samedi 23 novembre 2024

shell2La Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) a annoncé le 26 décembre 2022, dans un communiqué, de fortes perturbations de la distribution du super 91, invoquant un problème de maintenance dans certains dépôts côtiers abritant les stocks. Elle avait aussi précisé qu’en attendant la reprise normale des chargements dans les pays côtiers, elle procéderait à un plafonnement des quantités servies à 60%. Cette sortie médiatique a eu pour inconvénient d’entraîner une ruée des motocyclistes, automobilistes et autres dans les stations-service, ce qui a créé des rangs parfois « kilométriques ». A quelques heures de la reprise des cours, Radars Info Burkina a voulu s’enquérir du sort des élèves et des étudiants avec cette pénurie.

Après le communiqué de la SONABHY, le ministre burkinabè du Commerce, Serge Poda, a assuré sur le plateau de la télévision nationale du Burkina qu’il n’y avait pas de rupture et que la situation rentrerait dans l’ordre deux ou trois jours plus tard, car des stocks ayant quitté les pays côtiers étaient en route pour Ouagadougou.

Or, le constat est que depuis la semaine passée, les quelques stations-service qui servent le précieux carburant sont prises d’assaut par des motocyclistes, des automobilistes et des détenteurs de bidons de toutes capacités. Résultat, les files d’attente étaient interminables, particulièrement la semaine écoulée. Cela fait dix jours que ce liquide vital pour le transport est devenu rare. A la veille de la reprise des cours, élèves, parents d’élèves et éducateurs sont tous inquiets.

L’angoisse des habitants de certaines villes du pays, en l’occurrence Ouagadougou, Koupèla, de ne pas trouver de carburant pour leurs voitures ou leurs cyclomoteurs demeure à la veille de la reprise des cours.

Moumouni Zida, élève en classe de 1re dans un lycée de Ouagadougou, dit être très inquiet du problème de carburant et invite les autorités à y remédier.  « L’essence, c’est une grande préoccupation. Il faut que le gouvernement fasse tout pour remédier à la pénurie, sinon ce sera difficile pour nous, les élèves », a-t-il plaidé.

Dans la même lancée, Timothée Kaboré que nous avons joint au téléphone depuis Koupèla et qui devait conduire ses enfants ce 4 janvier 2023 au juvénat Saint-Camille, à Ouagadougou, pour la reprise des cours nous a dit être confronté au manque d’essence. Il affirme qu'il est très difficile de se procurer le précieux liquide. Dans l'espoir qu'il en trouvera aujourd'hui, c'est demain 5 janvier qu'il prévoit d’effectuer avec ses enfants le voyage sur Ouaga.

Dans la soirée du 3 janvier 2025 vers 18 h, à une station-service du quartier Rayongo, Mariam Sawadogo, enseignante en province, était dans le rang avec le numéro 198 mentionné sur sa moto. Toute embarrassée, elle nous a avoué qu’elle ne pourrait pas se rendre à son poste si elle n'arrivait pas à obtenir du carburant.

Au regard de cette difficile situation, certains de nos interlocuteurs ont fait des propositions concernant les élèves et les étudiants. C’est le cas de Dominique Koanda, parent d’élève. Pour lui, étant donné que les élèves et les étudiants ont pratiquement l’obligation de se rendre chaque jour aux cours, on devrait leur accorder la priorité dans les stations-service. « Je demande aux autres personnes d’être tolérantes avec les élèves et les étudiants et de les privilégier », a-t-il souhaité.

Tout compte fait, la situation semble s’améliorer dans l’après-midi du 4 janvier 2023 car les files d’attente dans les essenceries sont très réduites, comparativement aux jours précédents.

Flora Sanou

actuburkinaLe Burkina Faso est en proie à des attaques perpétrées par des Groupes armés terroristes (GAT) depuis 2016, une malheureuse situation qui perdure jusque-là. A ce difficile contexte sécuritaire sont venus s’ajouter des soubresauts à la fois politiques et diplomatiques en 2022. En tout cas le moins qu’on puisse dire, c’est que plusieurs faits majeurs ont marqué l’année 2022 au Burkina. Retour sur quelques-uns d’entre eux.

