Ce mardi 22 novembre 2022, a comparu à la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga I, D.S., un homme âgé de 64 ans, père de 15 enfants, cultivateur en saison pluvieuse et marabout en saison sèche. Il lui est reproché des faits d’escroquerie et d’artifices avec des manœuvres frauduleuses.
D.S. est accusé d’avoir escroqué O.S., technicien en bâtiment, en usant de manœuvres frauduleuses pour lui soutirer 3 millions 800 mille francs CFA. En effet, l’accusé dit avoir croisé un marabout sénégalais depuis 1994 qui lui a donné un verset du Coran qui permet de multiplier de l’argent, mais ce n’est qu’en avril 2022 qu’il a essayé pour la première fois sa mise en application.
Selon ses explications, c’est l’un de ses disciples dans le domaine du maraboutage qui l’a amené O.S. (la victime), qui souhaitait s’enrichir rapidement. Il dit avoir signifié à son client que c’était un domaine risqué mais que s’il est sincère, il fera ce qu’il peut. Le contrat est que si le « travail » réussissait, il empocherait 20% de l’argent multiplié mais dans le cas contraire, il allait rembourser l’argent de son client. Son rôle était de prier avec ledit verset coranique et d’user d’un pouvoir mystique pour multiplier quelques billets de banque en vue de remplir une cantine au bout de 43 jours.
C’est ainsi qu’il parvint à avoir la confiance de O.S. et à lui prendre trois millions huit cent mille (3 800 000) francs CFA.
Malheureusement, ce pouvoir de multiplication d’argent n’a pas marché malgré les prières et les sacrifices car O.S., en lieu et place d’une cantine remplie d’argent, se retrouvera avec une cantine remplie de maïs.
« Mais pourquoi avoir donné toute cette somme à un prétendu multiplicateur d’argent qui n’est pas une structure financière ?» demande le juge à O.S., la victime ?
Au dire de ce dernier, D.S. l’a mis en confiance parce qu’il le recevait toujours dans une villa bien équipée de haut standing chaque fois qu’il s’y rendait. Il lui a même fait voir une cantine déjà remplie d’argent qu’il disait appartenir à un autre client.
Par la suite, explique O.S., pour éviter tout doute, « il a demandé un cadre chez moi pour travailler pendant deux semaines avant de repartir. Je devais attendre 43 jours avant d’ouvrir la cantine et à l’approche du délai il m’a rappelé que je devais donner une somme de 250 000 FCFA pour acheter un bœuf noir car il fallait des sacrifices avant l’ouverture de la cantine ».
C’est après tout ce « protocole » que la victime trouvera du maïs en lieu et place de l’argent.
Le procureur a estimé qu’au regard de tout cela, l’acte d’escroquerie est constitué car même si l’activité de maraboutage n’est pas interdite, elle est condamnable quand on la fait dans l’optique d’extorquer de l’argent à quelqu’un. Ainsi, il a déclaré D.S. coupable et a requis contre lui une peine d’emprisonnement de 62 mois ainsi qu’une amende d’un million de francs CFA, le tout ferme.
Le conseil de l’accusé, lui, a soutenu que son client fait son « travail » avec conviction et qu’il n’a pas forcé la victime à venir à lui. «Il est convaincu que sa prière permet de multiplier l’argent et c’est la conviction de la victime aussi qui l’a conduite à mon client. Celle-ci a pris l’initiative et est allée de son plein gré voir mon client», a renchérit la défense.
Pour l’avocat de l’accusé, les faits sont d’une telle particularité qu’il faut les voir autrement car chacun a sa conviction, et son client n’a fait que l’exercice de son activité. Ainsi, il a plaidé l’indulgence du tribunal à l’égard de son client et demandé qu’il soit condamné seulement avec sursis. L’homme en robe noire n’a pas manqué non plus de lancer des piques à la victime de son client, déclarant illicite et immoral l’attitude de celle-ci qui a eu l’intention d’obtenir des billets de banque qui ne proviennent pas de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) alors qu’on sait bien que pour avoir de l’argent, il faut travailler et la BCEAO est la seule structure qui injecte l’argent dans le circuit économique au Burkina.
La victime ayant réclamé la restitution de 3 millions sur les 3 millions 800 mille F CFA, le conseil de l’accusé a demandé le rejet de la constitution de la partie civile, parce qu’elle n’est pas fondée.
