L’arbitrage en football est un élément essentiel pour assurer le bon déroulement d’un match et faire respecter les règles du jeu. L'arbitre peut être un homme ou une femme qui a pour fonction de diriger des rencontres de football organisées par une association sportive reconnue (FIFA, CAF, FBF, ligues, districts, etc.). Quelles sont les exigences d’un arbitrage ? Quelles sont les difficultés auxquelles un arbitre peut faire face et comment les surmonter ? Seydou Tiama, arbitre assistant international, premier arbitre burkinabè à être désigné pour une finale de CAN, en parle dans une interview accordée à Radars Info Burkina.
Radars Info Burkina : Quel est le rôle d’un arbitre ?
Seydou Tiama : L’arbitre dispose de l'autorité nécessaire pour veiller à l'application des lois de jeu. En effet, il doit contrôler le match avec le concours des arbitres-assistants et si possible du quatrième arbitre. En outre, il doit vérifier que le ballon utilisé répond aux normes du matériel et que son chronomètre fonctionne à merveille afin d’éviter toute déconvenue. Il est capable d’arrêter le déroulement d’un match (temporaire ou définitif) quand une personne commet une infraction. Quand un joueur commet de nombreuses fautes, l’arbitre a le devoir de sanctionner la faute la plus grave pour réprimander son mauvais caractère de jeu. Il est aussi capable d’expulser un entraineur ou un membre du staff, quand ce dernier n’a pas un comportement responsable.
Radars Info Burkina : Quelles sont les exigences de l'arbitrage ?
Seydou Tiama : Il s'agit entre autres de veiller à l’application de toutes les lois du jeu, assurer le contrôle du match en collaboration avec les arbitres assistants, s’assurer que le ballon et l’équipement des joueurs sont conformes aux normes. Il faut une très bonne qualité physique et mentale, une aptitude médicale à la pratique de sport de haut niveau, une bonne hygiène de vie, la passion, la détermination, le courage et la remise en cause permanente.
Radars Info Burkina : Quelles sont les difficultés auxquelles un arbitre peut faire face et comment les surmonter ?
Seydou Tiama : Comme difficultés, on note les violences physiques et morales, les blessures, le stress, etc. Pour les surmonter, il faut se forger un mental fort, s'entraîner rigoureusement selon un programme approprié, accepter les critiques et se remettre en cause. L'idéal consiste à se faire suivre par un staff technique (instructeur technique, préparateur physique et mental, médecin/kinésithérapeute...).
Radars Info Burkina : Qu'est-ce qu'un arbitre FIFA et qu’est-ce qui le différencie des autres arbitres ?
Seydou Tiama : Les arbitres FIFA sont généralement des arbitres de fédération, nommés chaque année par la FIFA, Les arbitres FIFA sont généralement des arbitres de fédération qui sont nommés chaque année par la FIFA, après satisfaction des tests médicaux et physiques selon les normes internationales. Les arbitres FIFA du Burkina sont des étalons dans le domaine car ils représentent l'image de l'arbitrage burkinabè sur le plan national et international.
Radars Info Burkina : Vous avez été désigné pour officier à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Côte d’Ivoire 2023, une première dans l’histoire du football burkinabè, qu’est-ce qui a valu cette promotion et quel était votre ressenti ?
Seydou Tiama : Je dirai qu'il s'agit du fruit d'un travail accompli de longue durée par les différentes organisations (CCA, Département de l'arbitrage, CRA, instructeurs...) arbitrales burkinabè qui nous accompagnent depuis notre formation initiale et qui continuent de nous suivre pour de meilleures performances. C'est le lieu pour moi de leur rendre à tous hommage.
Prendre part à une CAN, la plus grande compétition continentale est le rêve de tout arbitre et avoir la chance de faire partie des officiels de la finale est tout simplement une grâce. C’est une grande joie pour moi mais surtout pour l'arbitrage burkinabè dans son ensemble.
Radars Info Burkina : Vous avez reçu un prix à votre retour de la CAN. Que représente-t-il pour vous ?
Seydou Tiama : C’est le fruit d'un travail collectif et individuel acharné et bien fait. On n’arbitre pas seul, donc je mets cela à l'actif du travail de tous mes collègues arbitres avec qui je m'entraîne et officie les matchs, des instructeurs techniques et physiques ainsi que des doyens et dirigeants de l'arbitrage burkinabè. Cette distinction nous interpelle en même temps à plus de travail pour plus de résultats sportifs.
Radars Info Burkina : Quels conseils avez-vous pour les jeunes qui veulent suivre vos pas ?
Seydou Tiama : Pour embrasser une carrière dans l’arbitrage il faut se donner au travail avec tout le sérieux qui y va. D’abord, il faut se fixer des objectifs et travailler à les atteindre. Ensuite, il est nécessaire d’être disposé à apprendre, accepter le sacrifice, être à l'écoute des aînés, être humble. En outre, il faut avoir une bonne hygiène de vie.
En outre, il faut toujours se remettre en cause, mettre l'accent sur les entraînements personnels afin de corriger ses imperfections. Tout cela doit être couronné de prière, car Dieu est au centre de tout.
Propos recueillis par Flora SANOU