Deux jeunes filles, l’une âgée de 21 ans, élève en classe de 1re, que nous nommeront C.L., et l’autre âgée de 19 ans, élève en 3e, que nous appellerons A.T., ont comparu à la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga I ce mardi 20 septembre. Elles sont accusées de « faits d’escroquerie ». A.T. a écopé d’une peine d’emprisonnement de 12 mois et d’une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis, tandis que C.L. a été relaxée au bénéfice du doute.
A.T., âgée de 19 ans, était une complice de Qnet qui avait loué un local à Ouagadougou pour elle. Son travail consistait à faire appel aux gens pour leur dire qu’elle est dans une entreprise qui recrute avec un bon salaire. Chaque fois que quelqu’un manifestait de l’intérêt pour la proposition, il lui était réclamé 600 000 francs CFA comme frais de dossiers, d’hébergement et de restauration avant le début effectif du travail. C’est dans ces circonstances que la jeune fille a pu faire inscrire 20 personnes. Elle était à la 21e personne, à qui elle a pu soutirer 200 000 FCFA. « Il m’a appelé dire qu’il vient au Burkina mais qu’il n’a pas d’emploi. Je lui ai dit que je fais le commerce de certains produits et qu’il pouvait venir. Mais qu’avant de commencer il devrait payer 600 000 F et il a dit qu’il n’a pas cette somme et qu’il avait 200 000. C’est ce qu’il est venu payer», a-t-elle raconté.
Elle a été déclarée coupable des faits d’escroquerie. Ayant reconnu les faits et demandé pardon aux membres du Tribunal, elle a été condamnée à 12 mois d’emprisonnement et à une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis.
Quant à C.L., elle n’a pas reconnu les faits car elle dit avoir été victime de ce système. « J’ai une voisine du nom de B.A. Elle m’a contactée depuis Fada N’gourma et dit qu’elle travaille dans une entreprise à Ouagadougou et que l’entreprise voulait recruter des gens pour des formations dans plusieurs domaines dont la santé. Elle m’a dit de faire venir mes dossiers et je lui ai envoyé. Quelques jours après, elle m’a appelé pour m’informer que j’étais retenue et que je pouvais venir commencer la formation. Quand je suis venue, elle a dit d’appeler mon papa pour qu’il envoie les frais de formation qui coûtent 450 000 FCFA et mon papa a envoyé cela. Ensuite, elle a dit qu’il y avait une possibilité pour mon frère. Lui aussi, il a envoyé ses dossiers. Elle a dit que les frais d’inscription pour mon frère font 650 000 FCFA et mon papa a encore envoyé cela. Et c’est juste après ça que la police est venue nous prendre dans la maison où on logeait. Donc je n’ai jamais fait venir quelqu’un pour l’inscrire. Je ne connais même pas l’entreprise », a-t-elle expliqué.
Au regard de ses explications, le procureur a demandé au tribunal de la relâcher au bénéfice du doute.
Nombreuses sont ces personnes en quête d’emploi qui se font avoir par ces prétendues entreprises qui disent offrir des opportunités d’emploi avec un bon salaire alors qu’elles n’existent en réalité que de façon fictives. Combien de temps faudra-t-il pour mettre fin aux pratiques de ces réseaux d’escrocs dans ce contexte où la jeunesse est en quête de gain facile ?
Dans le compte rendu du Conseil des ministres du 7 septembre 2022, le gouvernement burkinabè annonçait une diminution du nombre de personnes déplacées internes (PDI). Ainsi, selon le ministre de l’Action humanitaire, le nombre de PDI est passé de 1 902 150 à 1 520 012, soit environ 382 138 personnes qui ne figurent plus dans la base de données du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) et cela, en raison de doublons et de retours spontanés. Ces propos de l’exécutif sont toutefois mis en doute par certains citoyens, qui pointent du doigt le hiatus entre certaines affirmations du gouvernement et la réalité sur le terrain.
« Si cela est avéré, c’est une bonne chose. Cependant, la question est de savoir comment ces PDI vivront là où elles sont retournées alors que l'administration n'y est plus. Car si elles sont retournées dans lesdites localités sans la présence de l’administration, c’est sûr qu’elles finiront par se plier au diktat des terroristes pour pouvoir vivre dans la quiétude », affirme Firmin Da.
Pour lui, le nombre de déplacés a diminué parce qu’à un moment donné certains, fatigués d’être dans les camps de déplacés internes, ont préféré aller se trouver des logements. « Si le gouvernement dit que le nombre de déplacés diminue dans les camps, je ne dis pas non, mais dire qu’ils repartent dans leurs villages d’origine, j’en doute ! En tout cas, dans ma région, je n’ai pas encore vu cela. Bien au contraire, les gens continuent de venir se réfugier en ville. Je passe devant l’Action sociale de la province et nous voyons des milliers de déplacés internes qui font la queue pour demander des vivres. Il y a également des déplacés qui ne sont pas habitués à être pris en charge par d’autres personnes dont les humanitaires. Ces derniers préfèrent donc repartir chez eux malgré la mort qui les y guette », a-t-il dit. M. Da poursuit : « Qui repart dans ces villages pour voir s’il y a vraiment des populations qui s'y sont réinstallées avec leur famille ? Si le gouvernement dit que les PDI repartent, qu’il nous précise dans quelles régions cela s’est fait. Au Nord, au Centre-Nord ou dans la Boucle du Mouhoun ? Si ce retour concerne un seul village, il n’y a pas lieu de parler de PDI. La réalité sur le terrain est carrément en déphasage avec ce qui est dit.»
