A l’occasion de la commémoration de l'élévation céleste de la Vierge Marie, les membres de l'Association des amis du sanctuaire Notre-Dame de Yagma ont organisé un pèlerinage diocésain au profit des fidèles catholiques de l’archidiocèse de Ouagadougou. Tenu les 14 et 15 août 2022 sous le thème « Avec Joseph et Marie, prions pour la paix dans nos familles et dans notre pays », l’évènement a connu son apothéose avec la célébration eucharistique présidée par Son Eminence le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou.
C’est la procession avec la statue de la Vierge Marie qui a marqué la fin de la célébration eucharistique du jour et la clôture du pèlerinage. Après quoi, les fidèles venaient se prosterner au pied de la statue pour confier leurs intentions à l’intercession de la mère de Jésus. Selon certains fidèles que nous avons approchés, ce sont des prières qu’ils ont adressées à la sainte Vierge pour leurs familles ou pour un parent malade ou encore en quête d’emploi ; pour d’autres, c’est pour que la paix revienne au Faso. Jeanne, une dame de la paroisse Saint-Camille de Ouagadougou, nous a par exemple confié être venue dire merci à la Vierge Marie parce qu’elle lui avait confié les examens de ces deux enfants. Au finale, c’est trois enfants qui ont ramené des diplômes dans sa famille. « C’est le signe que Dieu écoute toujours les prières de la Vierge Marie ; il faut simplement savoir les lui confier », a souligné la fidèle catholique.
Selon l'abbé Kisito Nikiéma, chapelain au sanctuaire Notre-Dame de Yagma, il y a beaucoup de témoignages de gens qui viennent à Yagma pour prier et c’est parce qu’ils ont l’assurance de l’intercession de la Vierge Marie qu’ils le font. Et pour Son Eminence le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, c’est cela l’esprit de la prière et de la foi catholique en l’intercession de la Vierge Marie. Dans son homélie, il a affirmé que l’Eglise catholique reconnaît en Marie, proclamée « Mère de Dieu » (Theotokos) par la Concile d’Ephèse en 431, un rôle de médiatrice entre l’humanité et Jésus, tout comme à Cana où elle a efficacement intercédé en faveur des mariés. « Pour nous, chrétiens, la Vierge Marie est, après son fils, le modèle par excellence de la vie chrétienne, de la vie selon la volonté de Dieu. A sa suite, nous sommes donc appelés à vivre du mystère de l’Assomption », a renchéri l’archevêque.
S’agissant de la journée du 15 août, le cardinal Philippe Ouédraogo a souligné qu’elle est placée cette année sous le triple signe de la solennité de l’Assomption, de la clôture de l’année de la famille et de saint Joseph, et enfin de la prière pour la paix. Pour ce qui est de la fête de l’Assomption, Son Eminence a rappelé que c’est depuis le VIe siècle qu’elle a été unanimement admise dans l’Eglise catholique sous le vocable de « Dormition » ou de « Repos ». « En cette fête de l’Assomption, nous célébrons la Vierge Marie ‘’élevée en corps et en âme à la gloire céleste’’ », a-t-il relevé avant d’ajouter que c’est en 1950 que le pape Pie XII proclama le dogme de l’Assomption par la Bulle « Munificentissimus Deus ». Quant à la clôture de l’année de la famille et de saint Joseph, le cardinal a souligné que la famille constitue l’avenir de l’Eglise et de l’humanité. Nous devons donc en prendre soin et la défendre parce que pour lui, la famille est le premier lieu où l’on apprend à aimer. Parlant de saint Joseph, le cardinal a indiqué qu’après Marie, aucun saint n’a occupé autant de place dans le magistère pontifical que Joseph son époux ! « Il est bel et bien un intercesseur, un protecteur et le patron de l’Eglise universelle », a-t-il conclu.
Concernant le 3e acte majeur du jour qui a été la prière pour la paix, le cardinal est revenu sur les évènements du moment, qui menacent la quiétude et la vie des hommes. Il a, dans cette lancée, invité les fidèles catholiques à accepter de mettre tout en œuvre pour abattre les murs de haine, d’hostilité, d’incompréhension, d’extrémisme… « Comme je le dis souvent, la paix est un don de Dieu et le fruit des efforts des hommes », a souligné le père évêque avant d’inviter les chrétiens à persévérer dans la prière et les gestes de solidarité et de partage envers ceux qui sont dans le besoin, particulièrement les Personnes déplacées internes (PDI), estimées aujourd’hui à près de 2 millions.
Les évêques Jean Marie Ountani Compaoré, émérite de l'archidiocèse de Ouagadougou, Séraphin Rouamba, émérite de l'archidiocèse de Koupéla, et Thomas Kaboré, émérite de Kaya, étaient également à la célébration aux côtés du cardinal Philippe Ouédraogo.
Lancée officiellement ce 12 août à Ouagadougou, précisément à la maison du Peuple, un lieu chargé d’histoire, l’opération de distribution de vivres et de cash transfert conduite par le gouvernement burkinabè entend soulager près de 3 millions de personnes indigentes, principalement des déplacés internes. Cette aide gouvernementale vise à accroître la résilience des bénéficiaires à la crise humanitaire.
Au Burkina, plus de 3 millions de personnes seront en situation d’urgence alimentaire entre juin et août 2022. L’insécurité a occasionné également des déplacés internes dont le nombre dépasse le million. Le gouvernement a donc décidé de voler au secours de ces nombreuses personnes indigentes à travers la distribution de vivres et de cash transfert.
