samedi 19 avril 2025

Traitement de l’information économique : Des journalistes burkinabè initiés sur les concepts des comptes extérieurs

IMG 20250404 092949 563Cette formation qui a été dispensée par le Service des Etudes et de la Statistique de la BCEAO était axée sur la définition des concepts clés et la présentation du profil des comptes extérieurs en 2023.

Selon le Directeur national de la BCEAO, Armand Badiel, la formation s’inscrit dans une vision de vulgarisation des résultats des comptes extérieurs. Les comptes extérieurs, dit-il, sont le miroir de ce que nous sommes pour les autres. Ils permettent de savoir si nous dépendons des autres ou si nous avons les capacités pour financer les autres.

L'objectif est donc de permettre aux journalistes d’avoir une bonne compréhension en vue de diffuser convenablement les statistiques et rapports sur la balance des paiements avec une plus grande fiabilité.

IMG 20250404 093442À l'issue de la formation, le rapport annuel 2023 de la balance des paiements et position extérieure globale du Burkina Faso, validé le 06 novembre 2024 par le Comité de la balance des paiements et publié courant février 2025 par le Ministère de l’Economie et des Finances, a été passé en revue.

Que faut-il comprendre par Balance des paiements ? Selon Alidou Guigma, Chargé de la Balance des paiements et Sibiri Traoré, Chef de service statistiques, il s’agit d’un état statistique qui enregistre les transactions économiques entre un pays et le reste du monde pour une période donnée. Ces transactions portent sur les biens qui renvoient aux marchandises ; les services que sont entre autres le transport, y compris le fret, les prestations dans les hôtels, les constructions, les services d’assurance, les services de télécommunication, d’informatique et d’information ; les revenus qui regroupent les impôts, les salaires, les intérêts, les dividendes, les appuis budgétaires, les aides alimentaires, les assistances et secours d'urgence, les cotisations sociales, etc. ;  les capitaux qui renvoient aux terrains vendus aux ambassades, aux ventes de baux et de licences, aux dons de projets au profit de l’Etat, aux dons pour investissement pour le secteur privé etc. et enfin les flux financiers.

 Au Burkina Faso, cette balance est établie sur la base entre autres des résultats d’enquêtes réalisées auprès des entreprises, des statistiques du commerce extérieur fournies par la Direction Générale des Douanes et l’Institut National de Statistiques et de la Démographie (INSD), des statistiques sur les financements des ambassades et organisations internationales du Rapport sur la Coopération au Développement élaborées par la Direction générale de la coopération (#DGCOOP), des données du Tableau des Opérations Financières de l’Etat et des statistiques de la dette publique communiquées par la DGTCP, etc. C’est un outil d’aide à la décision et de formulation de politique économique en ce sens qu’elle permet de connaitre la viabilité extérieure de l’économie.

Le principal indicateur de cette viabilité extérieure est la balance de transactions courantes qui est composée des comptes de biens, de services, de revenus primaires et secondaires.

IMG 20250404 092237 879Selon le rapport annuel 2023, cette balance de transactions courantes du Burkina Faso, est structurellement déficitaire.

Toutefois, le déficit s’est réduit en passant de 857,7 milliards de FCFA en 2022 à 617,0 milliards de FCFA en 2023. Cette diminution s’explique par une nette augmentation des transferts courants en faveur de l'Administration publique sous forme d’assistance et de secours d’urgence, un accroissement des envois de fonds effectués par les Burkinabè qui résident à l’étranger et une baisse des transferts sur l’extérieur des dividendes distribués par les sociétés minières aux actionnaires non-résidents.

En ce qui concerne les échanges de biens, le pays a enregistré un déficit de 56,7 milliards de FCFA en 2023 alors qu’il était de 3,9 milliards de FCFA en 2022. Cela est dû à une baisse plus importante des exportations de 3,1% alors que les importations n’ont diminué que de 1,5%. En effet, en 2023, les ventes sur les marchés extérieurs ont généré des recettes d’exportation insuffisantes pour couvrir la facture des importations.