De l’avis de Zakaria Zongo, il faut d’ores et déjà que le gouvernement donne concrètement le nombre de régions qui sont concernées par ce retour et les villages qui ont été récupérés des mains des terroristes pour favoriser le retour de ces PDI. « Même s’ils sont retournés, est-ce que leur sécurité est assurée ? Autant de questions qui nous laissent perplexes. S’il y avait des actions concrètes, je pense que ce gouvernement allait communiquer sincèrement les chiffres », argue-t-il.
« Il ne faut pas prendre le cas d’un groupuscule pour en faire une généralité »
Pour ces citoyens, il ne faut pas maquiller la réalité mais plutôt la présenter aux Burkinabè telle qu’elle est. « Il ne faut pas prendre le cas de Seytenga et le comparer à ceux de Bourasso et de Douroula ; ce sont des situations différentes », martèle Firmin Da.
Ce doute sur les chiffres donnés par le gouvernement est également exprimé par Alexandre Badini. « Je pense que chaque fois que le gouvernement communique, il y a un hiatus avec la réalité, ce qui laisse planer le doute sur toute action que ce dernier dit avoir menée. Par exemple le gouvernement a affirmé, concernant Thiou, que la population y est retournée et qu’il a même reconquis des localités, mais des gens ont démenti cette information », a-t-il déclaré.
Alexandre Badini indique qu’il reste beaucoup à faire de la part du gouvernement burkinabè en ce qui concerne le retour des déplacés et la consolidation des territoires reconquis . « Il faut aussi qu’il veille à ce que d’autres localités comme Solenzo, qui est en proie à des groupes armés terroristes ces derniers temps comme l’actualité nous le montre, et ses environs ne tombent pas. Autrement, ce serait comme une jarre percée qu’on veut remplir d’eau ; cela est quasiment impossible. »
Alexandre Badini conclut : « Les populations ne démentent pas certaines informations du gouvernement par plaisir ou simplement parce qu’elles veulent le faire ; elles souhaitent juste pouvoir retourner effectivement dans leurs localités d’origine.»
Ouvert ce vendredi 16 septembre 2022 à la chambre de comparution correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga I, le jugement d’Ollo Mathias Kambou a été renvoyé au 23 septembre 2022. Les avocats du prévenu, après avoir demandé le renvoi dudit procès, ont plaidé une liberté provisoire pour leur client, placé sous mandat de dépôt à la MACO depuis le 6 septembre. Cependant, le tribunal a rejeté leur requête.
Me Prosper Farama, l’un des avocats d’Ollo Mathias Kambou, alias KAMAO, a demandé une liberté provisoire pour son client et ce, après avoir sollicité le renvoi du procès. L'homme en robe noire reconnaît que son client a « injurié par voie d’Internet le chef d’État », mais il s'empresse d'ajouter que Kambou est « assistant doctorant à l’université ; il poursuit ses études. Il ne peut pas avoir à l’esprit de quitter le pays ni refuser de se présenter à l'audience si on lui accorde cette liberté provisoire. Cela briserait même sa carrière s’il le fait ». L'avocat a aussi relevé que son client étant membre d’un mouvement de la société civile, ce qui lui est reproché touche à son engagement, à son militantisme.
Donc « ce procès est [pour KAMAO] l’opportunité de venir expliquer comment il en est arrivé à cette situation », a poursuivi Me Farama.
Ainsi, ce sont tous ces éléments jugés « objectifs » selon lui, mis ensemble, qui les amènent à demander une liberté provisoire pour celui qu'ils défendent.
« Nous ne minimisons pas les principes logiques de la justice. Nous vous prions respectueusement d’accorder la liberté provisoire à notre client pour lui permettre de continuer ses activités. Nous essayons de rester dans une logique juridique », a plaidé l’auxiliaire de justice.
Cependant, cette requête de mise en liberté provisoire des avocats d’Ollo Kambou a été rejetée par Mme le procureur. « Si l’avocat du client demande la liberté provisoire en nous disant qu’il est assistant chercheur doctorant et militant engagé dans un mouvement, ce n’est pas une excuse car au Burkina, il y a plusieurs hommes et femmes qui sont engagés mais qui ne transgressent pas la loi », a-t-elle fait remarquer. Selon la magistrate, « cette demande porte sa propre contradiction » car « le prévenu n’a aucune garantie de représentation en justice ». Donc, « je demande de rejeter la demande de mise en liberté provisoire », a-t-elle conclu.
« On reproche à notre client d’avoir offensé le chef de l’Etat. C’est une infraction moyenâgeuse parce que dans aucune démocratie moderne au monde vous ne trouverez encore ce type d’infraction. Quand on est dans un Etat de droit, en démocratie, quand on est un homme politique, on doit admettre que la critique politique soit quelquefois très obscène», a pour sa part affirmé Me Prosper Farama.
A noter que le procès d'Ollo Kambou, dit KAMAO, a été renvoyé au vendredi 23 septembre 2022 et ce, à la demande de ses différents avocats.
L’investissement en ligne a pris de l’ampleur avec l’essor des technologies de l’information et de la communication. Même si des pays comme le Burkina Faso sont encore à la traîne, on constate que les Burkinabè s’y adonnent de plus en plus. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de David Kogo, entrepreneur digital et dans le secteur du BTP, pour en savoir davantage sur ce sujet. Sans langue de bois, il parle des pièges dans lesquels les Burkinabè ont tendance à facilement tomber. Interview.
