dimanche 13 octobre 2024

Burkina : « La démocratie avec une dose de dictature ? Non ! » (Abdoul Karim Sango, juriste et président du PAREN)

aasangoLe Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, a célébré la Journée mondiale de la démocratie le jeudi 15 septembre 2022.  En marge de cela, l’enseignant-chercheur Alkassoum Maïga, ancien ministre  de l’Enseignement supérieur, a déclaré : « La démocratie, si elle n'a pas une dose de dictature, ça va être l’anarchie. » C’était au cours d’un panel en lien avec la démocratie organisé par  le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et ses partenaires. Question à mille balles : La dictature est-elle compatible avec la démocratie ?  Radars Info Burkina a recueilli l’opinion d’Abdoul Karim Sango, ancien ministre de la Culture et par ailleurs président du Parti pour la renaissance (PAREN), sur le sujet.

 Pour l’enseignant en droit constitutionnel Abdoul Karim Sango, démocratie et dictature sont deux concepts incompatibles. En effet, selon lui, là où il y a la démocratie on ne peut pas parler de dictature et là où il y a la dictature, on ne parle pas non plus de démocratie. Et d’ajouter que démocratie et dictature ne peuvent aller de pair.

La démocratie peut être définie comme un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions publiques et à la vie politique de la cité. Selon Abraham Lincoln, c'est « le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ». Abdoul Karim Sango, lui, définit la démocratie comme la liberté et la responsabilité à tous les niveaux, c'est-à-dire au niveau de l'État et des populations. 

Mais chez nous, fait-il remarquer, le constat est tout autre car depuis 1990, l’accent est mis exclusivement  sur la liberté  au point que certains citoyens abusent de cette liberté et agissent comme si tout était permis.

De ce fait, il estime que l’assertion du Pr Alkassoum Maïga selon laquelle « la démocratie, si elle n'a pas une dose de dictature, ça va être l’anarchie » vise probablement à « dénoncer le désordre des systèmes politiques africains en général et burkinabè  en particulier que l’on appelle maladroitement démocratie ».

Qu’à cela ne tienne, M. Sango n’adhère pas à l’idée d’une démocratie avec une dose de dictature et cela, il le martèle sans ambages : « Je ne crois pas à l’idée d’une démocratie avec une dose de dictature. Je crois plutôt à une démocratie dans laquelle les institutions sont définies selon notre culture et qui fonctionne véritablement. »

 De l’avis du président du PAREN, pour un bon fonctionnement de l’Etat, il faut donc des citoyens responsables et conscients de leur rôle tant individuel que collectif car, a-t-il fait remarquer, la liberté sans la responsabilité va virer évidemment à l’anarchie, or ce n’est pas ce qui est souhaitable pour un État.

Flora Sanou

 

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