« Le système bancaire burkinabè reste solide, l’économie résiliente et le taux de croissance ressortirait à 4% d’ici fin 2024 », selon l’APBEF-B.
« L’économie du Burkina est résiliente et le taux de croissance ressortirait à 4% d’ici la fin de l’année selon les estimations de la DGEP (direction générale de l’économie et de la planification. Malgré le contexte socio-politique difficile, notre système bancaire reste solide », a souligné dans son discours introductif le président de l’Association professionnelle des Banques et établissements financiers (APBEF-B), Monsieur Diakarya Ouattara.
C’était au cours d’une rencontre de concertation traditionnelle délocalisée, tenue ce jeudi 28 novembre 2024 à l’hôtel Silmandé à Ouagadougou avec la Direction nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (#BCEAO). Il s’agit de la troisième rencontre de l’année 2024, étendue à tous les directeurs généraux des banques. Les points inscrits à l’ordre du jour étaient entre autres, l’analyse de la conjoncture économique récente, la situation du système bancaire national et des points d’informations sur des réformes importantes qui sont en cours au niveau de la banque centrale.
Selon Monsieur Diakarya Ouattara, la conjoncture de ces trois derniers trimestres de l’année 2024 a été marquée sur le plan mondial, par la persistance des tensions géopolitiques enregistrées, des perturbations de la production et du transport des produits de base, des conflits, des troubles sociaux et des phénomènes météorologiques extrêmes. Sur le plan national, selon le premier responsable de la faîtière des banques et des établissements financiers, la dynamique de la reconquête de l’intégralité du territoire ainsi que la campagne agricole favorable qui s’annoncent, vont « contribuer à atténuer les tensions sur les prix ».
De l’avis de l’APBEF-B, malgré le contexte socio-politique difficile, le système bancaire burkinabè reste solide à travers la poursuite de l’extension des réseaux d’agence et des automates ainsi que le financement du secteur privé.
« Quant à l’inflation, une baisse relative est observée, même si le taux reste encore élevé. Les politiques monétaires des différentes banques centrales connaissent un
assouplissement depuis le mois de juin », a-t-il expliqué.
Toutefois, au niveau régional et national, une tension de liquidité observée, a contraint la banque centrale à augmenter le niveau des injections de liquidité et à ouvrir des guichets marginaux aux banques.
Le président de l’APBEF a tenu, par ailleurs, à remercier le Directeur national de la BCEAO, pour sa grande disponibilité, l’accompagnement et le soutien qu’il apporte au quotidien au système bancaire national.
Pour sa part, le directeur national de la BCEAO, Armand Badiel, a exprimé toute sa satisfaction au bureau de l’APBEF et à tous ses membres. Il a rappelé qu’en début d’année, un engagement d’une visite réciproque a été pris. Il estime que ces rencontres de concertation périodiques ne doivent pas se tenir exclusivement au siège de son institution. « C’est la raison pour laquelle nous avons tenu, à ce qu’au moins une fois par an, vous puissiez librement nous accueillir », a-t-il laissé entendre.
« C’est avec une grande joie que la profession bancaire accueille après plusieurs années cette rencontre traditionnelle délocalisée et organisée sous l’égide de la profession. Cette initiative fait partie des innovations voulues par notre cher et dynamique Directeur national. » a affirmé le président de l’APBEF-B.
Pour Monsieur Armand Badiel, cette réunion n’a pas d’autre vocation qu’à permettre à une association qui doit défendre ses intérêts de pouvoir échanger sur les enjeux et les défis.
« C’est une occasion pour nous de pouvoir nous exprimer librement, partager les regards croisés que nous avons à la fois sur l’environnement dans lequel nous sommes et qui détermine les performances de nos institutions respectives mais également, pointer les défis qui se présentent à nous. Nous sommes à la veille de nos planifications stratégiques, c’est peut-être le lieu de pouvoir tenir compte de quelques considérations de l’environnement global parce que nos lectures individuelles peuvent nous cacher un certain nombre de réalités », a souligné le Directeur national de la BCEAO.
En rappel, au cours des deux dernières rencontres de concertation entre la BCEAO les professionnels des banques et les établissements financiers, il était ressorti que le secteur bancaire et financier montre une bonne résilience. De ce fait, les acteurs s’étaient donnés comme défi prioritaire, la préservation de la stabilité et des fondements d’une croissance durable et inclusive.
Flora Sanou