Radars Info Burkina : Quels sont les types d’investissements qu’on peut trouver en ligne et qui sont accessibles au public burkinabè ?
David Kogo : La liste est longue. Aujourd’hui avec l’évolution de la technologie, on peut dire que tout est possible dans le monde. Avant les choses étaient restreintes mais maintenant tout est ouvert aux pays. Il reste peut-être la sensibilisation ou la conscientisation. On peut citer le e-commerce qui est un commerce en ligne comme quelqu’un qui part acheter ses marchandises qui vient mettre ça dans son magasin et qui vend. Sauf que dans ce cas on a digitalisé cela. Et on peut rester juste dans son bureau sans même aller prendre une marchandise mais vendre tout ce que l’on veut grâce à son ordinateur. Deuxièmement il y a le trading des devises qui est aussi très important parce que cela entre dans le cadre des échanges et on peut dire que ce sont les échanges de différentes devises. Quand vous voulez voyager, vous volez prendre l’avion pour aller aux Etats-Unis, arrivé à l’aéroport, vous devez échanger vos francs CFA contre de l’euro ou du dollar. Du coup comme le taux varie, vous pouvez perdre comme vous pouvez gagner. C’est dans ce sens que le trading est né et c’est possible, à partir de son ordinateur, de faire du change et réaliser du profit sans bouger. Le troisième, c’est la blockchain qui est la technologie la plus révolutionnaire à l’heure actuelle et sur laquelle sont basées les cryptomonnaies, notamment le Bitcoin que tout le monde connaît qui est né en 2008 après la crise, pour résoudre les problèmes liés aux transactions. C’est une monnaie décentralisée qui permet à tout le monde d’échanger de l’argent sans passer par les banques conventionnelles. Et là encore il y a des opportunités à saisir parce qu’on peut avoir des plus-values lorsque les cryptos prennent ou non de la valeur. C’est un domaine qui n’est pas très bien étudié en Afrique. A l’heure actuelle on estime à 3% la population mondiale qui est au courant de l’existence même des cryptomonnaies. Mais c’est une chose qui va s’imposer à tous les pays dans quelques années. Comme le monde évolue, c’est un domaine que les jeunes Burkinabè doivent tenter de maîtriser. Il y en a beaucoup mais ce sont ces trois que je vais citer qui regroupent beaucoup d’autres et qui sont des domaines accessibles au Burkinabè. Parce que des domaines comme le dropshipping sont inclus dans le e-commerce. Ensuite, les gens ne savent pas qu’à partir du Burkina on peut être actionnaire de multinationales comme Alibaba, Facebook ou Google grâce au trading.
Radars Info Burkina : Quel est le facteur le plus important à prendre en compte quand on veut se lancer dans l’investissement en ligne ?
DK : Quand on veut se lancer dans l’entrepreneuriat ou l’investissement en ligne, le premier facteur, c’est l’information ; la bonne et la juste surtout. Il faut aller chercher l’information parce que si vous n’avez pas l’information vous ne pouvez pas décider de faire quelque chose que vous ne connaissez pas. Après l’information, c’est la formation. Vous vous lancez alors en connaissance de cause.
Radars Info Burkina : Comment trouver une formation adéquate, vu que beaucoup d’individus prétendent être des connaisseurs aguerris du domaine, surtout pour ce qui est du trading, et proposent des formations au premier venu ?
DK : Comme dans toute entreprise, quand vous voulez vous lancer il faut aller vers ceux qui sont dans le domaine. Il faut vous renseigner auprès de ceux qui sont dedans et qui engrangent des fruits. Vous ne pouvez pas aller chercher des mangues sur un goyavier. Il faut aller sur un manguier. Il y en a aussi qui, dès qu’ils voient une information en ligne, sautent dessus. Le Burkinabè est trop naïf et c’est ce qui peut lui faire perdre énormément. On ne veut pas aller à la source. On aime les raccourcis, on aime les moins chers et ce qui est facile. Voilà le véritable problème au Burkina. Sans cela, si vous êtes minutieux vous allez y réussir sans problème.
Radars Info Burkina : Est-il possible de réussir dans le domaine en moins d’une année ?
DK : Je ne dirai pas que c’est impossible mais ce n’est pas chose aisée non plus car c’est une activité à part entière qu’il faut apprendre avec le temps. Comme toute autre, il faut apprendre les bases, s’essayer et tirer des leçons et cela peut prendre énormément de temps. C’est encore plus complexe parce que ça engage de l’argent directement quand vous y êtes. Ce qui fait que les émotions s’éveillent rapidement. Ce n’est pas comme dans le monde réel où c’est direct. Mais là aussi il faut apprendre. Ici l’argent est devant toi et c’est ce qui rend des activités comme le trading complexes. Et dès que tu t’engages les émotions sont là. Donc il faut prendre le temps de bien te familiariser avec ça pour pouvoir engranger des profits.
Radars Info Burkina : Parlant de vous, quand avez-vous commencé à aborder le domaine ?
DK : Depuis pratiquement cinq ans. Un peu avant cela j’ai découvert le trading mais je ne m’y suis pas lancé tout de suite.
Radars Info Burkina : Quels sont vos projets actuels ?
DK : Pour le moment je suis passionné des marchés financiers. En outre, j’ai une entreprise à Ouagadougou qui œuvre dans le BTP et l’agropastoral.
Radars Info Burkina : Vous avez une plateforme télégramme que vous offrez aux jeunes gratuitement, les appelant à se mettre ensemble pour apprendre. Qu’en est-il exactement ?