Selon le Premier ministre burkinabè, Albert Ouédraogo, cette opération découle du plan d’action de la Transition et vise à répondre de façon efficace à la crise humanitaire à laquelle est confronté le Burkina en vue de renforcer la résilience de nos populations.
« Cette opération contribuera à soulager nombre de personnes en situation de besoins alimentaires et nutritionnels en cette période de soudure très éprouvante », a affirmé le PM.
Le chef de l’État, Paul Henri Damiba, a tenu à préciser qu’aucun acte de détournement de cette aide ou de favoritisme ne serait toléré. « Je mets en garde toute personne qui, pour des raisons inavouées, tramerait contre le bon déroulement de ce processus », a-t-il prévenu.
A entendre le ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, Wendlassida Lazare Zoungrana, cette opération traduit la volonté du gouvernement d’apporter une assistance au maximum de personnes vulnérables durant cette période de soudure. Il a ajouté que c’est aussi un message de solidarité que le gouvernement veut faire passer afin que chaque citoyen burkinabè contribue à soulager au moins une personne vulnérable, qu'il s'agisse d’une personne déplacée interne ou non.
Chaque bénéficiaire recevra 36 kg de céréales, supposés couvrir une période de trois mois. Ceux n’ayant pas obtenu cette aide en nature bénéficieront de cash transfert d’un montant équivalent à celui des vivres.
C’est avec beaucoup de gratitude que Mariam Nikiéma, l’une des bénéficiaires, a reçu son don : « Je suis veuve, donc ce don m’aidera à prendre soin de mes enfants. »
« L’annonce de cette opération nous a donné le sentiment de redevenir des citoyens pleins de ce pays, car nous avons souvent le sentiment d’être abandonnés. Cette opération vient rappeler que notre pays n’a pas oublié ceux qui appellent au secours », s'est réjouie Delphine Sourwemba, représentante des bénéficiaires de l’opération de distribution de vivres et de cash transfert.
Elle a émis le souhait que l’exécutif, à travers d'autres actions tout aussi salutaires, leur permette de mettre en œuvre des activités génératrices de revenus.
A noter que cette opération de distribution de vivres et de cash transfert concerne toutes les provinces du Burkina Faso.
Au Burkina Faso, les jeunes constituent une cible de choix pour les groupes terroristes. En effet, on constate que cette frange de la population est active tant dans le recrutement, la radicalisation au sein d’organisations extrémistes violentes que dans la commission d’attentats terroristes. Et on peut affirmer sans risque de se tromper que c’est principalement la situation sociale précaire de ces jeunes qui les pousse à rejoindre les rangs des « forces du mal ». Le Conseil national de la jeunesse (CNJ), conscient de cette réalité, a donc initié un certain nombre d’activités en vue d’occuper sainement la jeunesse. Il s’agit de la création d’emplois, de la sensibilisation et de la mise en place d’un système d’alerte précoce.
Le moins qu’on puisse dire est que la situation sécuritaire du pays plombe sérieusement les activités économiques et sociales de la jeunesse, qui représente plus de 77% de la population. Face à cette pression du terrorisme, certains jeunes n’ont d’autre choix que de s’engager dans le camp de l’ennemi, qui leur promet monts et merveilles. La vulnérabilité des jeunes constitue donc une brèche dans laquelle s’engouffrent les groupes terroristes.
Pour le président du Conseil national de la jeunesse (CNJ), Moumouni Dialla, les jeunes sont à la fois acteurs et victimes du terrorisme au Burkina Faso. « Nous avons compris que pour assécher les sources d’enrôlement des terroristes, il faut s’attaquer à la cause », affirme le responsable dudit Conseil. La solution, c’est de trouver des emplois aux jeunes.
Le président du CNJ confie que le Conseil est donc dans la dynamique d’une opération « un jeune, un métier », qui consiste à former les jeunes et à leur donner ensuite des kits d’installation dans des métiers porteurs comme l’agriculture, l’élevage, la technologie, etc.
« Au-delà de cela, il faut aussi les appuyer par de la sensibilisation parce qu’il y en qui sont pris au piège, qui ne savent pas à quoi ils s’adonnent. Nous avons entamé une vaste campagne de sensibilisation à la prévention de la radicalisation parce que comme vous le savez, le terrorisme est la phase finale ; avant d’y arriver, il y a la radicalisation qui conduit les enrôlés à avoir un point de vue extrémiste », explique M. Dialla.
Outre la formation à des emplois, des actions sont menées pour que les jeunes contribuent au renseignement, une donne cruciale dans la lutte contre l’hydre terroriste. « La lutte contre le terrorisme est une lutte armée et les jeunes peuvent y participer en offrant des services de renseignement. L’alerte précoce est un dispositif qui consiste à donner des informations sur les cas de terrorisme constatés dans certaines régions », a-t-il précisé.
La jeunesse doit s’engager activement
« La lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée si la jeunesse n’est pas engagée. Il faut donc que les jeunes soient au centre des actions de la lutte », a insisté Moumouni Dialla qui a ajouté : « L’avenir d’un jeune s’inscrit dans la stabilité et le progrès du pays et si on a un pays qui vacille, tout naturellement les activités économiques et autres ne pourront pas se réaliser. »
Un appel a donc été lancé aux jeunes, ces acteurs-clés de la lutte contre le terrorisme, à s’engager pleinement pour participer à ce combat.
Dans cette interview dans laquelle il s’attarde sur les cyber-attaques et les arnaques en ligne, le lieutenant de police Julien Legma, chargé de la collaboration policière au sein de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), fait un décryptage sans langue de bois de la cybercriminalité au Burkina. Les types d’arnaques, le mode opératoire et les actions de bon sens à cultiver, voilà autant de points sur lesquels il se prononce. Lisez plutôt.