Le tribunal a finalement condamné D.S. à 24 mois de prison ferme et à une amende d’un million de francs CFA assortie de sursis. Il a par ailleurs rejeté la requête de la partie civile.
Le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières ainsi que le journal en ligne MinesActu.net ont tenu une conférence publique ce vendredi 18 novembre 2022 à Ouagadougou. Réunissant plusieurs acteurs du secteur des mines, les deux structures se sont, à cette occasion, penchées sur ce qui pourrait être des solutions aux problèmes qui assaillent le secteur des mines au Burkina Faso en raison du terrorisme.
C’est sur le thème « Le secteur minier face au défi sécuritaire : État des lieux et perspectives » que le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC) ainsi que MinesActu.net ont tenu leur conférence publique ce 18 novembre à Ouagadougou. Subdivisée en deux sous-thèmes, la conférence a été conjointement animée par Harouna Bambara, commissaire général de police, et Elie Kaboré, spécialiste des questions minières. Sur le sous-thème « Etat des lieux de la crise sécuritaire sur le secteur minier », Elie Kaboré a souligné que 2018 a été une année particulièrement difficile pour les mines industrielles au Burkina car environ 6 projets miniers ont été stoppés du fait de l’insécurité et beaucoup de projets de recherche interrompus. Cette situation, a-t-il précisé, a occasionné la perte d’environ 2 400 emplois directs et entraîné un manque à gagner de plus de 25 milliards de F CFA pour le budget national. « Et c’est sans compter le manque à gagner pour les budgets des collectivités territoriales, le manque à gagner pour les sous-traitants », a précisé ce panéliste. Selon lui, c’est aussi un secteur qui a aujourd’hui des difficultés dans l’approvisionnement (convoi de matériel et de personnel) parce que certaines zones sont inaccessibles, ce qui amène les mines à engager d’énormes investissements dans la sécurisation et surtout dans le transport aérien du personnel. A en croire Elie Kaboré, ce sont des charges qui ont un impact significatif sur les impôts que ces mines versent à l’Etat burkinabè.
Les conflits miniers classés 4e au Burkina et beaucoup dommageables
Cette conférence qui s’est voulue interactive a été l’occasion pour le professeur Stanislas Ouaro de soutenir que la question de l’orpaillage est assez délicate et que la mal gouvernance y a un impact terrible. Les guerres fratricides entre hommes politiques dans des collectivités, qui ont reçu une part énorme des ressources alors que les projets de développement n’ont pas été à la hauteur, sont des situations qui impactent le secteur. Car pour le Pr Ouaro, les conflits miniers, classés 4e au Burkina Faso et particulièrement dommageables d’après le panéliste Harouna Bambara, sont en partie liés au fait que les populations ne ressentent pas les effets de la contrepartie de l’exploitation minière sur leur développement. Le professeur trouve qu’il faut également prendre en compte les emplois indirects, qui sont 10 fois plus élevés que les emplois directs, d’après lui. « La perte d’un emploi dans le secteur minier a un impact 4 à 5 fois plus élevé que la perte d’un emploi dans le public en raison de l’importance de la différence salariale », a-t-il soutenu. Ce point de vue a été soutenu par Elie Kaboré, qui estime que le drame survenu à Inata en novembre 2021 est en partie lié à la fermeture de la mine de cette localité en 2016. Cette fermeture, selon lui, a mis au chômage plusieurs acteurs qui y intervenaient comme les sous-traitants et les employés, chose qui les expose au recrutement des terroristes. Le commissaire général de police Harouna Gildas Bambara, co-panéliste, a quant à lui indiqué que les sites miniers, source de financement pour les terroristes, sont considérés comme des points de retranchement pour ces derniers.
La solution se trouve au niveau du gouvernement
Le 2e sous-thème de la conférence a concerné « Les pistes de solutions » aux problèmes du secteur minier au Burkina. Pour Elie Kaboré, la solution se trouve au niveau du gouvernement. « C’est pourquoi nous avons formulé cette forte recommandation, à savoir qu’il y ait des assises ou des états généraux sur le secteur minier », a-t-il soutenu. Il faut aussi, selon lui, dans le plan stratégique de sécurisation du pays, prévoir de s’appuyer sur les mines pour pouvoir sécuriser ces zones qui sont difficilement accessibles. Le commissaire Bambara a plaidé pour l’opérationnalisation de l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM) en lui assignant aussi la mission de lutte contre la circulation des produits dangereux. Le professeur de droit constitutionnel et ex-ministre de la Fonction publique Séni Ouédraogo, lui, trouve qu’il y a lieu de s’interroger sur les motifs réels de fermeture des mines industrielles afin de prendre en compte toute la délicatesse de la question minière. Il s’est dit également préoccupé par les questions de sécurité sanitaire qui pourraient devenir des problèmes de santé publique, selon lui.
