a procédé à l’ouverture de l’enveloppe contenant la première épreuve, à savoir la rédaction. Le moins qu’on puisse dire, c’est que chaque candidat était concentré sur sa feuille pour cette « entrée en matière ». Selon la présidente dudit jury, le centre de Wayalghin « A » n’a pas enregistré d’absence ce premier jour.

Pour cette session, ce sont au total 431 761 candidats qui vont à la conquête du premier diplôme de l’enseignement primaire.

Marthe Vébama

Chers clients, l’ONEA prépare une vaste opération de recouvrement et vous invite à prendre les dispositions utiles pour éviter tout désagrément.
L’ONEA vous informe qu’il renforce son dispositif de traitement des réclamations dans ses agences du 16 mai au 15 juin 2022 pour permettre à tous ceux qui ont besoin d’une prise en charge spécifique de toujours poser leurs préoccupations.
Peaaaawaterndant cette période, des facilités de paiement pourront être accordées aux clients ayant plusieurs factures impayées à travers des règlements échelonnés.
En cas de réclamation sur les factures, le client devra apporter une facture et un relevé de l’index du compteur effectué le même jour.
L’ONEA sait compter sur son aimable clientèle pour régler les factures échues afin de lui permettre d’assurer la continuité du service public de l’eau potable.
Notre centre d’appels reste accessible au 80 00 11 11 pour de plus amples informations.
L’ONEA à votre service !
Département Communication
220, Avenue de l’ONEA, secteur 12 (Pissy)
Centre d’appels ONEA VENEGRE (80 00 11 11)

fkr uneAprès son retour triomphal au bercail le lundi 30 mai 2022, Diébédo Francis Kéré, lauréat du Prix Pritzker 2022 ou Prix Nobel de l’architecture, est allé présenter sa médaille au chef du gouvernement, Albert Ouédraogo, ce mardi 31 mai 2022 à la Primature.  Francis Kéré dit d’être allé remercier le PM d’avoir envoyé une équipe à ses côtés lors de la remise dudit prix le 27 mai dernier à Londres. L’occasion s’y prêtant, il a sollicité du gouvernement qu’il accompagne la jeunesse burkinabè, car elle est très talentueuse mais manque d’opportunités.

Le 15 mars 2022, Diébédo Francis Kéré est devenu le premier Africain lauréat du Prix Pritzker, l’équivalent du Prix Nobel de l’architecture. Ce mardi 31 mai, il est allé présenter sa médaille, en or pur, au chef de la Primature. L’architecte burkinabè dit être fier de cette distinction internationale qu’il a reçue et remercie le Premier ministre, qui malgré un contexte national difficile, marqué par l’insécurité, a envoyé une équipe gouvernementale le soutenir à Londres à l’occasion de la remise officielle dudit prix. Lors de l’audience du jour, Albert Ouédraogo et Francis Kéré ont parlé également de l’avenir de la jeunesse burkinabè, en proie au chômage.

fkr 2« Ensuite, on a échangé sur l’avenir, sur ce qui peut être fait pour la jeunesse de cette Nation qui regorge de talents, lesquels manquent malheureusement d’opportunités. Nous avons essayé de voir comment dans mon domaine, qui est l’architecture, on peut créer des débouchés ou comment le gouvernement pourra s’occuper des jeunes talents pour leur créer des opportunités. Parce qu’il y a des milliers de jeunes Burkinabè qui ont du talent et qui oeuvrent dans un domaine mais ils ne sont pas suivis », a déclaré l’architecte.

fkr 3A l’en croire, lorsqu’il y a à peine une vingtaine d’années il a décidé d’utiliser de la simple terre pour construire une école, il ne savait pas où cela le mènerait. Mais grâce aux encouragements de certaines personnes qui l’ont convaincu que ce qu’il faisait n’était pas inutile, le fruit de sa détermination est visible aujourd’hui. Et c’est ce genre d’encouragements qu’il souhaite que le gouvernement fasse à la jeunesse. A la question de savoir si la construction du futur siège de l’Assemblée nationale burkinabè, dont il est le concepteur, a été abordée, Francis Kéré a répondu que cette question n’était pas à l’ordre du jour.

« On a des projets mais qui ne constituent pas actuellement une priorité. Effectivement l’Assemblée nationale fait la fierté du monde entier. Vous ne le savez pas, mais de grandes chaînes américaines veulent venir faire un documentaire sur l’Assemblée nationale. J’ai dit : écoutez, l’Etat actuellement au Burkina a une priorité : c’est de ramener la paix. Et l’Assemblée nationale, il est bien vrai que je l’ai dessinée, je l’admire et tout le monde l’admire, mais pour le moment ce n’est pas la priorité, donc on n’en a pas parlé », a affirmé le prix Nobel.

 Ayant officiellement reçu son Prix le 27 mai dernier, le natif de Gando, dans le Boulgou, a foulé le sol burkinabè le lundi 30 mai et a été accueilli dans une ambiance festive par des centaines de ses compatriotes, dont des membres du gouvernement de transition.

Barthélémy Paul Tindano

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