Radarsburkina.net : Que veut dire cybercriminalité ?
Lieutenant Julien Legma : La définition, la mieux partagée de la cybercriminalité, c’est que c'est l'ensemble des infractions susceptibles de se commettre en matière informatique, facilitées par l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Il y a deux volets concernant la définition. En matière informatique lorsque le cyber-délinquant ou la personne malintentionnée fait valoir ses compétences et s'introduit directement sur un système, on parle d'infraction en matière informatique ou d’attaque du système. Là c'est l'outil informatique qui est visé. S’agissant du second volet, c'est lorsque c’est l'outil qui a favorisé la commission de l'infraction. Dans ce cas, on parle d’arnaque en ligne, de piratage de compte comme Facebook et autres, de chantage à la webcam, etc.
Quels sont les différents outils à travers lesquels les cyber-délinquants peuvent commettre des infractions ?
LJL : Quand on parle de l'outil de technologie qui a facilité la commission de l'infraction, on cite le téléphone portable, la tablette, l'ordinateur, l’imprimante, tout ce qui est objet connecté. Actuellement on a même des montres qui sont connectées, et tellement d'appareils numériques, des jeux vidéos qui peuvent servir de canal pour les infractions en matière informatique. Dans l'usage de ces objets, on passe sur des plateformes. Et il y a plusieurs plateformes numériques comme les réseaux sociaux sur Twitter, Facebook, Tiktok ou même WhatsApp et bien d'autres plateformes numériques. Vous pouvez également vous rendre sur des sites Internet pour faire des achats ou des investissements en ligne. Donc on peut, étant sur l'une des plateformes citées ou sur les réseaux sociaux, être une cible potentielle des cyber-délinquants.
Quels sont les types d'arnaques en ligne qu'on voit le plus souvent ?
LJL : L'arnaque, c'est le fait d'user d'un moyen ou d'une technique frauduleuse dans l'optique de soutirer un bien ou de l'argent ou même pour bénéficier d'un service. Maintenant c'est « cyber » parce que cela se produit sur le numérique ou sur le cyberespace. Et pour ce qui est des arnaques en ligne, il y en a plusieurs types. Nous avons par exemple les escroqueries, on a aussi des infractions comme le chantage à la webcam, il y a les cas des tontines en ligne, les piratages de comptes suivis d'escroquerie, il y a les questions de fond d'offres d'emplois ou de stages sur les réseaux sociaux, il y a également les questions d’investissement en ligne qui concernent par exemple les crypto-monnaie et bien d'autres. Donc il y a toute une panoplie d'arnaques en ligne qu'on peut retenir. Mais l'arnaque souvent est baptisée en fonction de la technique qui est utilisée.
LJL : Est-ce que vous recevez des plaintes d’arnaque régulièrement ?
La BCLCC est une structure spécialisée en matière de lutte contre la cybercriminalité avec une compétence d'agir au niveau national. La compétence est préférentielle, surtout pour ce qui est en lien avec la cybercriminalité. Ainsi, que ce soit sur une infraction qui a été commise directement sur un système informatique ou dont l'outil technique a été à la base de la commission de l'infraction, nous sommes compétents pour recevoir une plainte. Donc pour tous les types d'arnaques que j'ai citées, nous sommes compétents. Mais au-delà même des arnaques en ligne, il y a des arnaques qui ne sont pas forcément commises en ligne mais dont la commission a été facilitée par l'utilisation de l'outil technique. Quand vous prenez les questions d'attaques des systèmes, par exemple si Radars info a un système de gestion de carrières de son personnel et une personne fait valoir ses connaissances et prend le contrôle du système, il ne s'agit pas d'une arnaque en ligne mais d’une infraction commise à travers un outil numérique.
Est-ce que vous constatez qu'il y a une hausse des crimes liés aux cyberattaques ?
LJL : Tout à fait : La BCLCC a été créée en mai 2022. De cette date à décembre 2020, nous avons reçu plus de 500 plaintes. En 2021, le service était assez connu et là nous avons reçu assez de plaintes. Nous avons reçu plus de 2000 plaintes. Pour ce premier semestre de l'année 2022, nous sommes déjà à plus de 1000 plaintes reçues. Et chaque année il faut noter qu'en moyenne le préjudice global tourne autour de 1 milliard de F CFA. Donc près d'un milliard de F CFA perdus pratiquement chaque année par les citoyens burkinabè.
Est-ce qu'il y a des cas isolés qui ne viennent pas vers vous mais que votre brigade a pu recenser ?
LJL : Bien évidement. Il faut noter que la question de la lutte contre la cybercriminalité n'est pas un monopole. Nous avons cette compétence préférentielle mais si vous considérez les autres services de police ou de gendarmerie, ils connaissent aussi des questions de cybercriminalité. Donc ils reçoivent également des plaintes liées à des cas de cybercriminalité, qu'ils traitent souvent à leur niveau et nous dans nos attributions nous avons cette mission également d'apporter assistance technique à l'ensemble des services de police judiciaire qu'ils soient de la police nationale ou de la gendarmerie dans le cadre de leurs investigations. Lorsqu'ils ont un dossier et ont besoin d'éléments ils peuvent nous requérir. Et dès lors que nous recevons cette requête nous la traitons et nous recherchons l'ensemble des informations qu'ils souhaitent et nous faisons un rapport d'expertise que nous leur envoyons à des fins d'exploitation. Oui ils reçoivent des cas de cybercriminalité qui ne sont pas forcément comptabilisés à notre niveau ce qui veut dire que s'il arrivait qu'on fasse le point global au niveau national, il est certain que le nombre de plaintes sera plus élevé.