« A l’issue de la rencontre, les recommandations seront reversées au gouvernement, notamment au ministère des Mines, le ministère de tutelle », a assuré Elie Kaboré. Le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC) est une structure de la société civile apolitique et à but non lucratif créée le 26 octobre 2021. La conférence du jour a été marquée par la présence d’éminentes personnalités du secteur minier et du monde politique au Burkina Faso. Les propositions de pistes de solutions faites, à coup sûr, seront utiles au gouvernement burkinabè.
Le mardi 15 novembre 2022, le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, et ses collaborateurs ont tenu une conférence de presse à Ouagadougou pour donner les raisons du retard observé dans la publication des résultats des examens et concours de la Fonction publique, session de 2022. Il en était ressorti, d’une part, que la faute incombait au prestataire qui assure la gestion de la plateforme e-concours et, d’autre part, que des difficultés de scannage de certaines copies dont le ministère a la charge expliquaient cette situation.
Le 16 novembre 2022, le prestataire a, dans une déclaration, donné sa version des faits. Il y explique la chronologie des faits et met plutôt à l’index les techniciens du ministère de la Fonction publique.
D’après cette déclaration signée par le Dr Wenkouni Moïse Convolbo, le contrat du cabinet en charge de la plateforme e-concours a été validé par l’ex-Premier ministre Marie Joseph Dabiré en mars 2020. Pour les concours de 2020 et 2021, il n’y a pas eu de problème. Le système de gestion des concours de la Fonction publique a bien fonctionné aussi bien en 2020 qu’en 2021 et devait se poursuivre en 2022, a-t-il déclaré.
Pour ce qui est de la session 2022, la responsabilité du retard des résultats incombe aux techniciens du ministère de la Fonction publique.
Mais avant d’en venir à la responsabilité des techniciens, Dr Convolbo fait des révélations sur la surenchère dont a fait cas le ministre Bassolma Bazié et les négociations qui ont pris deux mois avant la signature du contrat, lors de la conférence le 15 novembre dernier.
En effet, selon le ministre Bassolma Bazié, le ministère a été confronté à une augmentation extrême des prix proposés par le prestataire. « Le montant initial proposé était de 1 500 000 000, hors taxes, alors qu’en 2019 il était de 595 000 000 FCFA et de 377 000 000 FCFA en 2021. Il a fallu des négociations âpres pour arrêter la somme de 390 000 000 FCFA, hors taxes. Cette négociation et la conclusion nous ont aussi pris au moins deux mois », avait-il expliqué.
Mais le prestataire, dans sa déclaration, affirme que son cabinet n’a reçu aucun centime de cette somme et que malgré cela, les inscriptions, les compositions et le début de la correction électronique ont été une réalité et le travail se poursuit malgré les difficultés que « le ministre et certains de ses collaborateurs ont créées ».
De plus, à la demande de concevoir une autre plateforme (deuxième plateforme) de correction qui tient compte des irrégularités dues au retrait des questions mal formulées, le travail a été fait sur fonds propres du prestataire sans chercher à faire un avenant comme il est de coutume dans pareil contrat, a souligné le prestataire, qui ajoute que la somme de un milliard cinq cents millions (1 500 000 000) de FCFA ne représente rien d’autre que les frais d’hébergement de la plateforme dont le ministère est chargé de la paie.
« Actuellement, le ministère paie l'hébergement de la plateforme et demande un accompagnement des concepteurs. C’est d’ailleurs à ce titre que nous vous avions demandé de changer la formule en licence pour disposer de la plateforme pour le ministère. D'où la première facture qui correspondait à 1000 FCFA par licence ou candidat pour la plateforme avec une capacité de 1 500 000 licences ou candidats. Ce qui fait, par un petit calcul mathématique, un milliard cinq cents millions (1 500 000 000) de FCFA », a-t-il expliqué. Et d’insister qu’il n’y a eu aucune discussion sur le budget de cette année 2022 et cela, sur la base de la parole donnée et de la confiance que le ministre leur (le cabinet) a accordée.
