La consommation d’alcool est un phénomène récurrent chez certaines femmes enceintes. Cependant, est-elle autorisée par la médecine ? Quels sont les motifs de cette consommation ? Quelle quantité d’alcool une femme peut-elle boire sans risque ? Quels peuvent être les risques de cette consommation pour la mère et son enfant ? Radars Info Burkina s’est entretenu sur ces questions avec Solange Gouba, sage-femme et responsable de la Santé maternelle et infantile (SMI) au centre médical urbain de Ouagadougou.
Les éventuelles raisons de la consommation de l’alcool par une femme enceinte
Ce qui peut amener une femme enceinte à consommer de l’alcool, ça peut être dans un premier temps l’habitude. En effet, il n’est pas évident qu’une femme puisse arrêter de consommer de l’alcool pendant sa grossesse si elle en consommait d’habitude. Ensuite, la grossesse est la présence d’un corps étranger dans l’organisme qui donne des réactions. Cela peut amener la femme à vouloir consommer de l’alcool (envies de grossesse). Enfin, l’entourage peut influencer une femme au point qu’elle s’adonne à l’alcool.
L’alcool, une contre-indication chez la femme enceinte
« La consommation d’alcool chez une femme enceinte est contre-indiquée par la médecine », affirme Mme Gouba. Toute consommation d’alcool pendant la grossesse est susceptible de présenter un risque. Et d’ajouter : « Lorsqu’une femme enceinte consomme une boisson alcoolique, l’alcool passe du sang maternel vers le sang du fœtus au travers du placenta.»
Les risques de la consommation d’alcool pour la femme enceinte
L’alcool est un excitant, donc ça peut influencer l’évolution de la grossesse et la santé de la maman. Il peut causer une perte de réflexe chez une femme enceinte, inhiber certains produits comme le fer qu’elle prend puis entraîner des complications comme l’anémie. Cette anémie, à son tour, peut occasionner des accouchements prématurés, des fausses couches, des avortements.
La consommation d’alcool nuit au développement du cerveau de l’enfant. Elle peut entraîner un retard de croissance et des atteintes du système nerveux central. A la longue, ces atteintes cérébrales entraînent un retard intellectuel, notamment des troubles de l’apprentissage, de la mémorisation, de l’attention et bien d’autres. De plus, des troubles du comportement peuvent en découler au fur et à mesure de la croissance et du développement psychomoteur de l’enfant. En plus, des malformations peuvent survenir, surtout si la consommation est faite au premier trimestre de la grossesse. Par ailleurs, il peut occasionner des tachycardies fœtales chez l’enfant, c’est-à-dire un rythme cardiaque accéléré chez le fœtus. Cela peut aboutir à un accouchement de mort-né.
Les atteintes cérébrales, le retard de croissance, les malformations sont encore appelés Syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). C’est l’effet le plus grave de la consommation d’alcool pendant la grossesse.
«Jusque-là, aucune connaissance scientifique n'a permis de déterminer un niveau de consommation d’alcool ou une quantité adéquats tout au long de la grossesse. Par mesure de précaution, il est donc recommandé aux femmes enceintes de s’abstenir de toute consommation d’alcool pendant toute la durée de la grossesse», conseille Mme Solange Gouba.
Au tribunal de grande instance Ouaga I ce 5 juillet 2022, Adama Ilboudo, nom d’emprunt, a comparu pour avoir détourné 13 cartons de poisson fumé. A la barre, le sieur Ilboudo a nié les faits mais le tribunal, après l’avoir écouté et écouté le plaignant, a déclaré le prévenu coupable. Par conséquent, il l’a condamné à 24 mois de prison avec sursis.
Les faits remontent à 2021. Adama Ilboudo, c’est ainsi que nous l’appellerons, employé de commerce dans la vente de poisson, conduit une dame chez Aboubacar Tapsoba, également vendeur de poisson, pour qu’elle passe une commande.
Après les échanges avec Aboubacar Tapsoba, la dame confie qu’elle ne « maîtrise » pas les différentes qualités de poisson, donc qu’elle enverra son frère, en la personne d’Adama Ilboudo, chercher les cartons de poisson. Adama Ilboudo se rend alors chez le vendeur de poisson, Aboubacar Ouédraogo, et récupère 22 cartons de poisson au nom de la dame qu’il va stocker dans son magasin.