Est-ce qu'il y a des résultats satisfaisants du traitement de ces plaintes reçues ?
LJL : Bien évidemment. Ce qu’on peut retenir, c'est qu'en 2020 nous avons déféré une vingtaine de personnes ; en 2021 on a déféré une trentaine et cette année déjà on est à plus de dix qui ont été déférés. Donc oui, il y a de la satisfaction parce qu'il y a des résultats palpables. Pour ce qui est de notre rôle qui est de collecter les éléments de preuve, rechercher les auteurs des infractions et les transmettre au parquet pour les autres fins. Donc c'est un travail d'échelle et à partir de notre niveau dès que vous parvenons à ça, nous pensons que nous avons atteint ce résultat. Et il y a des éléments de satisfaction par rapport à cela. Notre brigade aussi a contribué à déjouer certaines attaques de systèmes contre des entreprises de la place qui les ont permis de ne pas perdre assez de millions de F CFA. Donc il y a beaucoup à faire parce qu'il y a assez de victimes. Et il y a ce volet sensibilisation qui pour nous est l'axe central parce que nous souhaitons recevoir peu de plaintes, parce qu'il y a eu un travail qui a été fait en amont, de sorte à rendre les Burkinabè beaucoup plus prudents ou très peu exposés aux pièges de ces Cyber-délinquants.
LJL : Comment se protéger en ligne ou contre les cyberattaques ?
La protection en ligne est fonction de l'arnaque qui est orientée contre vous. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que lorsque vous êtes sur les réseaux sociaux, il faut éviter d'accepter des amitiés venant de personnes que vous ne connaissez pas. C'est ce qui facilité les piratages de comptes et les chantages à la webcam. C’est pourquoi nous invitons aussi les populations à ne pas partager des contenues sensibles en image ou en vidéo de leur propre personne à des personnes qu’elles ne connaissent pas, et même avec ceux que vous connaissez. Parce que comme on le dit, une relation peut être bien aujourd'hui et demain cette relation peut partir en vrille. Et donc pour cela, il est important d'éviter de partager des contenues assez sensibles de nous. Au-delà de cela il faut éviter d'aller sur des sites qui n'offrent pas une certaine sécurité. Il y en a même quand ils sont sur certains sites, à un certain moment, il y a un panneau noir qui sort qui les avertis que le site sur lequel ils sont n'est pas sécurisé. Mais au regard du contenu alléchant que le site offre, ils forcent pour y aller. Pourtant en ce moment ils exposent leurs données personnelles. Donc lorsque vous êtes sur un site, regardez au niveau de la barre d'adresse. Vous verrez généralement qu’il y a « https » qui est précédé d'un cadenas. Dès lors qu'il y a ce cadenas, vous savez que le site offre une certaine sécurité. C'est vrai qu'en informatique on dit qu'il n'y a pas de sécurité à 100% mais ce cadenas permet d'offrir un minimum de sécurité. Et aussi à la fin du Http il doit y avoir le ''s'' qui est la matérialisation qu'il y a une certaine sécurité dans la transaction. Donc si le ''s'' n'est pas là vous devez savoir que ce site n'est pas sécurisé et que vous devriez observer une certaine prudence.
Autres conseil que je voudrais donner, c’est premièrement qu’ici au Burkina quelqu'un d'autre peut te demander ta CNIB pour acquérir une carte SIM. Il faut faire très attention en la matière et ne pas donner sa pièce qu’à une personne qui est très proche de vous et dont vous êtes sûr. Et même cela nous vous recommandons la prudence parce que rien n'est sûr. C'est toujours mieux, si la personne dispose de ses documents d'identité de lui recommander d'utiliser les siens plutôt, de sorte qu'en cas de problème ça remonte à lui immédiatement. En plus de cela, il faut éviter les liens qui offrent des gains par exemple des mégas de tel ou tel réseaux. Il n'en est rien. Il faut aussi faire très attention à ne pas donner sa position en ligne. Nous voyons souvent des gens dans leur habitude, il est quelque part en train de manger ou de faire une certaine activité et c'est lui qui poste une photo “c'est ici qui est doux à l'heure-là“ et pendant ce temps quelqu'un qui vous suit sait déjà où vous êtes, ou que vous n'êtes pas à la maison et cela peut offrir un champ facile à un délinquant qui peut se rendre chez vous et vous voler. Également lorsque vous utilisez un mot de passe pour un compte il faut éviter d'utiliser sa date de naissance parce qu'on peut facilement deviner. Il y a tout un tas conseils à savoir afin de se protéger sur Internet.
Est-ce qu'il y a un lien entre cybercriminalité et terrorisme ?
LJL : Bien sûr, dans la mesure où la cybercriminalité peut être un canal qui conduise au terrorisme. Il y a plusieurs infractions en la matière. Quand les terroristes commettent des actions il y a des vidéos qui sont faites et qui sont relayées. Ces vidéos qui montrent des atrocités commises par les terroristes, il est certain que c'est eux-mêmes qui les ont produites et les ont balancées. Et ils savent qu'en le balançant, dès lors que plusieurs internautes l'auront partagé, ça va contribuer à créer l'effet de psychose et cela tue à petit feu les populations.