Le 24 janvier 2022, un coup d'État perpétré par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a mis fin au pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) avec à sa tête Roch Kaboré, président élu démocratiquement le 22 novembre 2020 pour un dernier mandat constitutionnel avec 57,74% des suffrages.  

Le 27 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba prononce son premier discours dans lequel il justifie le coup d’Etat de janvier par une volonté de l’armée de prendre ses responsabilités pour le retour de la sécurité, la restauration du territoire national et la refondation de l’Etat.

Suite à ce coup d’arrêt constitutionnel, des vagues de démissions sont enregistrées dans le désormais ex-parti majoritaire, le MPP, lesquelles ont abouti à la création du parti Panafricain pour le salut (PPS) le 2 avril 2022, dirigé par Abdoulaye Mossé, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale sous le mandat de Roch Marc Christian Kaboré.

En détention depuis le coup d’Etat du 24 janvier, Roch Marc Christian Kaboré sera enfin libéré le 6 avril 2022.

De plus, à l'appel de Paul-Henri Sandaogo Damiba, une réunion entre anciens chefs de l'État du Burkina Faso s'est tenue le 8 juillet 2022 à Ouagadougou, une rencontre à laquelle l’ancien président Blaise Comparé a pris part après 8 ans d'exil en Côte d'Ivoire. L'objectif affiché par cette initiative du président Damiba de la Transition était de sceller « la réconciliation nationale » afin de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Ce retour s'est soldé par une polémique et a entraîné une manifestation d'opposants.

Le 30 septembre 2022, soit 8 mois après la prise du pouvoir par Paul-Henri Sandaogo Damiba, le Burkina Faso enregistre son 2e coup d’État de l’année, orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, chef d’une unité d’artillerie de l’armée.

Après avoir renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré a justifié sa prise du pouvoir par la détérioration de la sécurité au Burkina Faso.  Ce coup d’Etat a été apprécié, voire soutenu, à travers des remous sociaux, notamment des manifestations dans la capitale burkinabè ainsi que dans d’autres villes du pays.

Les 10 et 11 novembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré rencontre les acteurs politiques, les représentants des Organisations de la société civile (OSC), les patrons de presse ; bref, les différentes couches. Au cours de ces rencontres, le nouvel homme fort du pays a signifié que le Burkina était en danger, que la responsabilité de tous était engagée et que chacun devait jouer sa partition pour sauver la mère patrie.

Le 18 novembre 2022, des centaines de manifestants étaient dans les artères de la capitale pour exiger le départ des soldats français et de l’ambassadeur de France, Luc Hallade, du territoire burkinabè. Quelque temps après, des manifestants étaient encore dans les rues pour réclamer la révision des accords entre le Burkina et l’ancienne métropole.

L’actualité politique en 2022 aura été également marquée par l’incarcération d’hommes politiques aux maisons d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou parmi lesquels Aristide Ouédraogo et Ousmane Nacro, ancien ministre de l’Eau et de l’Assainissement. Le ministère de l’Administration territoriale a aussi, au cours de cette année, délivré le récépissé du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à Eddie Komboïgo le vendredi 16 décembre 2022, soit un an après la tenue de son congrès. Faut-il le rappeler, une crise mine le parti de « l’épi et de la daba », crise qui oppose les pro-Achille Tapsoba aux pro-Eddie Komboïgo.

En 2022, on a noté le communiqué diffusé le mardi 27 décembre  par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et sommant les députés des 7e et 8e législatures de rembourser sous huitaine les « prêts véhicules » dont ils ont été bénéficiaires.

Sur le plan diplomatique, le vendredi 28 janvier 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a suspendu le Burkina de ses instances dirigeantes.

Le 7 décembre 2022, le Premier ministre, Apollinaire Kyélem, s’est rendu sans tapage en Russie.

Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022, le Burkina Faso a expulsé deux citoyens français interpellés pour activités d'espionnage.

L’année 2022 a été aussi marquée par l’expulsion de la coordinatrice résidente du système des Nations unies au Burkina, Barbara Manzi, le 23 décembre.