En 2023, les exportations du Burkina Faso se chiffrent à 3209,1 milliards de FCFA tandis que les importations s'élèvent à 3265,8 milliards FCFA

IMG 20250404 092255 512Le rapport révèle que les recettes totales des exportations en 2023 se sont établies à 3209,1 milliards de FCFA. Cinq (5) principaux produits ont été vendus à l'extérieur, représentant 86,1% des recettes des ventes extérieures. Les exportations sont dominées par l’or qui demeure le premier produit d'exportation du Burkina Faso avec un poids de 74,6% du total des produits exportés. Le coton est le deuxième produit exporté avec 4,8% du total des exportations, les animaux vivants viennent en troisième position avec un poids de 2,4%, la noix de cajou représente un poids de 2,3% et le ciment occupe un poids de 2%.

La Suisse demeure le principal client du Burkina Faso avec une part de 57,0% des exportations totales. Elle est suivie des Émirats arabes unis et de la République du Mali qui ont acheté respectivement 7,2% et 5,7% des exportations totales du Burkina Faso.

Quant aux importations, les paiements y relatifs ont atteint 3265,8 milliards de FCFA en 2023. Les produits énergétiques notamment les hydrocarbures et l'électricité constituent le premier groupe des produits importés dont la facture a été de 1184 milliards de FCFA représentant 36,3% du total des achats. Ensuite viennent les biens intermédiaires dont la facture a été de 723,9 milliards de FCFA qui représentent 22,2% des importations. Aussi, le Burkina a importé des biens d'équipements d’une valeur de 600,2 milliards de FCFA, constitués essentiellement de machines et appareils mécaniques ainsi que de matériels de transport. Ces biens occupent la troisième place des importations avec un poids de 18,4%.

Les produits alimentaires et les autres biens de consommation ont enregistré des dépenses respectives de 421,8 milliards et de 279,1 milliards de FCFA, représentant respectivement 12,9% et 8,6% des importations en 2023. La Chine et la Russie ont été les fournisseurs de biens au Burkina en 2023 avec les poids respectifs de 12,5% et 8,1%, derrière la Côte d'Ivoire premier fournisseur de biens au Burkina avec un poids de 15% du total des importations.

En 2023, le Burkina Faso a reçu une aide de 178,7 milliards FCFA

L’activité touristique au Burkina Faso a généré une recette de 90,4 milliards de FCFA en hausse de 91,9% et la facture du Fret s'est élevée à 349,1 milliard de francs en réduction de 2,3% par rapport à 2022.

Les paiements nets au titre des salaires sont de plus 16,1 milliards de FCFA. Les paiements de la rémunération du capital au profit des non-résidents se sont élevés à 547,1 milliards de FCFA et le paiement sur la dette extérieure a été de 169,6 milliards de francs CFA.

Les transferts courants sans contrepartie au profit du Burkina Faso en 2023 se sont fixés à 486,9 milliards de FCFA. Il s’agit notamment de la réception d’aide en nature ou en espèce sous forme d’assistance et de secours d’urgence qui s’élève à 178,7 milliards FCFA et les réceptions de fonds des travailleurs migrants au profit de leurs familles vivant au Burkina Faso qui se chiffrent à 316,4 milliards FCFA.

Le Burkina a exprimé un besoin de financement de 354,4 milliards FCFA

En 2023, les opérations courantes du Burkina Faso avec l'extérieur ont dégagé un besoin de financement de 354,4 milliards de FCFA après la réception de transferts en capital de 262,7 milliards en réduction de 260,4 milliards par rapport à 2022.

Au cours de l'année 2023, des entrées nettes de ressources financières à hauteur de 258 milliards de FCFA et de 39 milliards de FCFA ont été enregistrées respectivement au titre des investissements de portefeuille et des investissements directs étrangers (IDE). Concernant les autres investissements, tels que les crédits commerciaux et les prêts, une sortie nette de 285,9 milliards a été constatée.

La position extérieure globale (PEG), qui représente le patrimoine du Burkina Faso vis-à-vis du reste du monde, est caractérisée par un niveau d’engagements plus élevé que celui des avoirs. En effet, son solde structurellement déficitaire s'est aggravé de 690,1 milliards de FCFA en 2023 en raison de l'accroissement du stock des engagements financiers dans une proportion plus importante que celui des avoirs financiers. En 2023, le niveau des avoirs financiers était de 888 milliards de FCFA et celui des engagements, s’est situé à 13.310 milliards de FCFA.

 Il ressort de ce rapport comme perspective pour l'année 2024, qu’un allègement du déficit du compte courant de plus de 245 milliards est attendu, en raison de l'amélioration de la balance commerciale. Une importante entrée de ressources financières serait également enregistrée en lien avec les développements dotés dans les projets.

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Flora Sanou

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