Le second volet est que de plus en plus les identités d'autres personnes peuvent être utilisées dans les questions de communication. Vous avez égaré votre CNIB, elle peut être utilisée. Et dès lors qu'elle est utilisée dans l'acquisition de carte SIM par exemple, c'est votre identité qui est enregistrée là-bas. Cette SIM peut être utilisée par des personnes de mauvaise intention. Et des éléments d'investigations peuvent conduire à vous. Également il faut savoir que cela peut offrir aussi des champs de financement au terrorisme. Que ce soit la question des crypto-monnaies, ou des transactions électroniques de manière générale, ils peuvent les utiliser à des fins de financement de leurs activités. Donc il y a lien entre cybercriminalité et terrorisme. Et l'un facilite le développement de l'autre.
Votre message à l’endroit des populations burkinabè.
LJL : Je voudrais dire aux populations de rester toujours prudentes et d’éviter le gain facile. Mais par-dessus tout c'est de parler d'un phénomène qui est devenu très récurrent, c'est le partage des contenus audio dans les plateformes numériques en général, qui souvent contiennent des propos diffamatoires, incitatifs à la haine ou à la discrimination sur les réseaux sociaux. Nous les invitons à éviter ce type de comportements qui contribuera à mettre en péril la nation qui est déjà éprouvée. Nous avons besoin de plus d'unité et de cohésion sociale. Et il est encore mieux d'utiliser ces réseaux sociaux pour diffuser des messages de paix, d'unités nationale. Il y a également la question du relai des fausses informations qui contribuent à créer davantage de psychose au sein des populations. Donc il faut toujours prendre le temps de vérifier la source et la véracité de l’information.
Dans une interview qu’il a accordée à Radars Info Burkina ce jour 10 août 2022, Issiaka Kaboré, directeur des Études (DE) du lycée privé Wend-Manegda Ouaga 2000, s’est prononcé sur la suppression des frais APE (Association des parents d’élèves) dans les établissements scolaires privés au Burkina Faso demandée au ministère de l’Education nationale par le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF).
Radars Info Burkina : Qu’est-ce que les frais APE ?
Issiaka Kaboré : C’est une cotisation annuelle de l’Association des parents d’élèves. Ces frais sont payés par chaque élève dans les établissements publics et ceux privés.
Le montant des frais APE est-il fixé par le ministère de l’Education nationale ou par chaque établissement d’enseignement ?
IK : L’Association des parents d’élèves (APE) est une « institution » reconnue par l’État. Elle n’a pas été improvisée ; elle figure dans le cahier des charges du ministère de l’Education nationale. S’agissant du montant des frais APE, il varie d’un lycée à un autre. À moins que je me trompe, c’est chaque établissement qui fixe ses frais APE.
A quoi servent lesdits frais ?
IK : Ils jouent un rôle très important dans le système éducatif si et seulement si il y a une transparence dans leur utilisation et s’il y a véritablement une rationalisation des dépenses. L’APE est un partenaire des établissements et a plusieurs fonctions : sociale, de médiateur et d’assistance.
Primo, les fonds APE peuvent être utilisés pour financer une partie d’un examen blanc. Par exemple, l’école peut monter son projet d’examen blanc et il se trouve que le budget alloué aux examens blancs est insuffisant. En pareil cas, l’école peut recourir à l’Association des parents d’élèves pour demander sa contribution. Secundo, certains établissements peuvent avoir des difficultés de paiement de leurs enseignants, surtout en fin d’année. Face à cela, si l’APE est en mesure d’apporter de l’aide, elle peut contribuer à résoudre ce problème. Tertio, les activités socioculturelles des élèves en fin d’année sont en partie financées par l’APE. Bref, celle-ci joue un rôle capital dans le système éducatif, d’autant plus qu’elle participe au succès des activités des établissements scolaires.
Au cas où le ministère de l’Education nationale donnerait son OK pour la suppression des frais APE tel que le demande le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), quelles sont les alternatives que vous prévoyez, vu que, à vous entendre, celle-ci joue un rôle non négligeable ?
IK : À mon humble avis, il serait bien que l’État y mette de l’ordre, c’est-à-dire qu’il uniformise les frais en fonction des bourses et des salaires des parents d’élèves parce qu’il se pourrait que les frais soient élevés. Ainsi, on pourrait trouver le juste milieu : 1 000 FCFA ou même 500 FCFA, car il y a des APE qui vont au-delà de 5 000 FCFA. En tout cas, la suppression des frais APE ne serait pas une bonne idée. Par exemple, l’État pourrait octroyer une subvention aux établissements pour solutionner les problèmes. Sans compter que les établissements eux-mêmes peuvent récupérer ces frais autrement, notamment en les ajoutant aux frais de scolarité. On doit donc mettre l’accent sur l’essentiel, car il y a d’autres défis à relever.
Le mieux, ce serait donc que les différents acteurs du système éducatif travaillent en synergie et proposent les solutions idoines dans l’intérêt supérieur du pays, surtout pour l’amélioration de l’éducation. Il y a, par conséquent, lieu d’échanger pour trouver les solutions les plus appropriées. Il faudra faire preuve de sagesse et de responsabilité sur cette question des APE.
Au Burkina Faso vivent de nombreuses communautés étrangères parmi lesquelles on compte des Béninois. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de quelques ressortissants de l'ancien Dahomey vivant au pays des hommes intègres afin de s’imprégner de leurs réalités et de recueillir le jugement qu'ils portent sur leur pays d’accueil.
