Ce jeudi 10 novembre 2022, la tendance du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dirigée par Achille Tapsoba a tenu une conférence de presse à Ouagadougou. Objectif : communiquer sur le verdict du procès en référé après la saisine de la justice par Eddie W. Komboïgo le 27 juillet 2022 contre Achille Marie Joseph Tapsoba.
Selon les conférenciers du jour, après la décision de la justice, Eddie Komboïgo a perdu le procès et la présidence échoit à Achille Tapsoba.
« Après moult reports la sentence est tombée le 17 octobre 2022 avec une condamnation du camarade Eddie W. Komboïgo aux dépens et confirmant ainsi de manière légale le camarade Achille Marie Joseph Tapsoba en sa qualité de président par intérim du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) », a déclaré Achille Tapsoba.
Et de renchérir : « À l'issue de la décision de la justice, Eddie Komboïgo ne peut plus se prévaloir du titre de représentant légal du CDP, ni de celui de chef de file de l'opposition politique. Nous avons gagné ce procès, c'est pourquoi nous n'avons pas fait appel comme Eddie Komboïgo ».
Il est en outre revenu sur les motifs du procès en expliquant : « Eddie Komboïgo nous a assignés en justice pour demander au juge de reconnaître que son congrès a été légal, de reconnaître qu’il a été élu président du parti par ce congrès, de reconnaître qu’il est le seul président en exercice du parti, de m’interdire dans ces conditions de me réclamer président par intérim du parti, de m’interdire d’utiliser le sigle et le logo du parti pour faire mes déclarations, mes rencontres et mes activités et de me condamner à 10 millions et 1 million 500 mille francs par jour de retard de paiement. »
Mais que retenir de la décision rendue par le juge ? A ce propos, nous vous proposons un extrait de l’ordonnance de référé no108-2 du 17 octobre 2022 du tribunal de grande instance Ouaga 1 :
« Statuant en matière de référé, contradictoirement, en matière civile et en premier ressort :
- Rejetons les exceptions de nullité de l'acte d'assignation comme étant mal fondées ;
- Déclarons le Congrès pour la démocratie et le progrès représenté par monsieur Eddie W. Constance Hyacinthe recevable en sa demande ;
- Déclarons irrecevable en son intervention volontaire le Congrès pour la démocratie et le progrès représenté par Achille Marie Joseph Tapsoba ;
- Déclarons les nommés Sawadogo Salfou, Kouldiati Jean, Topan Sanné Mohamed, Sawadogo/Ouédraogo Marie Blandine, Segda Gérard, Sawadogo Blaise et Zoungrana Yahaya recevables en leur intervention ;
- Disons qu'il n'y a pas lieu à ordonner les mesures sollicitées telles présentées à notre juridiction ;
- Disons qu'il n'y a pas lieu à condamner au paiement des frais irrépétibles ;
Condamnons le Congrès pour la démocratie et le progrès représenté par monsieur Eddie W.C. Hyacinthe aux dépens ».
Achille Tapsoba précise qu’Eddie a saisi la Cour d’appel et que le délibéré est attendu pour le 17 novembre prochain.
Mais en attendant, le président du CDP représenté par Achille Tapsoba estime qu’à l’issue de tout cela, l’ordre reviendra dans le parti. « Aujourd’hui, nous espérons qu’après le temps de la justice, la politique va reprendre ses droits au sein de notre parti », a-t-il souligné.
Sur la question de la lutte contre le terrorisme, Achille Tapsoba appelle à taire les divergences politiques, reléguer au second plan les intérêts partisans et s’unir. « Aujourd’hui, face à l’hydre terroriste nous devons taire nos divergences politico-idéologiques et reléguer au second plan nos intérêts partisans car l’heure est à l’union et à la réconciliation nationale », a-t-il souhaité. A ce propos, il a tenu à préciser qu’il s’agit de l’échiquier politique national et au rapport entre les partis et les formations politiques sur le plan national.
Flora Sanou