Les jeunes, de nos jours, banalisent la sexualité. Internet et le flux d’informations qui leur tombe dessus semblent leur avoir fait perdre leurs repères. C’est devenu presque un phénomène de mode pour eux. Ils s’adonnent alors à plusieurs pratiques sexuelles néfastes qui impactent négativement leur santé. Face à cette situation, les responsabilités doivent être situées. Simon Yaméogo, responsable du centre d’écoute des jeunes de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) pense que les parents doivent reprendre leur rôle d’éducateurs et que les autorités doivent les appuyer en recadrant certaines pratiques.
Comment parvenir à éduquer la jeunesse pour une santé sexuelle et reproductive saine ? D’ores et déjà, il faut savoir que cette jeunesse est laissée à elle-même et est sans repère. Elle est donc influencée par son environnement à travers la pression et le flux d’informations qu’elle reçoit. « Avec la technologie, les jeunes ont tendance à banaliser la sexualité. Ils sont vite influencés, pensant avoir la bonne information», affirme Simon Yaméogo.
Pour pouvoir toucher cette jeunesse et retenir son attention, les structures chargées du bien-être familial ont mis en place une stratégie qu’on appelle « pair éducation ». Il s’agit de former des jeunes aux bonnes pratiques de la santé sexuelle et reproductive qui, à leur tour, répercuteront la bonne info à leurs camarades. « Nous adoptons cette stratégie pour que notre cible que sont les adolescents et les jeunes puisse bénéficier d’informations et de conseils sur les questions de sexualité, de santé sexuelle de la reproduction », nous confie Simon Yaméogo, responsable du centre d’écoute pour jeunes de l’ABBEF/Ouagadougou.
Les jeunes sont vivement invités à pratiquer l’abstinence. « Il y a des jeunes qui diront que l’abstinence sexuelle est dépassée. Si c’est le cas, il faut prendre ses précautions pour protéger l’autre et se protéger. L’abstinence, jusqu’à l’heure actuelle, il y a des jeunes qui la pratiquent parce qu’ils en ont compris l’importance. ll y a des gens qui s’étaient lancés activement dans les activités sexuelles et après ils ont su qu’il y a des conséquences qui peuvent découler de ces pratiques. Ils reviennent donc à l’abstinence, d’où l’abstinence secondaire », indique Simon Yaméogo. Il poursuit : « Il ne faut pas qu’on pense que tous les adolescents et les jeunes sont embarqués dans la sexualité et qu’il n’existe pas d’adolescent actif sur le plan sexuel. »
Pour une bonne santé sexuelle et reproductive des jeunes, la responsabilité des parents ne peut être occultée, selon Simon Yaméogo. Pour lui, il est important que ceux-ci accordent du temps à leurs enfants. « Ils doivent savoir qu’ils sont responsables de l’éducation de leurs enfants et que c’est à eux qu’il incombe de les canaliser. A un certain âge, les parents devraient mettre des garde-fous. Lorsque l’enfant grandit, il faut savoir placer les mots pour pouvoir l’accompagner dans le domaine de la sexualité, car si vous le laissez aller lui-même à la recherche de l’information dehors, ce n’est pas évident ». Les parents doivent arriver à tisser un lien solide avec leurs enfants afin de développer cette confiance à pouvoir se confier.
Le jeune homme ou la jeune femme, à un certain âge, doit savoir qu’il (elle) devient responsable. « Dès lors qu’il atteint la vingtaine, il est supposé être mature ; donc le jeune doit songer à se ranger. Les jeunes doivent aussi amener leurs parents à leur parler de santé sexuelle. »
Simon Yaméogo affirme que les jeunes doivent chercher à avoir la bonne information en matière sexuelle, retenir ce qui leur est bénéfique et le mettre en pratique.
Les autorités sont donc invitées à mettre en place des politiques afin de protéger cette jeunesse de toutes les pratiques malsaines, sexuellement parlant, cela s’entend.
Nafisiatou Vébama