Selon la présidente de l’Union des Béninois au Burkina Faso (UBBF), Bernadette Gbaguidi, la communauté béninoise regroupe environ 5 000 personnes. Elle est composée majoritairement d’étudiants, d’ouvriers, d’artisans et toutes ces personnes se sentent à l’aise dans leur pays d’accueil. «On se sent Burkinabè ; c’est juste le sang béninois qui coule dans nos veines», a-t-elle déclaré. Cependant, les difficultés, il n’en manque pas, indique dame Gbaguidi. «Dans le milieu estudiantin, les problèmes sont multiples. Il y a, par exemple, celui du logement car plusieurs étudiants viennent s’inscrire mais n’ont pas de lieu où résider. Il y a aussi certaines écoles de formation qui n'ont pas d’agrément. Ainsi, certains étudiants béninois s’y inscrivent mais par la suite, ils se retrouvent avec des diplômes non reconnus. D’autres se font également arnaquer dans des activités douteuses. Pour ce qui est des ouvriers et des artisans, certains travaillent mais au finish, ils ne perçoivent pas leur paie. Par ailleurs, plusieurs filles se retrouvent dans les restaurants et bars en tant que serveuses et sont abusées par leurs employeurs ou même les clients.» Ce sont là autant de problèmes que vit la communauté béninoise résidant au Burkina Faso, si l’on en croit la présidente de l’association qui les regroupe.
L’insécurité, devenue le quotidien du Burkina ainsi que d'autres pays de la sous-région, est aussi un souci et le vœu des ressortissants de l'ancien Dahomey vivant au Burkina, c’est le retour de la paix et de la sécurité au Faso.
Bénild Aurel Litchéou, étudiant en 2e année de banque-microfinance dans un institut de la place, par ailleurs artiste musicien et danseur, affirme être parfaitement intégré au Burkina, d'autant plus qu'il y vit depuis maintenant 23 ans. À l’en croire, son intégration au sein de la société burkinabè n’a guère été difficile parce qu’il y a grandi et fait tout son cursus scolaire. «Mon intégration n’a pas été compliquée. J’ai vécu Burkinabè et je vis toujours Burkinabè. Je me sens chez moi parce qu'en cas de besoin, les frères burkinabè sont toujours disponibles», indique-t-il. Toutefois, confesse le jeune étudiant, il est confronté à un problème de naturalisation, chose qui ne lui permet pas de prendre part aux concours directs de la fonction publique burkinabè.
D'après le journaliste et consultant médias Serge Mathias Tomondji, précédemment directeur de la rédaction de la télévision Burkina Infos et qui vit au Burkina depuis une trentaine d’années, son intégration au Burkina s'est faite sans aucune complication. Le pays des hommes intègres est, de son propre aveu, un pays hospitalier et accueillant. « Pour moi, le Burkina Faso est un pays épatant qui, malgré son enclavement et ses maigres moyens, a su capitaliser sur la bravoure et le travail de ses femmes et de ses hommes. Par exemple, ce pays n'a rien à envier aux autres de la sous-région en ce qui concerne notamment les productions céréalière, maraîchère, fruitière et même agricole. Pendant toutes ces années et à différents niveaux, j'ai pu constater combien les Burkinabè sont accueillants et hospitaliers. Je n’ai aucun problème avec eux. Dans tous les quartiers où j’ai vécu et dans celui où je vis actuellement, tout se passe bien. Les Burkinabè m’ont bien accepté et nos échanges sont respectueux et cordiaux. J'ai évolué dans plusieurs médias privés sans aucune complication. Avec les autorités burkinabè, peut-être en raison de ma profession de journaliste, je n'ai aucun problème non plus », affirme-t-il.
Cependant, il pointe du doigt les problèmes liés à l’établissement des documents administratifs sur place et l’insécurité à laquelle est en proie le pays des hommes intègres. Il leur faut en effet se rendre jusqu’à Cotonou, la capitale béninoise, pour se faire établir une carte d’identité nationale ou un passeport, d'après M. Tomondji, ce qui occasionne d’énormes dépenses. La pandémie de COVID-19 et la situation sécuritaire actuelle du Burkina n'arrangent guère les choses, toujours selon lui.
Mais la situation a tout de même évolué avec la désignation d'un consul honoraire du Bénin au Burkina, a-t-il affirmé. Aujourd’hui, les Béninois peuvent se faire immatriculer et obtenir une carte consulaire. Ils peuvent aussi se faire établir certains papiers de base sur place. Mais pour l’heure, l’administration consulaire est en pleine réorganisation en raison du décès des deux premiers consuls du Bénin au Burkina.
L'actuel consul désigné, qui attend toujours d'être officiellement installé par les autorités burkinabè, développe cependant des initiatives pour une inscription des Béninois de sa juridiction dans le fichier de base du Recensement administratif à vocation d'identification de la population (Ravip), lancé en 2020 et qui constitue la première phase pour l'établissement de tout document administratif au Bénin.
Cette opération, qui doit avoir lieu d'ici mi-septembre et devra être suivie du déplacement d'une mission de l'Agence nationale d'identification des personnes (Anip), permettra aux Béninois de se faire établir, sur place, un acte de naissance sécurisé, le Certificat d'identification personnelle (CIP) et la carte nationale biométrique.
« La situation sécuritaire constitue une source de grande inquiétude mais qu’à cela ne tienne, aucun projet ne se fait sans le Burkina », a déclaré M. Tomondji.
« Quand je suis arrivé ici, je ne pensais pas m'y établir durablement. Aujourd'hui, le Burkina est mon pays d'adoption, ma deuxième partie. J'y ai passé le plus clair de ma vie professionnelle et pratiquement la moitié de ma vie tout court. Mes perspectives, qu'elles soient professionnelles ou personnelles, ne se déclinent donc pas sans le Burkina. Cependant, la dégradation de la situation sécuritaire consécutive aux attaques terroristes de ces dernières années constitue une source de grande inquiétude et le sujet principal de préoccupation nationale et régionale. Les efforts multiformes qui se mènent pour endiguer ce mal doivent être accompagnés par tous pour un retour progressif à la normale », a terminé Serge Mathias Tomondji.