Le Burkina n’a pas été convoqué au sommet USA-Afrique tenu du 13 au 15 décembre 2022. En marge de ce sommet, le président ghanéen, Nana Akufo Addo, a allégué d’une présence du groupe Wagner au Faso et qu’une mine était mise à la disposition dudit groupe en contrepartie de ses services, chose qui a créé un incident entre Accra et Ouagadougou.

Depuis le 2 janvier 2023, plusieurs médias informent également que les autorités de la Transition ont demandé à la France de rappeler son ambassadeur, Luc Hallade, une information qui n’est pas encore confirmée par le gouvernement burkinabè.

En mi-décembre, deux citoyens français, accusés d'espionner l'armée, ont été expulsés du pays. On retient aussi la suspension du Burkina de l’AGOA (African Growth Opportunities Act) par les USA, la suspension de RFI au Burkina et le renforcement de la coopération Mali-Burkina.

Flora Sanou

penu uneDepuis le début de cette semaine, les Ouagavillois peinent à se procurer de l'essence. Pour espérer obtenir le fameux super 91, il faut patienter pendant de longues heures dans des files « kilométriques », qu’on soit motocycliste ou automobiliste. Et dans beaucoup de stations-service, cette « denrée » est tellement rare qu’elle est rationnée : pas plus de 1 000 ou 2 000 F CFA par client. Objectif : servir le plus grand nombre. En dépit de ce rationnement, nombreux sont ceux et celles qui sont en « panne  sèche ». Résultat : de nombreuses activités sont au ralenti dans la capitale, et c’est la quasi-totalité des secteurs d’activité qui sont touchés

Nous sommes au quartier Wayalghin. Une station-service de la place ayant été ravitaillée hier n’a pas pu satisfaire toute sa clientèle. Certains de ceux qui n’ont pas obtenu le précieux liquide ont décidé d’y passer la nuit. D’autres se sont  joints à eux ce matin, ce qui n’a fait qu'allonger la file, déjà longue.

penu 2Issaka (nom d’emprunt), maçon de son état,  à l’instar d’autres citoyens, est dans le rang. La mine renfrognée, il fulmine car « son programme a été bouleversé ». Il affirme qu’à cause de cette déplorable situation, il risque de perdre un marché qu’il vient d’obtenir. « J’ai eu un marché que je dois exécuter. Depuis 5h du matin, je suis aligné mais jusqu’à cette heure (11h), je suis loin derrière. »

Tout comme Issaka, ils sont nombreux à voir des opportunités leur glisser entre les doigts à cause de cette pénurie qui dure depuis plus de 4 jours.

Abdoul Ramane Ilboudo, commerçant de vêtements, nous confie : « Depuis que la population a pris d’assaut les stations, nos boutiques sont désertes. S’il n'y avait pas ce problème, à l’heure là je n’aurais même pas le temps de discuter avec vous, car ma boutique serait bondée de clients. »

Plus loin, nous croisons Amidou Léglégué. Il nous informe qu’il a en ville des marchandises à livrer mais est bloqué à cause de cette pénurie d'essence. « Je suis aligné depuis 3h du matin, espérant être servi», nous dit-il.

penu 3« Nous avons une présentation de familles (NDLR : Étape qui précède celle des fiançailles) demain et je suis venu m’aligner pour prendre du carburant pour cela. Je suis là depuis 4h du matin. C’est vrai que ceux de la station nous ont dit qu’il n’y avait pas d’essence, mais selon certaines rumeurs, le carburant va arriver. C’est pourquoi nous attendons. J’ai même revu ici beaucoup de vieilles connaissances et il y a l'une  d’elles qui m’a confié la clé de sa voiture, disant qu’elle va voir ses enfants avant de revenir. Elle aussi est arrivée à 4h du matin », affirme un automobiliste ayant requis l’anonymat.

Abdoul Sow, lui, a pu avoir 2 litres d’essence en bouteille à raison de 1 000 francs CFA le litre.  « Je vends des  pièces détachées et cette situation impacte négativement mon activité commerciale », nous a-t-il déclaré.

« Le marché est au ralenti » : voilà le refrain seriné par la plupart de nos interlocuteurs Cette situation est-elle due au communiqué de la SONABHY datant du 26 décembre 2022, dans lequel a été annoncé un plafonnement des quantités d’essence servies à 60% ? En tout cas pour les usagers que nous avons rencontrés, il n’en est rien. « Ce plafonnement était déjà appliqué. Si  la situation perdurait, la population allait se poser des questions. La SONABHY devait communiquer sur cette situation », indique le conducteur ayant requis l’anonymat.