Quelques jours plus tard, Aboubacar tente d’entrer en contact avec ladite dame pour encaisser son argent, mais celle-ci le fait tourner en rond. Il se rend alors au magasin d’Adama Ilboudo et constate que 13 cartons ont déjà été vendus et qu’il n’en reste que 9. Ilboudo dit à Ouédraogo que l’argent des 13 cartons a été remis à la dame, donc c’est avec celle-ci qu’il doit récupérer son argent. Malheureusement, toutes les tentatives d’entrer en contact avec cette dernière sont restées vaines.
A la barre, quand le juge a demandé à Adama Ilboudo pourquoi il avait stocké le poisson chez lui pour le vendre alors que c’était la dame qui avait passé la commande, ce dernier a répondu que ce sont les affaires et que chacun d’eux aura un pourcentage.
Pour le procureur, l’infraction reprochée à Adama n’est pas constituée et les faits devraient plutôt être reprochés à la dame qui a disparu avec l’argent des 13 cartons de poisson et non à M. Ilboudo.
Quant au tribunal, il a déclaré Adama Ilboudo coupable et l’a condamné à 24 mois de prison avec sursis et à une amende de 1 million de francs CFA ferme. Il l’a également condamné à rembourser à Aboubacar Ouédraogo l’équivalent des 13 cartons, soit 810 millions de francs CFA.
Suite à la décision du gouvernement de suspendre la vente des motos Aloba et autres de ce type, une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue au marché dit Théâtre Populaire de Ouagadougou ce lundi 4 juillet 2022 pour recueillir les avis des acteurs concernés par cette décision.
Les acteurs touchés par cette mesure gouvernementale que nous avons rencontrés sont des vendeurs de pièces détachées, des mécaniciens, des vendeurs de motos Aloba, Sanili et d’autres du même type. Tous sont mécontents de cette décision qu’ils jugent « peu réfléchie» et loin d’être la solution pour éradiquer le terrorisme.
De l’avis de Razakou Sakandé, commerçant détaillant vendant exclusivement des motos Aloba et Sanili, c’est une mesure suicidaire. «C’est grâce à ce commerce que j’assure la prise en charge de ma famille, la scolarité de mes enfants. C’est ma seule source de revenus pour couvrir toutes mes dépenses. Avec cette vie chère si on me dit d’arrêter ça pour 6 mois sans aucune alternative de soutien, comment vais-je subvenir aux besoins de ma famille ? C’est pour nous tuer», lance-t-il. A l’en croire, cette décision n’est pas la solution pour lutter contre le terrorisme car elle pourrait amener certains à se faire enrôler par les terroristes, ce qui serait dommage pour le Burkina.
Il estime qu’il faut empêcher l’approvisionnement des terroristes en armes avant d’interdire la vente des motos. «D’où proviennent les armes des terroristes ? Au lieu de nous dire d’arrêter de vendre ces motos, il faut plutôt couper le circuit d’approvisionnement des terroristes en armes. Les terroristes n’ont pas forcément besoin de moto pour aller tuer parce qu’une moto ne peut pas tuer quelqu’un.»
S’agissant du respect de cette décision du gouvernement, voici ce que Razakou Sakandé déclare : «Si des mesures d’accompagnement sont envisagées par le gouvernement, je suis prêt à me plier à cette décision. Dans le cas contraire, il me sera difficile d’arrêter mon commerce pour 6 mois.» Ainsi, il suggère : « Vu que nous vendons des motos qui ont été dédouanées, ce qui suppose qu’il y a des documents, je propose que la gendarmerie, après une saisie de motos des mains de terroristes, procède à une vérification pour savoir si elles proviennent du Burkina ». D’après lui en effet, les motos des terroristes viennent d’ailleurs.
Madi Sawadogo, vendeur de pièces détachées, est du même avis que M. Sakandé car pour lui, cette mesure va entraîner des méventes à son niveau et même être source de chômage pour ceux qui ne vendent que des pièces de ce type d’engin.