L’« hépatite » est un terme générique employé pour désigner toute inflammation du foie. Au Burkina Faso, ce sont environ 2 millions de personnes qui sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B (VHB), contre 720 000 individus qui portent le virus de l’hépatite C (VHC). Ces chiffres montrent bien que l’hépatite B est la plus fréquente dans notre pays, avec un taux de prévalence moyenne d’environ 10%. Toujours selon les statistiques, il y a des régions, comme celle du Sud-Ouest, où la prévalence des hépatites B et C est un peu plus importante. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette maladie. A en croire le Dr Lydie Marie Jeannette Sia, hépato-gastroentérologue, la salive en tant que telle ne contamine pas, mais une salive contaminée par un sang porteur de l’hépatite peut bien transmettre cette maladie.
« Les modes de transmission sont entre autres : de la mère à l’enfant par du sang contaminé par l’hépatite ainsi que les relations sexuelles non protégées avec une personne atteinte de la maladie », a précisé le Dr Lydie Marie Jeannette Sia, hépato-gastroentérologue. A l’en croire, la salive en elle-même n’est pas un vecteur de transmission car, affirme-t-elle, « la salive en tant que telle n’est pas contaminante de l’hépatite, mais une salive contaminée par du sang porteur de l’hépatite peut transmettre la maladie. On peut avoir des saignements buccaux sans le savoir. Dans ce cas, la salive est contaminante ».
L’hépatite n’est pas une maladie héréditaire, elle se transmet par des facteurs externes. Un dépistage tardif de cette maladie expose ceux qui en sont porteurs à des risques de complication. « Après quelques années d’évolution dans l’organisme, l’hépatite peut se compliquer en cirrhose, qui est une pathologie grave pouvant entraîner le décès du patient. L’extrême, ce sera le cancer du foie, qui est incurable parce qu’à un certain stade, il n’y a plus de possibilité thérapeutique curative pour le patient. C’est dire donc que le dépistage précoce est important pour lutter contre cette maladie », a indiqué la doctoresse.
Le traitement de l’hépatite B est à vie. Par contre, l’hépatite C est curable et après 3 mois de traitement, la guérison est totale à 95%. Le diagnostic précoce est utile, voire nécessaire, parce qu’il y a un vaccin efficace, selon l’hépato-gastroentérologue, et son efficacité est à vie. « Ce que nous conseillons, c’est que toute personne se fasse dépister dans les formations sanitaires. Ainsi, celui qui est dépisté négatif pourra se faire vacciner et être ainsi protégé contre cette maladie à vie. En revanche, celui qui est diagnostiqué positif à la maladie peut se faire suivre par un spécialiste du domaine », conseille la spécialiste en santé.
A l’en croire, guérir de l’hépatite B est certes possible mais extrêmement rare, car seuls « 3% des patients porteurs de cette maladie sous traitement guérissent ».
Et l’hépato-gastroentérologue de conclure : « Ce qui nous réconforte, c’est qu’on a un traitement efficace qui permet d’obtenir une inactivation du germe, ce qui réduit considérablement l’évolution vers les complications. »
La « garangose », de nombreux Burkinabè s’en souviennent encore. Ce néologisme typiquement voltaïque apparu en 1966 désignait à la fois la politique de rigueur financière et d’austérité instaurée par le ministre Tiémoko Marc Garango, alors « grand argentier » du gouvernement du général Sangoulé Lamizana, et l’initiateur de ladite politique.
Après le soulèvement populaire de janvier 1966 qui a renversé le régime du président Maurice Yaméogo, le Burkina Faso (ex-Haute-Volta) était en proie à des difficultés économiques. Tiémoko Marc Garango, intendant général de 1re classe des Forces armées nationales (FAN) du Burkina Faso, est alors appelé au gouvernement pour y occuper le poste de ministre des Finances.
Pour l’Institut général Tiémoko Marc Garango pour la gouvernance et le développement (IGD), qui porte d’ailleurs son nom, ce dernier « était un brillant gestionnaire très apprécié pour sa rigueur et son sens du travail bien fait et a marqué d’une empreinte indélébile l’histoire économique et financière du Burkina Faso ».
Comment procéder pour relever l’économie voltaïque, alors complètement à terre ?
Le général Tiémoko Marc Garango, alors ministre des Finances et du Commerce, adopte une rigueur budgétaire et crée de nouveaux mécanismes de perception de fonds pour relever le défi de la relance de l’économie du pays.
Dans ce sens, le « grand argentier » engage plusieurs réformes dans la fonction publique afin de remettre sur les rails l’économie nationale. Au nombre de celles-ci, on peut citer la retenue à la source de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) et la réduction des bourses d’études.
Les pertes blanches sont un sujet tabou dans nos sociétés et nombreuses sont les femmes qui ignorent l’utilité ou la dangerosité desdites pertes. Radars Info Burkina s’est entretenu sur ce sujet qui touche à l’intimité féminine avec Solange Gouba, sage-femme d’Etat et responsable du service de Santé maternelle et infantile (SMI) du centre médical urbain de Ouagadougou.
Les pertes blanches, désignées par le terme médical « leucorrhées », sont des sécrétions naturelles qui surviennent généralement après les menstrues. De couleur blanche, voire jaunâtre, elles sont produites par le vagin et l’utérus. De plus, elles varient selon les périodes, d’après la sage-femme d’Etat Solange Gouba.