Le trading, beaucoup ne veulent plus en entendre parler parce qu’ils ont été traumatisés et arnaqués. Je n’ai pas été en marge de cela mais Dieu merci, je me suis formé et j’ai voulu avoir un groupe de jeunes aussi passionnés que moi pour qu’on puisse se donner la main. Au Burkina Faso on a un véritable problème. Quand quelqu’un se lance dans une activité qui est vraiment intéressante, les nouveaux venus deviennent comme une proie pour lui. Au lieu de se positionner comme quelqu’un qui a trouvé une solution aux problèmes de plusieurs, on veut tout faire pour gagner sur le dos des autres. Et les jeunes ont peur de certaines propositions de nos jours parce qu’ils se disent que c’est de l’arnaque. Pourtant, on peut faire autrement, avoir une approche différente et aller de façon collégiale pour pouvoir faire quelque chose sur l’échiquier international.
Étudiant en Histoire et archéologie, Sibiri Waré a financé ses propres études depuis la 6e jusqu'à ce jour. Vendeur de jus, transporteur de charbon, « manœuvre », le jeune homme tente tout afin de réussir à s'offrir une instruction. Aujourd'hui étudiant, il a un parcours atypique et constitue bien plus qu’un cas d’école.
Il existe des personnes qui sont nées sous une bonne étoile. D’autres par contre doivent remuer ciel et terre pour subvenir à leurs besoins. C’est le cas de Sibiri Waré, étudiant en Histoire et archéologie de l’université Joseph Ki-Zerbo depuis 2019. Après son CEP en 2009, Sibiri, n'ayant pas les moyens de faire des études au secondaire, décide de reprendre la classe de CM2 pour obtenir l’entrée en 6e. Il manque l'entrée 6e et décide, malgré le manque de moyens financiers, d'aller faire le secondaire à Tougan. Il opte pour les cours du soir afin de pouvoir occuper ses journées à la recherche de la pitance. « Je vendais du bissap dans les villages environnants situés à 17 - 20 km de Tougan. Je travaillais avec une dame, c'est elle qui m'a pris, je mangeais chez elle et je vendais son eau ; elle me payait 4 000 F le mois », confie le jeune homme. La scolarité en son temps s’élevait à 18 000 F mais Sibiri ne réussira pas à les payer en intégralité. « J'avais un cousin auprès de qui la dame versait les 4 000 F. Après deux mois de travail, la dame a décidé d’augmenter le salaire à 5 000 F le mois parce qu'elle était satisfaite de mon travail ». En effet, Sibiri n’avait pas de répit ; après la vente du bissap, il convoyait de la fumure au champ pour la même dame. Mais en fin d’année, il regagne son village avec zéro franc à cause de son cousin qui avait détourné tout cet argent. « Quand je devais partir, je suis allé lui demander mon argent. Il m'a dit qu'il y a un homme qui le lui avait emprunté pour acheter du haricot. Mais que deux jours après il allait le rembourser. Et c'est ainsi que les choses sont restées sans suite jusqu'à présent », explique-t-il.
En 2012, Sibiri reprend la 6e au lycée provincial de Tougan parce que l’administration des cours du soir refusait de lui fournir ses bulletins de notes qui attestaient qu’il avait déjà validé la classe de 6e. « Heureusement, quand j’étais rentré pendant les vacances, je cultivais avec des bœufs de trait les champs de sésame et d'arachide de certains agriculteurs. C'est ainsi que j'ai pu économiser 20 000 F pour la rentrée. Cependant, cette somme n'a pu couvrir tous mes besoins scolaires», raconte-t-il. Et en 6e Sibiri travaille comme aide-maçon pour 1500 F la journée. « Je me rappelle qu’un jour, on a travaillé de 8 h à 3 h du matin pour une paie de 2 000 F. Notre collaboration a donc tourné court », nous informe-t-il.
Après l’obtention du BEPC, ce sera la même routine pour le jeune homme pour la suite de ses études. Il passe par « manœuvrage », la vente de charbon avec un voisin marchand auprès de qui il pouvait obtenir jusqu’à 2500 F les jours de marché, le transport de personnes avec un tricycle. Et ce fut ainsi jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, série A4, en 2019. « Après le Bac je voulais Bobo-Dioulasso mais on m'a orienté à Ouagadougou. Et cela me faisait si peur que j'ai travaillé dur jusqu'à obtenir plus de 100 000 pour la rentrée », a-t-il confié. Arrivé à Ouagadougou, le jeune homme enchaîne les petits contrats et c’est ainsi qu’il réussit à financer ses études et même à envoyer de l’argent de temps à autre à ses parents au village. « J'ai des charges au village et cela fait que je suis obligé de travailler partout où je peux le faire pour pouvoir supporter ces charges. Ici quand j'ai eu ma première tranche de FONER, j'ai acheté deux moutons et une chèvre», nous a-t-il affirmé.
Cette année, Sibiri s’est vu obligé d’envoyer 200 000 F CFA au village afin d’aider ses parents à faire face à la crise alimentaire qui frappe tout le Burkina. Le jeune homme rêve de devenir homme de tenue ou de servir dans le monde de l’éducation. Aujourd’hui âgé de plus de 25 ans, Sibiri a également la passion de l’agriculture et de l’élevage. « Quand j’en aurai les moyens, je m'investirai dans ce domaine », nous a-t-il confié.
