samedi 23 novembre 2024

aamriamEn marge de la célébration de la Journée nationale de la liberté de la presse, le comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a décerné, le 21 octobre 2022, le prix Marie Soleil Frère à la journaliste Mariam Ouédraogo des éditions Sidwaya pour son article intitulé « Victimes de viols de terroristes, des grossesses et des bébés lourds à porter ». Une équipe de Radars Info Burkina est allée à la rencontre de la lauréate pour vous la faire découvrir.

Née le 14 février 1981 en Côte d’Ivoire, Mariam Ouédraogo est aujourd’hui journaliste reporter au quotidien d’Etat burkinabè Sidwaya. Fascinée par le journalisme, elle n’a pas fait de grandes études pour parvenir à son rêve de journaliste reporter.

« Je n’ai pas fait de grandes études. Je n’ai pas de gros diplômes ; je n’ai pas de licence, ni de maîtrise encore moins un master ou un doctorat. Je n’ai que le baccalauréat et mon diplôme d’assistante en sciences et techniques de l’information. A l’université, je me suis arrêtée en 2e année de droit », nous a-t-elle confié sans complexe.

Mais il a fallu plusieurs tentatives et de la détermination à la lauréate pour embrasser la profession de journaliste et même s’inviter dans l’investigation sur des sujets sensibles.

 « En 2008, j’étais admissible au concours de l’ISTIC. J’étais 5e sur la liste d’attente, j’étais aussi admissible au concours de l’ENEP, mais en toute franchise je n’étais pas particulièrement tentée par l’enseignement. D’ailleurs, j’ai été éliminée à la phase des épreuves sportives car j’étais dispensée. J’ai repassé le concours de l’ISTIC successivement en 2009 et 2010 mais ça n'a pas marché. C’est finalement en 2011 que j’y ai été admise », nous a-t-elle raconté.

C’est ainsi qu’elle fera 2 ans de formation (de 2011 à 2013) dans ledit institut comme assistante en sciences et techniques de l’information et de la communication. A sa sortie de l’école, elle sera affectée au quotidien Sidwaya. Mais avant son admission à l’ISTIC, Mariam Ouédraogo nous confie qu’elle savait déjà rédiger un article de presse, car elle avait effectué un stage de trois ans, précisément de 2008 à 2011, à l’Agence d’information du Burkina (AIB) et à Sidwaya.

« J’ai entamé ma carrière en décembre 2013 comme journaliste reporter. De 2008 à 2011, j’ai fait un stage à l’Agence d’information du Burkina (AIB) et à Sidwaya. Donc, avant l’Institut des sciences techniques de l’information et de la communication (ISTIC), c’est l’AIB qui a été ma toute première école de formation. Quand j’ai déposé ma demande de stage après mon échec en 2008, avant qu’elle ne soit agréée, Moustapha Sylla, qui était à l’époque webmaster et est actuellement au Premier ministère dans l’équipe de communication, ainsi qu’Aimé Kambiré m’apprenaient déjà comment rédiger un article de presse. Je n’avais aucune notion en journalisme. On me donnait un article de journal déjà écrit ou un ancien discours pour que je le réécrive. Donc avant d’être admise à l’ISTIC, je savais déjà écrire », a-t-elle soutenu.

Mariam Ouédraogo s’est intéressée à l’investigation, surtout au journalisme sensible, et elle raconte comment elle en est arrivée là.

 « C’est juste un constat. Quand on part couvrir les activités, il y a beaucoup de choses dites qui ne sont pas vraies et qui méritent qu’on fouille davantage. On ne nous dit pas toujours la vérité sur les faits. C’est comme si on faisait de la communication pour les gens alors que je ne venais pas dans le journalisme pour écrire sur les gens, écrire sur des choses fausses. C’est ainsi qu’en 2014, j’étais aller participer à une activité sur la prise en compte du handicap dans les plans de développement communaux et régionaux. Et c’est la première fois que j’entendais parler de carte d’invalidité pour personnes handicapées, délivrée par le ministère de l’Action sociale qui accorde des avantages aux personnes vivant avec un handicap en fonction du type et du degré de handicap. Je me suis dit si cela était vrai, on n’allait pas voir nos personnes handicapées dans la rue qui mendient. Donc, j’ai décidé de fouiller pour voir et sur le terrain je me suis rendu compte que beaucoup de personnes handicapées n’étaient pas au courant de ça », a-t-elle expliqué.

C’est à partir de cet instant que la journaliste va s’investir davantage dans le journalisme sensible et obtiendra une quinzaine de prix avec ses écrits.

Par ailleurs, nous avons approché Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), pour qu’il nous parle de Mariam Ouédraogo. Selon lui, elle est la preuve de l’engagement, de l’implication.

« Elle est aussi un peu le fruit des formations du CNP-NZ. Elle a pris son travail au sérieux, quand elle participe aux formations, j’ai toujours remarqué, elle s’implique beaucoup, elle titille les formateurs même après les formations. C’est une qui envoie ses écrits après chaque formation à un formateur pour demander son avis ou des sujets pour demander comment elle peut traiter le sujet et vers quelle personne-ressource, elle peut se diriger. Mariam, c’est la preuve que le travail paye, je suis fier d’elle pour tous les prix qu’elle a reçus. Quand on aime le journalisme et qu’on est prêt à tous les sacrifices, on réussit », a-t-il conclu.

Flora Sanou

aabtrvnlCe 8 novembre 2022, K.A., déclarant en douane depuis 2016, a comparu devant le tribunal. Il est accusé de « faits de faux en écriture publique, contrefaçon de sceau de l’État ».