Fayçal Sané, mécanicien, lui, soutient que cette mesure gouvernementale va impacter négativement son travail, même s’il reconnaît que ce n’est pas le seul type de motos qu’il répare. Néanmoins, notre interlocuteur dit soutenir cette décision du gouvernement si c’est le prix à payer pour remporter la lutte contre le terrorisme.
« L’armée nationale monte en puissance », clament les autorités politiques et militaires de la transition au Burkina Faso. Cette assurance des autorités contraste avec les réalités sur le terrain. Pire, la menace terroriste se déporte vers des localités jusque-là épargnées.
C’est le cas de la route nationale N°1 qui relie Ouagadougou à Bobo-Dioulasso. Plusieurs incidents terroristes sont survenus ces temps-ci entre Boromo et Bobo-Dioulasso. Tout porte à croire que l’objectif est de couper Bobo-Dioulasso du reste du pays.
Le dernier incident en date est l’attaque du poste de péage de Pâ dans la nuit du 4 juillet 2022. Pâ se trouve sur l’axe Boromo-Houndé.
Selon l’Agence d’information du Burkina, les malfrats ont criblé le péage de balles avant de mettre le feu au bâtiment principal. Ils ont ensuite tiré dans le centre-ville sans faire de victimes.
Bien avant cette attaque, le poste forestier de Founzan, situé sur l’axe Pa-Dano, à une quinzaine de kilomètres de la RN1 avait été pris pour cible le 19 juin 2022. Des dégâts matériels ont été enregistrés.
Dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 juin 2022, le commissariat de police de Béréba et le poste forestier de Koumbia, localités de la province du Tuy, ont été attaqués, faisant d’importants dégâts matériels.
Koumbia est une petite ville située à moins de cent kilomètres sur l’axe Houndé-Bobo-Dioulasso.
Outre ces incidents terroristes, des incidents de sécurité ont été rapportés sur le même axe.Ainsi, un braquage a eu lieu le 22 avril 2022 à hauteur du village de Dankari, village situé sur la RN1, entre Koumbia et Houndé.
Le 24 juin 2022, un autre braquage a eu lieu au même endroit à Dankari, suivi d’une autre le 7 juin 2022, ce qui porte à 3 le nombre d’attaques à main armée dans la zone dans un intervalle de trois mois.
Pour les spécialistes de la sécurité, à travers ces braquages, les groupes terroristes se procurent des ressources pour financer leurs actes dont le recrutement, le maintien des combattants et de leurs familles, l’acquisition de motocyclettes, de carburant, d’armes et de munitions, etc.
Suite à tous ces incidents, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer plus de sécurité sur cet axe qui relie Bobo-Dioulasso, la capitale économique, à Ouagadougou, celle politique. La RN1 est stratégique en ce sens qu’elle relie le Burkina Faso à la Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Il importe donc que la sécurité y soit garantie.
Dans une vidéo publiée le 22 juin 2022, Nathalie Yamb, encore appelée la Dame de Sochi, pense que le Burkina est le verrou clé pour la France pour le trafic de tout genre et pour la mainmise sur le Sahel. « Si la France perd le Burkina, c’en est terminé de la protection des terroristes trafiquants qu’elle installe et du pillage de nos ressources », a-t-elle déclaré dans ladite vidéo, dans laquelle l’experte des questions africaines a fait d’importantes révélations.
Le Burkina, sur l’échiquier militaire et géostratégique français, selon Nathalie Yamb, est un verrou très important. On se focalise, dit-elle, sur Barkhane, le Mali et le Niger et on oublie que la France a une autre opération très discrète au Burkina. Une opération de forces spéciales françaises installées officiellement à Ouagadougou depuis 2008 en soutien à Barkhane. C’est « l’opération SABRE ». L’objectif officiel de ces forces spéciales françaises, selon Nathalie Yamb, « est de chercher et intercepter les djihadistes et les empêcher de construire des sanctuaires ». Visiblement c’est un échec, avoue-t-elle, « c’est même exactement le contraire qui se passe sur le terrain ». Donc la raison de cette présence est autre.
