Il se nomme Rodrigue Savadogo, acteur, scénariste, assistant réalisateur, coordinateur général Des Audacieux (Agence d'acteurs) et communicateur du groupe Karismatik et de l'ABSM. Il est également l'un des deux acteurs principaux du film Les Nouveaux Riches du réalisateur Abdoul Bagué. Il nous raconte ses débuts dans le 7e art et comment il s'est identifié au personnage Bouki dans ce long métrage.
Des débuts pas du tout faciles dans le cinéma pour le jeune Rodrigue qui devait allier études et cinéma. Autre défi : comment convaincre son coach en jeu d'acteurs de lui donner sa chance. En effet, le coach du jeune étudiant ne croyait pas en ses chances de réussir dans le cinéma. Il lui a fallu surmonter ces obstacles en lui faisant admettre qu'on peut y arriver malgré les moqueries et les castings qu'on ratait.
Pour ce qui est de son rôle dans le film Les Nouveaux Riches, c'est sur un plateau de tournage qu'il a rencontré le réalisateur Abdoul Bagué. « Nous avons échangé et il m'a invité sur un de ses projets dans lequel je devais faire un stage en réalisation et à partir de là il m'a recommandé sur plusieurs plateaux en tant qu’assistant réalisateur », explique-t-il.
« En écrivant le scénario du long métrage Les Nouveaux Riches avec Abdoul, nous voulions d'une part donner une autre couleur au cinéma burkinabè, et d'autre part nous faire plaisir et c'est dans cette optique que j'ai interprété le rôle de Bouki », raconte le jeune assistant réalisateur. Il ajoute qu'humblement il n'est pas sûr d'avoir incarné intégralement le rôle tel que voulu. « J'ai juste voulu me faire plaisir et laisser mon cœur jouer tout en visant l'excellence », renchérit-il.
Le jeune réalisateur s'est également prononcé sur le rôle de la jeunesse dans la promotion du 7e art. « Les jeunes ont peur d'oser, car ils redoutent le rejet. Nous oublions souvent que le rejet fait partie du processus de réussite », a-t-il déclaré.
De l’avis de Rodrigue Savadogo, le cinéma burkinabè souffre surtout du manque d'accompagnement au profit de la jeunesse. Selon lui, beaucoup d'entre eux sont très talentueux et créatifs ; malheureusement ils sont limités dans leurs créations.
Donnant son appréciation du niveau de performance du cinéma burkinabè, le poulain d’Abdoul Bagué pense qu'il mérite la note de 7/10, car les professionnels du cinéma font de leur mieux pour le faire rayonner.
Il faut noter que Rodrigue Savadogo a déjà joué des rôles importants dans la réalisation de certains films. Ce fut le cas dans « Karma », « Djandjou » et « Fruit défendu » d’Abdoul Bagué où il fut assistant réalisateur, ainsi que dans le film "La dette" d’Aimé Bado, puis opérateur caméra dans « Le prix du risque ».
Bessy François Séni