Courant juin 2022,  K.A. a reçu 375 000 FCFA d’un particulier qui souhaitait avoir une autorisation spéciale d’importation, sa fonction de déclarant de douane lui permettant d’apporter les dossiers des particuliers au Guichet unique du commerce et de l’investissement (GUCI). Mais au lieu d’aller vers les services compétents pour se faire établir cet acte public, K.A. a préféré empocher l’argent et s’est lui-même mis à la tâche en délivrant un faux document.

D’après les détails donnés par le parquet, il s’est d’abord fait confectionner un cachet à 10 000 FCFA. Ensuite, il a procédé à la saisie du document en utilisant un faux numéro qui ne correspond pas au numéro d’ordre du guichet unique. Enfin, il a imité la signature du directeur général du guichet unique du commerce et de l’investissement pour délivrer l’autorisation spéciale.

Le DG lui-même, présent à l’audience, a expliqué que c’est grâce aux services techniques de Bobo qu’il a découvert le forfait de K.A. De ses explications il ressort que le particulier s’est rendu à Bobo-Dioulasso avec l’autorisation spéciale d’importation et c’est lors du contrôle que les services techniques de Bobo se sont rendu compte que la signature n’était pas de lui. C’est ainsi qu’ils lui ont envoyé par WhatsApp la photo du document. En vérifiant, le DG GUCI s’est rendu compte qu’outre l’imitation de sa signature, le numéro du dossier était également faux. C’est ainsi que des investigations ont été menées, lesquelles ont permis de mettre la main sur le sieur K.A.

À la barre, ce dernier a reconnu tous les faits reprochés et demandé pardon au tribunal en promettant qu’il ne recommencerait plus jamais.

Selon le procureur, les faits sont constitués et  punis par la loi, conformément à l’article 372 de la Constitution. De ce fait, il a requis contre l’accusé une peine d’emprisonnement de 36 mois, dont 24 ferme, une amende d’un million de francs ferme et une peine complémentaire d’interdiction d’exercer sa fonction de déclarant en douane pendant deux ans.

Le conseil de l’accusé a plaidé l’indulgence du tribunal, mettant en avant le fait que  son client a reconnu tous les faits et qu’il regrette son acte. Et de poursuivre : « C’est un repenti, donc il serait bien que le tribunal soit indulgent envers lui. »

Le tribunal, estimant les faits constitués, a condamné K.A. à 36 mois de prison, dont 6 ferme, et à une amende d’un million assortie de sursis. L’accusé a 15 jours pour interjeter appel de ce verdict s’il n’est pas satisfait.

Flora Sanou

bbgregAprès l’artiste musicien Smarty et l’artiste humoriste Moussa petit sergent, le Burkina Faso est en passe d’être honoré pour une 3e fois au Prix découverte RFI avec la nomination de l’artiste musicien Greg le Burkimbila à l’édition 2022. Tout ce qu’attend l’artiste de ses compatriotes, c’est qu’ils votent massivement pour lui en allant sur sa page officielle Facebook. Comment l’artiste est-il arrivé là ? Quels sont ses projets et la procédure de vote ? Voilà autant de points abordés dans cette interview que le nominé a bien voulu accorder à Radars Info Burkina. Lisez.

Radars Info Burkina : Combien d’albums et de prix Greg Burkimbila a-t-il aujourd’hui à son actif ?

Greg le Burkimbila : Greg a quatre albums à son actif : Laafi la Boum faan, Ya paalé, Bayiri et dernièrement Halaalé, sorti en 2021. Comme prix, Greg a reçu le prix du Kundé de l’espoir et de la révélation en 2013 ; le PORO Awards du meilleur espoir masculin Afrique en Côte d’Ivoire. Greg a aussi une décoration à son actif : il est chevalier de l’ordre du mérite avec agrafe culture. Ce sont les prix majeurs que je vous ai cités, sinon il y en a d’autres.

Radars Info Burkina : Aujourd’hui nominé au prix découverte RFI avec Halaalé, quels sont vos sentiments ?

Greg le Burkimbila : Je suis finaliste pour le moment, il faut le préciser. Nous sommes dix en compétition pour la première place et je suis très content. Que sur 2100 candidats je me retrouve finaliste, c’est déjà une victoire et la victoire sera encore plus grande si je décroche la première place. Pour cela, je compte sur la bénédiction des parents et le soutien de toute la population burkinabè.

Radars Info Burkina : Comment les choses se sont-elles passées depuis les inscriptions jusqu’à cette étape ?

Greg le Burkimbila : Mon manager m’a appelé et m’a dit : « Greg tu sais, il y a le Prix découverte RFI qui vient de m’envoyer un e-mail pour dire que tu es retenu pour la finale de la compétition ». Je ne m’y attendais pas parce qu’il ne m’a pas prévenu avant de postuler, mais il savait que j’allais être content d’une telle nouvelle. J’espère que tout se passera bien.

Radars Info Burkina : Est-ce que vous pouvez nous parler un peu du soutien dont vous bénéficiez de vos collègues artistes, du ministère de la Culture et des Burkinabè en général ?

Greg le Burkimbila : Concernant ce prix, il faut dire que pour décrocher la première place il y a un critère de vote et peut-être aussi d’autres critères. Mais le comité d’organisation nous a dit de mobiliser les gens pour qu’ils votent. Alors je ne pense pas qu’on puisse faire grand-chose à notre niveau si ce n’est mobiliser les gens à voter. Et honnêtement les votes se font, et quand je prends mon téléphone je rentre sur ma page Facebook, c’est « votez Greg ; j’ai fait ma part à vous aussi de faire le vôtre, etc. » Je pense que les votes se font, il y a vraiment du soutien qui vient de toutes parts et je suis content de savoir que je ne suis pas seul, que le Burkimbila est soutenu. J’espère que tous ensemble, on va obtenir la victoire et la célébrer.

