La Fondation EBOMAF (Entreprise Bonkoungou Mahamadou et Fils), dans son souci de promouvoir le bien-être humain, a organisé le 23 décembre 2022 à Ouagadougou, à son siège, un arbre de Noël dénommé « Action aux éclats du cœur ». Cette initiative philanthropique au profit des enfants vulnérables a été l’occasion d’offrir des dons à ces derniers pour égayer leur fête de la Nativité.
Ce sont plus de 500 enfants de la ville de Ouagadougou, notamment des enfants de militaires décédés ainsi que d’autres enfants vulnérables, dont la fête de Noël sera illuminée grâce à la Fondation EBOMAF. Cette action philanthropique de la structure s'inscrit dans sa volonté d’apporter compassion, solidarité et soutien à cette frange de la population.
Salimata Bonkoungou, Directrice Générale de la Fondation EBOMAF et fille du Président-Directeur Général de ladite entreprise, par ailleurs Président du Conseil d'Administration (PCA) d'IB Bank international, a toujours accordé une attention particulière aux enfants en situation de détresse. Dans son allocution, elle a rappelé que sa Fondation a offert des kits scolaires et assuré les frais de scolarité de 1 500 apprenants du préscolaire, du primaire, du post-primaire et du secondaire à la rentrée scolaire 2022-2023.
« La Fondation EBOMAF a emprunté le sens de l'humanisme du Président-Directeur Général du groupe économique et financier éponyme, Mahamadou Bonkoungou, qui a toujours été guidé dans ses actions par la recherche du bien-être de ses compatriotes. A titre illustratif, le groupe EBOMAF consacre annuellement, par le biais de sa Fondation, environ trois (3) milliards FCFA à sa Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) », a informé la fille du P-DG d’IB Banque international.
Le jeune Nadzinga Ludovic, bénéficiaire de cadeaux à l’occasion de cet arbre de Noël, s’est réjoui en ces termes : « Je remercie tonton EBOMAF qui nous a offert des cadeaux. Je viens du quartier Bogodogo de Ouagadougou ».
Des associations œuvrant pour le soutien des enfants vulnérables étaient aussi représentées à cet événement. Elles ont également bénéficié de dons à remettre à leurs destinataires finaux, c’est-à-dire aux enfants. Roxane Naba, présidente de la ligue des femmes battantes et promotrice du concours Miss petit modèle, a profité de l’occasion pour informer que d’autres dons en faveur des enfants vulnérables se feront dans d'autres zones de Ouagadougou.
Cet événement festif s'est poursuivi par des danses, des ateliers d'art et de peinture au profit de ces enfants au siège de ladite Fondation.
Créée en 2019, la Fondation EBOMAF vient en appui aux personnes dans le besoin dans les pays d’implantation de l’entreprise dont elle est l’émanation. Ainsi, en septembre 2022 par exemple, elle a remis un chèque de 57 millions de FCFA au profit d’environ 1 500 élèves. En mars 2022, elle est venue au secours des Personnes déplacées internes (PDI) du Burkina à hauteur de 200 millions de francs CFA.
Par ailleurs, le Togo et le Bénin ont chacun bénéficié d'un chèque de 100 millions de francs CFA de la part de la Fondation en 2020, au moment de la pandémie de COVID-19.
Nous sommes à quelques heures de la fête de Noël et à quelques jours de celle du nouvel an. Si dans des villes comme Ouagadougou on constate une ambiance festive, tel ne semble pas être le cas dans les zones dites « à fort défi sécuritaire », selon les informations dont nous disposons.
Une source locale nous a confié par exemple que dans plusieurs villages de la commune de Liptougou, dans la région de l’Est, les églises sont fermées. Dans le village de Kodjéna, précise cette source, « des groupes armés terroristes sont venus une première fois intimer l’ordre aux responsables de l’église protestante de fermer leur lieu de culte et de ne plus venir prier là-bas. Comme les fidèles protestants continuaient de fréquenter le lieu, ces hommes armés, à leur deuxième visite, y ont procédé à des tirs de sommation. Depuis ce jour, les églises sont restées fermées dans cette bourgade ».
Les habitants de cette localité, on le voit bien, ne peuvent donc même plus aller prier au temple, à plus forte raison fêter Noël ou le nouvel an.
« La préoccupation de ces populations, c’est d’avoir à manger et de vivre dans la quiétude, sans le crépitement des armes. C’est parce qu’on est en vie qu’on pense à préparer des fêtes. Pour l’heure, les fêtes ne nous intéressent pas. Il n’y aura pas plus grande fête que lorsqu’on ne parlera plus d’attaques terroristes, lorsqu’on pourra vivre dans la paix et la quiétude », a martelé l’un de nos interlocuteurs. Et d’après les avis que nous avons recueillis de part et d’autre, dans plusieurs localités où règne l’insécurité, les gens n’ont pas le cœur à la fête.
Cependant à Ouagadougou par exemple, la capitale du Burkina, les fêtes de fin d’année se préparent, même si la ferveur n’est pas la même que celle des années antérieures. Sayouba Ouédraogo, couturier au secteur 30 de Ouagadougou, quartier Nagrin, nous confie que contrairement aux années précédentes, cette année l’engouement n’est pas grand. « Les années précédentes, à pareil moment j’étais débordé par le travail. Mais il n’y a pas assez de clients cette année », déplore-t-il.
Comme lui, quelques vendeurs de gadgets présents aux différents feux tricolores de la ville nous ont confié que le marché était morose. A les écouter, cela est lié à la situation sécuritaire du pays.
L’association Jeunesse au poing levé, en collaboration avec le Comité international mémorial Thomas-Sankara (CIMTS) et d’autres associations épousant les idées sankaristes, a tenu une activité à l’occasion du 73e anniversaire de naissance du défunt président Thomas Sankara. Selon le président du comité d’organisation du CIMTS, ils l’ont fait dans l’optique que cette date soit inscrite dans la conscience de chaque Burkinabè afin de perpétuer la mémoire du père de la révolution d’août 1983. L’événement a été marqué par des témoignages sur la vie du capitaine Sankara livrés par des personnes qui l’ont connu.
Tous les orateurs du jour disent avoir gardé de bons souvenirs de ce révolutionnaire. Pour le colonel major Blaise Sanou, Thomas Sankara a été un grand visionnaire. « Il savait qu’il n’y avait que le développement endogène qui pouvait aider le Burkina à aller de l’avant, d’où le concept du « consommons burkinabè » qu’il n’a cessé de promouvoir. Auparavant, le Burkina était considéré comme pays pauvre incapable de s’en sortir, mais grâce au président Sankara, ce pays est connu presque partout dans le monde aujourd’hui », a-t-il témoigné.
Le colonel Daouda Traoré, lui, a affirmmé que Thomas Sankara était « extrêmement humain » et que c’était un être exceptionnel. « Il a touché à toutes les facettes du développement, à tous les domaines de la vie. Il a fait montre de toutes les qualités : c’était un concentré de valeurs. Aujourd’hui, il a 73 ans car on peut dire qu’il n’est pas mort. Il est dans notre économie, il est dans nos cœurs, il est vivant plus que jamais ; il sommeille en nous et on doit le réveiller », a-t-il déclaré.
La députée Juliette Congo, revenant sur les actions des Comités de défense de la révolution (CDR), a quant à elle souligné que Sankara était un leader qui donnait envie de travailler. « Il faisait faire. On n'avait même pas besoin qu’il donne des directives parce que quand tu le voyais agir, tu avais envie de faire la même chose », a-t-elle confié. Selon elle, son engagement pour l’éducation provient de Thomas Sankara. « Je vous avoue que mon combat aujourd’hui pour l’éducation est né de ma découverte de ce que Thomas Sankara avait fait pour le secteur de l’éducation au Burkina », a-t-elle soutenu. Et d’ajouter : « Si aujourd’hui j’ai la capacité de traverser les frontières, de faire des formations dans des universités, dans de grandes écoles pour les jeunes, c’est parce que j’ai été à l’école de Thomas Sankara ».
Selon Dominique Zoungrana, Sankara a eu tort d’avoir compris très tôt les choses. « Il y avait des contre-révolutionnaires au sein de la révolution et Thomas le savait. Il aurait pu se défendre mais il a préféré ne pas le faire », a-t-il indiqué.
De l’avis du président de l’association Jeunesse au poing levé, Guy Innocent Nana, « Thomas Sankara n’a jamais été aussi vivant. Il est vivant parce que l’idéal qu’il a porté est enseigné partout dans le monde malgré les tentatives orchestrées pour effacer les années de la révolution démocratique populaire des mémoires des Hommes. Il est vivant parce que les luttes qu’il a engagées servent aujourd’hui de référence en matière de bonne gouvernance dans le monde. Il est une expérience révolutionnaire et un trésor immense dont la jeunesse a besoin pour s’outiller et relever les défis de cette ère ».
Par ailleurs, un prix de mérite et de reconnaissance a été décerné à Thomas Sankara et remis à sa famille par le coordonnateur de United Kingdoms of Africa (UKAF), le guide Bamba Mohamed, premier guide et missionnaire auprès de toutes les familles royales d’Afrique, les familles des pères de l’indépendance, les familles des bâtisseurs et les acteurs africains au développement. Il s’agit d’une attestation de reconnaissance dénommée « grand prix d’acteur d’éveil de conscience » et d’un trophée.
Pour le guide, ce prix a été décerné en reconnaissance de l’effort fourni par Thomas Sankara pour le développement. « Nous n’avons pas vécu avec Thomas Sankara, mais c’est comme s’il était toujours avec nous ici. Et c’est ce qui nous a motivés à nous intéresser à des secteurs de développement défendus par Thomas Sankara, notamment l’éducation, la culture, l’autosuffisance alimentaire, la santé, l’environnement, la sécurité et la paix. Quant au trophée (trophée de la journée mondiale de l’Afrique, premier prix de l’Union africaine), il revient à Thomas Sankara parce qu’il a été un combattant de l’Afrique et que c’est lui qui a ouvert les portes du développement », a-t-il conclu.
Le gouvernement, dans le cadre du recrutement des 50 000 volontaires pour la défense de la patrie, a sollicité la contribution des citoyens burkinabè pour pourvoir à leur prise en charge et à leur équipement. Dans cet entretien, que nous vous proposons, Youssouf Ouattara, directeur exécutif du Centre d'information, de formation et d'étude sur le budget (CIFOEB), explique les choix politiques possibles pour le gouvernement et donne son point de vue sur la pertinence des propositions du gouvernement.
Radars Info Burkina : Quelle analyse portez-vous au fonds institué par le gouvernement dans le but de soutenir l’effort de guerre ?
Youssouf Ouattara : Il faut noter qu'il y a eu plusieurs initiatives qui ont été développées et la dynamique est presque déjà entamée. Par exemple, il y a des numéros de mobiles money qui circulent ou des références bancaires, à travers lesquels les citoyens peuvent contribuer. Dernièrement la proposition qui a été faite, notamment au monde syndical, c'est de prélever 1% sur le salaire net des travailleurs pour pouvoir alimenter ce fonds de guerre. Donc c'est plusieurs moyens par lesquels le gouvernement propose de passer pour recouvrer le montant nécessaire.
Le besoin est estimé à 106 milliards de F CFA environ. Est-ce que pour de tels montants, l’Etat avait besoin de faire recours à des prélèvements ou d’instituer une taxe, d’autant plus que des organismes comme le CIFOEB ont toujours dénoncé le fait que l’armée n’ait jamais épuisé son budget ?
C'est vrai, les 106 milliards dont vous parlez constituent les besoins globaux, particulièrement pour les VDP. Mais l'élaboration du projet de budget avait été bouclée avant le 30 septembre et il restait seulement au Conseil des ministres à valider cet avant-projet et à le transmettre à l'Assemblée législative de transition. Avec les événements du 30, je pense que c'est le même projet de budget qui a été transmis à l'ALT, peut-être avec certaines modifications. Mais évidemment on ne pouvait pas l’inscrire comme ça pour trouver des crédits à hauteur de 106 milliards de francs. Vraiment ce n'était pas tout à fait évident. La somme est énorme et ce n'était pas prévu. Le recrutement des 50000 VDP, c'est une nouvelle mesure qui arrivée au moment où l'avant-projet du Budget était pratiquement bouclé. Donc l'une des solutions la plus simple, à mon avis, c'est ce que le gouvernement a proposé. Mais dans tous les cas c'est une question de choix politique. Le gouvernement pouvait aussi inscrire ces 106 milliards mais en renonçant à certaines dépenses.
C'est aussi vrai que l'exécution du budget de la défense surtout pour la loi de programmation militaire a eu des insuffisances en termes de niveau de consommation des crédits, mais nous sommes dans une dynamique. Vous avez vu qu’il y a eu les évènements du 24 janvier, il y a eu aussi le 30 septembre et dans ce laps de temps surtout pour 2022, vous avez vu que les acquisitions de vecteurs aériens qui ont été réalisées, comparativement à la période avant sont considérables. Donc ça veut dire qu'il y a eu une accélération de consommation du crédit. Mais si on constate que le crédit augmente et l'insécurité augmente, ça peut vouloir dire aussi que l'investissement dans le secteur de la défense n'est pas encore suffisamment massif pour renverser la tendance. Donc c'est autant d'explications possibles et pour nous, c'est tout à fait normal parce que la situation de guerre est une situation particulière et là vous ne pouvez pas compter sur des partenaires, il faut compter sur vous-mêmes, sur vos ressources propres. Et si les ressources propres au niveau budgétaire ne le permettent pas, c'est de recourir aux citoyens. Du reste c'est ce qui s'est passé avec la Covid-19. C'était un facteur exogène qui n'était pas prévu, qui n'était pas maîtrisé et qui est venu trouver des prévisions budgétaires qui étaient là, donc il a fallu faire des réaménagements, il a fallu également faire appel à différentes contributions. Vous avez vu que les citoyens et les entreprises se sont mobilisés pour contribuer pour aider à faire face à la Covid. Donc j'inscris ces initiatives du gouvernement dans cette même logique, qui est de mobiliser la communauté nationale.
Au regard des produits indexés, qui du consommateur ou du fournisseur va le plus supporter la taxe ?
Effectivement les produits ciblés par le gouvernement qui vont faire éventuellement l'objet de nouvelles impositions, au final je pense que c'est le consommateur qui doit payer parce que ce qui est recherché, c'est beaucoup plus l'effet quantitatif. Ce sont des domaines où le nombre de consommateurs est élevé. Si vous prenez le secteur de la boisson, l'internet ou les autres secteurs, c'est l'effet quantitatif qui est recherché. Ça veut dire que le montant peut être dérisoire mais avec le niveau de consommation, le nombre de personnes qui consomment, ça augmente le potentiel et ça va revenir augmenter le rendement. Donc je pense que c'est beaucoup plus le consommateur qui est visé mais c'est fait de telle sorte que le consommateur ne le ressente pas de manière particulière. Je pense que c'est surtout ça qu'il faut chercher parce que si le gouvernement propose et l'ALT vote des taux trop élevés ça va décourager la consommation de ces produits. Et si la consommation baisse, c'est le rendement de cette taxe ou de cet impôt qui va être affecté.
Le prélèvement sur les salaires des travailleurs et la taxe sur les produits, sont-ils vraiment les bienvenus dans ce contexte d'inflation grandissante ?
Quand on assoit un impôt il y a plusieurs paramètres qu'on cherche en termes de résultats. Par exemple, l'impôt ou la taxe peut viser à résoudre en même temps un problème ou à décourager une pratique. C'est pour ça vous allez voir des impôts élevés sur le tabac, qui vise à décourager la consommation de ce produit. En imposant également sur la boisson, particulièrement la boisson alcoolisée, ça veut dire qu'on cherche plus ou moins à influencer la consommation de ce produit. Comme je le disais, l'impôt est également en fonction de vos moyens. Ça veut dire que ceux qui en ont un peu plus, donnent beaucoup plus. C'est pour ça que vous allez voir que des secteurs comme le carburant ou d'autres secteurs ne sont pas visés par le gouvernement parce qu'on estime que dans certains produits de luxe, il n'y a que ceux qui ont plus de moyens qui vont chercher à les consommer. Donc c'est normal que ces personnes-là puissent contribuer beaucoup plus. Parce que ce n'est pas un bien de première nécessité, c'est un bien de luxe, ça veut dire que les gens peuvent s'en passer. La question d'internet également, c'est vrai que de plus en plus l’internet devient une commodité pour le Burkinabè moyen, mais on peut dire également que sur ce plan, une minute ou 10 minutes d'internet de moins sur votre utilisation d'internet, en principe, ça ne vous fera pas souffrir particulièrement. Donc on peut dire que plus ou moins c'est des Burkinabè privilégiés qui ont accès à internet parce qu'il y a beaucoup de Burkinabè qui n'ont pas encore cette faveur. Et en imposant, je pense que c'est une source potentielle et le gouvernement voit que c'est une taxe qui peut être rentable et en même temps qui peut être beaucoup plus facile à administrer en termes de coûts et qui peut générer une ressource. Donc je ne crois pas que ça va impacter. Ce qui est l'une des raisons qui explique le niveau de l'inflation, si vous vous rappelez, la saison passée on n'a pas beaucoup produit, donc toute la production agricole était plus ou moins chère et aussi cette production agricole rentre comme intrant dans d'autres productions et ça augmente les coûts de production, sans compter les chocs extérieurs tels que la guerre en Ukraine qui a affecté le secteur des céréales et le secteur du pétrole. Donc l'inflation c'est beaucoup plus ces facteurs là que l'imposition d'un produit tel que ceux que le gouvernement vise dans le cadre de la constitution du fonds de soutien à l'effort de guerre.
Est-ce qu’il n’y aura pas des injustices dans les contributions ; d’abord au sein même des travailleurs, et ensuite entre ceux qui sont salariés les autres couches socioprofessionnelles ?
Il y a certains contribuables, surtout dans les pays développés les grands contribuables estiment que souvent l'impôt est injuste. Je prends un exemple, c'est comme si plus vous travaillez plus vous gagnez beaucoup, plus on veut vous arracher de l'argent. Donc moins cous travailler, moins vous créer de la richesse et moins le gouvernement vous embête. Ça fait que certaines personnes conçoivent l'impôt comme une mesure gouvernementale qui est injuste et illogique, c'est comme si on décourage le fait de gagner de l'argent, le fait de créer de la richesse. Donc ça c'est un reproche de manière globale qui est faite à l'impôt, mais c'est ça aussi l'impôt et si on le ramène à ses caractéristiques que j'ai citées plus haut, à savoir que l'impôt a une fonction sociale et il a une fonction économique également parce qu'il a pour rôle de pouvoir financer l'action publique, de pouvoir financer les investissements de l'Etat et l'action publique. Et en la matière, il faut forcément disposer de ressources, il faut prélever quelque part pour pouvoir arranger quelque part d'autre. Si on ramène les choses à notre contexte, nous sommes dans un contexte d'insécurité, ça veut dire que même si vous avez beaucoup d'argent, ce que vous recherchez c'est avant tout la sécurité. Ce que vous recherchez avant tout c'est la tranquillité pour pouvoir consommer et pouvoir vivre tranquillement dans votre maison, pour pouvoir vous déplacez sur le territoire national comme vous le voulez et surtout mener votre travail tel qu'il le faut. Et ça c'est le rôle de l'Etat d'assurer ce service public, ce bien public qui est la sécurité. Donc je pense que ce n'est pas une injustice, c'est une logique que ceux qui en ont, puissent contribuer plus que ceux qui n'en ont pas, d'autant plus que ce qui est recherché c'est le bien des citoyens. Et c'est un bien public et en ce sens moi je ne pense pas c'est une injustice. Mais c'est vrai aussi que le gouvernement ne doit pas trop abuser en allant prendre toujours sur ceux chez qui c'est disponible et qui sont prêts à contribuer.
Le prélèvement sur les salaires des travailleurs et la taxe sur les produits sont-ils vraiment les bienvenus dans ce contexte d'inflation grandissante ?
Dans tous les cas, le coût d'opportunité peut être beaucoup plus élevé. Le coup d'opportunité, ça veut dire s'il n'y a pas de sécurité qu'est-ce que ça nous coûte. Ça nous coûte notre tranquillité, les perturbations de l'activité économique et beaucoup d'autres facteurs. Qu'est ce qui prouve que si la situation sécuritaire ne s'améliore pas, que les salaires ne vont pas être réduits, qu'est-ce qui prouve même que tous les Burkinabè auront leurs salaires, ou que le Burkina même va tenir ? Ça, ce sont des incertitudes et si on les met dans la balance par rapport aux biens publics qui sont produits, c'est sûr que la différence sera nette. Toute chose égale par ailleurs, il faudra que cet argent soit bien géré et que ça serve à la destination qui a été donnée au départ. Donc pour la contrepartie moi je pense que ça vaut pour le sacrifice. Et l'approche du gouvernement vise à recueillir l'assentiment des populations pour que cela prenne la forme de contribution plutôt qu'une imposition.
Que pouvait-on préconiser de mieux au gouvernement pour combler le besoin ?
Il faut dire que dans le principe, nous les Burkinabè si on veut gagner cette guerre nous allons devoir payer. Et tout le monde doit le comprendre. La question c'est comment on veut payer, qui doit supporter cette charge, etc. Le gouvernement peut décider de ne pas imposer une taxe et renoncer à certaines dépenses ; et cela suppose que les populations doivent renoncer aux services que ces dépenses allaient fournir. Donc la population paye en renonçant. C'est ce qu'on appelle le coût de renonciation. L’autre option que le gouvernement a proposée est que certains services continuent de fonctionner, mais avec un apport direct de la population. Maintenant ce que moi je propose au gouvernement, que ce soit des mesures ponctuelles, surtout pour le prélèvement et qu'on aille beaucoup plus vers des mesures structurelles. C'est à dire qu'on fasse en sorte que les sources d'évasion fiscale soient amenuisées. Ensuite il y a les restes à recouvrer et il y a beaucoup de gens qui doivent à l'Etat. L'autre aspect c'est de combler les déserts fiscaux parce que l'impôt est comme s'il était assis sur les mêmes contribuables. Donc c'est de faire en sorte que tout le monde contribue en fonction de ce qu'il gagne. Il y a des opérateurs économiques qui ne payent pas. Par exemple si on prend des sites comme le marché de cycles du théâtre populaire, aucun agent de l'impôt ne peut rentrer là-bas. Alors que s'il y a un problème, l'Etat doit intervenir, l'Etat doit assurer leur sécurité. Donc il faut engager un dialogue avec ces agents pour qu'ils comprennent le bien-fondé de leur contribution. Et là, même après la guerre on aura un niveau de civisme beaucoup plus élevé. Ensuite il faut pour celui qui importe par exemple les marchandises, que sa situation douanière soit liée à sa situation au niveau des impôts, pour rendre transparent les déclarations et autres. Il faut faire en sorte de sécuriser beaucoup plus le secteur minier qui concours à hauteur de 25% aux recettes fiscales au niveau des impôts et lutter contre la contrebande. Donc il faut davantage organiser ce secteur qui a un gros potentiel.
L’artiste musicienne Hawa Sissao a dédicacé son 3e album, intitulé « Reconnaissante », avec beaucoup d’émotions. C’était le 17 décembre 2022 à Ouagadougou. Un opus de 10 titres qui fait une rétrospective de sa vie privée.
Une salle pleine d’amis, de membres de sa famille et d’artistes, à l’instar de Maï Lingani, Wendy, Miss Tanya et Amity Meria. L’auteure des albums « Destin», «Benkadi» et désormais « Reconnaissante» a fait cette dédicace au cours d’un live. Son époux, Amadou Diabaté dit ATT, qui était choriste et guitariste sur la scène, l’a accompagnée dans sa prestation.
Selon elle, « Reconnaissante » exprime sa maturité et ses collaborations avec les acteurs de la musique. Les principaux titres de l’album sont « Dis-moi», « Denko», « Diaraba», «Maman» et « Fourou».
Des thématiques de l’œuvre comme le mariage, le travail et le foyer sont abordées à travers des genres musicaux, notamment l’afro trap, la rumba, le jazz et le folklore.
« Diaraba» rend hommage au défunt père de l’artiste chanteuse. Pour elle, elle a fait cette chanson car son père l'aimait bien.
Selon l’élève d’Adboulaye Cissé, la chanson « Maman» est un hommage à sa défunte mère, décédée avant la sortie de l’album.
« Après son décès, je voulais supprimer cette chanson, mais comme un mystère, j’ai senti sa présence avec moi. C’est pourquoi j’ai gardé le titre. Durant la réalisation de cet album j’ai perdu quatre personnes spéciales, notamment ma maman, mon père, ma grande sœur et mon beau-père. Ces épreuves ont failli me faire renoncer à la sortie de l’album. Mais j’ai finalement tenu bon », a-t-elle précisé en larmes.
Voici ce qu’elle a dit à propos de sa rupture avec son ancien staff conduit par l’ex-directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) Walib Bara : « Walib Bara est un frère pour moi. Quoi qu’on dise, c’est le showbiz avant tout. Nous avons fait le choix de tout laisser tomber. Ce sont des situations qui arrivent souvent entre artiste et manager. Après les moments de conflits, il n’y a plus eu de soucis entre nous.»
L’artiste a annoncé des concerts au Bénin, aux États-Unis et au Canada dans les mois prochains.
Le CD numéro 1 de l’album « Reconnaissante », qui a été produit par « licorne prod internationale », a été cédé à 250 000 FCFA. Cette galette musicale est disponible sur supports CD et clés USB au prix de 5 000 FCFA.
Les enfants sont particulièrement vulnérables en cette période d’harmattan et de fraîcheur, car exposés à des risques de pathologies comme l’hypothermie, une maladie malheureusement peu connue sous nos cieux. Pour lever le voile sur cette affection, Radars Info Burkina s’est entretenu avec Bernard Sawadogo, médecin pédiatre au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle (CHUP-CDG), à Ouagadougou.
Radars Info Burkina : Qu’est-ce que l’hypothermie ?
Dr Bernard Sawadogo : La température à laquelle l’organisme peut fonctionner normalement sans problème, c’est-à-dire la température centrale, se situe entre 36,5 et 37,5°c. L'hypothermie est définie comme la baisse anormale de la température centrale du corps. Autrement dit, c'est quand la température de l’organisme chute. Il y a trois types d’hypothermie : l’hypothermie légère ou modérée, où la température varie entre 32°c et 35°c ; l’hypothermie grave, entre 28°c et 32°c, et l’hypothermie sévère ou majeure, qui est en dessous de 28°c (les fonctions vitales, en particulier le système cardiovasculaire, sont alors en danger).
Radars Info Burkina : Quelles en sont les causes chez l’enfant ?
Dr BS : En général, l’hypothermie est liée à des causes environnementales. Elle apparaît généralement lors d'une exposition à un environnement très froid et peut être déclenchée par une combinaison de facteurs, notamment une baisse de température normale. Elle est liée au milieu dans lequel l’organisme se trouve. Par exemple, le froid peut l'occasionner, surtout si l’enfant n’est pas bien protégé avec des vêtements chauds. L’hypothermie peut être due aussi à une infection parce que lorsque certaines infections sont très sévères, elles peuvent amener l’organisme à une sous-température.
A cela peuvent s’ajouter des troubles hormonaux. Par exemple, la thyroïde est un organe au niveau du cou qui peut réguler la température. Si cet organe ne fonctionne pas bien, ou si la commande de cet organe n’est pas correcte, l’enfant est en hypothyroïdie. Un enfant qui vient de naître n’a pas cette aptitude de contrôler efficacement cet organe ; le contrôle est immature, donc il aura tendance à prendre la température du milieu. S’il fait froid il va facilement devenir glacé.
De plus, le fait de laisser pendant longtemps un enfant avec des habits mouillés, notamment lorsqu’il pisse au lit ou dans une couche, l'expose au risque d’hypothermie.
Radars Info Burkina : Quels sont les symptômes hypothermiques chez l’enfant ?
Dr BS : Les symptômes varient en fonction du degré d’hypothermie. On considère que l'enfant est en hypothermie quand sa température corporelle est inférieure à 35 degrés (prise de température rectale). Chez l'enfant, l'hypothermie se traduit par une rougeur, des marbrures, une peau froide, un engourdissement général et une accélération de la respiration.
Radars Info Burkina : conséquences d’une hypothermie ?
Dr BS : Quand l’enfant est exposé au froid pendant longtemps, ses extrémités peuvent noircir, ce qui signifie que ces parties ne vivent plus et qu'il faudra les amputer pour éviter une intoxication des autres parties du corps. Quand la température est très basse sur une longue durée, cela peut occasionner des troubles respiratoires. L’enfant peut perdre connaissance. Il peut même mourir suite à un arrêt cardiaque.
Radars Info Burkina : Que faire en cas d’hypothermie ?
Dr BS : La personne doit êtreréchauffée à l'aide de plusieurs couvertures de survie isothermiques et placée dans un lieu chaud. Le réchauffement doit être progressif du fait de complications graves possibles en cas de variations trop brutales de la température, comme des troubles du rythme cardiaque.
Outre cela, on peut recourir à la méthode dite kangourou. En effet, le contact de l’enfant avec le corps maternel permet d’échanger la chaleur pour le réchauffer rapidement.
Radars Info Burkina : Comment prévenir l’hypothermie ?
Dr BS : L’hypothermie est très fréquente chez les nourrissons, les nouveau-nés. De ce fait, il faut bien les protéger car ils sont à risque. Afin de prévenir l’hypothermie, il est conseillé de prendre les mesures nécessaires pour se protéger du froid.
De ce fait, il faut porter à l’enfant plusieurs habits pour retenir la chaleur, couvrir les extrémités avec des gants et un bonnet (20% de la chaleur sont retenus au niveau de la tête), éviter de l’exposer au vent. De plus, il faut changer rapidement les vêtements s’ils sont mouillés par des vêtements secs car un vêtement trempé perd 90% de sa capacité isolante. Par ailleurs, il faut éviter de laver les enfants sur une longue durée et il faut bien les pommader, surtout avec du beurre de karité.
Par ailleurs, en situation de confort (usage de ventilateur ou de climatiseur), la température doit être maintenue entre 23°c et 32°c pour les nourrissons. En dessous de 23°c, l’enfant aura du mal à compenser par la chaleur interne.
La circulation routière devient plus dangereuse en période de fin d’année, où la majorité de la population, notamment la jeunesse, semble avoir l’esprit aux fêtes. Cela a pour conséquence des accidents, parfois mortels. Etant donné qu’on n’est plus qu’à quelques jours des fêtes, Radars Info Burkina a tendu son micro à l’Association Faso One Village (AFOV) et à l’association Zéro goutte de sang sur la route, qui ont toutes les deux pour objectif de promouvoir la sécurité routière, pour qu’elles se prononcent sur la question.
« 95% des usagers déconnent dans la circulation », fulmine Ousmane Sawadogo, président-fondateur de l’Association Faso One Village (AFOV). « Si vous observez à chaque feu tricolore, vous constaterez que ce sont des personnes âgées qui se permettent de venir s’arrêter après le feu et qui sont prêtes à le brûler. Et la manière dont nous travaillons, certains d’entre elles nous détestent parce qu’elles se disent que nous n’avons aucune autorité pour leur donner des ordres. Cette mentalité fait que ces gens mettent en péril leur vie et celle des autres », a-t-il déclaré.
Pour lui, certains Burkinabè manquent d’esprit de responsabilité. « Un poteau avec un jeu de lumière vous dit de sauver votre vie et celle des autres en vous arrêtant lorsqu’il est rouge, mais cette mentalité manque parce que les gens refusent de respecter cela », a-t-il soutenu.
Sur la question de la fréquence des accidents, surtout en période de fin d’année, M. Sawadogo confie qu’il y a une réduction en 2022 par rapport aux années antérieures. « On a commencé à réguler il y a 11 ans maintenant. Il y avait beaucoup d’accidents mais on ne comptait pas. En cette année 2022, au carrefour de Katr-yaar, il n’y a pas d’accidents en tant que tels. Excepté la semaine surpassée où une femme a été percutée mortellement et son enfant gravement blessé par deux camions qui étaient en vitesse ; ce sont plus à des accrochages que nous assistons », a-t-il confié.
« De plus, il y a certains élèves qui s’adonnent à l’alcool et donc la sécurité routière n’est rien pour ces derniers quand ils sont sur leurs motos. Quand nous essayons de les sensibiliser, ils n’hésitent pas à nous insulter », a-t-il ajouté.
En guise de conseils, M. Sawadogo exhorte chacun à faire le bilan de son comportement dans la circulation, à corriger ses défauts et à être prudent.
« En cette fin d’année, chaque Burkinabè a la responsabilité de faire le bilan de son comportement dans la circulation. Qu’est-ce que j’ai fait et qui a été préjudiciable à ma vie ou à celle d’autrui ? Il faut être conscient de son comportement sur la route parce qu’en un clin d’œil, on peut quitter ce monde. Avant de sortir, chacun doit se dire qu’il est utile pour sa famille et la société, donc la prudence doit être de rigueur. Ta vie est ta vie, ta moto t’appartient, tu connais ta destination, personne ne t’empêchera d’y aller donc tu as tout le temps de t’organiser pour arriver sain et sauf sans mettre en danger la vie des autres. Si chaque usager de la route respectait le feu rouge (qui ne dure que 28 secondes) ainsi que le panneau Stop, il y aurait assurément moins d’accidents », a fait remarquer notre interlocuteur de l’Association Faso One Village (AFOV).
Selon les données de l'ONASER, indique Moumouni Koudougou, président de l'association Zéro goutte de sang, dans le seul mois de décembre 2021, il y a eu presque 200 victimes d'accidents de la route dans la ville de Ouagadougou. La majorité de ces accidentés étaient des jeunes. M. Koudougou invite donc les usagers de la route, en cette période de fêtes de fin d'année, à éviter l’excès de vitesse et à respecter le Code de la route, sans oublier le port du casque.
« Pendant les périodes de fête particulièrement, les gens doivent prendre leurs précautions en portant un casque (pour les motocyclistes), en roulant à une allure raisonnable et en respectant le Code de la route. Cela évitera énormément d'accidents », a-t-il conseillé.
La 3e édition du Mois du « Consommons local » se tient du 15 au 17 décembre 2022 à Ouagadougou sous le thème « Consommation des produits locaux, un levier d’accroissement des investissements productifs, de développement et d’intégration régionale».En trois ans d’organisation de l’événement, le ministère du Commerce non seulement a réalisé des avancées notables, mais également a relevé des défis. A cette édition, la 3e du genre, les producteurs et transformateurs ont encore pris d’assaut le site du SIAO pour exposer le génie burkinabè en matière de transformation des produits locaux.
La 3e édition du Mois du « Consommons local » a réuni plusieurs producteurs et transformateurs de produits locaux. A l’ouverture ce 15 décembre 2022 au SIAO, Radars Info Burkina a constaté la présence d’une multitude d’exposants de produits locaux, aussi bien des produits agroalimentaires que des produits non alimentaires. Du côté des visiteurs ou potentiels clients, la mobilisation était timide, voire existante, dans la matinée de ce 15 décembre. La plupart des exposants rencontrés sur place, à l’instar d’Yves Ilboudo, exposant de divers produits de Café made in Burkina, ont dit espérer que les visites vont s’intensifier un peu plus tard dans la journée et se densifier au fur et à mesure que les jours passeront. Comme lui, nombreux sont les exposants qui espèrent gagner en visibilité grâce à l’événement cette année, comme ce fut le cas lors des deux éditions passées.
En termes de bilan, en trois ans, ce sont environ 438 milliards de F CFA qui ont été engrangés par les producteurs et transformateurs de produits locaux. C’est en tout cas l’information qu’a livrée Seydou Ilboudo, directeur général du Commerce, à Radars Info Burkina, à l’occasion de cette 3e édition du Mois du « Consommons local ». Cette performance, selon lui, les producteurs et transformateurs de produits locaux la doivent à la décision des premières autorités du pays de contraindre les administrations publiques à acheter et consommer des produits locaux, d’une part et, d’autre part, à l’exhortation faite aux populations de consommer ces produits locaux. D’après le ministre du Commerce, en plus de ces mesures, le ministère qu’il dirige a mis en place une plateforme numérique appelée « site web made in Burkina » pour faire la promotion des produits locaux et aider les transformateurs ou producteurs à commercialiser leurs produits. Le ministère a également décidé de créer le « Label made in Burkina », une marque protégée par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et qui fait la labélisation des produits burkinabè. A ce jour, cinq produits locaux sont labélisés, selon le ministère du Commerce. Il s’agit du Faso danfani, du Kôkô Donda, du chapeau de Saponé, du beurre de karité et du poulet bicyclette.
En rappel, le Mois du « Consommons local » a été institué par les ministres chargés du commerce des pays membres de l’UEMOA en 2019 à Ouagadougou. Il vise à faire la promotion d’activités de sensibilisation et de visibilité des produits locaux dans les pays membres de l’UEMOA. Pour le cas du Burkina Faso, le ministre du Commerce, dans son allocution d’ouverture, a cité comme défis l’amélioration de la qualité, la disponibilité et l’accessibilité d’une diversité de produits locaux à des prix abordables ainsi que l’intégration de produits locaux par les Burkinabè dans leurs habitudes de consommation.
Courant novembre, un groupe de personnes physiques et morales, en collaboration avec l’Association pour le développement communautaire et la promotion des droits de l’enfant (ADC/PDE), ont organisé une collecte à travers le réseau social WhatsApp pour venir en aide à des personnes déplacées internes de la province du Sanmatenga, région du Centre-Nord. Comment ledit groupe a-t-il pu mobiliser les ressources à travers WhatsApp ? Comment a-t-il réussi à avoir la confiance des volontaires pour que ceux-ci contribuent ? Combien de personnes ont bénéficié de cette aide ? Pour avoir des éléments de réponse, une équipe de Radars Info Burkina a échangé avec le responsable de l’ADC/PDE, Mahomed Ouédraogo.
Selon notre interlocuteur du jour, cette collecte est partie de l’initiative d’une seule personne. L’idée est née d’une question : que faire pour apporter un soutien aux personnes déplacées internes ? Cette interrogation a suscité un objectif qui devait être atteint sur une période d’un mois, précisément au mois de novembre. Le principal objectif fixé était d’offrir à 100 ménages un kit alimentaire. Ledit kit devait être d’une valeur de 30 000 F CFA par ménage de Personnes déplacées internes (PDI).
Ainsi, l’information a été relayée de bouche à oreille entre amis, connaissances et l’idée a pris corps. C’est ainsi qu’un groupe WhatsApp a été créé pour collecter les fonds. Ledit groupe était hétérogène, nous dit M. Ouédraogo. Et de préciser : « Les contributeurs viennent du Burkina, du Mali, de la Centrafrique , de l’Europe et des Etats-Unis d’Amérique. C’était des personnes du même service ou d’institutions différentes et des membres de l’association. Une trésorière était chargée de recevoir les fonds et le groupe suivait l’évolution des contributions volontaires. C’est une quarantaine de personnes qui ont donné leurs contributions, soit une somme totale de 3 millions 200 mille F CFA ».
Sur la base de cette somme, un kit d’une valeur de 30 000 F CFA a effectivement été proposé, conformément à l’objectif de départ. L’association s’est chargée des démarches auprès de l’administration pour opérationnaliser l’acte. Et avec le département de l’Action humanitaire, le choix des bénéficiaires a été fait. Les sites de déplacés étant nombreux, il y avait des critères : par exemple, le bénéficiaire ne devait pas être quelqu’un qui a déjà reçu une aide, selon Mahomed Ouédraogo. C’est ainsi que, de concert avec le haut-commissaire, le directeur régional de l’Action humanitaire, toute la hiérarchie de l’humanitaire et des représentants des donateurs, les kits ont été remis aux différents bénéficiaires.
« On a pu réunir les 100 ménages et ils ont reçu des kits composés d’une enveloppe de 5 000 F CFA, d’un sac de riz, d’un bidon d’huile alimentaire, d’un paquet de cube maggi, d’un paquet de soumbala, d’un sachet de poisson sec et de savon », a précisé le président de l’ADC/PDE.
Pour lui, l’objectif a été largement atteint parce que pouvoir mobiliser en un mois plus de trois millions pour venir en aide à des personnes dans le besoin via un réseau social n’était pas un pari gagné d’avance.
S’agissant de la confiance dans pareille initiative, notre interlocuteur répond que tout le monde est conscient de la situation qui est celle de notre pays donc chacun n’a pas hésité à mettre la main à la poche pour soutenir les personnes déplacées internes d’autant plus que la gestion des ressources a été faite de manière transparente. A son avis, c’est un devoir moral qui doit s’imposer à tout Burkinabè, d’où qu’il vienne, afin qu’il ou elle prenne des initiatives pouvant contribuer à soulager un tant soit peu nos concitoyens en détresse.
Pour la prise en charge et l’équipement des 50 000 nouveaux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) récemment recrutés, le gouvernement burkinabè a besoin d’environ 104 milliards de F CFA. Au nombre des canaux proposés pour recouvrer ladite somme figure l’instauration d’une taxe sur les produits de grande consommation. Une idée que rejette le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), en raison des conséquences drastiques qu’elle pourrait avoir sur les conditions de vie des populations, déjà victimes d’une inflation record dans l’UEMOA. Pour en savoir davantage, une équipe de Radars Info Burkina a échangé avec le président dudit réseau, Adama Bayala. Pour lui, un tel prélèvement pourrait aggraver la situation des Burkinabè.
Le président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) a d’abord salué à leur juste valeur les efforts déployés pour la mobilisation des ressources humaines, matérielles, techniques et financières dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Cependant, affirme-t-il, certaines voies de recours, comme l’instauration d’une taxe sur les produits de grande consommation, dans un contexte de flambée sans précédent des prix, ne devaient même pas être imaginées. « Les pauvres consommateurs, encore clients, les seuls d’ailleurs qui ont encore un faible pouvoir d’achat, seraient taxés doublement », estime M. Bayala. En effet, argumente-t-il, « le gouvernement prélèverait 1% sur leurs salaires, d’une part et, d’autre part, ils vont saigner encore avec une nouvelle vague inflationniste induite par l’application desdites taxes ». A l’en croire, c’est évident que les nouvelles taxes vont entraîner l’augmentation des prix des boissons, des produits cosmétiques et des parfums, produits qui avaient connu une augmentation de 15 à 30%, suite à la double augmentation des prix des hydrocarbures à la pompe. « A cette occasion, le prix de certaines boissons a augmenté avec une marge de 50 à 100 F CFA, les pommades de 300 à 700 F CFA. L’effet domino de la plausible augmentation desdits produits, c’est l’augmentation des prix des produits de nécessité. Entendez par là le riz, le mil, le maïs, les huiles alimentaires, le sucre, le lait, etc. », a-t-il soutenu.
Le président du RENCOF redoute donc le dépérissement du panier de la ménagère, l’explosion de la famine, l’expansion de la malnutrition et la paralysie de la consommation et, partant, de l’économie à cause d’une amplification de l’inflation, qui a atteint 18% en août 2022 et qui, depuis lors, reste la plus élevée de l’UEMOA. Il faut donc abandonner cette idée pour le bien des populations burkinabè et, partant, pour celui de l’économie, foi d’Adama Bayala du RENCOF.
Le gouvernement devait plutôt voir le cas des pertes de fonds dans les grandes entreprises d’Etat
Pour le financement de ce fonds, le gouvernement burkinabè avait-il meilleur choix que l’imposition d’une taxe ? « Evidemment », répond Adama Bayala. Pour lui, il y a plusieurs autres moyens de recours qui pourraient être explorés et qui, s’ils aboutissaient, seraient plus bénéfiques à la Nation burkinabè. « Nous croyons qu’il y a des poches à explorer et à exploiter », affirme-t-il. Et de renchérir : « Sur la base de suspicions, nous pensons à la déperdition et à la volatilisation d’énormes sous à la SONABHY, la SONABEL, la SOFITEX, l’ONEA et la LONAB. Le dernier scandale à la LONAB parle si fort ! La publication des audits, déjà réalisés, l’infirmeront ou le confirmeront. Nous pensons également à l’audit des budgets de la Défense et de la Sécurité pour s’assurer qu’il n’y a pas de déperditions ». A son avis, ce sont autant de moyens de recours qui pourraient compenser largement le prélèvement d’une taxe. Il ajoute que plusieurs autres moyens de même nature existent et que les exemples sont légion. « Nous pensons aussi à la volatilisation de ressources avec des commerçants et non des moindres qui échappent au fisc, aux exonérations sur les activités minières. Pour un pays minier, voyez combien les populations souffrent ! Nous le répétons : il existe énormément de poches insoupçonnées et les autorités le savent mieux que quiconque !» a-t-il martelé. Adama Bayala pense au contraire que le gouvernement peut mieux faire pour son peuple qui souffre « en baissant les prix des hydrocarbures,car le prix du baril de pétrole a significativement baissé sur le marché international, passant de 113 dollars, au moment de l’augmentation en mai dernier, à environ 75 dollars aujourd’hui ».