Après son accouchement, combien de temps faut-il qu’une parturiente mette avant de reprendre toute activité sexuelle ? La question est souvent abordée sans plus de précisions. Alors que certaines personnes disent qu’il faut attendre trois mois, d’autres font remarquer que cette période est longue. Mais que disent les spécialistes du domaine ? Pour le Dr Eliane Kaboré, gynécologue obstétricienne, reprendre l’activité sexuelle varie en fonction du type d’accouchement (césarienne, épisiotomie) et des complications qu’il y a eu. Tout compte fait, il y a une période maximale conseillée par les spécialistes du domaine.
« Après un accouchement, la période indiquée pour reprendre l’activité sexuelle varie en fonction du type d’accouchement et des complications qu’il y a eu mais le minimum, c’est d’attendre qu’il n’y ait plus de saignement lié à l’accouchement avant de reprendre les rapports sexuels », affirme le Dr Eliane Kaboré, gynécologue obstétricienne.
La doctoresse explique que s’il y a eu un accouchement où on a dû faire une épisiotomie, (ndlr, c’est-à-dire déchirer au niveau de la vulve pour faire sortir le bébé et refaire une suture), tant que cette plaie n’est pas cicatrisée ou qu’elle est douloureuse, les rapports intimes ne sont pas conseillés. « Quand il y a une césarienne on conseille d’attendre jusqu’aux 45 jours », a-t-elle dit.
De façon générale, les gynécologues conseillent à l’accouchée de patienter entre 1 mois et 45 jours avant de reprendre toute activité sexuelle car le faire avant ce délai, c’est exposer la femme a plusieurs risques en matière de santé.
En effet, à en croire la spécialiste en santé, quand l’activité sexuelle est reprise précocement après l’accouchement, le risque infectieux est très élevé. « Avoir des relations sexuelles non protégées dans une période de saignement fait remonter facilement les germes, et comme le col n’est pas refermé, cela peut monter jusqu’au niveau de l’utérus qui contient du sang », confie-t-elle.
Les rapports sexuels précoces après l’accouchement peuvent causer des troubles psychologiques chez la femme. « Si elle vient de sortir des douleurs de l’accouchement et qu’elle n’est pas encore préparée psychologiquement, même après un certain temps, la libido ne revient pas facilement donc avoir des rapports dans ces circonstances peut avoir un impact négatif sur la suite de la vie sexuelle de la femme », indique la gynécologue obstétricienne.
Ainsi, le Dr Eliane Kabore recommande de s’assurer préalablement qu’il n’y a plus de saignement avant de recommencer l’activité sexuelle. Il faut attendre que la femme ait complètement cicatrisé, que ce soit après l’épisiotomie ou la césarienne. « Il faut aussi qu’elle soit psychologiquement préparée, lui donner du temps pour se sentir de nouveau bien. Les premières relations sexuelles après l’accouchement doivent être très douces.
En somme, le temps mis compte peu ; il faut plutôt mettre l’accent sur les points susmentionnés jusqu’à ce que la femme qui a accouché soit disposée à avoir des relations épanouies.
L’adolescence, on le sait, est une période parfois difficile à vivre pour les jeunes. De nombreux changements s’opèrent en eux et ils ne savent pas toujours comment s’y préparer. A cela s’ajoute la pression scolaire qui vient multiplier les questionnements des adolescents. De ce fait, comment les soutenir dans leurs moments de doutes, dans leurs prises de décisions scolaires et dans leur réussite globale ? Le coaching scolaire semble répondre à ces interrogations. Issiaka Kaboré, psycho-sociologue et coach en éducation scolaire, s’est exprimé à ce sujet au micro de Radars Info Burkina ce 15 septembre 2022 à Ouagadougou.
Le coaching est un accompagnement qui permet à l’apprenant de renforcer sa confiance en soi, son estime de soi, sa motivation et de mieux gérer son stress ainsi que ses émotions. Le coaching scolaire, c’est l’accompagnement de l’apprenant dans le milieu scolaire par des conseils, une orientation et un suivi scolaire, selon Issiaka Kaboré. Autrement dit, il consiste à faire en sorte que l’apprenant (collégien, lycéen ou étudiant) vive mieux sa scolarité afin de trouver sa place dans son parcours scolaire, dans ses études.
L’objectif du coaching est de faire en sorte que l’enfant puisse se forger une forte personnalité, une personnalité équilibrée dans son milieu. Faire de lui une personne à la tête bien faite. Mais quelle est l’importance de ce coaching scolaire ?
De façon générale, l’importance du coaching scolaire est qu’il permet d'agir sur la motivation, d'augmenter la confiance en soi et d'améliorer l'autonomie de l'élève.
A en croire Issiaka Kaboré, le coaching scolaire est capital de nos jours. En effet, M. Kaboré estime qu’il y a une démission parentale due au fait que les parents sont plus préoccupés par la recherche de leur pitance quotidienne si bien que quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle, ils n’ont plus le temps de s’occuper de leur progéniture. Ainsi, leurs enfants sont laissés à eux-mêmes. Dans cette situation, recourir à un coach qui va suivre l’enfant en mettant l’accent sur les questions d’orientation, les méthodes de travail, les questions de stress, de peur est une nécessité.
Tout en reconnaissant que les enseignants font déjà du coaching avec les apprenants, ce qu’il a appelé « coaching primitif », notre interlocuteur pense qu’il faut un coaching soutenu où l’apprenant est véritablement suivi par un spécialiste qui l’oriente.