Radars Info Burkina : De façon spécifique, qu’est-ce que vous attendez des Burkinabè ?

Greg le Burkimbila : Beaucoup de votes. Ceux qui ne l’ont pas encore fait peuvent encore le faire. Donc si tu ne l’as pas encore fait, je t’exhorte à le faire pour que je puisse revenir ici avec la première place. Pour le faire, ce n’est pas compliqué : il faut tout simplement aller sur ma page, cliquer sur l’un de mes derniers postes, il y aura un lien en bleu ; cliquez sur le lien qui va vous rediriger vers une page où il y a les candidats qui sont alignés. Je suis le 3e candidat du haut vers le bas. Cliquez sur « choisir » et ça vous fait passer sur une autre page où vous devez introduire vos nom, prénom et votre mail. Il y a ensuite une 3e case sur laquelle il est écrit « cochez les CGQ ». Une fois que vous cochez sur la case, il y a un test robot. Pour ce test robot, il y aura une image à sélectionner dans de petites cases pour valider le test. Après ce test, vous votez et un petit message vient vous confirmer que le vote a été fait.

Radars Info Burkina : Quel est le délai pour voter et combien de fois une même personne peut voter ?

Greg le Burkimbila : Les Burkinabè ont jusqu’au 16 novembre à minuit pour les votes, et toute personne ne peut voter qu’une fois. Donc vous votez une seule fois et vous croisez les doigts pour que votre Burkimbila remporte le prix. Mais vous pouvez aussi inviter d’autres personnes à voter.

Radars Info Burkina : Quels sont les projets futurs de Greg le Burkimbila ?

Greg le Burkimbila : C’est vrai qu’il y a le Prix découverte RFI qui est là, mais on n’oublie pas que l’album aussi est là et comporte 18 titres, donc la promo continue et bientôt vous allez avoir un beau clip de bonne facture. Nous avons annoncé aussi sur les réseaux sociaux qu’en 2023 nous ferions un concert géant pour tous nos fans qui ont toujours été là pour le Burkimbila.

Etienne Lankoandé et Nafisiatou Vébama

recrutvdpLe recrutement des 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) lancé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Burkina se poursuit.  Le 4 novembre 2022, une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue au gouvernorat de la région du Centre, lieu de réception des dossiers de candidature dans cette subdivision administrative, pour s’enquérir du déroulement de l'opération.

Dans la région du Centre, ils sont environ 1 000 Burkinabè à s’être déjà engagés volontairement pour défendre la mère patrie. Il est 15h30 le 4 novembre lorsque  nous arrivons dans les locaux du haut-commissariat de la province du Kadiogo, région du Centre. Nous nous dirigeons vers le secrétaire général pour avoir quelques informations sur le déroulement du recrutement.

Visiblement prêt à échanger avec nous, le SG nous confie : « Il y a un grand engouement, contrairement au début de l’enrôlement». Et de poursuivre : « Aujourd'hui par exemple, nous avons été beaucoup bousculés ». Il faut noter qu’initialement, le recrutement devait prendre fin le 4 novembre, mais il a été prorogé jusqu'au 18 novembre prochain.

Nous prenons congé du SG, direction le gouvernorat de la région du Centre. Sur les lieux, les dossiers étaient toujours reçus. A 16h20, le chef de service des Ressources humaines (GRH) du gouvernorat décide d’arrêter les réceptions du jour en raison de la prorogation du délai de recrutement. Malgré cela, des volontaires continuaient à se présenter avec leurs dossiers, suppliant qu’on les enregistre. Tous les volontaires que nous avons approchés sur place n’ont qu’un objectif : défendre la mère patrie.

Une femme, une trentenaire affichant un grand sourire, arrive et déclare : « S’il vous plaît, je viens pour déposer mes dossiers pour le compte des VDP. » A notre question de savoir ce qui l'a motivée à venir s'enrôler, elle répond : « D'abord, c’est de ma patrie qu’il s’agit. Ensuite, c’est volontaire.»

Pour nous amener à bien cerner ses raisons, elle s’adresse à nous en langue nationale mooré en ces termes : « Ka tuùm lam n’datiye. Ka ligd lam n’datiye !» Traduction littérale : « Ce n’est pas du travail que je veux. Ce n’est pas non plus de l’argent ».

« Je suis consultante de profession. On n’a nulle part où aller en dehors de notre pays ! Donc on va défendre notre patrie », fait-elle comprendre.

Il en est de même pour cet homme, un quinquagénaire exerçant dans la fonction publique. « Si nous nous amusons, nous n’allons plus exister, n’en parlons pas de nos enfants. Donc s’il faut que je meures au combat pour que mes enfants puissent vivre, je suis prêt à le faire », a-t-il martelé.

Un autre volontaire, un étudiant d'une vingtaine d'années, nous lance avec une certaine rage : « Je veux défendre ma patrie parce que ce n’est pas quelqu’un d’autre qui viendra le faire à ma place ».

Cependant, dans nos échanges,  certains volontaires ont déploré le fait qu’on exige dans le dossier à déposer la copie légalisée de certains documents comme la Carte nationale d'identité burkinabè (CNIB). Cela, selon eux, constitue une barrière pour certaines personnes qui auraient pourtant bien voulu se faire enrôler.

« C’était mieux que les responsables simplifient les choses. Sinon cela peut être une raison pour certains de se désister parce que les légalisations impliquent des courses par-ci par-là ainsi qu’un coût », indique un volontaire.

Quand nous quittions les lieux, il était exactement 16h40 et selon le chef du service GRH du gouvernorat, au soir du 4 novembre, la compilation des dossiers réceptionnés au gouvernorat et au haut-commissariat donne un total d’environ 1 000 volontaires inscrits. L'Etat a besoin de 15 000 volontaires au niveau national et de 35 000 au niveau communal, soit 100 volontaires par commune.

