Le Burkina Faso est caractérisé par une population majoritairement jeune (plus de 80 % de celle-ci a moins de 36 ans) en 2018. Les différentes études réalisées sur les conditions de vie des ménages révèlent que le chômage est essentiellement urbain. Selon le dernier rapport de suivi des indicateurs de la direction générale de l’Economie et de la Planification, en fin août 2022, on note une baisse des recrutements dans le privé de 56,7% par rapport à la fin août 2021. Selon le même rapport, l’encours de la dette publique s’établit à 6 355,1 milliards de FCFA au 30 juin 2022 contre 6 147,2 milliards de FCFA au 31 mars 2022. Revue de l’actualité économique.
Selon le rapport de suivi des indicateurs, en fin août 2022, de la direction générale de l’Economie et de la Planification (DGEP), le nombre d’emplois créés en dehors des recrutements de la Fonction publique (estimé à 8 335 en août 2021) enregistre une nouvelle baisse. Estimé à 3 438 en fin août 2022, il est en baisse de 56,7% en glissement annuel. Cependant, le nombre d’emplois créés au mois d’août 2022, estimé à 558, est en hausse de 23,7% par rapport au mois de juillet 2022. Les statistiques de l’Institut national de la statistique et de la statistique (INSD) estimaient en 2018 la population active, au sens du BIT, à 5 774 992 individus, soit 45% de la population en âge de travailler. Pour l’INSD, 3,7% de cette population représentent les chômeurs BIT. 11,6% peuvent travailler mais ne cherchent pas d’emploi et le taux de ceux qui désirent travailler mais ne cherchent pas d’emploi et ne sont pas disponibles est de 7,8%. Parmi les problèmes majeurs de l’économie burkinabè figure donc, non pas le chômage, mais la question du pouvoir d’achat, lié à la rémunération des travailleurs. Dans le public, le ratio « masse salariale rapportée aux recettes fiscales » ressort à 50,7% en fin juillet 2022, en baisse de 6,5 points de pourcentage par rapport à fin juillet 2021, selon le rapport de la DGEP. L’INSD, quant à elle, indexe son analyse des indicateurs du travail décent aux litiges et infractions sur le lieu de travail ainsi qu’aux différents modes de règlement des litiges et infractions. Leur répartition dans l’espace et leur nombre (80 394 infractions sur le lieu du travail en 2018, contre 68 852 en 2017, selon l’INSD) en disent long sur la situation de l’économie nationale.
Toujours selon le rapport de la DGEP, l’encours de la dette publique s’établit à 6 355,1 milliards de FCFA au 30 juin 2022 contre 6 147,2 milliards de FCFA au 31 mars 2022, soit un accroissement de 207,9 milliards de FCFA. Cette hausse est plus tirée par la composante intérieure (+4,8%) que celle extérieure (+1,8%). L’encours de la dette est composé de 2 942,7 milliards de FCFA de dette extérieure (46,3%) et de 3 412,3 milliards de FCFA de dette intérieure (53,7%). Une ventilation de l’encours de la dette publique par monnaie au 30 juin 2022 indique une prédominance de la dette libellée en monnaie nationale XOF (60,0%) par rapport à celle libellée en monnaie étrangère (40,0%).
Au Ghana voisin, l’inflation record de 37% et la dépréciation chronique du cedi par rapport au dollar ont conduit les commerçants de la capitale à observer un mouvement d’humeur le 19 octobre 2022. Ils ont notamment décrété une grève de trois jours, à partir de cet instant, pour protester contre la vie de plus en plus chère suite à la guerre en Ukraine. La hausse générale du niveau des prix, exacerbée depuis l’invasion russe en Ukraine, impacte énormément toutes les économies africaines, et davantage les plus vulnérables.
Etienne Lankoandé