Elle explique que le dispositif militaire français est constitué de trois parties. Le 4e BIMA à Abidjan, l’opération SABRE au Burkina Faso et les points avancés au Mali et au Niger avec Barkhane et Takuba. SABRE au Burkina est essentielle au fonctionnement de ce dispositif. « Si le Burkina en vient à être dirigé par quelqu'un qui décide de faire appel à d'autres alliés et de se passer de la soldatesque française, c'en est terminé de l'occupation militaire hexagonale au Sahel et donc de la protection des terroristes trafiquants qu'elle installe et du pillage de nos ressources qu'elle opère », soutient-elle. Ayant donc perdu la mainmise sur Mali, il fallait devancer les choses pour éviter que le Burkina soit dans la même situation. « La France a donc décidé de prendre les devants en évitant qu'un coup d'État aussi incontrôlé place à la tête du pays des gens aussi incontrôlables qu’Assimi Goïta, Sadio Camara, Abdoulaye Maïga, etc.Paul Henry Sandaogo Damiba est le pion que la France a mis au pouvoir au Burkina Faso pour sauvegarder le trafic en tout genre, drogue, armes, or, carburant, etc. Et pour restaurer la mainmise française sur les pays de la zone en remplacement de l'allié peu fiable parce que faible qu'était devenu Kaboré », a-t-elle affirmé.
Elle dit donc plaindre les populations burkinabè qui sont, selon elle, prises en tenaille par des réseaux situés en Côte d'Ivoire, au Niger, en Europe et en Amérique Latine qui utilisent le terrorisme pour s'adonner en toute quiétude à des activités de trafic qui enrichissent certains cercles dans le monde. « Je vous avoue que c'est un peu triste d'avoir si souvent raison trop tôt sans être véritablement écouté », a-t-elle déploré. Mais, conclut-elle, « je continuerai inlassablement à ouvrir vos yeux et à éveiller vos esprits au péril de ma vie. Petit à petit on avance et l'armée de ceux et celles qui voient clair et comprennent dorénavant le fonctionnement du monde et les enjeux pour l'Afrique s'agrandit ».
Nathalie Yamb est une femme politique, spécialiste de la communication et experte des questions africaines et migratoires.
Réunis à Ouagadougou le mercredi 29 juin 2022, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso ont adressé un message aux fils et aux filles de la Nation. Ils ont, à cette occasion, appelé l'ensemble des Burkinabè à l'union sacrée pour protéger la patrie afin de céder une patrie avec honneur et dignité aux générations futures.
« Investis des hautes missions coutumières et traditionnelles tirées de nos sources ancestrales, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso se sentent fortement interpellés par la situation nationale. Notre responsabilité nous impose de rompre le silence », a déclaré le rapporteur de la rencontre des chefs coutumiers à l'entame de son propos. Il ajoute que l'insécurité est une réalité qui affecte les familles et la Nation. Et malgré les actions entreprises, les résultats restent en deçà des attentes des populations. Dans cette épreuve que traverse le pays, quelle ne fut la surprise des chefs supérieurs coutumiers et traditionnels de constater que des propos haineux et d'incitation à l'intolérance et à la violence sont distillés à travers certains canaux de communication. « Cela est contraire à l'esprit de fraternité séculaire qui a toujours prévalu dans notre pays et que nous avons hérité de nos parents », rappellent-ils dans leur message.
En tant que dépositaires et garants des pouvoirs coutumiers et traditionnels et acteurs de l'histoire du pays, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels ont condamné toute atteinte à la vie, à l'intégrité physique, morale et psychique de toute personne ainsi que les propos haineux et d'incitation à l'intolérance et à la violence. « Nous interpellonsles autorités du pays à concentrer toutes leurs énergies sur la lutte contre le terrorisme et le recouvrement de l'intégralité du territoire. Les acteurs politiques, administratifs, religieux et coutumiers, à utiliser leur leadership pour contribuer à apaiser les tensions et à réconcilier les Burkinabè. Les Burkinabè qui ont pris les armes à revenir à la raison et à la “maison“. Et le peuple Burkinabè à manifester sa compassion et sa solidarité à l'ensemble des personnes vulnérables du fait de la crise», ont-ils poursuivi.
