La lutte contre la corruption a été annoncée par le président de la Transition, Ibrahim Traoré, dans son adresse à la Nation à l’occasion du 62e anniversaire de l’Indépendance du Burkina. « Notre lutte ne s’arrêtera que lorsque tous les enfants du Burkina Faso mangeront à leur faim et dormiront tranquillement dans leur pays », a déclaré le chef de l’Etat. Cette allocution présidentielle a été prononcée au lendemain des Journées nationales du refus de la corruption (JNRC), pendant lesquelles des séances de sensibilisation ont été largement réalisées par le REN-LAC. En outre, le gouvernement a besoin de 106 milliards de FCFA en 2023 pour soutenir l’effort de guerre. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.
Au Burkina Faso, les 17es Journées nationales de refus de la corruption (JNRC) se sont déroulées du 1er au 9 décembre 2022. A cette occasion, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a publié son rapport 2021 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Il ressort dudit document que la police municipale, la douane et la police nationale sont le trio de tête en termes de taux de corruption au Burkina et sur la période concernée. Pour le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, on ne peut pas reléguer la question de la bonne gouvernance au second plan parce qu’il y a l’insécurité et espérer obtenir un bon résultat. Un point de vue partagé par l’expert politologue, Abdoul Karim Saïdou, enseignant-chercheur à l’université Thomas-Sankara. Lors du panel organisé par le REN-LAC à l’occasion des JNRC, il a affirmé qu’un Etat gangréné par la corruption ne peut gagner aucune guerre. « C’est un État qui va à vau-l’eau. C’est un État qui est appelé à disparaître, à se désintégrer », a-t-il affirmé.
L’actualité économique au Burkina est également marquée par la décision du gouvernement de mettre en place un fonds de soutien à l’effort de guerre à hauteur de 106 milliards de F CFA l’an (salaires et équipement des VDP y compris). Pour financer ce fonds, le gouvernement a décidé de recourir à la participation citoyenne, en sollicitant des contributions volontaires et en proposant de prélever 1% du salaire net des travailleurs ou l’imposition d’une taxe sur les produits de grande consommation tel que les boissons, le tabac, la connexion Internet, les parfumeries et produits cosmétiques. Des structures comme le RENCOF sont montées au créneau, à ce sujet, pour attirer l’attention du gouvernement sur les effets que pourraient avoir les prélèvements sur l’inflation sur les prix des produits, déjà insupportables. Le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) a invité le gouvernement à explorer d’autres pistes.
Sur le marché monétaire de l’UEMOA, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a relevé son taux directeur à 2,75% pour contenir l’inflation. Cette hausse, la troisième en 2022, s’inscrit dans le cadre de la normalisation graduelle de la politique monétaire entamée depuis juin 2022. Selon l’institution, elle devrait contribuer à ramener progressivement l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque centrale (1% à 3%) sur le moyen terme.
En rappel, le taux d’inflation dans l’UEMOA en octobre 2022 a atteint 8,4%. Ce taux est en hausse depuis plusieurs mois. A compter du 16 décembre 2022, le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques commerciales passe de 2,50% à 2,75%. Quant au taux du guichet de prêt marginal, il passe de 4,50% à 4,75%.
Etienne Lankoandé