Ce jeudi 31 octobre 2024, marque le 10e anniversaire de la Journée nationale des martyrs.
En souvenir de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le Gouvernement a institué la « Journée nationale des martyrs » pour perpétuer la mémoire des femmes et des hommes qui se sont sacrifiés pour la liberté et la démocratie.
Cette journée a été marquée par l'observation d'une minute de silence suivie d'un dépôt de gerbe de fleurs, par le président de l'Assemblée législative de transition, Dr Ousmane Bougouma, représentant le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, au Monument des héros nationaux.
Pour Bamouni Babou Nepon, porte-parole de l’union des familles des martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, dix ans après, l’on retient que le sacrifice des personnes tombées, n’est pas vain.
« Ils ne sont pas tombés pour rien parce que nous sommes engagés pour la prospérité du Burkina Faso et que le sang qu’ils ont versé constitue aujourd’hui un progrès énorme vers la marche pour le rayonnement de la liberté du Burkina Faso et pour la dignité du peuple burkinabè », a-t-il soutenu.
Selon lui, des efforts sont faits en termes d’accompagnement des blessés et des familles des blessés même s’il reste encore beaucoup à faire.
« Il y a eu une solidarité du peuple autour des blessés et autour des parents des victimes décédées. En plus, certaines personnes ont été indemnisées, d’autres sont encore en attente. Nous pouvons dire qu’il y a un effort qui est fait, mais il y a encore beaucoup de choses qui restent à faire. Nous saluons déjà ce qui a été fait et nous espérons que ce qui n’est pas encore fait, sera fait pour permettre non seulement aux familles des victimes de pouvoir continuer de vivre mais aussi aux blessés de se porter mieux, tant dans leur corps que dans leurs âmes », a-t-il laissé entendre.
Joann Oscibi, victime du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, pour sa part, estime que « cette commémoration permet de se rappeler notre histoire ».
De son avis, « ça permet de nous rappeler qu’il y a des gens qui sont tombés pour notre émancipation et notre avenir. Même s’il y a encore parmi nous, des gens qui souffrent dans leur peau et qui ont besoin d’accompagnement, nous transcendons cela parce que le Burkina est sur une voie de la victoire ».
Le président de l’Union des familles des victimes de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, P.K. Victor Pouahoulabou, a remercié le gouvernement pour la tenue de cette Journée nationale des martyrs. « Nous sommes là pour accompagner le gouvernement pour célébrer le 10e anniversaire de nos martyrs. Ça fait 10 ans que nos gens sortis et ont été tirés par les balles assassines de Blaise Compaoré, pour libérer leur nation. Malgré qu’on les ait tués, la jeunesse est toujours sur pied, toujours prête pour sauver ce pays. Nous remercions encore une fois de plus le gouvernement d’avoir organisé cette célébration. Nous sommes très contents de voir qu’on ne nous a pas oublié », a-t-il affirmé.
Aussi, il a invité la jeunesse à rester éveiller pour protéger la nation et soutenir le chef de l’État. « Nous sommes encore dans une révolution, la révolution du président Ibrahim Traoré, la révolution du peuple burkinabè. Ibrahim Traoré, il est là pour sauver la nation, nous sommes tous là pour l’accompagner et je pense qu’aujourd’hui, on est fier de lui. Je demande à chaque jeunesse, à tous les jeunes du Burkina y compris ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (#AES) de rester débout, de na pas dormir les yeux fermés car l’ennemi n’est pas loin. Il est toujours là au milieu de nous ».
Et d’ajouter : « Hier des jeunes sont tombés. Aujourd’hui ce sont de milliers de jeunes qui tombent. Gardez le courage pour accompagner le président dans ses différentes actions. Gardez toujours le courage pour que nous puissions lutter pour prendre notre patrie. Une portion de la terre ne va jamais être cédé à qui que ce soit. Ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui sont en train de se rentrer dedans. Il n’y a pas un seul européen qui est venu tirer sur nous. Nous devrons continuer la lutte. D’ici la célébration de l’année prochaine, qu’on ne parle plus de djihadiste ici parce qu’ils ne viennent pas d’ailleurs, ils viennent de chez nous-même. Ce sont nos frères. Aujourd’hui nous sommes prêts à accompagner Ibrahim Traoré la nuit comme le jour. »
Par ailleurs, il souligne qu’une commission a été mise en place pour indemniser les victimes et le processus d’indemnisation a déjà commencé.
Flora Sanou