dimanche 8 décembre 2024

Lutte contre la corruption : Le ministère de l'Economie crée 25 comités anti-corruption au sein de ses structures centrales

5 décmbrePour mieux lutter contre la corruption, le gouvernement burkinabè a lancé une campagne de sensibilisation des usagers de l’Administration et installé 25 comités anti-corruption au sein des structures centrales du ministère de l’Economie. En outre, en cours de semaine, précisément le 30 novembre, l’exécutif a adopté le budget de l’Etat, exercice 2023. Dans ce budget, les dépenses, qui se chiffrent à 3 235,9 milliards de F CFA, sont supérieures aux recettes de 604,7 milliards de F CFA. Au sein de l’UEMOA, le Burkina a une fois de plus battu le record en termes d’inflation au mois d’octobre avec un taux d’environ 15%. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.

L'actualité économique est marquée par l’adoption du budget de l'Etat, exercice 2023, en Conseil des ministres du 30 novembre 2022. Pour ce budget, le gouvernement a estimé les dépenses publiques à 3 235,9 milliards de F CFA et la mobilisation des recettes à 2 631,2 milliards de F CFA, soit un déficit de 604,7 milliards de francs. Selon le ministre de l’Economie, Aboubacar Nacanabo, l’essentiel de ce budget est orienté vers la question sécuritaire avec son corollaire qui est la question humanitaire. Il ajoute que le gouvernement veut tout faire pour mobiliser le maximum de ressources et à moindre coût et, pour cela, le gouvernement invite tous les ministres à rationaliser les dépenses et encourage les régies de recettes à faire le maximum en matière de recouvrement. L'Etat prévoit également de recourir à un endettement raisonnable à un coût acceptable en vue de pouvoir combler le déficit budgétaire.

Par ailleurs, le jeudi 1er décembre 2022, le même ministère a lancé une campagne de sensibilisation à la lutte contre corruption au profit des usagers en vue de changer la donne et de redorer l'image du Burkina concernant ce fléau. En effet, l'indice de perception de la corruption au Burkina Faso, selon Transparency international, était de 42 points sur 100 en 2021 et de 40 points pour 100 en 2020, ce qui plaçait le pays à la 78e place sur 180 pays en 2021 et à la 88e place sur 187 en 2020. En outre, les structures du ministère de l'Economie et des Finances occupent une place de choix dans les classements annuels des structures publiques les plus corrompues faits par l'Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lute contre la corruption (ASCE-LC). Par cette campagne et les réformes au sein du département, le ministère entend assurer une gestion saine et transparence des finances publiques. Cela en procédant, entre autres, à la déconcentration de la chaîne de la dépense publique à travers la création de directions régionales du Budget et de cellules d'ordonnancement dans les institutions et départements ministériels, au renforcement de l'informatisation des services et, enfin, à la digitalisation des moyens de paiement. Le ministère dirigé par Aboubacar Nacanabo a procédé ainsi à la mise en place 25 Comités anti-corruption (CAC) au sein de ses structures centrales.

Sur le plan financier dans l'UEMOA, la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a indiqué que le total des crédits mis en place par le Burkina Faso est passé de 1931,4 milliards de F CFA en 2021 à 2397,9 milliards de F CFA en 2022, soit une augmentation de 24,2%. Pendant ce temps, le niveau du crédit mis en place par la Côte d'Ivoire (qui detient le niveau le plus élevé de l'espace communautaire) est de 6 380 milliards de F CFA en 2022, soit près de 3 fois celui du Burkina Faso. S’agissant du Sénégal, 2e dans l'UEMOA, le niveau du crédit est de 4 628,7 milliards de F CFA. Sur ce plan, la Guinée-Bissau occupe le dernier rang, après le Niger, avec un niveau de crédit de 140 milliards de F CFA en 2022.

Toujours dans l'espace UEMOA, la cherté de la vie s'est accrue au cours du mois d'octobre 2022, selon la BCEAO, qui déclare que l'inflation a atteint 8,4% en glissement annuel, après un niveau de 8,3% le mois précédent. Selon la BCEAO, les denrées alimentaires et les boissons non alcoolisées ont eu la plus grande part contributive à l'inflation, soit 5,8 points de pourcentage contre 6,1 le mois précédent. Le Burkina Faso arrive toujours en tête du classement avec une inflation de 15%, suivi respectivement du Sénégal (13%) et du Mali (10,2%). Le climat des affaires, dans le même temps, a connu une légère détérioration, selon la BCEAO. En effet, l'indicateur du climat des affaires s'est établi à 101,6 points en octobre 2022, en léger repli de 0,6% par rapport à la même période de l'année précédente. Cela est tributaire à la décélération des principaux indicateurs d'activités tels que l'indice du chiffre d'affaires dans le commerce, l'indice de la production industrielle et l'indice du chiffre d'affaires dans les services marchands.

Etienne Lankoandé

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