« Nous avons une même patrie et nous avons le devoir de la protéger et de la céder avec honneur et dignité aux générations futures », ont-ils rappelé avant de promettre : « En ce qui concerne les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso, ils réitèrent leur disponibilité et leur ferme engagement à jouer pleinement et entièrement leur partition, à poursuivre leur contribution à la paix. »
Le Comité technique du Conseil national de sécurité alimentaire (CT-CNSA) a tenu une conférence de presse, le mardi 28 juin 2022, sur la gestion de la situation alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso. Il a, à cette occasion, dressé le bilan de cette situation et cité les mesures adoptées par l’Etat et ses partenaires pour faire face à la crise.
Selon Wendné Victor Bonogo, président du CT-CNSA, la production céréalière nationale, qui s’est établie à 4 661 140 tonnes, est en baisse de 10% par rapport à celle de 2020-2021 et de 2,61% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, chose qui a mis 52% des ménages agricoles dans la difficulté pour couvrir leurs besoins céréaliers sur la base de leur propre production. Le marché qui devait être le recours est à son tour confronté à une baisse des approvisionnements en denrées alimentaires, à des hausses de prix et à des dysfonctionnements liés à l’insécurité. « En outre, au moins 15 provinces font face à un déficit fourrager », a précisé M. Bonogo. Face à ces difficultés, les analyses établissent que 2 366 447 personnes avaient besoin d’assistance alimentaire immédiate entre mars et mai 2022. Une situation, selon le président du CT-CNSA, qui pourrait se dégrader sur la période de juin à août et toucher 3 453 000 personnes. Sur le plan pastoral, la menace plane sur le cheptel du fait de l’indisponibilité du fourrage dans certaines localités, de l’assèchement des points d’eau et de l’apparition de la grippe aviaire, entre autres.
Face à cette préoccupante situation, l’Etat et ses partenaires ont élaboré un plan, dont le coût s’élève à 237 milliards 780 millions de F CFA, pour venir en aide aux populations vulnérables, selon Victor Bonogo. Une task force mise en place à cet effet a permis de mobiliser environ 164 milliards de F CFA, grâce à l’appui des partenaires, à en croire le représentant de la FAO, Abdoul Nasser Ibrahim. Le président du CT-CNSA a par ailleurs indiqué que les points de vente de céréales de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) ont également été réactivés depuis le 8 avril 2022. « Au total, 100 000 tonnes de céréales y sont vendues à prix réduit, soit 6 000 F CFA le sac de 50 kg, dans environ 400 points de vente répartis sur l’ensemble du territoire national », a-t-il précisé. Plusieurs autres actions ont également été engagées ou sont en cours, selon lui. Ainsi, 5 000 tonnes de semences améliorées et environ 30 000 tonnes d’engrais seront fournies aux producteurs. Un appui en semences fourragères sera aussi apporté pour la production du fourrage. La Centrale d’approvisionnement en intrants et matériel agricoles (CAIMA) s’emploie également à mettre à la disposition des acteurs 73 000 tonnes d’engrais. En matière de production animale, 8 000 tonnes d’aliment pour bétail et 2 400 tonnes d’aliments pour volaille seront mises à la disposition des producteurs. Environ 10 250 vaches seront inséminées et 2 000 biodigesteurs réalisés. Il est aussi prévu la construction de 73 parcs de vaccination et de 74 forages pastoraux.
« Toutes ces actions ont été possibles grâce à la volonté des partenaires techniques et financiers d’accompagner le gouvernement. Ainsi, le gap en matière de financement se réduit de jour en jour et il est important de remercier tous ces acteurs », a-t-il conclu. La conférence de ce jour a été conjointement animée par les co-présidents du CT-CNSA, Victor Bonogo, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Ressources animales, et Abdoul Nasser Ibrahim, représentant le principal partenaire, la FAO.
Le verdict du procès qui opposait Issoufou Dem au colonel Sita Sangaré, ancien président de la Fédération burkinabè de football (FBF), est tombé ce jour 28 juin 2022 au Tribunal de grande instance Ouaga I. Reconnu coupable de diffamation, le premier cité a écopé de deux mois de prison et d’une amende de 250 000 FCFA, le tout assorti de sursis.