Nafisiatou Vébama

groupeparlm uneAu cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi 29 décembre 2022,  des députés de la 7e législature ont donné des explications sur les « prêts véhicules » que l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC) leur a intimé l’ordre de rembourser sous huitaine. Ils disent avoir été à la fois choqués et surpris d’apprendre l’information via les réseaux, affirmant qu’aucun d’eux n’a été approché par l’ASCE-LC au sujet du remboursement de l’avance contractée avec l’Assemblée nationale alors que des discussions ont été engagées sur le processus de remboursement et ce, entre l’Assemblée législative de Transition (ALT) et les 127 « honorables ».

Selon Achille Tapsoba, ancien président du groupe parlementaire CDP, dire que les députés n’avaient pas l’intention de rembourser ces « prêts véhicules » est inexact, car ils en ont affiché la volonté et l’ont même concrétisée.

groupeparlm 2« Les députés étaient autorisés à prendre une avance sur leurs indemnités de session à un plafond maximum de 13 500 000 F CFA. Pendant la durée de leur mandat et même jusqu'à l'avènement du coup d'Etat, ils étaient tous à jour de leur engagement. À cette date, chaque député emprunteur a pu rembourser la somme de 2 000 000 F CFA correspondant à 55,56% des indemnités de session de l'année 2021. Et les avances devaient être épongées en fin 2025 avec la dernière session ordinaire », a-t-il expliqué. Cependant, le coup d’État du 24 janvier a  entraîné la dissolution de l’Assemblée  nationale. Ainsi, un processus de négociation a été entamé entre les députés et l’Assemblée législation de transition depuis que ce coup d’Etat est intervenu.

groupeparlm 3A cet effet, de nouveaux échéanciers de paiement  ont été proposés par les députés de la 8e législature, à la demande de l’Assemblée législative de Transition (ALT). Cela, conformément à l'arrêté « qui prévoit en son article 5 qu'en cas de cessation avant terme du mandat de député, le député qui n'aura pas intégralement remboursé son avance devra conclure un nouvel échéancier de remboursement avec l'Assemblée nationale », a signifié Alexandre Tapsoba, ancien président du groupe parlementaire MPP.

De ce fait, ces députés estiment que « sans doute, l'Assemblée est en train d'étudier les propositions de chaque député et fera aussi ses observations afin de parvenir aux nouveaux échéanciers de remboursement en fonction de l'accord qu'elle aura trouvé avec chacun d'eux ». Par ailleurs, les conférenciers déplorent la voie de communication choisie par l'ASCE-LC,  affirmant que cela ne leur permet pas de savoir avec exactitude la situation des députés de la 7e législature. D’autre part, ils disent préférer « faire confiance aux lois de la République en restant dans l'esprit du respect des termes du contrat conclu avec l'Assemblée nationale et des discussions qui sont en cours avec elle pour trouver les meilleures formules de remboursement ». Ils disent aussi vouloir que « les choses suivent la procédure et tiennent compte de l’actualité de l’ancien député »,  car ce n’est pas facile dans le contexte actuel du pays.

Flora Sanou

aapaludismLe 29 décembre a été décrété au niveau mondial Journée de lutte contre les épidémies. Au Burkina Faso, les nombreuses avancées dans le domaine médical ont contribué à l’éradication de certaines maladies historiques, mais d’autres persistent et peuvent ressurgir à n’importe quel moment. Radars Info Burkina a consulté le ministère de la Santé à ce propos.

Le paludisme est la maladie qui fait le plus de ravages dans la population burkinabè. D’après le Dr Ambroise Ouédraogo du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), cette maladie constitue la première cause de consultation (37% des motifs de consultation), d’hospitalisation (55%) et de décès (15% des décès) dans les centres de santé. Il précise qu’en 2021, les services de santé ont enregistré 12 231 860 cas de paludisme avec 4 355 décès et une forte incidence de 569 cas pour 1 000 habitants. Ce qui signifie qu’en moyenne 12 personnes meurent chaque jour du paludisme au Burkina Faso, selon le médecin. Il faut reconnaître cependant que le paludisme n’est pas considéré comme une épidémie, à l’inverse du choléra et de la poliomyélite.