Leur mission consistera, selon la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP), de protéger les populations et les biens de leurs communes d’origine aux côtés des Forces de défense et de sécurité (FDS).

Flora Sanou

confer uneLe 3 novembre 2022 à Ouagadougou, le Comité international mémorial Thomas-Sankara a tenu un panel dénommé « A la découverte de la Révolution démocratique et populaire (RDP). Objectif : faire une revue des programmes de développement mis en place par le président Thomas Sankara sous la révolution en vue d’inciter la jeunesse burkinabè à s’en servir pour participer au développement endogène du pays. C’était sous le thème  « Le discours d’orientation politique du CNR et les fondements d’un développement endogène : économie, paysannerie, administration et organisation du territoire ». Deux panélistes ont exposé sur ce thème principal avec des sous-thèmes.

Kalifara Séré, consultant, expert en stratégie de territoire et développement, administrateur civil à la retraite, a communiqué sur « L’administration et organisation du territoire ». Selon lui, les éléments de valeurs cultivés par l’administration sous la révolution sont un facteur clé pour un développement endogène qui pourrait être utile aujourd’hui. « Même sans la révolution, les éléments de principes, c’est-à-dire les principes directeurs, les éléments de valeurs cultivés par l’administration sous la révolution auraient pu servir jusqu’à nos jours », a-t-il déclaré.

Citant l’exemple de l’austérité budgétaire, il a fait remarquer que ce fut un élément clé du fonctionnement de l’administration et de l’organisation de l’ensemble des institutions territoriales. Ainsi, il est revenu sur le processus d’atteinte des performances budgétaires sous le Conseil national de la révolution (CNR).

« Les entités des circonscriptions administratives ont été invitées à une rigueur très dirigiste parce que les éléments de rigueur étaient de temps en temps dictés à travers des lettres circulaires, des lettres d’instructions. La prescription était faite par le président du Conseil national de la révolution lui-même, Thomas Sankara. Celui-ci, au cours de ses tournées dans les circonscriptions, donnait clairement des leçons de valeurs si  bien qu’après son départ d’une zone, tout changeait en termes d’organisation, de gestion de l’administration et de résultats. C’est ainsi que globalement, les circonscriptions administratives ont dégagé des excédents budgétaires », a-t-il expliqué.

confer 2L’administrateur civil a en outre rappelé certains acquis de l’administration sous la révolution. « L’administration a servi à bâtir le socle d’un Etat nouveau dans lequel l’administration ne met pas l’administré à son service mais se met résolument au service de ce dernier, c’est-à-dire de chaque communauté et de l’ensemble des communautés », a-t-il fait savoir. Ainsi, cette « démarche à la fois philosophique, conceptuelle et technico-administrative très particulière aurait dû continuer » pour un bon fonctionnement de l’administration, a-t-il affirmé.

Le journaliste à la retraite et écrivain Sita Tarbagdo, lui, a abordé   le sous-thème « La paysannerie à l’ère de la Révolution démocratique et populaire ».

confer 3Dans son exposé, il a présenté l’état de la paysannerie au Burkina Faso avant la révolution. En effet, selon l’écrivain, la paysannerie était confrontée à des contraintes économiques, politiques, sociales, climatiques, de domination et de soumission ainsi que de spoliation par des forces sociales exploiteuses aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.

Cependant, avec l’arrivée des révolutionnaires sous la direction du capitaine Thomas Sankara, plusieurs mesures ont été adoptées en vue de changer la donne.

« Le CNR voulait une transformation radicale des mentalités des paysans pour leur faire accepter qu’ils étaient les seuls acteurs de leur propre développement. Il y a eu un certain nombre de mesures qui ont été prises pour leur redonner confiance », souligne Sita Tarbagdo.

 De ces mesures, l’on retient la création d’un ministère de la question paysanne, la construction de 2500 petits barrages, la suppression de l’impôt de capitation et de l’impôt sur le capital élevage. A cela s’ajoutent l’élaboration de plans de développement rural pour organiser les paysans, l'intensification des programmes de formation technique, la production d’engrais organique. Il y a également la fabrication de charrues à partir de carcasses de vieilles voitures, la valorisation de surfaces cultivables autour de grandes retenues d’eau comme le Sourou et la Kompienga. « Malheureusement, ces décisions n’ont pas toujours été exécutées selon les attentes du CNR », s’est-il désolé.

Par ailleurs, a-t-il suggéré, « le monde paysan étant toujours là, en se référant à ce que le CNR avait comme ambition pour cette paysannerie, on pourra enfin mettre cela en œuvre » car pour lui, la vie est une continuité.

En rappel, « A la découverte de la RDP » est une initiative qui consiste à revisiter le programme du président Thomas Sankara en interrogeant directement les acteurs clés qui avaient contribué à sa mise en œuvre afin que la jeune génération puisse s’inspirer des initiatives prises sous la révolution et de voir dans quelle mesure elle pourrait prendre cela en compte dans la construction des politiques publiques actuelles pour permettre au Burkina Faso d’amorcer un réel développement économique, culturel et politique, selon le coordonnateur de ladite activité, Sanpawendé Ouédraogo.

Elle se tient chaque premier jeudi du mois au mémorial Thomas-Sankara et vise à revisiter un aspect de la révolution parmi tant d’autres.