D’après lui, le coaching réveille en l’enfant tout le potentiel qui sommeille en lui en mettant en évidence la confiance en soi, l’estime de soi et l’affirmation de soi. Il permet de montrer à l’apprenant qu’il est intelligent, de lui montrer des recettes studieuses, comment planifier le travail.
En outre, dans un contexte où l’incivisme et l’intolérance ont pris le dessus, Issiaka Kaboré trouve que le coaching est incontournable pour inculquer aux adolescents des valeurs morales.
Le coaching scolaire est la chose la mieux partagée car, à son avis, avec le terrorisme et tous les autres fléaux qui gangrènent le monde, c’est une crise d’identité, une crise des valeurs parce que les valeurs sont en train de s’effriter.
Par conséquent, il faut anticiper et mettre en évidence des matières qui peuvent être salvatrices, a-t-il conseillé. L’Etat ou les autorités en charge de l’éducation ont intérêt à revoir les curricula depuis le primaire et à travailler à innover le système d’enseignement pour sauver la nouvelle génération, a-t-il suggéré.
« L’enfant constitue la relève et si cette relève n’est pas bien éduquée, bien formée, elle constitue un danger pour la nation », a prévenu sieur Kaboré. « Ne vous étonnez pas que certaines autorités tombent bas car si l’on fouille, on verra que ce sont des personnalités déséquilibrées, qu’il manque quelque chose à leur formation », a-t-il expliqué. Il faut savoir détecter le mal avant de prétendre l’éradiquer, d’où la nécessité d’un coach.
On les qualifie de territoires terroristes, une façon de traduire leur "appartenance" aux groupes armés terroristes, qui s’en sont rendus maîtres. Ces localités, qui sont des villages de la province de la Gnagna, comme tant d’autres au Burkina, ont échappé au contrôle de l’Etat burkinabè depuis environ quatre années. Capi (nom d’emprunt) nous a rappelé la situation qui prévaut dans son village, situé au sud-est de la province.
La montée en puissance de l'armée burkinabè ressassée par le gouvernement est un leurre pour certaines localités du pays. Dans la Gnagna, région de l'Est, dans plusieurs villages c'est le statu quo, si ce n'est pire. C’est le cas de Souloungou, village de la commune de Liptougou dont les écoles sont fermées depuis 2018. Depuis lors, les habitants et les terroristes vivent ensemble et ce sont les derniers cités qui dictent leur loi dans cette partie de la province, voire dans toute la commune. Aucune représentation de l'Etat n’étant plus présente dans cette contrée, les villageois sont autorisés à vaquer à leurs occupations sans être inquiétés mais à deux conditions. La première, selon un natif de la localité que nous nommons Capi, c’est qu'ils ne mettent pas en place des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), sous peine de subir le même sort que Solhan en juin 2021, ou d’autres encore dans la Komondjari. Le cas de Solhan, dans le Yagha, hante encore les villageois, qui ne croient pas que l’Etat sera capable de les protéger du courroux des Groupes armés terroristes (GAT). La seconde exigence de ces terroristes, toujours selon Capi, c’est que les villageois ne collaborent jamais avec les Forces de défense et de sécurité (FDS), au cas où ces derniers investiraient la province. Tant que ces deux conditionnalités sont respectées, les villageois n'ont rien à craindre des « maîtres des lieux ». Mais s’agissant de la seconde condition, les terroristes eux-mêmes avaient assuré aux populations qu’aucune force de défense n’oserait s’aventurer dans la localité, qu’ils considèrent désormais comme leur propriété. Ces ainsi que ces individus armés imposent leur diktat dans lesdites zones, commettant parfois des atrocités sur les pauvres populations abandonnées à leur triste sort. « En fin 2021, les terroristes sont venus égorger deux personnes à Koguina en prétextant que ces derniers étaient des voleurs », s’indigne Capi. Il ajoute qu’un autre a été « cloué à son pantalon » dans un autre village situé à 20 km de Koguina. Pour notre interlocuteur, ces malfaiteurs sont des « capitaines » qui ont l’air imperturbables et sûrs d’eux. A Koguina, comme dans presque toutes les autres bourgades de la province, ces groupes armés terroristes s’en sont d’abord pris aux pylônes des réseaux de téléphonie mobile afin de couper le village du reste du Burkina.
Quid de l’appel du gouvernement à la formation des volontaires pour la défense de la patrie ?
Les volontaires pour la défense de la patrie sont une bonne initiative, selon Capi, mais personne ne croit que le gouvernement ait les moyens de combattre ces forces terroristes. « Et c’est à juste titre parce que l’Etat a montré son impuissance en laissant massacrer les habitants de certains villages qui n’ont pas respecté la consigne des terroristes de déguerpir des lieux et de ne plus y remettre les pieds », justifie-t-il. Pour lui, l’Etat a toujours été absent comme le relèvent chaque fois des analystes. En effet, souligne-t-il, avant même le terrorisme, les villages de cette partie du Burkina s’étaient toujours organisés pour lutter contre le banditisme sans l’appui de l’Etat. Et ce dernier cas dépasse l’entendement. Capi croit fermement que les villages qui attendent que l’Etat les libère risquent la disparition. Pour lui, cet Etat est resté sourd aux cris de détresses de ses populations les plus meurtries, ce ne sont pas des cas comme les villages de la Gnagna qui vont faire exception. Cependant, se dit-il, il faut un appui de taille de cet Etat, il faut qu’il montre des exemples de sa force dans des localités du Burkina afin de rétablir la confiance des populations. C’est à ce prix que le gouvernement pourra obtenir l’engagement des populations car, conclut-il, « les populations souhaitent être libérées de l’emprise terroriste afin que leur vie reprenne son cours normal ».