Concernant les maladies comme celle à coronavirus (COVID-19) et les épidémies de variole du singe ou de polio, des cas existent plus ou moins au Burkina Faso, selon les données du ministère de la Santé, qui fait cependant remarquer que chaque jour, les agents de santé publique enrayent les épidémies avant qu’elles ne se déclenchent. C’est le cas, par exemple, du choléra. Selon un récent rapport de « Resolve to save lives » rendu public le 11 octobre 2022, le Burkina Faso a réussi à enrayer cette maladie grâce à la prévention. « Grâce à des stratégies de préparation, de communication et de prévention, le Burkina Faso n’a connu que 4 cas de choléra en 2021, contrairement à l’Afrique de l’Ouest qui a enregistré près de 109 000 cas de choléra et plus de 3 700 décès. Chaque pays touché par le choléra a connu un taux de létalité supérieur à 1%, l’objectif international convenu, à l’exception du Burkina Faso, dont le taux de létalité était de 0 % », a mentionné « Resolves to save lives » dans son rapport.

Pour ce qui est de la COVID-19, en janvier 2022, les cas confirmés au Burkina depuis l’apparition de ladite maladie le 9 mars 2020 étaient d’environ 22 000 avec 395 décès. D’autres maladies infectieuses parfois historiques telles que la tuberculose, la méningite à méningocoque et les maladies sexuellement transmissibles comme l’hépatite B ou C, le VIH, la gonococcie, la syphilis, l’infection à chlamydiae, sont encore présentes au Burkina Faso.

Afin de permettre un suivi permanent et une évaluation régulière et continue du système de santé au Burkina Faso et de tenir compte des récents changements qui affectent le fonctionnement des structures sanitaires, le ministère de la Santé a mis en place la Direction du suivi, de l’évaluation et de la capitalisation (DSEC). D’autres mesures ont permis de renforcer la lutte contre certaines épidémies. Parmi celles-ci figurent la mise en œuvre de la gratuité des soins et des produits de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, de même que la décentralisation effective.

Etienne Lankoandé

kantchariLa commune de Kantchari, dans la Tapoa, ploie comme beaucoup d’autres localités de la région de l’Est sous le poids de l’insécurité. L’une des conséquences immédiates et les plus redoutables des attaques terroristes a été la déscolarisation de plusieurs milliers d’enfants. Radars Info Burkina a obtenu quelques informations sur la situation de l’éducation à Kantchari auprès de l’association « les amis de Kantchari ». Seule la ville de Kantchari abrite quelques classes, mais uniquement du primaire.

L’insécurité dans la commune de Kantchari a entraîné la fermeture des écoles, des collèges et des 2 lycées de la ville. Les enseignants sont pour la plupart repartis chez eux en attendant que la situation connaisse une amélioration. « Dans la commune de Kantchari, lycées et collèges publics sont toujours fermés et seuls 4 000 élèves du primaire sur 10 000 ont pu être accueillis dans les écoles situées principalement dans le bourg centre », apprend-on de l’association « les amis de Kantchari ».

Selon cette association, les familles qui le peuvent ont inscrit leurs enfants dans des établissements scolaires en zone sécurisée, notamment à Fada N’Gourma. « Pour les autres, c’est la déscolarisation avec tous les risques que cela comporte, notamment pour les filles qui sont alors particulièrement exposées au mariage précoce », a déploré le membre de cette association qui s’est confié à Radars Info Burkina. « A l’heure actuelle, aucune amélioration significative ne permet le retour à la normale et à part quelques écoles primaires dans le bourg même de Kantchari, les écoles restent fermées. Nous sommes tristes et très préoccupés de savoir que les enfants et les jeunes de Kantchari sont ainsi privés d’éducation, alors que chaque enfant y a droit », a-t-il poursuivi.

Il informe que le système éducatif de ladite commune est soutenu par des partenaires extérieurs qui sont également membres fondateurs de l’association « les amis de Kantchari ». Selon lui, l’association s’adapte à la situation et s’efforce de soutenir l’accès à l’éducation pour tous ces enfants et pour tous ces jeunes dont la vie quotidienne est bouleversée par ces évènements.