Qu’en est-il du retard dans la publication des résultats ?
Dans la récupération des résultats, personne ne peut bloquer les résultats car c’est le ministère de la Fonction publique qui télécharge les copies et reçoit les résultats, selon l’ingénieur Convolbo. Les résultats viennent en deux (2) groupes : les copies bien corrigées et les copies avec erreur (cas de copies mal scannées ou de candidats ayant mal grisé les cases, etc.). Il appartient au ministère de la Fonction publique de scanner de nouveau, de réintroduire et de relancer la correction, explique-t-il. Cependant, le retard vient des questions mal formulées et retirées et des problèmes de scannage.
Pour le premier, M. Convolbo fait remarquer que c’est pendant la correction que le cabinet s’est rendu compte qu’il y avait des questions qui n’avaient aucune bonne réponse. « Après des discussions avec l’administration, nous apprenons que des questions ont été mal formulées et retirées du sujet et comme c’est le ministère de la Fonction publique qui importe les sujets dans la base de données, ils ont juste changé de sujet en mettant la forme qui les arrangeait. Aucune notification de cette situation n’a été faite au cabinet pour une prise en compte dans le système de correction automatique », a-t-il relevé.
Aussi, le problème lié à la correction des copies pour la session de 2022 réside dans la qualité du scannage (Ref: Error_Scannage).
« Nous avons remarqué que des copies ont été mal photocopiées et mal scannées. Pour des raisons que nous ignorons, les copies du concours des Sages-Femmes ou Maïeuticiens (Examen professionnel), composé sur table, ont été noircies par vos agents, de la question 21 à la question 60 (Ref : Copie Sage-Femme). Malheureusement, malgré nos multiples efforts pour corriger ces copies, la machine ne reconnaît pas toute cette partie grisée venant de votre ministère », a-t-il notifié.
Par ailleurs, l’ingénieur déplore que ce soit à travers les réseaux sociaux que le cabinet ait été informé de cette situation.
« Nous n’avons, en effet, jamais été saisi officiellement par vous pour nous demander de rendre compte des difficultés liées à la gestion du e-concours 2022, alors qu’une simple correspondance de demande d’explications aurait permis d'éclairer l’opinion et certainement de vous éclairer davantage », a souligné M. Convolbo tout en précisant qu’il n’a pas la prétention d’apprendre quoi que ce soit à l'administration publique burkinabè, qui devrait être le centre d’excellence des procédures administratives.
Wenkuuni Moïse Convolbo, dont le cabinet a la charge de gérer la plateforme e-concours, dans une déclaration datant du 16 novembre 2022, donne sa version des faits, sur le retard constaté dans la publication des résultats des examens et concours de la Fonction publique, session de 2022. Cela fait suite à la sortie médiatique du ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, et ses collaborateurs le 15 novembre 2022, mettant en cause le cabinet qui s’occupe de la plateforme. Selon l’ingénieur, l’entière responsabilité de ce retard incombe aux techniciens du ministère. Lisez plutôt !
« Monsieur le ministre d’Etat, cher Bassolma Bazié,
Il y a quelques jours, nous apprenions par le biais des réseaux sociaux que la Direction en charge de la Presse ministérielle de votre département ministériel s’indignait du retard accusé dans la mise à disposition des résultats des concours directs, session 2022, et que le ministre de la Fonction publique lui-même s'offusquait de la situation et incriminait les acteurs y compris le cabinet en charge de la plateforme.
Une conférence de presse, tenue le 15 novembre 2022, citait le nom du cabinet ainsi que notre propre nom (Dr Wendkuuni Moïse Convolbo) comme partie n’ayant pas respecté les clauses du contrat.
Face aux multiples incriminations relevées dans vos propos tenus lors de la Conférence de presse sus référencée, il nous plaît de restituer les faits et de passer, malgré nous, par le même canal, c’est-à-dire celui des médias et réseaux sociaux, pour informer l’opinion publique sur ce qui s’est réellement passé relativement à cette affaire d’organisation des concours.
A- Mise au point :
C’est à la faveur du projet de modernisation de l’administration porté par le gouvernement burkinabè que nous avons proposé la solution du e-Concours dans sa forme actuelle.
Nous avons eu la chance de présenter le contenu de cette plateforme à l’ensemble du gouvernement, lors d’un séminaire gouvernemental tenu le 5 mars 2020 et présidé à l’époque par le Premier ministre d’alors, Son Excellence Monsieur Christophe Joseph Marie Dabiré.