De nos jours, nous constatons une récurrence de l’hypertension artérielle chez les adultes dans le monde en général et au Burkina Faso en particulier. D’ailleurs, elle semble être la principale maladie chez cette catégorie de personne car près d'un tiers des adultes burkinabè souffrent d'hypertension selon l’Organisation mondiale de la Santé. Au regard de cela, Radars Info Burkina est allé à la rencontre du Dr Adama Ilboudo, cardiologue à la clinique médicale Oasis, pour échanger sur le sujet à travers quelques interrogations. Comment peut-on définir l’hypertension artérielle ? Quels en sont les facteurs ? Quels sont les signes et les symptômes de l’hypertension artérielle ? Quelles pourraient être les raisons de la récurrence de cette maladie au Burkina Faso ?
Selon le Dr Adama Ilboudo, l’hypertension artérielle est un problème majeur de santé publique. En effet, elle concerne près d’un milliard d’adultes dans le monde et au Burkina on estime que plus de 30% des adultes sont hypertendus, a-t-il indiqué en citant l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle est un facteur de risque majeur de mortalité d’origine cardio-vasculaire avec près de 8 millions de décès par an dans le monde et serait même la cause de près de 50% des crises cardiaques et des Accidents vasculaires cérébraux (AVC).
L’hypertension artérielle est une pathologie cardiovasculaire fréquente. C’est une maladie où la force du sang contre les parois artérielles est trop élevée. Autrement dit, l’hypertension artérielle correspond à une pression trop élevée du sang dans les artères. Cette pression est évaluée par deux valeurs, à savoir la maximale ou systolique et la minimale ou diastolique.
De façon précise, on parle d’hypertension artérielle quand la systolique est supérieure à 140mmHg et/ou la diastolique est supérieure à 90mmHg.
Mais, il faut noter que le diagnostic d’hypertension artérielle n’est retenu qu’à l’issue d’au moins trois consultations, sauf dans les cas d’hypertension sévère où le diagnostic peut être retenu dès la première consultation, a déclaré le Dr Ilboudo.
Les facteurs de l’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est causée par une multitude de facteurs dont les effets s'accumulent avec les années. Mais il existe plusieurs types d’hypertension artérielle dont il faut tenir compte pour déterminer les facteurs de risque.
En effet, on distingue l’hypertension artérielle essentielle et l‘hypertension artérielle secondaire, selon le Dr Ilboudo.
L’hypertension artérielle essentielle résulte de la rigidification des artères par de nombreux facteurs dont des facteurs modifiables et des facteurs non modifiables.
Ainsi, parmi les facteurs de risque modifiables, l’excès de sel dans l’alimentation, l’abus d’alcool, le tabagisme, la sédentarité, l’obésité, le stress, le diabète de type 2 contribuent à l’hypertension artérielle.
Et au nombre des facteurs de risque d’hypertension artérielle non modifiables, l’on peut citer le sexe masculin (les hommes sont plus touchés), la ménopause, l’âge et l’hérédité.
Quant à l’hypertension artérielle secondaire, elle est la conséquence d’anomalies au niveau des reins, des hormones, du sommeil, du cerveau, une intoxication, un syndrome d’apnée du sommeil, un rétrécissement de l’aorte.
A cela s’ajoute l’hypertension artérielle gravidique qui correspond à une hypertension au cours de la grossesse, habituellement après la 20e semaine de grossesse, selon le docteur.
De plus, selon le profil des chiffres de tension artérielle, le Dr Ilboudo a fait cas de l’hypertension blouse blanche, où la tension artérielle augmente dès que le patient vient au centre de soins, de l’hypertension artérielle masquée, où la tension augmente en dehors du centre de soins, et de l’hypertension labile, où la tension augmente de façon occasionnelle.
Les signes et les symptômes de l'hypertension artérielle
Une personne hypertendue peut présenter certains signes et symptômes comme des maux de tête, de l'essoufflement, des étourdissements, des problèmes de vision.
A la question de savoir ce qui pourrait justifier la récurrence de la tension artérielle, le Dr Ilboudo met en avant le mode de vie de notre ère. « La récurrence de l’hypertension est attribuable en bonne partie à l’évolution de notre mode de vie avec notamment la sédentarité, le stress, l’alimentation non équilibrée ».
Cette situation est plus que préoccupante car, « dans notre contexte, l’accessibilité à la surveillance de la tension artérielle permet de diagnostiquer de plus en plus de cas », a-t-il soutenu.
De façon générale, l’hypertension non traitée peut occasionner des complications comme l’insuffisance cardiaque, la crise cardiaque, l’Accident vasculaire cérébral (AVC), la démence, l’insuffisance rénale, la cécité, la dysfonction érectile, etc.
Chez la femme enceinte particulièrement, l’hypertension artérielle non traitée peut conduire à l’éclampsie avec menace de la vie de la mère et de l’enfant, a prévenu le Dr Adama Ilboudo.
Au regard de ces conséquences que peut engendrer un non-traitement de l’hypertension artérielle, il est important de la traiter et de la prévenir, a conseillé le Dr Ilboudo. « L’hypertension artérielle est un facteur puissant de mortalité et d’invalidité d’où l’importance capitale de la traiter et surtout de la prévenir », a-t-il déclaré.