Au Burkina Faso, on note une insécurité des personnes, l’insécurité alimentaire, des populations déplacées, dont plus de 60% sont des enfants, et des établissements scolaires fermés.

Etienne Lankoandé

aaliza uneCe mardi 27 décembre 2022, le groupe EBOMAF (Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils) a procédé à l’inauguration d’un centre commercial futuriste, le dernier-né dudit groupe. Le joyau trône majestueusement  au quartier Koulouba, à Ouagadougou. Étaient présents à cette cérémonie des membres du gouvernement dont la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, le ministre de l’Administration et de la Sécurité, Boukaré Zoungrana, et le ministre du Commerce, Serge Poda. 

« Liza Mall », c’est un hypermarché comportant un vaste espace commercial logé dans un immeuble de type R+5 pourvu d’un sous-sol. L’édifice, un joyau architectural, se dresse de façon majestueuse au quartier Koulouba, dans la capitale Ouagadougou, à proximité du quartier des affaires qu’est la ZACA (la Zone d’activités commerciales et administratives). Il se distingue par son design, ses commodités, son confort et ses installations.

aaliza 2En effet, cette enseigne commerciale est équipée de 3 ascenseurs, dont 2 offrent une vue panoramique sur les alentours, et d’escaliers roulants, encore appelés escalators, en vue de faciliter le déplacement des clients au sein du bâtiment.

Pour donner plus de choix et de possibilités à sa clientèle, « Liza Mall » offre les services suivants : du rez-de-chaussée (RDC) au premier niveau (R+1), se trouve un supermarché proposant une gamme variée de produits à l’image de Liza Market Patte-d’oie et Kwame-Nkrumah. aaliza 3Le deuxième étage abrite des accessoires « intérieur maison » et des appareils électroménagers et le troisième est réservé au mobilier. Quant au quatrième étage, on y trouve des équipements sportifs, des articles du textile, une parfumerie. Une bijouterie très moderne s’y trouve également. Selon la promotrice de cette grande surface, Alizèta Kambou/Bonkoungou, c’est « la plus grande et la meilleure de l'Afrique de l’Ouest ». Par ailleurs, le R+5 comporte un restaurant (pâtisserie, glacier, fast-food), un salon de coiffure, une salle de massage et une aire de détente pour enfants. 

A en croire la promotrice, « cet investissement résulte d'une ambition personnelle de faire en sorte que la capitale burkinabè bénéficie aussi des normes et des standards internationaux en matière d'installations, d'offres et de services commerciaux ». « Vous pouvez désormais tout acheter sur place. Avec l'assurance du choix de la qualité qui a toujours garanti nos produits, il vous appartient maintenant de vous approprier ce centre commercial digne de ce nom qui, j'en suis sûr, va faire la fierté de notre capitale », a conclu la promotrice de « Liza Mall » tout en présentant d’ores et déjà ses vœux les meilleurs pour le nouvel An.

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Selon le Président-directeur général (P-DG) du groupe EBOMAF, Mahamadou Bonkoungou, « Liza Mall » est un projet qui a été conçu et exécuté « pour contribuer un tant soit peu à l’amélioration de l’urbanité et de la modernité de la ville de Ouagadougou ». Il dit être un père comblé aujourd’hui par ce que sa fille, Mme Alizèta Kambou, lui donne de voir. Et d’ajouter qu’il est convaincu que « Liza Mall » va écrire une nouvelle page de la grande distribution au Burkina Faso, eu égard à la qualité de ses offres et services et au professionnalisme de ses travailleurs.

aaliza 5Ce centre commercial contribuera à la réduction du chômage, car environ 200 personnes y seront employées pour offrir les services les meilleurs à la clientèle.

Notons que cette cérémonie inaugurale a été ponctuée par des prestations d'artistes comme Ella Nikiéma et Floby du Burkina Faso, Mula de la Côte d’Ivoire et d’humoristes comme  Tallco Poullo.

