La grand-messe du cinéma africain, c'est dans deux jours. 239 films, toutes catégories confondues, seront projetés lors de ce 27e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou ( FESPACO ). Parmi ces films, 17 sont en compétition pour l'Etalon d'or de Yennenga, dont “Les trois Lascars” de notre compatriote Boubacar Diallo. Radars Info Burkina s'est entretenu avec Evariste Combary, journaliste culturel, ancien directeur de la Télévision nationale et actuel directeur des chaînes thématiques de la RTB, non seulement pour en savoir davantage sur la contribution de la télévision à la promotion du FESPACO, mais aussi pour recueillir son point de vue sur l'avenir de ce grand rendez-vous du cinéma africain.
Pour que les films burkinabè soient plus compétitifs au FESPACO, l'ancien directeur de la Télévision nationale pense quil est souhaitable de créer une compétition annuelle au niveau national. Dans ce cas, il faudra peut-être procéder à un appel à candidatures de scénarii pour préparer ceux qui vont concourir au FESPACO. En outre, il faut former les acteurs du cinéma, leur attribuer des bourses d'études. En plus, la professionalisation du cinéma burkinabè est une nécessité. Pour cela, il faut développer deux sortes de cinéma : le cinéma populaire, que tout le monde peut faire, et le cinéma du cinéma, qui est réservé aux professionnels. Selon M. Combary, c'est le cinéma populaire qui est en train de prendre le dessus de nos jours sur celui professionnel.
En ce qui concerne l'avenir de la biennale du cinéma africain, le présentateur de l'émission “Scène'' à la Télévision nationale pense qu'il faut revoir son organisation dans la forme et dans le fond, car il y a “beaucoup de folklore” aujourd'hui au FESPACO. De l’avis d’Evariste Combary, il faut faire attention car aujourd'hui il y a davantage de musique que de cinéma au FESPACO et en général dans tous les événements au Burkina Faso. Or, la musique doit accompagner le FESPACO et non prendre sa place. Pour le journaliste culturel, il est également nécessaire de rapprocher le FESPACO des populations en faisant des projections dans les quartiers, car l'événement semble réservé aux acteurs du cinéma, aux techniciens et aux journalistes.
Selon Evariste Combary, le FESPACO a beaucoup évolué depuis sa création en 1969 grâce à la politique des autorités burkinabè, surtout avec l'ancien président Sangoulé Lamizana qui a eu le courage de nationaliser les salles de cinéma.<<Avant, les salles de cinéma étaient la propriété de Blancs. C'étaient eux qui géraient la plupart des salles de cinéma>>, rappelle-t-il. Pour lui, cette évolution a été possible grâce à la télévision qui assure la visibilité de l'événement mais aussi qui fait la promotion des films . <<Entre le FESPACO et la télévision, c'est un mariage de coeur. Il n'y a pas de FESPACO sans télévision. C'est la raison pour laquelle le volet télévision a été ajouté, sinon avant il n'y avait pas le terme ‘’télévision'' dans l’acronyme FESPACO >>, a-t-il fait remarquer pour terminer.
Barthélemy Paul Tindano