L’académie de Police du Burkina Faso a livré sa cinquième cuvée de cadres. Après deux ans de formation, 100 officiers et 10 commissaires de Police ont reçu leurs galons ce mardi 27 juillet, dans la commune rurale de Pabré, localité située à 25 kilomètres de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Le chef de l’Etat, chef suprême des armées, ministre de la Défense, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé la cérémonie de sortie de cette cinquième promotion sur le thème « La dynamique des forces de sécurité à l'aune des mutations de la crise sécuritaire au Burkina Faso ». Plusieurs membres du gouvernement étaient présents. Alassane Bala Sakandé, président de l'Assemblée nationale, est le parrain de cette cinquième promotion.
La cinquième promotion de l’académie de Police est désormais opérationnelle. Il aura fallu deux années de formation à ses impétrants pour recevoir leurs galons respectifs. 10 commissaires de police et 100 officiers, c'est le nombre total de fonctionnaires de police sortis de l'académie pour aller en croisade contre le grand banditisme, l’incivisme et le terrorisme.
La promotion, qui a pour parrain le Président de l'Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a été baptisée "Union" par Roch Marc Christian Kaboré. Pour le directeur de l'académie, le Dr Edmond Tapsoba, la cérémonie de fin de formation des élèves de l'académie de Police a pour objectif de reconnaître le mérite des élèves qui ont satisfait aux exigences de la formation. « Afin d'assurer au quotidien la formation indispensable pour des cadres policiers de qualité, la formation a été dynamique et sans cesse réadaptée au contexte sécuritaire actuel à travers de nombreux retours d'expériences complétant le programme prescrit », a affirmé le directeur de l'académie de Police de Pabré.
En effet, a-t-il poursuivi, pour cette cinquième promotion, l’Académie a repensé la formation pour l’avènement d’une police en phase avec la modernité afin de ramener la paix pour «rétablir la confiance avec le peuple ».
Les 110 apprenants ont, au cours de leur formation, allié théorie et pratique, dans des conditions réelles en vue de se confronter à des situations professionnelles auxquelles ils feront face dès leur sortie. Face aux nouveaux défis, les élèves ont acquis des connaissances approfondies pour parfaire certaines aptitudes au regard du contexte sécuritaire, marqué par les attaques terroristes. « Certes, la formation ne peut pas tout donner, mais elle a certainement forgé votre caractère et votre réflexivité afin de vous permettre de développer les autres compétences plus tard », a martelé le Dr Edmond Tapsoba.
A entendre les impétrants, par la voix de leur représentant, le délégué général Bakari Sanou, ce ne fut pas facile, ces deux ans d’apprentissage. « Cette formation exigeait rigueur, assiduité, sérieux, compétence, engagement ainsi que sacrifice, surpassement de soi, gestion rationnelle du temps partagé entre responsabilités académiques et sociales », nous dit Bakari Sanou. « Nous sommes à present pleins dans la tête et pleins dans le cœur. Nous sommes prêts à répondre à l’appel partout où le devoir nous attend. Mieux, nous sommes aptes et disposés à servir la Nation burkinabè jusqu’au sacrifice suprême. (…) La promotion réitère sa ferme volonté de poursuivre les actions de lutte déjà entreprises afin de redonner espoir là où s’abat le désespoir en matière de sécurisation des personnes, des biens et de sûreté des institutions de notre cher pays », a conclu le délégué général de la cinquième promotion de l’académie de Police de Pabré, le commissaire de Police Sanou Bakari.
En tout cas, le ministre de la Sécurité, Maxime Koné, s’est dit satisfait du travail titanesque de formation fait par l’académie de Police dans l’ombre à Pabré, loin des projecteurs. «L’objectif est donc d’une clarté cartésienne: contribuer à stabiliser les zones très touchées par l’insécurité et travailler à un retour progressif des services de l’Etat et des personnes deplacées internes dans leurs localités d’origine », a affirmé le minitre Maxime Koné. «Soyez de vrais leaders, des meneurs de troupes toujours à l’écoute de vos hommes ! Faites-vous respecter par vos subalterns à travers l’exemplarité de vos actes, par la transparence et par la responsabilité », conclut Maxime Koné.
Le chef de l’Etat, lui, a exhorté la promotion à être unis, car c’est dans l’union qu’on viendra à bout du terrorisme. Il les a exhortés à mettre en œuvre ce qu’ils ont appris parce que le pays fait face à la criminalité et au terrorisme. Pour Roch Kaboré, les impétrants ont pris des engagements et son souhait est que ces engagements soient tenus, car c’est un nouveau défi qui est ouvert à chaque commissaire et à chaque officier de Police qui vient de prendre aujourd’hui ses épaulettes.
« Plus que jamais, la formation des élèves à l’académie de Police doit être à la hauteur de nos défis sécuritaires. Puisse l’integrité, la dignité et le professionnalisme être vos principes directeurs dans votre nouvelle carrière. Bon vent à la cinquième promotion », a écrit le President du Faso dans le livre d’or. L’acquisition d’un car avec les comodités nécessaires pour le transport des élèves lors des activités pédagogiques hors sites, la construction d’un plateau omnisports, ce sont, entre autres, quelques doléances soumises par les désormais anciens pensionnaires de l’académie de Police aux autorités par le biais de leur parrain, Alassane Bala Sakandé, qui les a assurés de la réalisation de toutes leurs doléances.
Cette cinquième promotion dont la formation a débuté le 29 septembre 2019 a pour major le commissaire de Police Siebou Kambiré avec une moyenne de 16,01/20. La moyenne générale des élèves commissaires de Police est de 15,60/20. Celle des élèves officiers de Police est de 15,26/20.
L’académie de Police de Pabré a été ouverte en 2013 mais elle a ouvert ses portes en 2015 avec la sortie de la première promotion. Elle a pour missions d’assurer la formation professionnelle initiale des commissaires et des officiers de Police, d’initier et de développer des partenariats avec les structures de formation professionnelle nationales et étrangères, etc.
Sié Mathias Kam