Flora Sanou

Radarsburkina.net

sabilatouNombreuses sont ces femmes qui refusent le gain facile et préfèrent se battre jour et nuit pour subvenir aux besoins de leurs familles. C’est le cas de Sabilatou Ibilé, âgée de 27 ans, femme mariée, qui a décidé de s’engager dans l’association Faso One village depuis juillet 2020 pour contribuer à la promotion de la sécurité routière. Malgré sa condition de femme au foyer, elle fait de la sécurité routière son combat de tous les jours pour aider à réduire le nombre d’accidents. Cet engagement lui permet également de gagner son pain quotidien. Nous sommes allés à sa rencontre.

En effet, dame Ibilé, en position debout, a 12h de travail par jour (6h30 – 18h30) et ce, sous le chaud soleil avec des va-et-vient. Pour elle, c’est un plaisir de se sacrifier pour le bonheur des autres tant que l’on en a la possibilité. Mais à côté de ce sacrifice social, ce travail permet de subvenir à ses besoins, même si l’objectif premier n’est pas financier. « Notre récompense par jour est de 1000 F et je précise que le patron n’exige pas de nous une quelconque somme, contrairement à ce que disent certaines personnes. On lui remet ce qu'on a reçu des bonnes volontés au cours de la journée », a-t-elle expliqué.

Les difficultés, il n’en manque pas ; peu importe le métier. A ce propos, dubitative au début, notre interlocutrice a finalement accepté de nous faire la confidence des difficultés qu’elle rencontre, liées à l’exercice de son métier.

En effet, dit-elle, « j’ai parfois des problèmes avec mon mari à cause de mon travail parce qu’il y a des jours où il m’est difficile de faire la cuisine à cause de la fatigue.  Je monte à 6h30 et je descends à 18h30, donc je n’arrive pas à faire convenablement mes travaux ménagers. En outre, j’ai une enfant que je laisse chez ma grand-mère avant de monter à 06h30 et je dois trouver un créneau à 10h pour aller l’alimenter pour ensuite venir continuer mon travail, ce qui n’est pas facile avec la distance que je parcours ».

Les difficultés ne s’arrêtent pas là ; la plus « grande», précise-t-elle, c’est « l’attitude des usagers lorsqu’on leur demande une contribution en guise de soutien ».

Selon Sabilatou Ibilé, certains usagers, surtout les femmes, en les voyant au bord de la route, les traitent de mendiants (garibou). « Certaines femmes descendent la vitre de leur voiture pour nous rabrouer. Elles n’ont pas de boulot à nous donner mais nous disent d’aller chercher du travail. D’autres usagers nous disent même que ce n'est pas un métier pour les femmes. Ils nous dénigrent à tel point que de nombreuses femmes se sont découragées et ont arrêté le boulot », a-t-elle déploré.

Malgré les paroles dures et les injures des usagers, notre interlocutrice dit rester déterminée à poursuivre ce travail car pour elle, cela est mieux que de rester à la maison sans rien faire. « T’asseoir et t’attendre à ce qu’on te donne tout, ce n’est pas bon », a-t-elle souligné.

Convaincue que réguler la circulation est un travail noble et digne, Sabilatou Ibilé invite les filles à se départir de la paresse, vu que le métier demande beaucoup d’efforts physiques, et à s’engager dans l’association Faso One village.

Flora Sanou

bbceleb uneLa paroisse cathédrale de Ouagadougou a célébré le réveillon de la Nativité de 2022 à travers une célébration eucharistique présidée par le père évêque, le cardinal Philippe Ouédraogo. Les fidèles catholiques ont répondu massivement présents à cette messe au cours de laquelle un message de paix leur a été adressé. D'après le cardinal,  Dieu est miséricordieux et n’appartient à aucune religion. « C’est le Dieu de tout le monde. Il faut savoir le prier et s’en remettre à lui, car il exauce toujours », a affirmé Son Eminence Philippe.

