Suite à l'échec de la médiation du mardi 28 novembre 2023, les clubs de première et de deuxième divisions ont tenu une conférence de presse ce jeudi 30 pour donner leur lecture des évènements et préciser leur position dans la crise qui les oppose à la Fédération burkinabè de football (FBF), notamment sur la question des subventions accordées par l'État burkinabè aux clubs.
Pour les conférenciers du jour, la FBF aurait pu libérer les 84 millions de francs CFA qui correspondent aux 25% déduits des sommes allouées au profit des clubs dès les premiers moments et le championnat se serait poursuivi.
"La satisfaction de cette seule exigence des clubs aurait pu tuer la crise dans l'œuf et nous n'en serions pas là", a déclaré David Yaméogo, président du Faso athletic club (FAC).
En effet, "les clubs confrontés à de réels problèmes financiers peinent à assurer leur participation aux compétitions. C'est pour cette raison que la question des subventions est restée la plus grande préoccupation des clubs tout au long de la recherche des solutions avec la FBF", a-t-il expliqué.
Pour les clubs frondeurs, "toute tentative de reprise du championnat sans la résolution de cette question serait un aveu d'impuissance et une fuite en avant qui achèvent de nous convaincre des intentions réelles de ses auteurs à assouvir leurs desseins inavoués plutôt qu'à défendre les intérêts et le développement de notre football".
Mieux, "elle relèverait d'une aventure hasardeuse qui ne fera que radicaliser les positions et, indéniablement, contribuer à compromettre davantage toute chance de sortie de crise. Ses commanditaires seraient tenus pour responsables de leur forfaiture", ont-ils déclaré.
En outre, d’après des conférenciers, "l'objectif n'est pas d'aller remplacer Banssé... Nous disons que son action détériore de jour en jour des pans importants que nous avons construits pendant 10 à 15 ans. Nous ne sommes pas en campagne, nous ne sommes pas des putschistes. S'il ne part pas maintenant, dans 6 mois, nous n'aurons que nos yeux pour pleurer", ont-ils défendu.
Enfonçant le clou, les clubs frondeurs clament qu'aucun texte n'interdit à la fédération de leur retourner l'argent coupé. La réalité, c’est que la fédération est endettée et ne dispose pas d'argent, selon leurs explications.
"La réalité, c'est que le président de la FBF, Lazare Banssé, ne nous a pas retourné l'argent parce qu'il ne l'a pas et il l'a dit. Ce n'est pas parce qu'il y a un texte qui l'interdit. Aucun texte ne l'interdit.
S'il y a un texte qui donne le droit à la fédération de couper les 25% et de ne peut pas nous les reverser, qu'il présente ce texte", ont-ils fait savoir.
Et d'ajouter : "Nous n'avons pas adopté le budget financier lors de l'assemblée générale. Pour la première fois, la fédération burkinabè de football se retrouve dans une dette extraordinaire. Une dette de plus de 300 millions a été présentée lors de cette assemblée générale".
"Vous pensez qu'on va continuer à creuser ; à la fin il y aura combien de millions de dettes?" s'interrogent-ils.
Pour le tenant du crachoir, "Lazare Banssé n'est plus digne de diriger la fédération. On ne va pas le laisser détruire le peu qui reste et s'en aller. Notre condition minimale pour la reprise du championnat, c'est qu'il démissionne", a-t-il lancé.
Et Kirsi Armand Kaboré, président du comité central de l'ASFA Yennenga, de renchérir : "On ne va pas reporter quelque chose qui est ancré en nous après la CAN, Pourquoi ? Parce que même après la CAN, rien ne va changer. Nous n'avons plus confiance en lui ( ...) Nous ne sommes pas de ceux-là qui vont entreprendre des démarches pour déstabiliser quelque chose par rapport à cette situation. Nous avons demandé cette démission et c'est ce que nous attendons de lui (NDLR : Lazare Banssé".
Par ailleurs, à en croire les conférenciers, le président de la FBF compte mener une batterie d'actions, mais "nous lui disons que nous n'avons pas peur et nous nous réservons le droit d'entreprendre d'autres actions dans les jours à venir".
Tout compte fait, "aujourd'hui s'il démissionne, nous reprenons immédiatement la compétition", ont-ils conclu.
Flora Sanou