Le parquet avait requis contre le prévenu Issoufou Dem une peine d’emprisonnement de 3 mois et une amende d’un million de francs CFA, le tout assorti de sursis, dans l’affaire qui l’opposait à l’ancien président de la FBF, le colonel Sita Sangaré, mais ce 28 juin, en délibéré, le tribunal en a décidé autrement. Ainsi Issoufou Dem a écopé, en définitive, d’une peine d’emprisonnement de 2 mois et d’une amende de 250 000 F CFA, le tout assorti de sursis, pour avoir été reconnu coupable de diffamation sur la personne de Sita Sangaré, ci-devant président de la Fédération burkinabè de football (FBF).
A noter que les avocats des deux parties n’étaient pas présents à l’audience du jour. Après le verdict, le président du tribunal a notifié à Issoufou Dem qu’il a 15 jours pour faire appel s’il n’est pas satisfait du verdict.
Rappelons qu’Issoufou Dem avait été accusé par le colonel Sita Sangaré d’avoir tenu des propos diffamatoires sur sa personne par le truchement d’un enregistrement audio diffusé sur une station radio de la place.
A la barre le 14 juin dernier, M. Dem a reconnu avoir publié ledit audio dans un groupe WhatsApp des supporters de l’équipe nationale et non sur une station radio. Il avait soutenu que son acte était guidé par la bonne cause : préserver l’intérêt général de la fédération.
Selon ce dernier, M. Sangaré, le plaignant, serait celui-là même qui a fait parvenir Lazare Banssé à la tête de la fédération burkinabè de football. Et M. Banssé, dans l’exercice de ses fonctions, avait fait partir certaines têtes de la FBF.
Cette façon de faire de l’actuel président de la fédé n’aurait pas été du goût de M. Sangaré, selon l’accusé. Ainsi, l’objectif de Sita Sangaré, selon l’accusé, était de faire partir Lazare Banssé. «Il m’a demandé de m’impliquer pour faire partir Banssé car les idéaux de ce dernier sont loin d’être des idéaux de football», avait révélé l’accusé qui s’était expliqué devant le juge le 14 juin 2022.
Des explications que le ministère public avait rejetées, avançant qu’Issoufou Dem avait publié des allégations à l’égard de Sita Sangaré, notamment des propos diffamatoires qui portent atteinte à sa personne. Il avait réfuté également l’explication de M. Dem selon laquelle tout a été fait pour l’intérêt général. Pour le procureur, Issoufou Dem aurait dû interpeller M. Sangaré pendant leurs échanges, au lieu de faire une publication dans un groupe WhatsApp.
Me Prosper Farama, conseil d’Issoufou Dem, avait réclamé des preuves à la partie civile, preuves qui montreraient que son client était effectivement responsable de la diffusion de cet audio sur une station de radio.
La partie civile, lors des débats, avait réclamé à l’accusé 1 F symbolique pour fait de diffamation portant préjudice, un emprisonnement conformément aux textes en vigueur et le remboursement de la somme d’1 500 000 FCFA utilisée pour la procédure judiciaire.
Au Burkina, le secteur de la téléphonie mobile est un oligopole. Ce qui réduit la concurrence dans le secteur et contraint les clients à garder leurs abonnements, même en cas de préjudices. Radars Info Burkina s’est intéressé aux messages que ces réseaux envoient à leurs abonnés. Quels types de messages envoient-ils ? Comment les abonnés vivent cette situation ? Sont-ils d’accord avec la pratique ? Voilà les questions que nous avons adressées à nos interlocuteurs, dont la plupart sont du monde estudiantin.
Eustache Zoungrana est étudiant en Licence 3 d’Histoire et archéologie à l’université Joseph Ki-Zerbo. Pour ses besoins en matière de communication, il utilise Orange Burkina et Moov Africa. Il précise recevoir en moyenne entre 8 et 10 messages par jour d’Orange Burkina et entre 6 et 7 de l’autre réseau. Moussa Toko, un autre étudiant de la même classe, reçoit aussi des messages du même type et avec la même fréquence de six à dix par jour selon que l’on considère l’un ou l’autre de ces deux réseaux. Mais en plus des deux réseaux, Moussa est aussi un abonné de Telecel Faso. Le réseau qui envoie moins de messages que les autres, selon lui. Pour chaque réseau, est-ce le même canal qui vous partage les messages ? Les réponses à cette question furent des plus agressives. « Quel même canal ? » questionne Moussa avant de répondre « C’est par plus de six canaux que Moov passe pour m’envoyer ses messages. Quant à Orange c’est plus de dix ». Boureima Sari, un compagnon de Moussa, appuie ses propos, « Personne ne peut compter le nombre de canaux pour Orange. C’est trop ».