Nous étions deux (2) de la diaspora aux côtés de SEM le Premier ministre de l’époque et des membres de son gouvernement à animer ce séminaire gouvernemental : Carlos Ziba et nous-même.
B- Aspect du contrat 2022 :
Le contrat signé était basé sur le modèle connu par le ministère de la Fonction publique en matière de composantes des plateformes sur le e-Concours, c'est-à-dire que les parties inscription, composition en ligne, l’espace administratif, la sécurité de la base de données et les API étaient du ressort de Dr Wendkuuni Moïse Convolbo, et la partie correction électronique des concours directs par l’expert Carlos Ziba. D’ailleurs, les financiers ont échangé avec chacun des deux experts avant de regrouper le contrat au nom d’un seul cabinet pour une question de simplification des procédures. N’étant pas au fait des procédures propres au Burkina Faso, nous n’y avons pas opposé d’objection.
Néanmoins, les travaux ont commencé de chaque côté et le ministère avait accès à tous les acteurs. Le système gestion des concours de la Fonction publique a donc démarré et a bien fonctionné aussi bien en 2020 qu’en 2021 et devait se poursuivre en 2022.
C- Cas des corrections des concours directs, session 2022 :
La plateforme de correction électronique a été ouverte pour des tests le 9 septembre 2022. Par contre, les tests n’ont vraiment commencé qu'à partir du 27 septembre, mené par le ministère de la Fonction publique.
La correction électronique a toujours fonctionné comme suit :
1- L’ouverture de la plateforme aux Administrateurs du ministère ;
2- L’importation des copies scannées par le ministère ;
3- La correction (lancement de la fonctionnalité pour chaque concours) ;
4- Récupération des résultats.
Dans ce scénario, personne ne peut bloquer les résultats car c’est celui qui télécharge les copies qui reçoit les résultats (en l’occurrence le ministère de la Fonction publique). Les résultats viennent en deux (2) groupes : les copies bien corrigées et les copies avec erreur (cas de copies mal scannées ou de candidats ayant mal grisé les cases, etc.). Il appartient au ministère de la Fonction publique de scanner de nouveau, de réintroduire et de relancer la correction. Cette procédure est bien connue du ministère de la Fonction publique.
5- Comment attribue-t-on les points :
C’est l’Agence générale de recrutement de l’Etat (AGRE) qui donne le mode d’attribution des points pour la correction des copies. Et voici les règles :
a- Une question a au moins une bonne réponse ;
b- Une bonne réponse donne droit à un point ;
c- Une mauvaise réponse donne droit à zéro point ;
d- A la fin, on totalise les bonnes réponses.
6- D’où vient le problème :
Le premier type de problème vient des questions mal formulées et retirées. Malheureusement, pour la session de 2022, c’est pendant la correction que nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des questions qui n’avaient aucune bonne réponse. Après des discussions avec l’administration, nous apprenons que des questions ont été mal formulées et retirées du sujet et comme c’est le ministère de la Fonction publique qui importe les sujets dans la base de données, ils ont juste changé de sujet en mettant la forme qui les arrangeait. Aucune notification de cette situation n’a été faite à l'équipe de M. Carlos Ziba pour une prise en compte dans le système de correction automatique. Exemple : le concours des Inspecteurs des Eaux et Forêts/Femmes, dont la question numéro 4 n’a aucune bonne réponse (Voir annexe).
Le deuxième volet des problèmes liés à la correction des copies pour la session de 2022 réside dans la qualité du scannage (Ref: Error_Scannage). Nous avons remarqué que des copies ont été mal photocopiées et mal scannées. Cela cause d'énormes difficultés à la machine pour reconnaître même les cercles et les zones grisées. Néanmoins, les experts ont continué de modifier les différents algorithmes pour prendre en compte ces difficultés ainsi que d’autres situations qui apparaissaient. Malheureusement, la qualité du scannage des copies est une donne incontournable dans la correction optique des copies. De ce fait, le ministère a été saisi de nouveau.
C’est à l'issue de la correction de 15 concours sur la plateforme que le ministère de la Fonction publique a signalé ce qu’ils appellent les « irrégularités dans la correction ». Le concepteur a demandé de ne pas retirer de question sinon la plateforme ne pourra pas prendre cette nouvelle donne en compte. Il s’en est suivi de longues discussions entre les concepteurs et l’administration.
