Après avoir été exclu des pays qui peuvent exporter certains produits aux Etats-Unis sans droits de douane, le Burkina Faso vient d’être élu parmi les pays qui peuvent exporter 98% de leurs produits en Chine sans droits de douane. Une mesure qui aura un effet de détournement du trafic, comme le stipulent les théories économiques. Acculé par une inflation sans précédent et une chute vertigineuse de sa monnaie locale, le Ghana décide d’utiliser l’or dans ses échanges commerciaux pour contrer la menace. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.
Une semaine après la suspension de l’exportation des céréales et des délivrances d’autorisations spéciales d’exportation desdites céréales, par un communiqué gouvernemental, le gouvernement a ajouté un second communiqué qui suspend les exportations de la farine de céréales comme le mil, le maïs et le sorgho. Il a, dans cette lancée, prévenu les contrevenants qu’ils s’exposent à des sanctions conformément à la réglementation en vigueur. Le hic, c’est que ladite réglementation, sa mise en œuvre et surtout le dispositif mis en œuvre par le gouvernement pour s’assurer du respect des mesures prises sont un peu méconnus des populations.
Pour ce qui est des échanges commerciaux, la Chine a décidé de supprimer, à compter du 1er décembre 2022, les droits de douane de 98% des produits exportés par 9 pays africains, parmi lesquels le Burkina Faso, le Bénin et la Guinée-Bissau. C’est au total 8 786 produits de 10 pays en développement qui bénéficieront de cette suppression de taxes. Pour le Burkina Faso, cette mesure intervient après que les Etats-Unis ont décidé de suspendre le pays de l’AGOA, une loi sur les opportunités de croissance en Afrique qui permet aux pays africains éligibles d’exporter certains produits aux États-Unis hors douanes. Ces 9 nouveaux pays viennent compléter une liste de 9 premiers pays africains désignés en septembre passé.
Dans la sous-région ouest-africaine, l’Etat ghanéen a décidé d’utiliser l’or, l’une de ses principales richesses, dans ses échanges commerciaux pour soutenir le cedi, très éprouvé par le contexte économique actuel, et amoindrir l’inflation. En effet, selon le vice-président, le Dr Mahamudu Bawamia, la demande de devises des importateurs de pétrole (raffiné ndlr) face à la baisse des réserves de change entraîne la dépréciation du cedi et une hausse du coût de la vie avec des prix plus élevés pour le carburant, le transport, les services publics, etc. La mesure, qui devrait entrer en vigueur dans le courant du premier trimestre 2023, pourra ainsi protéger l’économie ghanéenne. Pour les importations de produits comme le pétrole raffiné, le pays décide de les régler avec de l’or plutôt qu’avec des devises. Ainsi, le gouvernement a rajouté une mesure à l’adresse des compagnies minières, qui devront céder à partir du 1er janvier 2023, 20% de la totalité de leur stock d’or à l’institut d’émission monétaire.
Etienne Lankoandé