En tentant de dénombrer avec eux, nous avons relevé le 888, Telecel et Clientèle comme canaux d’alertes messagerie pour Telecel Faso. Pour Moov Africa c’est le 1102, le 1100, Moov-Info, Moov Money, Nanan, le 1126, etc. Concernant Orange Burkina, l’on retrouve plus de vingt canaux. On peut citer le 3416, le 432, le 433, le 115, le 147, le 103, le 777, le 337, le 232, le 311, le 328, le 248, le 242, le 314, le 334, le 530, le 282, le 321, BONUS, ORANGE et CHOCO. Et journellement, c’est une dizaine d’entre ces canaux que le réseau emploie selon nos interlocuteurs
Des messages qui appellent à participer à des jeux ou souscriptions payants
Quels types de messages vous envoient ces réseaux ? Eustache répond : « Ce sont des messages qui appellent à participer à des paris sportifs ou culture générale, à des jeux vidéos ou à faire des souscriptions à des alertes sur l’actualité ou sur des maladies comme le cancer ». Il ajoute que lui, il participe souvent à leur jeu sur le football et ça lui coûte entre 25 à 50 F par message et parfois même 100 F. Mais, précise-t-il, « c’est uniquement aux jeux qui récompensent des mégas qu’on peut gagner ». Fouinant dans son Android Boureima Sari présente un message d’Orange Burkina qui lui a coûté 100 F. « Que fais-tu ? Ton no. 7518… n’a toujours pas récupéré les points bonus pour ta recharge du 08/04. Envoie BONUS au 311. Le Pack surprise 2 x 500Mo à gagner », lit-on dans ce message. Ayant cru à un bonus de fidélité, le bonhomme va vite envoyer le mot « BONUS » comme le lui demandait le réseau. Quelle ne fut sa déception, quand le réseau lui a demandé de continuer le jeu, en réponse au mot « BONUS » qu’il avait envoyé. Pire, il avait été facturé à 100 F. Sali Kaboré, étudiante en 2e année de SEG à l’Université Ouaga II, abonde dans le même sens. « Quand tu commences à jouer on te coupe des unités »? explique-t-elle. Elle ajoute que le réseau (Orange ndlr) propose le jeu par une question banale. Dès que l’abonné y répond, les questions s’enchaînent sous forme de niveaux à passer.
Les préjudices au quotidien sont énormes
Les exemples de préjudices dont font cas nos interlocuteurs sont légion. Sali Kaboré se plaint des souscriptions que les abonnés font contre leur gré. « J'ai une amie à qui on coupe régulièrement des unités pour une sonnerie qu’elle aurait souscrite involontairement. Non seulement elle ne sait pas comment c'est arrivé, mais elle essaie de désinscrire en vain », s’indigne-t-elle. Autre chose qui révolte notre interlocutrice, ce sont les appels émis par ces réseaux. Elle confie en avoir été victime une fois. « C’était l'année dernière, raconte-t-elle. J'étais à la recherche d'emploi et j’avais mes dossiers déposés un peu partout. Un jour je reçois l’appel d’un 25. J'ai essayé de décrocher mais c'est vite coupé. J'ai commencé à paniquer et pendant une semaine j’ai tenté de les rappeler en vain. Heureusement pour moi, un autre jour je reçois l’appel du même numéro. Je m’empresse de décrocher et je constate que c'était le réseau. Sur place, je voulais gifler la personne qui était à l’autre bout du fil. Parce que pendant plus d’une semaine j’ai été dans le traumatisme à cause d’eux ». Pour Eustache Zoungrana, ce sont les heures et les fréquences d’envoi des messages qui lui portent préjudice. « Parfois à une heure tardive mon téléphone me réveille, juste à cause d’un message du réseau ». Madame Sawadogo, une fonctionnaire du public, ajoute qu’il y a des gens qui ratent des messages importants à cause de ce tapage publicitaire. Et Yarbanga Patinré, étudiant en deuxième Allemand, d’enfoncer le clou en ces termes :« Ils (les réseaux ndlr) dérangent trop. Ce sont eux qui n'ont pas une bonne qualité de réseau, c'est encore eux qui embêtent les gens. »
Orange accusé de jouer avec la conscience de la jeunesse en vue de saper sa créativité
