Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a fêté son cinquantenaire en 2019. Un livre collectif sur ce cinquantenaire, ainsi que les projections de films organisées par des opérateurs culturels locaux dans le cadre de la 27e édition du Fespaco ont été présentés ce mercredi 20 octobre 2021. Ardjouma Soma, délégué général du Fespaco entre 2014 et 2020, Gaston Kaboré, réalisateur et par ailleurs éditeur du livre, Moussa Alex Sawadogo, délégué général du Fespaco, et le Pr Michael Martin étaient présents à cette présentation.
Initialement prévu pour être présenté en 2019, c’est finalement en 2021, au 52e anniversaire de la biennale de la Culture, que ce livre voit le jour. Selon l’éditeur de ce bouquin, Gaston Kaboré, ce retard est dû au manque d’archives des premières éditions du Fespaco pouvant aider à l’écriture du manuscrit. « Le problème majeur qu’on a rencontré est celui des archives. Il n’existait quasiment pas d’archives pouvant nous aider à l’écriture de ce livre. Le tout premier règlement du Fespaco, on n'a pas pu le trouver avec certitude. On a dû retourner à la version anglaise pour retraduire en français et l’exploiter, c’est un travail qui a mis du temps », s’est justifié Gaston Kaboré, par ailleurs réalisateur. Ce manuscrit traite de plusieurs thématiques, allant des témoignages à l’historique même du Fespaco. Dans cette première partie, on trouve également les créations, les évolutions et les défis du Fespaco. Selon les dires du Pr Michael Martin, propriétaire de la maison d’édition du livre, ce projet est né au moment même de la célébration du cinquantenaire du Fespaco pour marquer l'histoire du cinéma africain.
« Cinéma africain : manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle », c’est le titre de ce livre marquant le cinquantenaire du Fespaco. Cette thématique de décolonisation est, selon Gaston Kaboré, une libération mentale et non une lutte contre les autres Nations. Toujours selon ce pionnier du cinéma burkinabè, la décolonisation, c'est réaliser des films qui parlent des Africains. Des films propres aux Africains. « On parle de cinéma africain mais il y a une diversité. C’est de cette diversité qu’il s’agit. Le cinéma n'est pas un luxe mais un besoin pour les Africains pour nous affranchir. La décolonisation culturelle ici n'est pas un enjeu mais un retour à nos sources. Par exemple, le retour des films dans nos langues nationales », explique-t-il. La version française de ce manuscrit fait 785 pages et est inspirée des trois versions déjà existantes en anglais, qui font plus de 600 pages. A en croire Gaston Kaboré, la deuxième partie sera prête avant le Fespaco 2023. 1 000 exemplaires sont déjà disponibles au prix de 35 000 FCFA au siège du Fespaco. En rappel, c’est en 1969 que le Fespaco a vu le jour sous le nom de « Premier festival de cinéma africain de Ouagadougou » sous l’impulsion de Salimata Selembéré, Louis Thiombiano et bien d’autres. Il se déroule tous les deux ans à Ouagadougou.
Sié Mathias Kam