Nous constatons malheureusement qu’il semblait plus avantageux pour vous, pendant votre conférence de presse, de vous dédouaner en passant sous silence le fait que des questions mal formulées aient été retirées. Aussi peut-on se poser la question de savoir qui est responsable de cette situation de retrait des questions mal formulées.
Monsieur le ministre d’Etat, voyant que les échanges entre nous, experts et votre ministère, prenaient du temps et semblaient être un problème insoluble, il nous a été demandé le 25 octobre 2022 de travailler à proposer une deuxième solution pour sauver la situation (Ref : Email en pièce jointe CORRECTION ELECTRONIQUE DES COPIES DES CONCOURS SESSION 2022). Nous n’avons pas eu le temps de répondre à ce mail (comme indiqué en annexe), car nous avions le souci effectivement de nous investir en injectant nos propres ressources pour proposer une solution en vue de sauver effectivement les meubles comme souhaité. C’est ainsi qu’à la date du 2 novembre 2022, nous avons proposé une solution, ce qui a permis aux techniciens de votre ministère de commencer les tests.
Monsieur le ministre d’Etat, pendant que les experts s’investissent à travers des échanges avec vos techniciens pour trouver des solutions à une situation qu’ils n’ont pas créée, nous apprenons avec regret à travers les réseaux sociaux que vous vous offusquez des retards accusés dans la mise à disposition des résultats des concours de la Fonction publique.
Néanmoins, gardant notre esprit professionnel, nous avons décidé de poursuivre la recherche de solutions en évitant tout clash dans les réseaux sociaux.
Monsieur le ministre d’Etat, les tests sur la solution que nous avons proposée le 2 novembre 2022 ont été concluants et ont permis de régler le problème des questions mal formulées. Cette solution a permis de corriger un grand nombre de copies à la fois et de permettre ainsi que des résultats commencent à être disponibles. Cette solution que nous avons proposée a permis donc de régler le problème des questions mal formulées, mais celle liée au mauvais scannage de la copie et/ou à une mauvaise photocopie des copies de composition (puisque pour une meilleure qualité de la copie, elle doit être imprimée et non photocopiée) demeure. C’est ainsi que le 8 novembre 2022, à travers un échange avec votre secrétaire général, nous avons soulevé les problèmes que la première plateforme avait relevés, c’est-à-dire que les copies doivent être rescannées car les copies mal scannées, mal photocopiées ou mal grisées ne passaient pas dans le système. Les années précédentes, des communications à travers les médias étaient faites pour montrer aux candidats comment griser les réponses, ce qui n’a pas été fait dans le cadre des concours 2022 et donc beaucoup de candidats manquaient d’informations sur comment griser les copies. Par conséquent, en grisant ou en noircissant, beaucoup de candidats ont débordé des cases, rendant difficile la reconnaissance électronique par les algorithmes.
Monsieur le ministre d’Etat, vous avez apparemment, et peut-être délibérément, refusé de reconnaître que ce qui permet depuis le week-end dernier de rendre disponibles progressivement les résultats est la solution que nous avons proposée le 2 novembre 2022 pour prendre en charge les questions mal formulées et le re-scannage des copies. En plus de cela, nous avons ajouté des éléments de preuves sur la copie pour faciliter les vérifications, aider à la délibération et en cas de contestation, que chaque candidat puisse avoir les éléments de preuves (Ref : Deuxième Plateforme). Vous avez plutôt opté de nous incriminer dans ce qui arrive en ce moment dans le ministère que vous dirigez depuis mars 2022 et cela manque d’honnêteté intellectuelle à notre avis. Néanmoins, notre petite consolation est que votre secrétaire général, dans son intervention, a reconnu qu’après re-scannage, ils ont pu avoir les résultats de certains concours et les publient progressivement. Aussi, si les re-scannages avaient été faits plus tôt, on n’en serait pas là. Si les re-scannages avaient été faits depuis le 10 octobre 2022, une grande partie du problème aurait été résolue depuis longtemps.
Monsieur le ministre d’Etat, pour des raisons que nous ignorons, les copies du concours des Sage-Femmes ou Maïeuticiens (Examen professionnel), composé sur table, ont été noircies par vos agents, de la question 21 à la question 60 (Ref : Copie Sage-Femme). Malheureusement, avec nos multiples efforts pour corriger ces copies, la machine ne reconnaît pas toute cette partie grisée venant de votre ministère. Depuis la correction d’octobre 2022 sur la première plateforme, nous avons demandé à vos collaborateurs de simplement laisser les copies telles que les candidats les ont grisées et de trouver des solutions en interne.