Flora Sanou

prstbalimaLes instruits de l’ancienne génération ont exercé tout dans leur domaine professionnel. C’est le cas du professeur titulaire en sciences de l’information à la retraite Serge Théophile Balima. De journaliste à la télévision nationale, où il a fait des reportages même pendant la guerre Burkina-Mali, il devint ministre de l’Information avant de passer à la recherche pour devenir Pr titulaire. Dans le monde du journalisme, ce sont des milliers de professionnels qui sont passés à son école. Septuagénaire aujourd’hui, l’homme semble avoir toujours la fougue de servir le milieu de la presse burkinabè. Portrait

Né le 1er février 1949 à Bobo-Dioulasso, Serge Théophile Balima est aujourd’hui professeur titulaire à la retraite. Après le Baccalauréat philosophie-lettres, il est admis à faire du journalisme à Strasbourg en France. Après deux années dans cette université, il va chercher à poursuivre l’aventure dans une université pour convenance personnelle. « J’ai senti qu’il y avait un certain nombre de choses qui ne me convenaient pas. J’ai donc demandé à transférer mes dossiers à l’université de Bordeaux où avec un de mes camarades, aujourd’hui disparu, Yaya Drabo, nous avons fait un parcours sans heurts jusqu’au doctorat », a expliqué le professeur. Ce doctorat de troisième cycle n’étant pas suffisant pour lui, Serge Théophile Balima fera un doctorat d’Etat 10 ans après. De retour en Haute-Volta, il est affecté comme fonctionnaire de l’Etat à la télévision nationale où il va gravir tous les échelons jusqu’au poste de directeur de la télévision. A l’avènement de la révolution, le leader de cette révolution va l’appeler auprès de lui pour s’occuper des relations avec la presse internationale. « C’était un homme très organisé qui avait également bien organisé son service de communication et moi j’étais chargé des relations avec la presse internationale », renseigne-t-il.

Son poste à la présidence ne le dédouanait pas cependant de son travail à la télévision nationale où il continuait à servir, à la demande du président Sankara. « Cela m’a amené à faire beaucoup de reportages avec lui à l’extérieur et j’ai eu aussi l’opportunité de participer à des opérations de guerre avec le Mali, hélas, et on allait sur le front pour faire des reportages de guerre. Et chaque fois que je devais y aller, je faisais mes adieux aux membres de ma famille parce que je n’étais pas sûr de revenir vivant », raconte-t-il. Après la révolution, Serge Théophile Balima va se retrouver, par ce qu’il appelle « le jeu des circonstances ou un accident de l’histoire », ministre de l’Information et de la Culture puis ambassadeur du Burkina en France pour faciliter la compréhension entre Paris et Ouagadougou, qui n’était pas au beau fixe. Il va réussir sa mission à Paris qui fut tout de même périlleuse avec les assassinats qu’il y avait dans le pays et la grogne sociale. « C’était la période la plus difficile de ma vie parce que aussitôt arrivé à Paris, il y avait des problèmes avec Henry Zongo, Lengani et j’étais tout le temps interpellé par les Affaires étrangères de France qui ne comprenaient pas cette brutalité qui était utilisée comme méthode de gouvernement. Je n’ai pas eu de chance et encore y a eu la catastrophe avec l’assassinat du Pr Clément Oumarou et là aussi, j’ai été interpellé parce que j’étais en même temps délégué permanent du Burkina Faso auprès de l’UNESCO. Il fallait tout le temps aller s’expliquer sans pouvoir défendre les assassinats », se souvient-il.

C’est après cette période que le titulaire de deux doctorats décide de se lancer dans la recherche à l’université de Ouagadougou : d’abord comme assistant, puis maître-assistant, maître de conférences et enfin professeur titulaire.

Dans le combat pour la liberté de la presse, la période qui a le plus marqué le professeur était celle sous le Conseil national de la révolution (CNR), où certains révolutionnaires voulaient appliquer une sorte de centralisme démocratique pour faire taire les voix discordantes. « C’était un combat difficile, mais le capitaine Sankara était un homme très ouvert qui acceptait tous les points de vue », confie-t-il. Le Professeur ajoute qu’il l’avait d’ailleurs sympathiquement surnommé « le Parisien » à cause de ses habitudes vestimentaires. C’est d’ailleurs son intransigeance sur le bien-fondé de la pluralité des points de vue qui l’a conduit à la tête du ministère de l’Information et de la Culture, où il a aussitôt cherché à élaborer un code de l’information qui serait semi-libéral afin de permettre à l’initiative privée de se développer. C’est d’ailleurs sous son ministère que des médias comme L’Observateur paalga ont vu le jour et cela a ouvert la voie à d’autres médias.

A la retraite aujourd’hui, le Pr Balima se dit toujours disponible pour accompagner les professionnels à travers des avis, des conseils, etc. Il a d’ailleurs mis en place un bureau d’études conseil pour venir en appui aux structures qui ont besoin de réflexion et d’orienter leur communication.

Etienne Lankoandé

awameca uneLa Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a organisé la 6e édition de la conférence et la cérémonie de remise de prix d’excellence intitulée « Excellence Conférence and Awards (WAMECA) » du 20 au 22 octobre 2022 à Accra, au Ghana. A cette grand-messe, placée sous le   thème  « L’autonomisation des médias et des femmes en Afrique », plusieurs journalistes ont été récompensés, dont Ignace Ismaël Nabolé dans la catégorie entrepreneuriat féminin. Radars Info Burkina s’est entretenu avec le lauréat.