L’importance des pertes blanches
Toujours selon Mme Gouba, les pertes blanches permettent au vagin de s’auto-nettoyer en évacuant les cellules mortes de sa surface (muqueuse vaginale), mais aussi la sueur ou encore la « mouille » liée au désir sexuel. Elles permettent également une hydratation permanente ainsi qu’une lubrification vaginale.
La variation des pertes blanches
Les leucorrhées (terme médical employé pour désigner les pertes blanches) peuvent être physiologiques ou pathologiques. Elles sont dites physiologiques ou normales lorsqu’elles sont inodores, fluides, épaisses ou légèrement laiteuses, blanches ou jaune clair et d’aspect transparent. Elles changent d’aspect juste avant les règles. À cette période, elles ont tendance à s’épaissir, à être plus abondantes et peuvent même foncer légèrement ou devenir jaunes. Elles deviennent transparentes, fluides et abondantes 4 jours avant l’ovulation et 24h après celle-ci.
Lorsqu’une femme est enceinte, ses pertes blanches augmentent en raison du taux élevé d’hormones produites par son corps puis par le placenta. Elles sont très abondantes et fluides, si bien que certaines femmes peuvent même avoir la sensation de « mouiller » en permanence. Ces sécrétions forment un enduit blanchâtre, parfois grumeleux et souvent glaireux.
Les pertes blanches sont en revanche qualifiées de pathologiques lorsqu’il s’agit d’une infection. Dans ce cas, il est urgent pour la femme de consulter un spécialiste en matière de santé.
La nécessité d’aller en consultation
A en croire la sage-femme, des pertes blanches qui ne répondent pas aux normes susmentionnées requièrent une consultation. « Lors d’une infection vaginale (comme une mycose), les pertes blanches changent totalement d’aspect. Elles peuvent devenir très jaunâtres, rosées, voire verdâtres. Elles dégagent alors une désagréable odeur de poisson, deviennent grumeleuses, mousseuses ou crémeuses et peuvent s’accompagner de démangeaisons, de brûlures, d’irritations de l’appareil génital ou de fièvre. Si de tels symptômes apparaissent, la personne doit consulter un gynécologue afin d’être située sur la raison de ce changement d’aspect », précise-t-elle.
Quelques recommandations
Selon dame Gouba, il ne faut pas traîner avec des pertes blanches qui sont abondantes et sentent mauvais car si elles ne sont pas traitées, elles peuvent être source de stérilité. En outre, il est recommandé d’éviter de nettoyer l’intérieur du vagin, que ce soit avec de l’eau, du savon ou un gel intime. « C’est une partie fragile du corps de la femme qui n’a pas besoin d’être nettoyée, puisque l’organisme le fait lui-même. Il faut donc bannir les douches vaginales, inutiles et néfastes pour la flore vaginale. Chaque femme doit normalement consulter après chaque cycle menstruel parce que certaines ont de mauvaises pratiques d’hygiène », a conclu l’agent de santé.
L’Association burkinabè des femmes artistes musiciennes (ABFAM) a organisé une sortie détente ce 5 août à l’espace culturel Lounga de Koubri, à la périphérie sud de la capitale. C’était aussi une occasion pour les membres de ce regroupement d’échanger sur l'apport qui peut être le leur en matière de promotion de la cohésion sociale, cela d'autant plus que le tissu social burkinabè est fragilisé.
« Notre pays est en quête de paix et de cohésion sociale ; notre association a donc pensé qu’elle pouvait apporter sa contribution à la résolution de la crise. Nous avons créé ce cadre pour déterminer le rôle de la femme dans le retour de la paix au Burkina Faso », a précisé Maïmounata Lingani, alias Maï Lingani, présidente de l’Association burkinabè des femmes artistes musiciennes (ABFAM).
Selon ces musiciennes, même si elles ne peuvent pas prendre les armes pour aller au front comme les Forces de défense et de sécurité (FDS), à travers leurs voix elles peuvent au moins contribuer à la cohésion sociale.
Pour le Dr Guy Brou, qui a entretenu les membres de l’ABFAM sur le thème « Burkina Faso, crise sécuritaire, quel apport de l’artiste femme burkinabè ? », celles-ci, outre leurs voix, peuvent apporter leur contribution au renforcement du tissu social à travers des œuvres sociales par exemple. Le conférencier a, par conséquent, invité les artistes féminins burkinabè à l’union, chose qui leur permettra, d’après lui, d’être efficaces dans leur contribution à la paix au Burkina Faso.
La chanteuse Amity Meria, venue pour un partage d’expérience avec ses « sœurs », a, elle, soutenu que l’artiste musicienne qui s’inscrit comme défenseur d'un pays a le devoir d’être un modèle. S’inscrivant dans la même logique que le Dr Brou, elle a expliqué que sans unité, elles ne pourront rien faire de constructif. « Il faut réaliser cette vraie unité avant de vouloir contribuer à la paix dans la nation », a-t-elle affirmé. Et selon elle, le Dr Guy Brou, en agissant ainsi, pose des bases pour amener les artistes féminins à comprendre quelle peut être leur contribution à une sortie de la crise dans laquelle le pays est.
Cette sortie détente à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou a aussi été l’occasion pour l’ABFAM de mettre en terre des plants, précisément à l’espace culturel Lounga. Au nombre des essences plantées figure le colatier, un arbre qui symbolise la paix à travers ses fruits, les noix de cola.
Portée sur les fonts baptismaux en 2015, l’Association burkinabè des femmes artistes musiciennes (ABFAM) compte près de 200 membres.