Nous voudrions vous rappeler, monsieur le ministre d’Etat, que le contrat qui nous lie stipule que les copies soient conformes et grisées par les candidats. Vos collaborateurs ou techniciens n’ont pas le droit de toucher à des copies des candidats. S’il y a des erreurs sur les questions formulées, que les acteurs de ces erreurs les assument. Il est facile d'incriminer les acteurs qui sont au bout de la chaîne pour des négligences commises par d’autres personnes au début de la chaîne et qui sont autour de vous.
Monsieur le ministre d’Etat, vous avez déclaré lors de votre conférence de presse que vous avez exécuté votre part d’obligations en signant le contrat et qu’il y a eu des discussions qui ont pris deux mois avant la signature du contrat dont le montant serait à trois cent quatre-vingt-dix-millions (390 000 000) de FCFA et que les propositions de départ se chiffraient à un milliard cinq cents millions (1 500 000 000) de FCFA. Vous avez oublié de dire aux Burkinabè que pour le moment, nous n’avons reçu aucun centime de cette somme mais que malgré tout, nous avons travaillé pour que les inscriptions en ligne soient faites, pour que les compositions en ligne et le début de la correction électronique soient une réalité et nous poursuivons le travail malgré les difficultés que vous et certains de vos collaborateurs avez créées. Vous remarquerez également qu'à la demande de concevoir une autre plateforme (deuxième plateforme) de correction qui tient compte des irrégularités dues au retrait des questions mal formulées, le travail a été fait sur fonds propres du prestataire sans chercher à faire un avenant comme il est de coutume dans pareil contrat.
Nous aimerions aussi vous rappeler, Monsieur le ministre d’Etat, qu’un contrat d'hébergement suppose une application à héberger chez un prestataire. Le e-concours a été un projet de
Burkinabè ayant proposé une solution à l’Etat burkinabè. Actuellement, le ministère paie l'hébergement de la plateforme et demande un accompagnement des concepteurs. C’est d’ailleurs à ce titre que nous vous avions demandé de changer la formule en licence pour disposer de la plateforme pour le ministère. D'où la première facture qui correspondait à 1000 FCFA par licence ou candidat pour la plateforme avec une capacité de 1 500 000 licences ou candidats. Ce qui fait, par un petit calcul mathématique, un milliard cinq cents millions (1 500 000 000) de FCFA.
D'où vient la surenchère, Monsieur le ministre d’Etat ? Dans ce pays, combien de plateformes ont englouti des milliards sans connaître de succès ? Demandez à des personnes avisées de vous faire une évaluation des coûts d’une plateforme de cette envergure et elles vous diront que cette offre est loin d’être de la surenchère.
Monsieur le ministre d’Etat, vous savez très bien qu’il n’y a pas eu de négociations, contrairement à vos dires (des discussions ont pris deux mois) car vous nous avez dit que vous étiez un homme de parole, que votre souci était la contrainte budgétaire actuelle liée au contexte sécuritaire de notre pays et que vous alliez demander à votre équipe technique de travailler avec nous en attendant d’acquérir la plateforme en 2023, comme proposé par nous. Confiants en votre parole, nous n’avons pas discuté le budget proposé par vos financiers. Dites-nous d’où vient cette histoire de surenchère et de négociation que vous avez menées pour ramener le coût du contrat de un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) de FCFA à trois cent quatre-vingt-dix millions (390 000 000) de FCFA ? Nous insistons sur le fait qu’il n’y a eu aucune discussion sur le budget de cette année 2022 et cela, sur la base de votre parole donnée et de la confiance que nous vous avons accordée.
Depuis 2020, vous n’avez jamais entendu, Monsieur le ministre d’Etat, que les données des Burkinabè sur le e-concours ont été perdues ou se sont retrouvées sur le net. Cela relève de notre contribution, en tant que spécialiste du traitement des données, au développement de notre pays.