La plupart de nos interlocuteurs ont des griefs contre Moov Africa, mais encore plus contre Orange Burkina. La raison est toute simple : c’est, à leur avis, le réseau qui fait le plus de matraquage publicitaire. « Il faut qu’Orange et Moov diminuent le nombre de messages qu’ils envoient par jour », peste dame Sawadogo. Elle propose à ces derniers de cibler les centres d’intérêt des abonnés. « Lorsqu’on t'envoie le même message depuis plus d’un mois et que tu n’y réagis pas, c'est que ça ne t'intéresse pas. Et il faut arrêter de harceler la personne », a-t-elle soutenu. Sali Kaboré propose auxdits opérateurs téléphoniques de créer des applications ou des sites où ils mettront toutes leurs offres promotionnelles et publicitaires. Ce qui, selon elle, va permettre de réduire considérablement le nombre de messages envoyés aux abonnés.
Patindé Yarbanga est très remonté contre ces réseaux téléphoniques. « C'est trop de messages envoyés par jour. Moov en envoie plus de 10. Orange, on n’en parle pas. Comment voulez-vous qu’on gère cela ? » s’interroge-t-il. Et de poursuivre : « C’est contre-productif. Lorsque vous êtes concentré et qu’ils vous envoient un message, ça vous distrait. A la fin de la journée si vous faites un petit bilan vous constatez que c’est un temps précieux que vous avez perdu dans des futilités. Moi, je crois que ce sont là des instruments pour nous appauvrir davantage. Et la jeunesse n’y prête pas attention. Il faut qu’on soit attentif à ce jeu de colonisation économique et financière si on veut sortir la tête de l’eau. N’oublions pas qu’Orange et Canal+ ont une mission en Afrique, à savoir distraire la jeunesse en concentrant son attention sur des futilités. Ainsi, nous ne grandirons jamais avec une morale ou une conscience. Nous serons, comme disent les économistes, des facteurs de production pour leurs économies. Et comme l’avait dit Sankara, conclut le jeune homme, « l’impérialisme se trouve aussi dans les plats de riz que nous mangeons. Comprend qui peut ».
Le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a pris part ce samedi 25 juin 2022 à Ouagadougou à l’opération « mana mana ».
Pour lui, c’est un engagement patriotique, de solidarité et de citoyenneté de participer à des activités liées aux travaux d’intérêt commun. «Les activités liées aux travaux d’intérêt commun traduisent, à mon sens, un engagement patriotique, un engagement de solidarité et surtout un engagement citoyen», a affirmé le chef de l’Etat. C’est ce qui justifie cette sortie sur le terrain.
C'était aussi pour lui une manière d’accompagner les populations et de traduire l’engagement des autorités de la Transition pour l’essor de cette activité dans les villes et les campagnes du Burkina, toujours selon lui.
De plus, il a invité tous les Burkinabè à se mobiliser davantage pour non seulement faire de cette opération « mana mana » un acte patriotique majeur, mais aussi relever les autres défis auxquels le pays des hommes intègres est confronté.
Par ailleurs, il a invité tous les citoyens à unir leurs forces pour le succès du pays. «Quand un peuple est uni, il est appelé à réussir. Nous réussirons en étant mobilisés», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Nous savons que si nous pouvons nous mettre ensemble pour rendre nos villes propres, nous pouvons également nous mettre ensemble pour relever les autres défis qui se posent à la nation. »
En rappel, chaque dernier samedi du mois est dédié aux journées nationales de salubrité dénommées «Opération mana mana : mon acte patriotique pour ma ville». C'est une initiative citoyenne portée par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Emploi pour susciter l'engagement des jeunes pour la patrie à travers des actions de salubrité. La première journée s’est tenue le 30 avril 2022.