Comme il est de coutume, les chrétiens ont célébré, dans la nuit du 24 décembre, le réveillon de la Nativité, c’est-à-dire la naissance de Jésus-Christ. Venus en nombre important à la paroisse cathédrale de Ouagadougou, les chrétiens catholiques ont été invités à prier pour la paix au Burkina Faso. « Notre arme de combat, c’est la prière, l’amour du prochain et le pardon », a souligné le cardinal Philippe avant d’inviter les fidèles à la modération et à penser à ceux qui sont en difficulté et qui ont besoin de soutien.

bbceleb2Revenant sur la fête de Noël, le cardinal a déclaré : « Noël est l’une des plus grandes fêtes de l’année. Le message le plus fort à cette occasion, c’est certainement la paix. Gloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. Ce message a été proclamé à la naissance même de Jésus à Bethleem par les anges.  L’Eglise ne cesse de le répéter à chaque eucharistie, et c’est le testament de Jésus, laissé aux disciples : je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». L’archevêque a donc prié pour que le Seigneur permette aux Burkinabè d’être des hommes de paix et qui aiment faire la paix. « La paix, c’est le fruit des hommes. C’est pourquoi la Bible dit « heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu », a-t-il conclu. Cette invite a été aussi celle des pères évêques du Burkina dans leur message adressé aux fidèles catholiques du Burkina. Pour ces évêques, l’amour du prochain ne doit exclure personne et Noël doit être un moment de partage. « Partage avec les personnes nécessiteuses, partage avec les PDI. Marie, juste avant la naissance de Jésus, a été une PDI qui n’a pas eu de place à l’auberge », ont-ils rappelé à l’endroit des catholiques, les invitant à la pratique de la charité vis-à-vis des PDI.

bbceleb 3Le curé de la paroisse cathédrale de Ouagadougou, l’abbé Joanny Koama, a indiqué en outre que sous l’égide de ces évêques, cette nuit de la Nativité a été l’occasion de proclamer le jubilé des 125 ans d’évangélisation au Burkina Faso.  Il a rappelé que c’est en 1900 que les missionnaires sont arrivés au Burkina, pour s’établir dans un premier temps à Koupéla, puis à Ouagadougou en 1901. Ce jubilé, c’est pour marquer d’une pierre blanches ces 125 ans d’évangélisation et permettre une nouvelle dynamique  dans l’évangélisation au Burkina.

A l’issue de la célébration eucharistique, plusieurs fidèles, au micro de Radars Info Burkina, ont déclaré ne rien trouver de plus cher au Burkina que la paix. Pour eux, l’appel des pères évêques va renforcer la recherche de la paix pour un Burkina épanoui.

Etienne Lankoandé

mado uneAprès une vingtaine d’années de services rendus à la Nation au département des sports et des loisirs, Madeleine Kaboré a vu son mérite reconnu par ledit ministère. En effet, il lui a été décerné la médaille de chevalier de l’ordre du Mérite, avec agrafe dirigeant, le vendredi 23 décembre 2022 à Ouagadougou. La récipiendaire a reçu cette distinction des mains du ministre des Sports, de l’Autonomisation des jeunes et de l’Emploi, Issouf Sirima, au cours d’une cérémonie.

Admise à la fonction publique d’Etat dans les années 2000, c’est à la direction régionale des Sports de Ouagadougou que Madeleine Kaboré va débuter sa carrière de secrétaire de direction. Après une dizaine d’années passées dans cette direction, elle décroche le concours professionnel de Secrétaire administrative. Ce diplôme en main, après deux années de formation à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), Madeleine Kaboré est affectée au ministère des Sports et des Loisirs, une maison qu’elle connaît bien pour avoir servi environ dix années à la direction régionale des Sports du Centre.

mado 2Cette distinction est donc un honneur amplement mérité pour cette travailleuse acharnée et particulièrement très accueillante qui ne se fatigue pas de détendre l’atmosphère à son lieu de service. Hors du service, Madeleine se montre très altruiste, selon les témoignages du voisinage, et son domicile refuse tous les jours du monde. Cette attitude généreuse lui a même valu le pseudonyme de Tantie-Mado par son entourage pour signifier la multitude d’enfants dont elle se fait la marraine.

« C’est un honneur pour moi d’avoir reçu la reconnaissance du ministère. Il faut  l’avouer, pour moi il ne s’agit pas uniquement d’une reconnaissance ; c’est aussi et surtout une invite à redoubler d’effort parce que la Nation est à un moment où elle a besoin d’hommes particulièrement engagés pour se reconstruire », a déclaré l’heureuse récipiendaire à l’issue de sa décoration.

Radarsburkina.net

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