Ignace Ismaël Nabolé, actuellement directeur multimédia à Faso7, a été distingué au WAMECA 2022 à Accra dans la catégorie entrepreneuriat féminin avec son article intitulé « Burkina Faso : Zalissa, amazone silencieuse ». Mais le lauréat a précisé que lorsqu’il écrivait l'article, en janvier 2021, il était journaliste à Burkina24. C’est un sentiment de joie qui a animé Ignace Ismaël Nabolé à la réception de ce prix. « Je suis heureux d'avoir été reconnu par mes pairs. Je suis d’autant plus au regard du nombre de personnes qui étaient en compétition. Dans les 9 catégories, ce sont plus de 950 candidatures qui ont été reçues par les organisateurs. Sortir donc finaliste puis lauréat, c’est plus qu’une fierté », se réjouit-il.

awameca 2Cependant, l’heureux gagnant estime que ce prix est aussi pour lui une invite à redoubler d’effort pour hisser le drapeau burkinabè plus haut. « C'est aussi un appel pour moi à travailler plus, à fournir plus d'efforts afin que ma plume porte plus et que le nom du Burkina Faso résonne encore dans plusieurs autres cérémonies de récompenses à travers le monde », a reconnu le lauréat. Derrière ce prix se cache un travail acharné. Ignace Ismaël Nabolé n’a pas hésité à expliquer sa procédure pour parvenir au résultat final. « C'est un sujet que j'avais identifié depuis 2020 en remarquant des femmes en circulation très tôt les matins chargées de sacs et qui rejoignaient notamment le marché de Baskuy, lorsque je faisais mon sport matinal », souligne M. Nabolé, concernant l’identification de son sujet.

Mais ce sujet ne sera réalisé qu’en 2021 à cause d’un manque de temps. « Etant chef du desk politique en 2020 et au regard de l'actualité, le temps me manquait pour la mise sur papier. J'ai, par la suite, eu un collaborateur en début 2021, Akim Ky, qui m'a rapidement prouvé son envie d'apprendre et de progresser dans le journalisme. Je lui ai donc dit de trouver une dame répondant au profil afin que l'on écrive l'article. C'est ainsi qu'il a repéré Zalissa et la magie s'est par la suite opérée », a expliqué le lauréat. Et de poursuivre ses explications en ces termes : « Pour le reportage donc, à moto, nous avons suivi Zalissa de son domicile derrière Karpala jusqu'à Koubri en la filmant. Le retour aussi a été filmé à partir de mon téléphone portable et j'ai fait le montage afin de produire la vidéo. Cette vidéo Mobile Journalisme (MOJO) a été accompagnée d'un texte. Le texte et la vidéo ont ensuite suivi le processus de correction avec le Rédacteur en chef Abdou Zouré à l’époque ».

A noter que trois Burkinabè étaient en lice dans les catégories Santé (Bassératou Kindo), Lutte contre la corruption (Lomoussa Bazoun) et Entreprenariat féminin (Ignace Ismaël Nabolé). Ce sont Bassératou Kindo et Ignace Ismaël Nabolé qui ont été primés.

La Media Foundation for West Africa (MFWA) organise la West Africa Media Excellence Conference and Awards (WAMECA), conférence sur l'excellence dans le journalisme en Afrique de l’Ouest. Cette conférence sur l’excellence est accompagnée d’une remise annuelle des prix, qui récompense les meilleures œuvres journalistiques en Afrique de l’Ouest. Il faut remplir certaines Conditions pour participer à la WAMECA. D’abord, les candidats désirant participer à la WAMECA doivent être des journalistes venant des pays de l'Afrique de l’Ouest. Ensuite, ils doivent travailler dans des médias audiovisuels ou web. Enfin, ils doivent s’exprimer en anglais, français ou portugais. Il faut noter également que le concours comprend 9 catégories : Télécommunications et technologies de l'information, Droits humains, Santé, Environnement et Autonomisation des femmes, pour ne citer que ceux-ci.

Flora Sanou

forcarm une« Forces armées nationales et populations : synergie pour la reconquête de l’intégrité du territoire national» : c’est sous ce thème que s’est tenue la cérémonie commémorative du 62e anniversaire des Forces armées nationales (FAN) ce 1er novembre 2022 à Ouagadougou. Un événement présidé par le colonel major Kassoum Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, représentant le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré.

Selon le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le colonel major Kassoum Coulibaly, le choix de ce thème se justifie par l’indispensable collaboration entre citoyens et Forces de défense et de sécurité (FDS) afin de constituer un bloc offensif, ou tout au moins défensif, contre tout ennemi de la patrie car sans le concours de tous les Burkinabè, cette lutte ne pourrait être gagnée. Le ministre, représentant le chef d’Etat, a rappelé les objectifs assignés aux FAN, notamment la reconquête, militairement parlant et dans les meilleurs délais, des parties du territoire national sous influence terroriste. A cet effet, l’officier supérieur de l’armée a invité les FAN et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à voler au secours des populations civiles en proie à la crise sécuritaire et humanitaire en leur assurant protection, voire assistance. Et de leur faire remarquer qu’ils ont une obligation de résultats.

forcam 2Par ailleurs, Kassoum Coulibaly n’a pas manqué de rappeler aux FAN qu’elles doivent  travailler à renforcer l’esprit de cohésion, sans lequel il leur serait impossible d’entraîner les populations dans une bonne synergie à leurs côtés. Il a tenu à rappeler que cette guerre ne dépasse pas les FAN et qu’elles doivent travailler au renforcement de l’esprit de cohésion.

« Cette guerre, faut-il le rappeler, n’est pas hors de notre portée, car je ne doute point du potentiel guerrier reconnu aux soldats burkinabè. Il nous faut seulement mieux nous organiser en nous ressourçant régulièrement dans les valeurs fondamentales qui organisent et cimentent la vie au sein des armées. Je vous invite donc à travailler au plus vite au renforcement de l’esprit de cohésion et à recentrer notre action sur les missions qui sont les nôtres et ce, avec professionnalisme », a-t-il martelé.

forcam 3À cette cérémonie, le mérite de 46 éléments de nos Forces de défense et de sécurité, dont une femme, a été reconnu. Ainsi, 5 éléments des FAN ont reçu la médaille d’honneur militaire, 21 la médaille militaire et 7 la médaille de la croix du combattant. On compte aussi 6 sapeurs-pompiers médaillés d’honneur et 7 récipiendaires de médailles commémoratives avec agrafe Mali.

