Le 16 janvier 2016 a marqué le début des attaques terroristes au Burkina Faso, avec la première qui a frappé en plein cœur Ouagadougou. Après la capitale ouagalaise, la menace s’est relocalisée dans les régions de l’Est, du Nord, du Sahel, du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et même des Cascades, entraînant une perte du contrôle de plus de 50% du territoire national. Les morts se chiffrent à des milliers de personnes et le nombre de déplacés internes à environ 2 millions. Retour sur quelques attaques terroristes sous l’ère Kaboré et celle Damiba.
Le 15 janvier 2016, les Burkinabè assistaient médusés à la première attaque terroriste sur leur sol. Comme pour marquer les esprits, les assaillants ont choisi de frapper la capitale, Ouagadougou, en plein. Après cette attaque, le Faso a été pris dans la spirale des violences des groupes armés terroristes. Cette situation d’insécurité a conduit à l’avènement d’un régime militaire au pouvoir le 24 janvier 2022. Mais contrairement aux attentes, les attaques vont connaître une recrudescence et être tout aussi violentes que sous le régime Roch Kaboré.
Le lundi 5 septembre 2022, l’explosion d’un engin artisanal au passage d’un convoi de ravitaillement dans le nord du pays fait environ 35 personnes tuées et 37 autres blessées. Ensuite, 34 personnes sont tuées à Namissiguima et Bourasso suite à une attaque terroriste survenue dans la nuit du 3 au 4 juillet 2022. Selon le quotidien d’information L’Observateur Paalga, l’attaque terroriste de Bourasso a fait 18 civils massacrés et reste le plus lourd bilan enregistré dans la province de la Kossi depuis le début de la crise sécuritaire. Le journal ajoute qu’une vingtaine de personnes ont été également tuées à Yeou. Les samedi 11 et dimanche 12 juin 2022, au moins 79 personnes ont trouvé la mort à Seytenga, dans le nord-est du Burkina Faso, pris d’assaut par des hommes armés terroristes. Prises de panique, plus de 8 000 personnes se sont réfugiées dans la ville voisine de Dori, située à 47 km environ de Seytenga.
L’attaque contre un convoi de ravitaillement de la ville de Djibo, à hauteur de Gaskindé le 26 septembre 2022, a coûté la vie à 27 militaires et à 10 civils, selon un bilan établi par l’armée. Trois personnes ont été portées disparues et 29 autres blessées dont 21 militaires, 7 civils et 1 VDP. Cette attaque a également causé de nombreux dégâts matériels et précipité le Burkina Faso dans une crise sociomilitaire qui a conduit le 30 septembre 2022 à l’évincement du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba par le capitaine Ibrahim Traoré à la tête de l’État. Deux semaines après le coup d'État militaire perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes, soit le samedi 15 octobre, une attaque menée par de présumés djihadistes dans le nord du pays va faire au moins 11 morts, dont trois soldats.
Quelques-unes des attaques les plus meurtrières
Le 15 janvier 2016, les Burkinabè assistaient à la première attaque terroriste sur leur sol, en plein cœur de la capitale Ouagadougou. Des clients du Restaurant Cappuccino ont subi le feu nourri des terroristes et ceux du Splendid Hotel ont été pris en otage durant toute la nuit. Le bilan officiel fait état de 33 morts (dont trois assaillants) de 18 nationalités. L'attaque terroriste est revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le 14 novembre 2021, les djihadistes lancent l'attaque contre le détachement de la gendarmerie d'Inata, situé près d'une ancienne mine. Les combats sont intenses ; les gendarmes sont rapidement submergés par les assaillants. Le bilan de l'attaque est de 57 gendarmes et 4 civils tués.
Au 30 septembre 2022, le Burkina enregistrait 1 719 332 personnes déplacées sur son territoire, selon les chiffres officiels. 60,40% de ces personnes sont des enfants et 22,89% des femmes. On note également que 708 341 élèves sont affectés par la fermeture de 4 258 écoles. Selon France 24, une vingtaine de bases de jihadistes ont été recensées depuis trois mois à la frontière entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Elles regroupent plusieurs centaines de combattants. Cette organisation sur le terrain, selon le média français, répond surtout à la volonté d’encerclement de Bamako en permettant de couper les routes qui ravitaillent la capitale malienne.
Etienne Lankoandé