Le mercredi 23 février dernier, l'équipe féminine de football burkinabè s'est qualifiée pour la CAN Maroc 2022 après avoir battu celle de la Guinée-Bissau un but à zéro. Une victoire historique pour cette équipe qui se qualifie pour la première fois à une CAN. Pour le journaliste sportif de la radio nationale Boureima Sawadogo, spécialiste du football féminin burkinabè, cette équipe peut accomplir des prouesses si les autorités sportives mettent à sa disposition des moyens conséquents.
Si la prestation des Etalons hommes à la 33e Coupe d'Afrique des nations (CAN) Cameroun 2021 n'a pas entièrement satisfait les Burkinabè, qui espéraient au moins occuper la troisième place, les Étalons dames, quant à elles, ont donné de l'espoir en se qualifiant pour la première fois à une CAN. Pour le journaliste sportif Boureima Sawadogo, la qualification des Etalons dames pour leur première CAN est un honneur pour le football féminin national et cela est le signe de l'évolution du football des dames au Burkina Faso. "Ce résultat est à mettre à l'actif de tous les acteurs de cette discipline sportive, notamment les promoteurs de clubs féminins, les joueuses, la fédération burkinabè de football, le ministère et j'en passe. C'est l'occasion de rendre hommage à des pionnières de la promotion du football féminin au Burkina comme Mme Karama, Mme Harvey, Mme Habibou Sana et bien d'autres. Il faut aussi saluer les efforts d’hommes comme Pascal Sawadogo , Martin Zinona, Ousmane Coulibaly dit Tom, qui ont fait du foot féminin une priorité. Aujourd'hui, tous leurs efforts sont couronnés avec cette première qualification qui, sans doute, va inciter davantage les jeunes filles à s’adonner à la pratique du football", a-t-il souligné.
Pour ce spécialiste du football féminin burkinabè, la force des Etalons dames, c'est d'abord la jeunesse du groupe, car la plupart des Etalons dames seniors jouent avec la sélection des juniors. "Qui dit jeunesse dit insouciance, fougue, fraîcheur physique et ça compte beaucoup dans le foot féminin où dans la plupart des pays, la relève n'est pas très évidente. En plus de la jeunesse de l'équipe, il y a l'apport très important d’expérimentées et d’internationales comme les attaquantes Juliette Nana, qui évolue en Bielorussie, et Limata Nikiema en D1 marocaine", a-t-il ajouté. Selon Boureima Sawadogo, en plus de cette synergie d'action entre juniors et seniors, il y a l’apport du staff technique, notamment le coach Pascal Sawadogo, qui est passionné par ce qu’il fait et met du coeur dans ce qu’il fait. De l'avis de Boureima Sawadogo, Pascal Sawadogo est un homme qui connaît très bien son groupe et qui évolue pour l'essentiel dans le championnat burkinabè qu'il connaît aussi très bien.
Cependant malgré, ces avantages, il faudra faire des réajustements pour donner du tonus à cette jeune équipe, notamment renforcer l'effectif avec surtout des milieux de terrain parce que lors du match retour face à la Guinée-Bissau, l'absence des milieux suspendues Charlotte Millogo et Adèle Kabré a influé sur le résultat de la rencontre. "Il faut donc renforcer le milieu en recherchant dans le championnat national ou en se renseignant sur des Burkinabè de la diaspora dans la perspective de cette CAN qui est également qualificative pour le mondial. Les Étalons dames, c'est vrai, y vont pour l'apprentissage mais elles ont également les potentialités pour transformer ce coup d'essai en coup de maître, à condition que les autorités sportives dotent l'équipe de moyens conséquents. Parce que très souvent, c'est ce qui manque le plus au football féminin, où les moyens offerts sont parfois dérisoires, même s'il faut saluer les efforts faits ces derniers temps par le ministère et la fédération dans ce sens", a-t-il conclu.
En rappel, la CAN féminine 2022 se jouera du 2 au 22 juillet au Maroc. Les Étalons dames participent pour la première fois à une Coupe d’Afrique des nations aux côtés de 11 autres équipes du continent.
Barthélémy Paul Tindano