L'édition 2021 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), principal festival africain du 7e art, initialement prévue du 27 février au 6 mars, se tiendra finalement du 16 au 23 octobre. Oumar Dagnon, producteur, réalisateur, scénariste burkinabè, se réjouit que le FESPACO revienne.
Réalisateur, producteur, scénariste burkinabè et P-DG de la structure Watigroupe SARL, Oumar Dagnon ne cache pas sa joie quant à la reprogrammation de la biennale du cinéma. « Cela me fait chaud au cœur de savoir que le FESPACO revient. C'est vrai qu'il n'avait pas été annulé mais reporté. Qu'on ait une date maintenant, je pense que cela permettra à chacun de se préparer pour voir comment aborder ce festival », a-t-il affirmé. « Vu que des films ont été soumis à l'appréciation du comité de sélection, on va attendre que les résultats sortent », a-t-il ajouté.
Oumar Dagnon pense que le FESPACO a toujours été un moment de rencontres, un moment décisif dans la vente de programmes. C'est aussi le moment de tisser des partenariats pour voir dans quelle mesure construire des coproductions entre différentes productions et différents pays et surtout espérer avoir des accompagnements financiers, faire des réseautages, c'est-à-dire avoir un maximum de contacts possible.
Le réalisateur a saisi l’occasion pour évoquer les difficultés que le secteur rencontre au Burkina Faso. Des difficultés qui sont pour la plupart financières.
« Pour produire des films, vous avez beau avoir un bon projet, si vous n'avez pas de financement assez conséquent pour mener à bout les aspects artistiques, techniques et esthétiques le projet, cela va sans dire que le projet va prendre des coups sur le résultat final », a-t-il martelé. Oumar Dagnon propose qu’il soit mis en place un fonds spécial dédié au cinéma burkinabè comme cela se fait au Sénégal et en Côte d'Ivoire dans la mesure où le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) n'est pas spécialement dédié au cinéma.
Le réalisateur, producteur, scénariste burkinabè s’est aussi prononcé sur la forte présence actuelle des techniciens du cinéma burkinabè sur de nombreux plateaux de cinéma à l’international. « Ce sont surtout les techniciens burkinabè qui sont sur beaucoup de plateaux de cinéma avec la série Cacao en Côte d’Ivoire, la série Wara au Sénégal. La plupart du temps, ce sont les techniciens burkinabè qui sont sollicités parce qu'on a de grands techniciens au Faso. Le fait que l'industrie cinématographique ne soit pas encore en marche ici fait que les choses stagnent ; forcément ils vont donc aller monnayer leurs compétences ailleurs et c'est de bonne guerre », estime Oumar Dagnon.
Le réalisateur a conclu ses propos en invitant les autorités burkinabè à mettre l'accent sur le financement du cinéma parce que avant tout, c'est le Burkina qui est représenté à l'extérieur : « Quand on parle du FESPACO, tout de suite c'est le Burkina Faso. Je pense qu'on peut toujours avoir notre place dans le concert des nations mais en mettant en place des mécanismes de financement réels de tout ce secteur ».
Bessy François Séni