Il faut savoir que la médaille d’honneur militaire récompense les officiers des armées de terre, de l’air et de la gendarmerie nationale qui se sont distingués par leur dévouement à la nation. Quant à la médaille militaire, elle récompense les militaires non officiers des armées de terre, de l’air et de la gendarmerie nationale dans l’exercice de leurs fonctions qui se sont distingués par la qualité de leurs services et leur dévouement à la nation. Elle peut être décernée à titre normal, exceptionnel ou posthume. La croix du commandant, elle, est destinée à récompenser les personnels et les unités militaires des forces armées nationales qui se sont particulièrement illustrés par leur bravoure au cours des opérations nationales ou qui se sont grièvement blessés, ou ont été portés disparus au moment du combat sur le territoire national ou au plan international. Concernant la médaille d’honneur des sapeurs-pompiers, elle récompense les personnels qui se seraient distingués par la durée et la qualité de leur travail à travers les actes ou services exceptionnels dans le corps des sapeurs-pompiers.

La médaille commémorative avec agrafe récompense les éléments des forces de défense et de sécurité ayant passé au moins 45 jours sur un théâtre d’opérations de maintien de la paix.

A noter également que parmi les récipiendaires, il y avait un soldat atteint de cécité, handicap survenu suite à des blessures au cours d’une opération militaire sur l’axe Ganzourgou-Djibo.

Flora Sanou

toussainChaque 1er novembre, les chrétiens catholiques célèbrent la vie des saints dans l’Eglise à travers des célébrations eucharistiques. Une dévotion particulière soumise aux fidèles, dira le Père Wenkuni Emmanuel Kientéga, religieux camillien et formateur au Juvénat Saint-Camille garçons, qui s’est confié au micro de Radars Info Burkina à l’issue de la célébration. Selon ce dernier, seul Dieu est saint et les hommes reflètent la lumière de Dieu. Interview

Qu’est-ce que la Toussaint ?

Comme son nom l’indique, c’est une fête de tous les saints. C’est la fête de tous ceux qui ont bien vécu et dont le témoignage est reconnu et attesté par l’Eglise et qui sont reconnus comme tels. On peut dire qu’il y a une multitude de saints connus et inconnus depuis l’ancienne alliance, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament. Et jusqu’à la fin des temps, on aura toujours des gens dont le témoignage de vie reflètera la sainteté de Dieu.

Comment sont désignés ces saints que l’Eglise célèbre en ce jour ?

L’Eglise proclame quelqu’un saint après de nombreuses enquêtes, après des éléments factuels probants qui donnent la preuve que l’intéressé est déjà entré dans la félicité céleste au paradis. Ça, ce sont les saints que nous connaissons ; mais on peut dire que leur nombre est infime par rapport à la multitude de saints, comme le dit la Parole de Dieu, le livre des apocalypses, une multitude innombrable. Donc beaucoup de gens ont vécu saintement dans l’humilité, dans la discrétion. Donc c’est aujourd’hui qu’on célèbre toutes ces personnes, la sainteté de Dieu manifestée dans la vie des hommes. On proclame que c’est Dieu seul qui est saint mais, comme on le dit, Dieu est la source de la lumière et les hommes reflètent la lumière de Dieu. Le témoignage de ses saints permet aux hommes d’avoir des modèles pour pouvoir savoir que la sainteté est aussi possible et pouvoir aussi imiter Dieu. Dieu nous demande aussi d’être saints comme lui. C’est le sens de cette fête d’aujourd’hui.

Célébrer des saints, est-ce à dire qu’on prie les saints ou qu’on prie pour les saints ?

Nous prions Dieu et nous le magnifions à travers la vie des saints. Donc nous proclamons la beauté de Dieu que les saints reflètent. C’est comme un objet qui reflète la lumière du soleil. Ce n’est pas l’objet même qui est la source de sa lumière, sa lumière vient du soleil. Donc Dieu nous donne ces éléments auprès de nous, près de nous pour que nous puissions les imiter. Savoir que c’est possible aussi de refléter comme eux la sainteté. Ce sont des modèles, des exemples à imiter et avec la rédemption accomplie par Jésus-Christ. Dieu unit dans la même communion l’Eglise du ciel et l’Eglise de la terre. La célébration des saints permet d’être en communion avec ceux-ci et leur prière soutient la foi des chrétiens en marche pour qu’un jour ils puissent se retrouver ensemble dans la félicité céleste.

Pourquoi un 1er novembre qui coïncide avec la clôture du mois de Marie et le début du mois des âmes du purgatoire ?

Les solennités sont des temps forts où l’Eglise invite les fidèles à s’appliquer à une dévotion particulière. Le mois de novembre, nous constatons qu’en général on le commence par la célébration des saints, et le lendemain on commémore les défunts, c’est-à-dire qu’on implore Dieu pour les défunts. Ça veut dire que la prière commune des saints porte nos défunts qui sont en marche, qui doivent arriver au paradis mais qui ne sont pas encore totalement purifiés. Pour être au ciel, il faut être pur. Nous savons que nous pouvons quitter ce monde sans totalement être pur. Nous bénéficions de la grâce pour aller au paradis mais il reste quelques éléments de purification et c’est cela qui fait que nous prions beaucoup pour les défunts.

Quelles sont les activités prévues lors de la fête de la Toussaint ?