Pour prévenir l’hypertension artérielle, certaines recommandations ont été faites par le médecin. En effet, il s’agit essentiellement d’adopter un mode vie sain avec une activité physique régulière d’au moins 30mn par jour, des heures régulières de sommeil, d’éviter la sédentarité. En plus, il faut une perte du poids en cas d’obésité ou de surpoids. De plus, on doit limiter la prise d’alcool, éviter le tabac, bien traiter le diabète si on en souffre.
A ces recommandations susmentionnées viennent s’ajouter celles nutritionnelles. Selon, le Dr Ilboudo, l’alimentation joue un rôle important dans la prévention et le traitement de l’hypertension artérielle. Ainsi, il faut avoir un régime alimentaire équilibré, peu salé.
A cet effet, il indique que la consommation de sel doit être limitée à 6g maximum par jour, soit environ deux (2) pincées. Il faut de ce fait éviter les conserves, la consommation de reglisse. Ne pas déposer par exemple du sel sur la table à manger aide à limiter la consommation.
Un régime alimentaire riche en fruits et légumes et pauvre en graisse est à privilégier, a-t-il ajouté.
Contrairement à ceux qui pensent que le café et le thé augmentent la tension artérielle, le Dr Ilboudo a tenu à préciser que ces produits ne l’augmentent pas de façon significative.
Par ailleurs, en cas de présence d’un des symptômes, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé avant toute prise de médicament et d’éviter surtout l’automédication, a-t-il exhorté.
O. Pasgo et S. Goumbri ont comparu au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I ce 13 septembre 2022 pour vol de vélomoteurs dans des parkings de la ville de Ouagadougou. Leur mode opératoire : cibler les parkings et y soustraire des motos la nuit en faisant croire au parkeur qu’ils ont égaré leur ticket. Devant le tribunal, les deux prévenus ont raconté des versions autres de celles qu’ils avaient livrées à la gendarmerie et au procureur. A la question de savoir pourquoi leurs propos diffèrent, ils ont répondu avoir raconté des histoires sous le coup de la torture.
Pasgo est un récidiviste. Il avait déjà été emprisonné pendant 1 an dans une affaire de faux billets. Cette fois-ci, il est accusé d’avoir volé des vélomoteurs dans des parkings des quartiers de la ville de Ouagadougou. Il reconnaît les faits mais précise qu’il ne s’agit que d’une moto prise dans un parking.
Lorsque le juge lui a donné la parole, voici comment il a narré les faits : « Un soir aux environs de 20h, S. Goumbri m’a appelé et m’a dit qu’il était avec un de ses amis et qu’il allait venir me chercher. Je suis allé les trouver buvant de l’alcool et j’en ai pris avec eux. L’ami de S. Goumbri devait aller le déposer et moi je devais marcher pour regagner mon domicile. Chemin faisant, j’ai remarqué un parking près d’un maquis et je suis allé pour prendre une moto en disant au parkeur que j’avais perdu mon ticket. Il a refusé de me donner la moto et m’a dit d’aller rechercher le ticket dans le maquis. J’ai fait semblant de chercher et je suis revenu lui dire que je n’avais pas retrouvé le ticket. Il a finalement accepté que je prenne la moto, non sans avoir pris mon contact et l’immatriculation de la moto. » O. Pasgo persiste à dire que son ami S. Goumbri n’est mêlé, ni de près ni de loin, au vol qu’il a commis. S. Goumbri est accusé d’être complice de O. Pasgo, celui qui est chargé de cibler les parkings les nuits et envoyer O. Pasgo pour son forfait. Mais à la barre, il ne reconnaît pas les faits. Il clame qu’il n’est impliqué dans aucune manœuvre de vol avec son ami.
Voyant que ces deux prévenus livraient des versions différentes des déclarations qu’ils avaient faites à la gendarmerie et devant le procureur, le juge a repris leurs déclarations et les a lues. O. Pasgo, qui reconnaît n’avoir volé qu’une moto, avait pourtant avoué devant le procureur et la gendarmerie qu’il avait volé 3 motos avec la complicité de S. Goumbri et d’une autre personne. Il dit que ce sont eux qui ciblaient les engins dans les parkings et que c’est celui-ci qui les soustrayait. S. Goumbri avait déclaré être impliqué dans les différents vols. Les deux prévenus affirment aux juges qu’ils ont menti dans les déclarations parce qu’ils étaient torturés.
Le juge demande : « Donc le procureur vous a également torturés ? » Réponse : « Non mais, on a cru qu’on nous ferait la même chose qu’à la gendarmerie.»
Le procureur dit être convaincu que ces deux personnes se sont entendues pendant leur séjour en prison pour innocenter une personne. « Vous avez raconté clairement les faits à la gendarmerie et devant le procureur et vous venez raconter autre chose ici ! Vous vous êtes entendus pour nous mentir », clame le procureur. O. Pasgo réplique : « En toute sincérité, j’ai menti sur S. Goumbri sinon il n’a pas participé au vol. »
Pour le procureur, le prétexte de la torture ne tient pas parce que c’est le refrain utilisé par plusieurs prévenus qui se présentent à la barre. « Je suis convaincu que vous opérez ensemble, les enquêtes l’ont même prouvé. C’est votre spécialité. Mieux vaut reconnaître les faits, parce qu’une faute avouée est à moitié pardonné », a déclaré le procureur.
Mais les prévenus sont restés sur la position qu’ils ont défendue devant le tribunal ce 13 septembre 2022. Le délibéré est renvoyé au 23 septembre 2022.