Le parcours des Étalons du Burkina Faso a pris fin le mardi 30 janvier 2024 en huitième de finale de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se joue du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire. Les Poulains d’Hubert Velud sont tombés face aux Aigles du Mali sur le score de 2 buts à 1. Comment cette dernière prestation des Etalons est-elle appréciée par certains journalistes ? Que disent les acteurs eux-mêmes de cette défaite ?
« L’un des pires matchs des Etalons alors qu'on avait tout pour jouer la finale de cette CAN »
Aubin Ouédraogo, journaliste sportif, pense que c’est l’un des « pires matchs » des Étalons. Selon ses explications, « l’erreur en début de match d'un leader de l’équipe a plombé le moral de tous les joueurs et ils ont raté leur match ». De son point de vue également, le staff technique a fait un mauvais choix tactique. Conséquence, « on a perdu la bataille du milieu quasiment toute la première période, ce qui a permis aux Aigles du Mali de bien asseoir leur jeu et d’arriver à contrer tous les assauts des Etalons. A la deuxième mi-temps, l'entraîneur a essayé de corriger ses erreurs mais, comme toujours, il y a eu un manque de concentration et de communication dès le début de la deuxième mi-temps, ce qui a amené le deuxième but malien », s’est-il désolé.
Sa conviction est que « ce match fait partie des pires matchs des Etalons alors qu'on avait tout pour jouer la finale de cette CAN ». Tout compte fait, « on ne finit jamais d'apprendre. A tête reposée, ils vont revoir le match et chacun de son côté va se remettre en cause pour travailler à corriger ses erreurs ».
« Tout est à refaire dans notre équipe pour les échéances à venir »
Pour Issiaka Diallo, journaliste sportif, vu que c'était un match à élimination directe, les Etalons devaient se donner plus à fond, mais ils n’ont pas été à la hauteur des attentes des Burkinabè.
« Ils ont échoué sur tous les plans. On croyait à une équipe des Etalons qui allait nous montrer de quoi elle était capable après ses erreurs face à l'Angola mais au finish, c'est la déception totale et une surprise que le pays des hommes intègres soit éliminé en 8e de finale de la 34e coupe d'Afrique des Nations », déclare-t-il.
4 matchs avec une seule victoire, « c'est vraiment triste », déplore-t-il avant d’indiquer qu’il y a un sérieux problème technique doublé d’un esprit individualiste.
« Depuis le début de la compétition, on a eu un sérieux problème au niveau de la défense. Il n’y avait pas de complicité entre Edmond Tapsoba et Issoufou Dayo ; les deux ne communiquaient pas. Dayo n'était pas dans le jeu ; il faisait trop de fautes techniques au niveau de la défense. Notre milieu était complètement vide. La seule présence qu’on sentait était celle de Blati Touré. Quant à Ismahila Ouédraogo et à Gustavo Sangaré, ils étaient carrément noyés. Il y a trop d'individualisme dans notre équipe. Techniquement et physiquement, les Maliens ont été supérieurs aux nôtres. Ce n’est qu’à la deuxième partie qu'on a repris un peu de souffle avec l'entrée de Cédric Badolo, ainsi que celles de Sacha Bansé et Dango Ouattara, qui ont changé un peu le niveau du jeu. Malheureusement, ils n'ont pas pu concrétiser », a-t-il commenté. A son avis, « tout est à refaire dans notre équipe pour les échéances à venir ».
Réactions de certains joueurs après leur défaite
« On a fait un match acceptable mais à la fin, ce n’était pas suffisant », Bertrand Traoré, capitaine des Étalons
« Je pense qu’on a fait un match acceptable mais à la fin, ce n’était pas suffisant. Il faut le reconnaître, le Mali était légèrement au-dessus ce soir. Il faut se poser les bonnes questions, nous en premier ; se remettre en cause et essayer de revenir répondre aux attentes de tous les Burkinabè. Les choses se poursuivent. On a eu ce discours dans les vestiaires. On a les éliminatoires de la coupe du monde dans deux mois. Il faut repartir dans les clubs et continuer à travailler et rapidement se focaliser sur ces éliminatoires de la coupe mondiale », a-t-il déclaré.
« On a tout donné, on s’est laissé surprendre, on est vraiment tous tristes », Mohamed Konaté, attaquant de l’équipe nationale
« On a essayé, on a tout donné. On n’a pas vite agi. On s’est laissé surprendre. C’est vraiment difficile. Je ne trouve pas les mots. On est vraiment tous tristes parce qu’on voulait faire plaisir au peuple burkinabè avec tout ce qui se passe. C’est dommage. C’est ça la vie. Ce sont des épreuves qu’il faut surmonter aujourd’hui, pour gagner demain », s’est-il exprimé.
« C’était difficile pour nous de les presser », Sacha Bancé
« A la première mi-temps, on n’était pas dans les duels. Ils (Aigles) ont joué un système 4-4-2 avec un losange au milieu et c’était difficile pour nous de les presser. En deuxième mi-temps, on a changé un peu et ça allait un peu mieux, mais finalement on a perdu. C’est le foot, ça arrive et il faut être fort mentalement. Ça n’a vraiment pas marché aujourd’hui. Peut-être que c’est dû à un manque de concentration, je ne sais pas ».
Flora Sanou