Aujourd’hui c’est la célébration, c’est la fête comme toutes les autres fêtes. L’activité principale, c’est la célébration eucharistique. Une célébration eucharistique solennelle propre où les textes sont choisis en fonction de notre foi en la résurrection des morts, en la vie éternelle, en la communion des saints. Donc c’est ça, la principale activité qui traduit notre foi. Les autres sont des activités festives qui se greffent à l’élément principal, et là chacun y va de son initiative. Sinon il n’y a pas d’activité standard en dehors de la célébration liturgique.

Quel est le message aux fidèles ?

Le message aux fidèles, c’est d’approfondir un peu leurs connaissances sur la doctrine chrétienne, sur un certain nombre d’éléments de notre foi, comme la prière des saints. Pour certains chrétiens souvent, ce n’est pas clair. Mais en essayant d’approfondir notre foi, nous vivons avec davantage de ferveur cette journée et profitons davantage de ces grâces. Il en va de même pour toutes les autres fêtes comme Noël, Pâques : il faut approfondir les éléments de la doctrine sociale, approfondir les éléments de la foi pour vivre avec ferveur et accueillir les grâces spirituelles ; c’est ça, l’essentiel.

Pourquoi parmi les chrétiens ce sont les catholiques uniquement qui fêtent la Toussaint ?

Nous célébrons la sainteté de Dieu et cela peut créer souvent des amalgames avec les chrétiens protestants qui croient que nous prions des saints, des êtres humains et non Dieu. Non, nous magnifions Dieu et les merveilles qu’il a accomplies dans la vie des êtres humains. Parmi les saints que nous vénérons, il y a la très sainte vierge Marie, un être humain qui a été choisi depuis des siècles par Dieu et préserver du péché pour pouvoir mettre au monde l’enfant de Dieu. Pour une telle mission, il faut être sans péché ; il faut être sans tache. Nous ne prions pas la vierge Marie, nous honorons de façon spéciale la merveille que Dieu a réalisé dans la vie de la très sainte vierge Marie. C’est peut-être ces nuances que certains n’arrivent pas à comprendre.

Etienne Lankoandé

emmazoungLe lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana ne sera pas mis en liberté provisoire. C’est en tout cas la décision rendue par la chambre criminelle de la Cour de cassation, la plus haute juridiction dans l’ordre juridique burkinabè, ce jeudi 27 octobre 2022 à Ouagadougou.

L’espoir de Me Paul Kéré d’une décision de la Cour de cassation qui aurait permis au lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana de respirer l’air frais de la liberté s’est estompé. En effet, la Cour de cassation n’a pas « cassé la décision de la chambre de contrôle du tribunal militaire », comme le souhaitait l’avocat du prévenu.

Après cette décision, Radars Info Burkina a joint au téléphone l’homme en robe noire pour mieux comprendre la décision de la juridiction suprême du Burkina. Selon lui, la demande du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été déclarée recevable par la Cour de cassation mais celle-ci a également déclaré la demande mal fondée.

« Ce jour 27 octobre, la chambre criminelle de la Cour de cassation a déclaré recevable le pourvoi formé par le colonel Zoungrana mais l'a déclaré mal fondé », a souligné l’avocat Kéré.

De l’avis de l’homme de droit, les juges n'ont pas voulu céder à la pression. « On pourrait être tenté de dire qu'en rejetant le pourvoi, les juges n'ont pas voulu céder à la pression des manifestants qui réclamaient la libération du lieutenant-colonel Zoungrana », a affirmé Me Kéré.

Ainsi, l’avocat estime que si toutefois cela est fondé, c’est que les hauts magistrats ont violé leur serment car ils devraient rester insensibles aux réactions de la rue et prendre leur décision en toute tranquillité.

« Si tel est le cas, le problème de l'indépendance des magistrats se pose avec acuité avec en toile de fond la violation par les hauts magistrats de leur serment car le magistrat doit rester insensible au son des sirènes de la rue et prendre ses décisions en toute sérénité. La refondation du système judiciaire est plus que nécessaire pour une bonne administration de la justice », a-t-il soutenu.

L'avocat attend donc la justification du juge concernant le rejet de la demande de mise en liberté provisoire, pour savoir la conduite à tenir. Il déclare : « Dans l'attente de la rédaction de l'arrêt de rejet du pourvoi, on peut dire juridiquement que le moyen du défaut de réponse à prétention est incontestablement un moyen de cassation ».

Par ailleurs, le 19 octobre dernier, Me Paul Kéré avait déclaré face à la presse qu’il entendait saisir la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja, si jamais la Cour de cassation venait à donner un avis défavorable à la requête de la mise en liberté provisoire de son client.

Interrogé sur cet aspect, Me Kéré confie qu’après lecture de l’arrêt de la Cour de cassation, une éventuelle saisine de la CEDEAO serait envisagée.  

« Nous allons nous réunir pour envisager éventuellement la saisine de la CEDEAO. Et bien sûr après lecture de l'arrêt de la Cour de cassation », a déclaré Me Kéré.

Enfin, les sympathisants qui étaient présents à la Cour de cassation, espérant voir leur leader être libéré, disent être déçus de cette décision.

Abdoul Razakou Koanda, l’un des manifestants, peste : « Nous ne sommes pas contents. La justice burkinabè n’est pas là pour le peuple, elle est là pour l’argent. Elle ne fait pas son travail. Nous n’avons même pas de justice. Tout ce que nous voulons, c’est la libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana. »

En rappel, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été incarcéré le 10 janvier 2022. Il est poursuivi pour attentat à la sûreté de l’État et blanchiment de capitaux. Il a été mis en liberté provisoire le 2 février 2022, pour les faits d’atteinte à la sûreté de l’État. Cependant, il a été maintenu en prison pour les faits de blanchiment de capitaux.

Le 12 octobre dernier, sa demande de liberté provisoire avait été rejetée par la chambre criminelle du tribunal militaire.

Flora Sanou

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes