Le cadre de concertation des Organisations de la société civile (OSC) du Soum a tenu une conférence de presse ce samedi 4 février à Ouagadougou. L’objectif, selon les conférenciers, c'est de sonner une fois de plus le tocsin sur la situation humanitaire qui prévaut dans cette province de la région du Sahel afin que les autorités mettent tout en œuvre pour sauver les populations qui y vivent.
Selon Idrissa Badini, porte-parole du cadre de concertation des OSC du Soum, cette province est en proie à une très difficile situation et les autorités du pays devrait lui porter une attention toute particulière.
En effet, à l’en croire, « rien n'est entré à Arbinda par voie terrestre depuis environ deux mois. La population a épuisé ses réserves et est au bord d'une catastrophe humanitaire si rien n'est entrepris au plus vite. C’est une situation vraiment désastreuse. Tenez : trois nourrissons sont décédés de faim, pour ne citer que ces cas », a-t-il déploré.
Toujours selon lui, malgré le ravitaillement de la province du Soum en produits sanitaires par le Programme alimentaire mondial (PAM), la situation sanitaire ne s’y est guère améliorée.
« Les populations des villages environnants de Djibo, par exemple, n'ont accès à aucune structure sanitaire », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « On ne sait pas les conditions dans lesquelles les femmes accouchent ni celles dans lesquelles les enfants vivent ni comment les malades se débrouillent ».
Au regard de tout cela, le cadre de concertation des OSC du Soum invité avec insistance l'État burkinabè accroître ses efforts pour mettre fin à la catastrophe humanitaire en cours dans cette zone.
Pour y parvenir, il propose aux autorités de faire un ravitaillement dans l'urgence et qui soit adapté aux besoins minimums des populations de Djibo et d'Arbinda ; sinon le pire est à craindre.
Par ailleurs, il invite les autorités à développer des initiatives pour lever le blocus des voies imposé par les terroristes, car « ce n’est pas évident que la population puisse toujours compter sur le ravitaillement ».
« La souffrance est atroce ; nous en avons la certitude. C’est pourquoi nous lançons un cri du cœur pour le ravitaillement de ces populations. Nous exhortons toute bonne volonté, qu’elle soit administrative, religieuse ou coutumière, à venir au secours de la population du Soum. Le Soum doit vivre », a plaidé Aroun Maïga, ressortissant de cette province.
La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a mis la main sur un entrepôt frauduleux de produits prohibés le vendredi 3 février 2023 à Laarlé, un quartier de la capitale burkinabè sis aux encablures du marché appelé 10 Yaar. Cette découverte intervient quelques jours seulement après l’incendie du marché Sankaar yaaré, dont les raisons seraient l’explosion de dynamites à mine stockées dans une boutique dudit marché. Une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue sur les lieux.
C’est dans un magasin de 16 tôles faisant office d'entrepôt, situé au beau milieu d’habitations, qu’ont été découverts de nombreux sacs de cyanure, des lots d’explosifs estimés à plus de 1 000 bâtons, communément appelés dynamites à mine, des amphétamines, des paquets de briquets, des cordons détonateurs...
Les amphétamines, produits de plus en plus prisés par la jeunesse soit pour développer les fesses chez les filles, soit pour rendre l'homme plus viril, stockés avec des produits comme le cyanure, sont très nocifs pour la santé selon un technicien de l’équipe de la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF).
Interrogé, le propriétaire du magasin dans lequel était stocké ce cocktail détonnant dit n’avoir pas su que c’était de tels produits, sinon il n’allait pas louer son magasin. « C’est quand les contrôleurs sont arrivés, ils m’ont dit d’appeler mon locataire. Quand je l’ai appelé, ce dernier m’a demandé si c’était des gendarmes ou des et je lui ai dit qu’ils ne sont pas en tenue mais ils souhaitent contrôler les marchandises qu’il a stockées. C’est ainsi qu’il a interrompu la communication et a éteint tous ses téléphones ».
Selon les témoignages d’une femme dont la cour est collée à l’entrepôt, c’est le mercredi 1er février que les produits ont été stockés. « C’est le 1er février que j’ai vu deux filles emballer des choses dont j’ignorais la nature pour les ranger dans le magasin. Je pensais que c’était une nouvelle boutique qu’on aménageait. Je me disais que cela nous faciliterait les achats. On ne pouvait pas imaginer ces choses. Dieu nous aime vraiment ».
Un autre témoin affirme : « C’est suite à l’incendie du marché de Sankaar yaaré le dimanche 29 janvier 2023 qu’un homme est venu prendre cette maison. J’ai fait savoir à mon voisin (bailleur du magasin) que je n’étais pas content du fait qu’il loue son magasin à quelqu’un qui veut venir stocker ses marchandises puisque personne ne connaît la nature desdites marchandises. Je lui ai dit que je n’avais pas confiance. Nous avons tous découvert la vérité aujourd’hui. C’est une chance pour nous. Le pire nous serait arrivé ».
Selon le coordinateur de la lutte contre la fraude, Yves Kafando, c’est le vendredi 3 février que l’information est parvenue à son service. Les investigations ont été engagées illico presto, ce qui a permis de démanteler ce dépôt frauduleux.
À l’en croire, le propriétaire de ces produits prohibés est pour l’instant un inconnu qui est en fuite. «C’est un inconnu fugitif. Aucun de ses numéros ne passe. Mais les enquêtes se poursuivent afin de mettre la main sur lui », a-t-il affirmé.
Nommé en Conseil des ministres le 11 janvier 2023 et installé dans ses fonctions le 27 janvier 2023, l’inspecteur des douanes Yves Kafando s’était donné pour mission de mener avec rigueur, de concert avec ses collaborateurs, la lutte contre la fraude, afin de faire du Burkina un espace où la fraude sera réduite à sa plus simple expression.
Ainsi, cette saisie, M. Kafando la qualifie de baptême du feu pour lui et plus que jamais, il dit être déterminé et engagé avec son équipe à lutter contre la fraude.
En rappel, la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a pour mission l’exécution de la politique nationale en matière de lutte contre la fraude fiscale, douanière, économique et environnementale.
Au Conseil des ministres du 25 janvier 2023, le gouvernement a adopté un rapport relatif à l’organisation d’une opération de contrôle de présence, de service fait et des éléments de rémunération des agents de l’Etat. Cette opération, selon l’exécutif, s’inscrit dans le cadre des mesures d’assainissement du fichier de paie et se fait tous les cinq (5) ans au plus, conformément à la norme Programme d’examen des dépenses publiques et d’évaluation de la responsabilité financière (PEFA). Elle vise également à s’assurer de la réalité des effectifs payés et de la régularité des éléments de rémunération perçus par chaque agent. Suite à cette décision, une équipe de radarsburkina.net a tendu son micro à quelques agents du public pour recueillir leurs avis. Tous pensent que l’opération causera un manque à gagner dans les caisses de l’Etat.
Sur le sujet, T.R., inspecteur en télécommunications, pense que les contrôleurs doivent s’intéresser à ce que les agents font dans les services avant de vouloir contrôler leur présence. « Il y a plusieurs agents qui ne viennent pas au travail ou qui quittent le service parce qu’ils n’ont rien à faire. Il y a certains qui n’ont même pas de bureau », affirme-t-il. « On ne s’attaque pas à ça ! Est-ce que les gens vont venir s’asseoir pour ne rien faire ou bien c’est leur présence seulement que le gouvernement veut ? Est-ce que le travail est bien réparti ? Est-ce que les agents ont de quoi faire au bureau ? Est-ce que les chefs des services travaillent normalement à responsabiliser les agents ? Est-ce que les directeurs, les ministres jouent leur rôle ? » s’interroge notre interlocuteur.
Selon lui, c’est la réponse à ces interrogations qui permettra de savoir que tel agent n’a pas exécuté son travail ou qu’il ne vient pas au travail.
Il révèle qu’il y a plusieurs ministères où rien ne marche parce que quelquefois, il n'y a pas de budget pour travailler.
« Je ne sais pas comment ils vont résoudre le problème d’absentéisme mais il faut que les décideurs soient responsabilisés », a-t-il souhaité.
Par ailleurs, T.R. estime que cette opération va permettre de déceler les agents fictifs parce qu’« il y a certains qui sont décédés, d’autres ont eu un autre emploi mieux rémunéré, il y en qui ont pris des disponibilités et sont partis sans signaler. Mais les salaires de toutes ces personnes continuent d’être virés dans leurs comptes ».
Pour K.T., conseiller d’éducation, il est bien de faire des contrôles pour vérifier si les agents sont toujours là. Cela permettra non seulement de déceler les postes vacants mais aussi, en termes de finances, de mettre fin aux salaires qui étaient attribués injustement à des agents fictifs. Sa conviction est que cette opération de contrôle favorisera le service bien fait, car les agents seront amenés à bien faire leur travail. Cependant, il s’inquiète de la procédure de l’opération. « Si ce sont quelques agents du ministère de la Fonction publique ou des personnes qui seront recrutés pour sillonner dans les différents services sur toute l’étendue du territoire, l’opération pourrait réussir. Mais si c’est pour demander aux agents de venir au ministère comme cela a été le cas en 2015, ou si c’est pour aller dans les directions régionales ou provinciales, cela occasionnera beaucoup de déplacements des agents et au regard de la situation sécuritaire, les terroristes peuvent en profiter pour faire davantage du mal », a-t-il dit.
Quant à P.L., technicien supérieur en génie civile, il trouve l’initiative bonne. Cela va contraindre, d’après lui, certains bureaucrates à être disciplinés, à respecter les horaires de travail et à exercer convenablement leur tâche. « Lorsque nous prenons l’exemple d’un agent du privé qui demande une permission d’1h à son supérieur pour résoudre un problème dans un service public, ce dernier peut arriver trouver que l’agent qui doit s’occuper des dossiers est absent de son poste. La plupart du temps, c’est sans autorisation d’absence, ni cas de force majeure alors que cet agent est probablement assis en train de boire la bière. L’agent du privé sera obligé de repartir et le lendemain, c’est le même scénario », se justifie-t-il.
A son avis, cette opération va permettre d’éviter ‘’les lourdeurs administratives’’, car l’absentéisme ne fait pas avancer un pays.
Tout compte fait, P.L. estime que l’Etat a sa part de responsabilité puisque certains agents n’ont pas d’occupations au bureau, même si cela n’est pas une bonne raison.
« Des agents viennent passer la journée en spectateurs. Ainsi, dès qu’il y a une opportunité d’activité hors du service, ceux-ci vont y aller. Un agent qui vient s’asseoir du matin au soir et n’a rien à faire, c’est comme si l’État le payait pour qu’il soit présent seulement », a-t-il soutenu.
Après son annulation en 2020 en raison de la COVID-19 et sa suspension en octobre 2022, le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), a finalement ouvert ses portes le vendredi 27 janvier 2023. Ce rendez-vous, le 16e du genre, n’est pas seulement l’affaire des artisans exposants. C’est aussi une occasion d’opportunités pour certains citoyens comme des mécaniciens, des étudiants reconvertis en manutentionnaires juste pour la circonstance. Une équipe de Radars Info Burkina présente sur le site la veille et le jour de l’ouverture officielle du Salon a pu rencontrer certains d’entre eux.
Le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) est une opportunité pour se faire de l’argent en un court laps de temps. C’est ce que nous confie Abdoulaye Sana, un mécanicien de profession reconverti en manutentionnaire le temps du Salon. « Je suis mécanicien mais à chaque édition du SIAO, nous venons ramasser les bagages des artisans pour les convoyer dans les différents pavillons aménagés pour les expositions », a affirmé le « mécano-manutentionnaire ».
Selon les dires de M. Sana, lors des éditions précédentes, il pouvait engranger 50 000 à 75 000 francs CFA en l’espace de deux jours. Et il n’est pas évident d’avoir cette somme dans son métier de tous les jours qu’est la mécanique au bout d’un mois. « A chaque SIAO, je laisse mon activité de mécanique pour venir prendre les bagages des exposants et les acheminer jusqu’à leurs stands. Les prix, c’est 500 FCFA ou plus selon la quantité des bagages et la distance à parcourir. Je les transporte avec une petite charrette. Mais certains manutentionnaires portent les objets sur la tête », a expliqué notre interlocuteur.
Mais selon Abdoulaye Sana, à cette édition leur « business » n’est pas aussi florissant qu’à celles précédentes. « Cette année, il n’y a pas assez de clients. Je pense que c’est parce que l’évènement a été reporté que cela a découragé beaucoup de personnes. De plus, la cherté des stands fait qu’il n’y a pas eu plusieurs participants. Tout cela joue négativement sur notre business », a-t-il déploré. Qu’à cela ne tienne, il espère tirer son épingle du jeu, surtout aux derniers jours du Salon.
Visiblement, Abdoulaye Sana n’est pas seul dans ce business. En effet, parmi ces manutentionnaires du SIAO figurent des étudiants. Cependant, aucun d’entre eux n’a voulu s’exprimer à notre micro.
Ils sont nombreux, ceux qui profitent des manifestations de grande envergure pour se faire quelques sous. Et comme le dit un dicton, « il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens ».
Le péril terroriste continue de frapper de plein fouet le secteur éducatif au Burkina. Tenez : à la date du 30 novembre 2022, c’étaient 977 187 élèves qui étaient impactés par cette situation, selon le bilan réactualisé du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR). Dans son rapport statistique mensuel de données de l’éducation en situation d’urgence, le Secrétariat technique en situation d’urgence (ST-ESU), lui, révèle que ce sont 98 968 élèves qui sont de nouveau impactés, ce qui porte le nombre d’élèves affectés par la crise sécuritaire à 1 076 155 à la date du 31 décembre 2022. A la lumière de ces statistiques interpellatrices, que faire pour sauver le cursus scolaire de ces multiples élèves affectés par l’insécurité ? Le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de la recherche et de l'Education (F-SYNTER), Souleymane Badiel, s’est exprimé à ce propos au micro de Radarsburkina.net.
L’éducation au Burkina Faso est fortement impactée par le terrorisme. Depuis le début des violences terroristes au Burkina, plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes, contraignant des élèves et des enseignants à rester chez eux. En effet, à la date du 31 décembre 2022, ce sont 1 076 155 élèves qui étaient touchés par l’insécurité, selon le rapport du ST-ESU. Dans la foulée, 31 594 enseignants sont également impactés par le terrorisme. Il faut aussi noter que près de 23% des infrastructures scolaires sont fermées sur le territoire national.
Que ce soit dans la région du Sahel ou celles du Nord ou de la boucle du Mouhoun, par exemple, il n’y a plus d’enseignement dans plusieurs écoles. Cela montre que l’éducation au Burkina est très éprouvée par l’insécurité.
Pour le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de la recherche et de l'éducation (F-SYNTER), Souleymane Badiel, c’est une situation très préoccupante parce qu’elle touche 11 régions sur les 13 que compte le Burkina.
En dehors des régions du Centre et du Plateau central, épargnées, toutes les autres sont affectées par la fermeture des écoles. Ainsi, pour sauver l’éducation au Burkina, il n’y a pas de solution miracle, estime le SG F-SYNTER. « La première solution, c’est de ramener la sécurité dans toutes les zones touchées par le terrorisme dans notre pays. C’est vraiment la solution sûre et sereine », a-t-il affirmé. Cependant, en attendant le retour de la sécurité, notre interlocuteur pense que l’Etat doit fournir plus d’effort pour venir en aide à ces élèves dont l’avenir est menacé.
Ainsi, il propose au gouvernement de renforcer les mesures d’accompagnement des élèves déplacés internes en matière de facilités d’inscription, de logement, de restaursoins et de soins pour leur permettre de poursuivre leurs études.
De plus, il faut, toujours selon lui, augmenter les capacités des sites d’accueil et sécuriser les zones d’accueil pour éviter toute incursion terroriste.
En sus, il faut prendre des mesures pour accompagner le personnel de l’éducation qui est également touché par l’insécurité, car la conviction de notre interlocuteur est que « si on s’occupe uniquement des élèves en oubliant le personnel, on n’aura pas réglé efficacement le problème ».
Par ailleurs, M. Badiel estime les mesures prises ne doivent pas concerner uniquement les élèves en classe d’examen. « Il ne s’agit pas de prendre des mesures qui ne concernent que les élèves en classe d’examen. Il faut faire en sorte que les élèves des différents niveaux puissent poursuivre leur cursus scolaire » a-t-il souhaité.
En rappel, selon le SP/CONASUR, le Burkina Faso comptait 1 882 391 Personnes déplacées internes (PDI) réparties dans 302 communes d'accueil à la date du 31 décembre 2022.
Le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), placé cette fois sous le thème « Artisanat africain, levier de développement et facteur de résilience des populations, se tient du 27 janvier au 5 février 2023. À quelques heures de l’ouverture de cet événement majeur, une équipe de Radars Info Burkina a fait un tour sur le site dédié audit Salon.
A quelques heures de l’ouverture officielle de cette grand-messe de l’artisanat, les préparatifs vont bon train sur le site dédié au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) dans la capitale burkinabè : ici des décorations des différents stands, là l’exposition d’articles par les participants venus de plusieurs contrées du monde. C’est le cas de ces participants venus de Madagascar, qui s’activent frénétiquement à installer leurs articles au pavillon « arc-en-ciel ». Une femme, qui semble être la responsable de l’équipe mais qui n’a pas voulu se présenter, nous a confié : « Nous sommes en pleine installation. Nous allons exposer des corbeilles, des abat-jours, des lanternes… Tous ces objets sont faits à base de fibre naturelle ». Cette équipe malgache invite les visiteurs à faire un tour dans son stand pour découvrir les merveilles artisanales de son pays.
N’Kpo Charlotte, elle, venait d’arriver sur le site. Elle dit être venue du Bénin. Après quelque temps de recherches, elle trouve enfin son stand au pavillon « pyramide ». Elle compte y écouler des articles cosmétiques faits à base de produits naturels : le savon au curcuma, le savon à base de beurre de karité, de cacao, de noix de coco et bien d’autres produits. Dame N’Kpo espère tirer son épingle du jeu. « Mon souhait est de vendre tous mes articles d’ici la fin du SIAO. J’invite donc les visiteurs à visiter massivement mon stand», a-t-elle dit. Notre interlocutrice ajoute qu’elle avait peur de participer à ce Salon au regard des informations qui étaient données sur la situation sécuritaire du Burkina. Mais laissant tout entre les mains de Dieu, elle dit avoir foi que tout se passera bien et que par la grâce du Tout-Puissant, le péril terroriste prendra fin.
Un peu plus loin dans ce pavillon, Malick Diabaté, arrivé de Bobo-Dioulasso, lui aussi attend la décoration de son stand. Il exposera des objets d’art comme des balafons, des tams-tams, des djembés et des assiettes en bois, entre autres. Il espère faire une bonne recette avec ses expositions.
Dans l’ensemble, les participants prient pour que tout se passe dans de bonnes conditions.
Rappelons que la 16e édition du SIAO avait été annulée en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. Ensuite, il avait été prévu du 28 octobre au 6 novembre 2022, puis il avait été reporté après le coup d’Etat du 30 septembre 2022, selon un communiqué du secrétaire général du ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des petites et moyennes Entreprises dans l’optique d’attendre la mise en place du gouvernement de transition.
La dernière édition du SIAO, à savoir la 15e, a eu lieu du 26 octobre au 4 novembre 2018.
Le mardi 17 janvier 2023, le chef d’état-major général des armées, le colonel major David Kabré, avait lancé un appel aux personnes de bonne volonté à mobiliser des moyens logistiques nécessaires à titre gratuit ou à prix social, afin de permettre aux forces armées nationales d’assurer le ravitaillement des populations dans les zones d’insécurité. Le samedi 21 janvier 2023, l’Agence d’Information du Burkina informait sur sa page Facebook que des propriétaires de camions réclameraient deux millions de FCFA par véhicule pour le transport des vivres dans les zones à fort défi sécuritaire. Suite à cette information, une équipe de Radars Info Burkina a échangé avec le président national de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB), Issoufou Maïga, à ce sujet. Il nous donne sa version des faits dans cette interview.
Radars Info Burkina : Comment avez-vous accueilli l’appel du chef d’état-major général des armées à aider au ravitaillement des zones à fort défi sécuritaire ?
Issouf Maïga : Nous avons répondu favorablement à l’appel de l’armée et nous lui avons disponibilisé 26 camions à titre gratuit depuis la semaine dernière, mais il se trouve qu’elle en veut plus.
Radars Info Burkina : Comme l’armée veut beaucoup plus de camions, quelles résolutions avez-vous prises à votre niveau ?
Issouf Maïga : Nous avons eu des échanges avec les autorités. Lors de ces échanges, nous leur avons expliqué comment nous mobilisons les camions et à combien nous revient un camion. Nous leur avons dit que pour mettre un camion à leur disposition, nous dépensons deux millions (2 000 000) de FCFA et que si elles veulent plus de camions, nous sommes prêts à les accompagner.
Radars Info Burkina : Que répondez-vous à cette information selon laquelle des transporteurs réclameraient deux millions par camion ?
Issouf Maïga : Nous n’avons pas signé de contrat avec eux, nous n’avons pas déposé non plus de facture pro forma à leur niveau. Nous leur avons expliqué tout simplement comment nous faisons pour mobiliser les camions.
Si les autorités sont donc intéressées et pensent que les deux millions que nous avons dépensé par camion dépassent leurs capacités, le minimum c’est de nous dire combien elles peuvent consentir comme effort pour qu’ensemble nous voyions ce qu’on peut faire. Mais tel que c’est fait, on a tendance à croire que c’est une accusation.
Nous ne savons vraiment pas comment qualifier cela, nous ne comprenons pas l’intention. Nos interlocuteurs ont eu à lancer un appel et la faîtière les a rencontrés pour mettre effectivement 26 camions à leur disposition à titre gracieux. Ils ont souhaité en avoir plus et nous leur avons juste expliqué comment nous mobilisons les camions.
Aucune association n’a ses propres biens ! Ce sont les membres qui s’organisent pour faire face à toute demande. Mais si la demande est au-dessus de leurs capacités, permettez-leur au moins de s’expliquer.
Maintenant s’ils pensent qu’on ne doit pas leur expliquer, nous sommes vraiment limités. Nous ne pouvons pas aller dans le garage de quelqu’un prendre son véhicule sans son accord. Les véhicules déjà mis à la disposition de l’armée ont été entièrement financés par la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB) à travers des contributions exceptionnelles que nous avons faites et continuons de faire. Excepté le gasoil, l’armée n’a pas payé 1 franc.
Donc ça nous a étonné d’apprendre à travers les médias que des propriétaires de camions réclameraient deux millions (2 000 000) FCFA pour le transport des vivres. Une réclamation, c’est comme si c’était un dû, pourtant ce n’est pas le cas.
Radars Info Burkina : N’est-ce pas un problème de communication ou de compréhension entre la faîtière et le gouvernement ?
Issouf Maïga : On nous a demandé quelle pouvait être la faisabilité et nous avons expliqué les conditions sur le terrain. Ils n’ont pas manifesté leur accord ou désaccord, ils n’ont pas donné un ordre de commande, aucune proposition écrite n’a non plus été faite. Il n’y a pas d'engagement. Nous n’avons pas signé de contrat où on peut dire que nous avons encaissé de l’argent.
Radars Info Burkina : Comment avez-vous pu convaincre les transporteurs ?
Issouf Maïga : Vu que nous sommes le patronat des transporteurs et que la demande émane de l’Etat, comme nous ne pouvons pas prendre gratuitement leurs camions, nous leur avons proposé deux millions de francs pour qu’ils partent avec le convoi. C’est ainsi que certains transporteurs ont accepté de donner leurs camions avec tous les risques que cela comporte.
Car ce sont bien des risques que nous prenons parce que le besoin du gouvernement est pour une destination inconnue, un temps non maîtrisé. Au-delà des risques, les coûts que nous avons supportés représentent les 2/3 du coût des transporteurs sur le terrain.
Par exemple, actuellement il est impossible d’avoir à moins de trois millions de francs la location d’un véhicule Ouaga-Djibo. Le transport d’une tonne de marchandises coûte 75 000 FCFA. Donc pour un camion de 40 tonnes, ça fait trois millions.
Radars Info Burkina : La FUTRB est-elle prête à continuer d’accompagner le gouvernement ?
Issouf Maïga : Nous restons dans la dynamique consistant à aider l’Etat. Si demain nous avons la possibilité de mobiliser d’autres camions, nous le ferons mais si les bonnes volontés voient que leurs efforts ne sont pas reconnus, cela va les démoraliser. Néanmoins, la sécurité est l'affaire de tous, donc on ne se découragera pas.
Par lettre adressée aux autorités françaises, le gouvernement du Burkina Faso dénonce l'accord de coopération militaire de 2018 entre les deux Etats. La même lettre exige le départ de la force militaire française présente sur le sol burkinabè.
Cette décision forte, claire et courageuse est en phase avec la doctrine défendue par les gouvernants actuels.
Je ne connais pas les contours exacts de ce qui a motivé cette décision mais dénoncer un accord international est quelque chose de tout à fait courant et normal. Récemment d’ailleurs, la Secrétaire d'Etat française au développement avait dit qu'il appartenait aux autorités burkinabè de décider de l'avenir de l'accord de coopération militaire de 2018. Avec cette lettre, on peut dire qu'elle a été bien entendue.
Cette lettre s'inscrit dans une longue tradition des relations entre le Burkina Faso et la France dans le domaine militaire. Déjà, au lendemain des indépendances, les autorités politiques du Burkina Faso avaient dit non à la présence militaire française. Elle est également en phase avec une bonne partie de l'opinion publique burkinabè.
A titre personnel, sans entrer dans une surenchère inutile, j’ai toujours défendu l'idée qu'il n'est pas admissible qu'une armée étrangère soit présente sur le territoire d'un autre État souverain. La seule exception admissible, c'est l'hypothèse dans laquelle l'autorisation est donnée par le Parlement. Or, une des faiblesses de ces accords avec la France, et bien d'autres pays, c’est qu'ils ont été pris sans l'aval du parlement, et dans une opacité totale.
L’opinion publique est donc fondée légitimement à les rejeter. La France, elle-même, ne devrait pas rougir de cela. Dans ce pays, il n'est pas concevable que des forces étrangères interviennent sans l'autorisation du Parlement. Il faut appliquer la réciprocité.
Dans le projet de constitution de la Ve République, de tels accords passeraient désormais devant le parlement pour être adoptés. Si ces aspects sont maintenus dans la nouvelle constitution, la ratification par le Parlement leur donnerait plus de transparence et de légitimité.
La coopération militaire a des domaines divers : formation, renseignements, logistiques. Il y a nécessairement matière à coopérer. Il n’y a aucune raison d'en faire une affaire singulière. Je souhaite le retour à un climat de sérénité et de respect mutuel dans nos rapports avec la France et tous nos partenaires afin d’établir des axes de coopération correspondant à nos attentes et à nos besoins réels. Nous sommes dans un monde d'interdépendance. Nous avons en commun des valeurs sur lesquelles, il faudra écrire les nouvelles pages de la coopération dans le seul intérêt des peuples et des nations.
Machiavel dans son traité de politique Le prince, disait que les meilleures troupes, les meilleures armes sont celles nationales. Autrement dit, seuls les citoyens organisés en armée nationale, avec leurs propres armes, peuvent fidèlement et loyalement défendre la patrie. Voilà le défi que nous Burkinabè devrions relever ensemble unis et solidaires. Tout le reste n'est qu’illusion !
L’identification de nouvelles sources de résistance à la maladie des taches brunes causée par C. capsici constitue un espoir et permettrait le développement de nouveaux matériels génétiques plus résistants avec des caractéristiques agronomiques plus intéressantes. La sélection à partir de ces variétés résistantes passe par une meilleure compréhension du mode de transmission des gènes de résistance, de leur nombre et de leur mode d’action. Chez le niébé, un seul gène récessif désigné rcc1, impliqué dans la résistance aux taches brunes chez la variété résistante IT82E-16 cultivée au Nigeria a été rapporté. Au Burkina Faso, des variétés de niébé résistantes à différents isolats de C. capsici ont été identifiées et constituent un espoir pour l’amélioration de variétés élites. Le présent document de vulgarisation a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance des gènes et QTLs associés à la résistance du niébé à C. capsici. Il permettra d’une part de proposer une nomenclature aux différents gènes et QTLs et d’autre part, d’orienter le travail des sélectionneurs, généticiens, phytopathologistes dans le choix des sources de résistance.
Méthodologie
Des populations F2 et Backcross issus de croisements entre variétés sensibles (femelles) et résistantes (mâles) ont été utilisées. Le groupe des variétés sensibles de niébé est constitué des variétés Tiligré (KVx775-33-2G), KVx61-1, KVx396-4-5-2D et Bambey 21. A l’opposée, le groupe des variétés résistantes étaient constitué de KN-1, Moussa Local, Donsin local et IT93K-503/46-13. Les populations issues des différents croisements ont été évaluées en serre sous inoculation de trois isolats de C. capsici au Burkina Faso. Les symptômes de taches brunes ont été observés et ont permis de classer les individus en phénotypes sensibles et résistantes sur la base de la sévérité de la maladie. La génétique classique qui utilise la Loi de Mendel et les rapports de ségrégation phénotypique a été utilisée pour déterminer la nature et le nombre de gènes impliqués dans la résistance. Par ailleurs, des échantillons de feuilles issus de la population F2 issus du croisement entre Tiligre et KN-1 ont été transférés à Timko Lab à l’Université de Virginie pour être génotyper par séquençage. L’analyse d’association marqueur-phénotype a été utilisée pour la détection et la confirmation de QTL chez la variété KN1. En se basant sur le concept “gène pour gène” développé par Flor (1945) et la nomenclature proposée par Abadassi et al. (1987), plusieurs gènes et un QTL associés à la résistance ont été identifiés.
Résultats
Au terme des investigations de la présente étude, des gènes de nature différente ont été mis en évidence. En effet, chez la variété Donsin local, la résistance est sous le contrôle d’un gène à dominance partielle. Ce gène qui contrôle la resistance à l’isolat C.cap-SA de C. capsici a été désigné Rcc1 (resistance to Colletotrichum capsici, dominant gene 1). Chez la variété Moussa local, la résistance est monogénique et contrôlée par un gène majeur dominant Rcc2. (resistance to Colletotrichum capsici, dominant gene 1). Par contre, chez la variété IT93K-503/46-13, un gène récessif majeur désigné rcc2 (resistance to Colletotrichum capsici, recessive gene 2) a été identifié dans la résistance à l’isolat C.cap-PO de C. capsici. Chez la variété KN-1, la résistance à l’isolat C.cap-SA est contrôlée par deux ou plusieurs gènes à effet quantitatif. Ces gènes ou QTL ont été identifiés sur le chromosome Vu02 du niébé. Le QTL mageur dominant a été désigné qBBDR2.1 (QTL for brown blotch disease resistance located on chromosome 2 number 1) (Figure 1).
Conclusion
La présente étude a permis de mettre en évidence plusieurs gènes de nature différente et un QTL de résistance associée à la maladie des taches brunes. La connaissance de ces gènes et QTL de résistance permettra de renforcer les programmes de sélection variétale et de développer de nouveaux génotypes résistants de niébé à partir des sources de résistance prometteuses identifiées.
1: CNRST/ Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles/ Laboratoire de Génétique et Amélioration des Plantes (LAGAMEP), Ouagadougou, Burkina Faso
2: Université Joseph KI-ZERBO/ Laboratoire Biosciences, Ouagadougou, Burkina Faso
3: University of Virginia/ Timko Lab, Department of Biology., Virginia, USA
*Adresse de l’auteur correspondant: Thio Ibié Gilles, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Références bibliographiques
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Flor, H.H. 1942. Inheritance of pathogenicity in melampsora. Phytopathology, 32:653–69.
Thio, I. G., Tignegre, J. B., Drabo, I., Batieno, J. T. B., Zida, E. P., Sawadogo, M., Sereme, P., Ohlson, E. W., & Timko, M. P. (2021). Inheritance and detection of QTL in cowpea resistance to brown blotch disease. Journal of Plant Breeding and Crop Science, 13(3), 123-135.
Thio, I.G., Ouédraogo, N., Zida, W.F.M.S., Batieno, T.B.J, Zida, P.E., Tignegre, J.-B., Ouédraogo, T.J., Sawadogo, M., Sérémé P., Ohlson, W.E. and Timko, P.M., 2021. Confirmation de QTL et validation de marqueurs SNPs associés à la résistance du niébé à Colletotrichum capsici, agent responsable de la maladie des taches brunes. Int. J. Biol. Chem. Sci. 15(3): 909-922.
« Des chercheurs qui cherchent on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche. » Cette assertion est battue en brèche au pays des hommes intègres car ici, on a bel et bien des chercheurs qui trouvent et dont les résultats des travaux concourent, entre autres, à l’amélioration des rendements agricoles. Lisez plutôt.
1.Introduction
Les nématodes parasites ont été signalés comme l'une des principales contraintes à la production de soja dans le monde. La majorité des nématodes sont dits "libres" et se nourrissent principalement de bactéries, champignons, protozoaires et autres nématodes. Au Burkina Faso, la présence de nématodes parasites dans des cultures telles que le riz, le sorgho et le niébé a été rapportée. Parmi les nématodes phytoparasites, les nématodes des racines tels que les espèces Meloidogyne incognita, Meloidogyne javanica et Meloidogyne arenaria causent d'énormes dégâts à la production de soja. Ces dommages entraînent des pertes de rendement allant de 18 à 56 % de la production. Plusieurs facteurs tels que le nombre de nématodes (densité et abondance), leur virulence, la résistance ou la tolérance de la plante hôte, le climat, la disponibilité de l'eau, le type de sol, la fertilité du sol et la présence d'autres maladies contribuent à aggraver les dégâts des nématodes. L'objectif de cette étude était d'identifier les principaux genres et espèces de nématodes parasites associés à la production de soja au Burkina Faso. Des investigations ont été menées sur 24 génotypes appartenant au groupe de maturité variétale moyen de soja à la station de recherche de Farako-Bâ.
Méthodologie
Des investigations ont été menées sur 24 génotypes du groupe de maturité variétale moyen du soja à la station expérimentale de Farako-Bâ (DRREA- Ouest, Burkina Faso). Des prélèvements d’échantillons de sol ont été réalisés sur le sol de l’essai avant son installation. A la récolte, des prélèvements de sols avec les racines ont été effectués sur chaque génotype représenté par les parcelles élémentaires.L’échantillon composite est représenté par 4 lots d’échantillons de sol avec les racines. Les échantillons étiquetés ont été transférés au Laboratoire de Nématologie pour extraction et comptage. Après la transformation des données brutes en Log10(X+1) où X est la donnée observée, une analyse de variance (ANOVA) a été réalisée à l’aide du logiciel GenStat Release 12.1 sur toutes les variables. Les analyses de la variance (ANOVA) ont été réalisées à l’aide du logiciel GenStat Edition 12 et le test de Duncan pour la séparation des moyennes en cas de différences significatives (au seuil 5 %) des caractères étudiés.
Résultats
Principaux genres et espèces de nématodes associés à la culture du soja
L'analyse nématologique des échantillons de sol et de racines de lignées de soja a révélé la présence de sept (07) genres de nématodes phytoparasites qui sont les genres Meloidogyne, Pratylenchus, Helicotylenchus, Scutellonema, Xiphinema, Tylenchorhynchus et Paratrichodorus. Les résultats de l'inventaire ont révélé que les genres Pratylenchus, Helicotylenchus et Scutellonema étaient les plus importants en termes de fréquence et d'abondance. L'espèce Pratylenchus brachyurus représentait la densité la plus élevée avec 7805 nématodes/dm3 suivie par Helicotylenchus dihystera avec 362 nématodes/dm3 et Scutellonema cavenessi avec 251 nématodes/dm3. La densité la plus faible a été observée chez l’espèce Paratrichodorus minor avec 1,39 nématodes/dm3. Les espèces du genre Paratrichodorus sont en générale polyphages et favorisent la transmission des maladies virales. Le tableau 1 présente les différents genres de nematodes parasites rencontrés et leurs fréquences.
Tableau 1: Les principaux genres de nématodes parasites, leur fréquence et leur abondance
Genres
Fréquences (%)
Abondance
Nematodes du sol
Nematodes racinaires
Nematodes des sols
(N/dm3 de sol)
Nematodes racinaires
(N/g de racine)
Pratylenchus
100
100
7804,86
61,68
Helicotylenchus
65,28
65,28
361,81
3,41
Scutellonema
50
50
250,69
2,73
Tylenchorhynchus
29,16
-
21,53
-
Xiphinema
34,72
-
29,86
-
Meloidogyne
9,72
-
7,64
-
Paratrichodorus
1,38
-
1,39
-
3.2. Interaction entre les nématodes parasites du sol et les génotypes de soja
Les résultats des analyses de variance (ANOVA) n'ont indiqué aucune différence significative entre les génotypes de soja pour les densités de population de nématodes du sol et des racines appartenant aux genres Pratylenchus, Helicotylenchus et Scutellonema. Cependant, parmi les lignées de soja, les génotypes TGX1989-19F et TGX2015-1E étaient les moins infestés aux nematodes parasites du genre Pratylenchus présents dans le sol avec respectivement 2233 et 2250 N/dm3 de sol. Le génotype TGX2027-1E a été le plus attaqué avec 17 000 N/dm3 de sol. Pour les communautés d'Helicotylenchus présentes dans le sol, les génotypes G175, TGX2016-3E, TGX2017-6E et TGX2025-6E ont montré les niveaux d'infestation les plus faibles tandis que les densités les plus élevées ont été observées chez la variété témoin G197 soit 800 nématodes/dm3 de sol. Pour les communautés de Scutellonema présentes dans le sol, les valeurs moyennes des densités de population étaient significativement faibles par rapport aux deux premiers genres. Les génotypes TGX2008-4F et TGX2019-1E ont présenté les niveaux d'infestation les plus bas.
3.3. Interaction entre les nématodes parasites des racines et les génotypes de soja
Au niveau racinaire, les densités de population étaient très faibles par rapport à celles présentes dans le sol. Les genres Pratylenchus et Helicotylenchus étaient les plus représentatifs avec respectivement une moyenne de 61,68 et 2,73 N/g de racines. Pour la communauté Pratylenchus, le génotype TGX2025-10E a montré le niveau d'infestation le plus faible avec 16,56 N/g de racine. Il a été suivi par les génotypes TGX2025-6E et TGX2027-1E avec respectivement 21,18 et 21,78 N/g de racine. Le génotype TGX2011-6F a enregistré la valeur de densité la plus élevée de 202,81 N/g de racine. Pour les communautés de nématodes du genre Scutellonema, les génotypes TGX2017-5E, TGX2016-3E et TGX1989-19F étaient exempts d'infestation (0 N/g de racine) tandis que la variété TGX2016-4E a montré le niveau d'infestation le plus élevé avec 7,58 N/g de racine.
Conclusion
Aux termes des investigations, 7 genres de nématodes phytoparasites associés au soja ont été identifiés au Burkina Faso. Il s’agit des genres Meloidogyne, Pratylenchus, Helicotylenchus, Scutellonema, Xiphinema, Tylenchorhynchus et Trichodorus. Parmi ces genres, Pratylenchus, Helicotylenchus et Scutellonema étaient les plus répandus en termes de fréquence et d’abondance. La présence de nématodes parasites dans les sols et les racines du soja constitue une menace sérieuse pour la production de soja au Burkina Faso et pourrait compromettre les systèmes de culture en rotation avec des céréales comme le sorgho et le maïs. Toutefois, des génotypes de soja moins sensibles au genre Pratylenchus connu très pathogène ont été identifiés. Il s’agit principalement des génotypes TGX2025-10E, TGX2023-3E et TGX2025-14E. Ces génotypes constitueraient des sources potentielles de résistance et pourraient être exploité dans un schéma d’amélioration variétale du soja contre des espèces de nématodes parasites comme Pratylenchus brachyurus.
Thio Ibié Gilles1, 2, 3*, Thio Bouma2, Ouédraogo Nofou1, 3, Nikiema W. Fabrice1, 2, 3, Drabo Inoussa1, 3, Pierre Alexandre Eric Djifaby Sombié1, Oumar Boro1, Sawadogo Mahamadou1, 3 et Sérémé Paco2
1 : CNRST/ Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles/ Laboratoire de Génétique et d’Amélioration des Plantes (LAGAMEP) Ouagadougou, Burkina Faso
2 : CNRST/ Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles/ Laboratoire de Protection et Défense des Cultures (LAPRODEC) Ouagadougou, Burkina Faso
3: Université Joseph KI-ZERBO/ Laboratoire Biosciences, Ouagadougou, Burkina Faso.
*Adresse de l’auteur correspondant: Thio Ibié Gilles, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Références Bibliographiques
Thio, I.G., Ouédraogo, N., Drabo, I., Essem, F., Neya, F.B., Sombié, P.A.E.D., Nikiema, F. W., Boro, O., Thio, B., Néya, J.B., Zagré, B. M., Sawadogo, M., & Sérémé, P. (2022). Evaluation of medium maturity group of soybean (Glycine max L. Merr.) for agronomic performance and adaptation in Sudanian zone of Burkina Faso. African Journal of Agricultural Research, 18(4), 264-275.
Thio, I.G., Thio, B., Ouédraogo, N., Essem, F., Drabo, I., Boro, O., Nikiema, W.F., Sombié, P.A.E.D., Yago, D., Bama, B.H., Sawadogo, M. and Sérémé, P. (2023). Evaluation of Soybean Genotypes (Glycine max L. Merr.) Susceptibility to Parasitic Nematodes in Western Part of Burkina Faso. Agricultural Sciences, Vol. 14(1), 23-34.