Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022 s’est tenu hier à Yaoundé. Absents lors de l’édition précédente en Egypte en 2019, les Etalons du Burkina Faso sont logés dans le groupe A au meme titre que le pays hôte, le Cameroun. La CAN 2021 débute le 9 janvier à Yaoundé. Quelles sont les chances du Burkina Faso dans ce groupe ? Lassina Sawadogo, journaliste sportif à la RTB, nous donne son point de vue à ce propos.
Le groupe A est composé du Cameroun, de l'Ethiopie, du Burkina Faso et du Cap-Vert. Selon Lassina Sawadogo, les Etalons ne font pas un saut dans l'inconnu, car ils ont déjà croisé les crampons avec tous ces adversaires. En effet, le premier match et premier choc des Etalons, ce sera face aux Lions indomptables du Cameroun, le pays hôte. Selon ce journaliste, la tâche s’annonce difficile pour les nôtres quand on sait l’enthousiasme que va susciter ce match ; un remake de l’ouverture de la CAN 1998 qui s’était jouée au Burkina Faso. « Jouer contre le Cameroun pour commencer donne un statut particulier et ce statut, il va falloir le défendre au moment où on donnera le top départ de cette CAN », affirme-t-il. C’est une pression de plus pour le Cameroun ainsi que pour le Burkina Faso, absent de la précédente édition. « Le Cameroun joue à domicile, il y aura donc une fièvre populaire incroyable là-bas. Les uns et les autres ne souhaiteraient pas que le Burkina Faso cale déjà le Cameroun d’entrée. On aura donc contre nous l’équipe du Cameroun, le public camerounais et peut-être aussi une partie des autorités parce que pour rendre la fête populaire, c’est toujours bon que le pays organisateur gagne d’entrée. Voilà pourquoi j’estime que la combinaison de départ Cameroun-Burkina n’est pas la meilleure que la CAF ait pu faire», explique Lassina Sawadogo. Mais toujours selon notre interlocuteur, le vin est tiré ; il va falloir faire un résultat face au Cameroun et envoyer ainsi un signal fort pour afficher les ambitions du Burkina dans cette CAN.
Les autres adversaires des Etalons, à savoir l'Ethiopie et le Cap-Vert, sont connus du public burkinabè. La première avait été battue lors de la CAN 2013, lors de laquelle le Burkina Faso était parvenu jusqu’en finale. « Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et il faut se méfier de cette équipe revancharde », confie M. Sawadogo. Le Cap-Vert, lui, arrive à donner du fil à retordre aux Etalons quand les deux équipes s’affrontent. « La tâche s’annonce difficile et on aura fort à faire dans cette poule », précise notre interlocuteur. Mais, dit-il, les places qualificatives sont à aller chercher. « Chacun a son destin en main, il va falloir qu’il joue son va-tout », martèle Lassina Sawadogo. Pour ce qui concerne les Etalons, il y a encore beaucoup de choses à revoir. L’infirmerie est pleine de blessés. Cette situation n’est pas sans conséquence sur l’état de forme de l’équipe. Il faut ajouter à cela le manque de temps de jeu de certains cadres, en recherche de club. Sur cet aspect, Lassina Sawadogo pense que Kamou Malo, le sélectionneur, est rattrapé par un fait : celui de ne pas tester des joueurs qu’il appelle pour pallier d’éventuelles blessures. « Nous avions déjà dit qu’il fallait tester d’autres joueurs. Au lieu de cela, on s’est contenté d’avoir des joueurs de bancs, appelés mais qui ne jouent pas. Il va falloir faire face et utiliser les seconds couteaux qu’il n’avait pas voulu mettre en évidence », souligne-t-il. Et de rappeler : « Ce n’est pas pour autant que nous devons mettre une croix sur la Coupe du monde. Ce n’est pas en tentant de gravir les échelons qu’il nous faudrait reculer ; il va falloir se jauger face au Niger et l’Algérie en septembre prochain ». Peut-on s’attendre à voir les Etalons remporter le graal ? A cette question, Lassina Sawadogo répond que tout dépend d’eux, de leur état de forme. « On ne va pas se voiler la face mais le Burkina Faso ne fait pas partie des grandissimes favoris. Cependant, passer le premier tour n’est pas à négocier, c’est obligatoire. Après, on va gravir les échelons au fur et à mesure », affirme-t-il.
« Laissons les histoires de ‘’un pied dehors et un pied dedans’’, soyons à fond derrière cette équipe, car si nous on ne le fait pas personne ne le fera à notre place ; cette équipe fera des merveilles à la CAN, j’en suis sûr », nous confie un étudiant fan de football, Marc Ouédraogo. Un autre, Inoussa Yaméogo, lui, est perplexe et pense qu’il ne faut pas trop y croire. « Les Etalons nous ont tellement déçus que maintenant, on les regarde juste faire : s’ils gagnent on est content; sinon les supporter à fond est compliqué », affirme-t-il. « Le favori grandissime, c’est l’Algérie avec cette série incroyable en cours », conclut Lassina Sawadogo.
Prévue au depart pour cette année, c’est finalement du 9 janvier au 6 février 2022 que se tiendra la 33e édition de la CAN au Cameroun. 24 équipes nationales prendront part à cette messe du football africain.
Sié Mathias Kam