Enfin, cher ministre d’Etat, nous déplorons profondément qu’au moment où le gouvernement appelle à une utilisation responsable des réseaux sociaux, eu égard à la situation que traverse notre pays, des acteurs importants de cette même administration utilisent les réseaux sociaux pour régler des comptes sur des questions administratives. Nous n’avons pas la prétention d’apprendre quoi que ce soit à l'administration publique burkinabè, qui devrait être le centre d’excellence des procédures administratives. Mais pour une affaire nationale comme le recrutement des agents de la Fonction publique, c’est dommage que ce soit à travers les réseaux sociaux que les experts en soient informés : nous n’avons, en effet, jamais été saisi officiellement par vous pour nous demander de rendre compte des difficultés liées à la gestion du e-concours 2022, alors qu’une simple correspondance de demande d’explications aurait permis d'éclairer l’opinion et certainement de vous éclairer davantage.
Monsieur le ministre d’Etat Bassolma Bazié, s’il y a du retard dans la mise à disposition des résultats des concours directs, l’entière responsabilité se trouve du côté du ministère de la Fonction publique et la situation aurait été pire si ceux que vous incriminez n’avaient pas accepté d’exécuter des travaux imprévus dans le contrat et de supporter de lourdes dépenses pour le bien des jeunes Burkinabè et particulièrement pour celui des candidats de cette année qui languissent après les résultats des concours qu’ils ont préparés avec beaucoup d’angoisses pour leur survie et celle de leurs familles.
- Ampliation : SEM PM ATI
Références :
• E-mail en pièce jointe CORRECTION ELECTRONIQUE DES COPIES DES CONCOURS, SESSION 2022
Le Burkina Faso célèbre la 42e édition de la Journée mondiale de l’alimentation, le 17 novembre 2022, sous le thème « Ne laisser personne de côté. Amélioration de la production ; Amélioration de la nutrition ; amélioration de l’environnement ; amélioration des conditions de vie ». Selon le représentant du Premier ministre à l’ouverture, le gouvernement entend montrer, à travers cette célébration, l’importance accordée à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
“Au Burkina, selon l’analyse du cadre harmonisé de mars 2022, l’insécurité alimentaire a touché durant la période de soudure environ 3,5 millions de personnes, soit 16% de la population, avec un indice de faim de 25,8% en 2021 et une prévalence de la sous-alimentation de 19,2%“, a souligné d’entrée de jeu le ministre d’Etat en charge de la Protection sociale, Bassolma Bazié, représentant le Premier ministre. Le représentant de la FAO, Dauda Sau, a abondé dans le même sens en indiquant qu’au niveau national en 2021, 83,5% des femmes en âge de procréer n’avaient pas accès à une alimentation adéquate ; 77,1% des enfants de 6 à 24 mois n’avaient pas accès à une alimentation acceptable ; 21,6%, soit plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans, sont atteints de retard de croissance et, enfin, 9,7% souffraient d’émaciation. Dans le domaine scolaire, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) note que seulement 5 827 écoles primaires sur 14 675, soit 39,7%, sont dotées de cantines. Un sketch réalisé par des élèves de l’école Salouka Est a d’ailleurs plaidé pour l’approvisionnement des cantines des différentes écoles, car pour eux, c’est la base pour une éducation de qualité. Ces chiffres traduisent à souhait l’acuité de l’insécurité alimentaire au Burkina Faso.
Eradiquer la faim n’est pas uniquement une question de production, selonle ministre Bazié
Pour le ministre d’Etat, Bassolma Bazié, le Burkina Faso et l’espace CEDEAO regorgent de potentialités agro-sylvo-pastorales. Il s’agit, selon lui, de 233 500 ha de terres irrigables, de 500 000 ha de terres facilement aménageables, d’un cheptel diversifié de plus de 60 millions de têtes, constitué à 39% de ruminants et de 60% de volaille, ainsi que d’une diversité floristique source de produits forestiers non ligneux très appréciés. « A cela s’ajoutent l’existence de technologies éprouvées mises au point par la recherche en matière de production agro-sylvo-pastorale, faunique et halieutique, mais aussi un vaste marché de plus de 386 millions de consommateurs de l’espace CEDEAO », a-t-il poursuivi. Pour le ministre Bazié, éradiquer la faim n’est donc pas uniquement une question de production, parce que la production mondiale de nourriture est aujourd’hui suffisante pour nourrir tous les habitants de la planète. « Le problème, c’est l’accès et la disponibilité d’aliments nutritifs, qui sont de plus en plus difficiles à cause de nombreux défis comme la pandémie de COVID-19, les conflits, le changement climatique, les inégalités, la hausse des prix et les tensions internationales », a-t-il précisé.
Le gouvernement entend faire des jonctions entre zones déficitaires et zones excédentaires
Un peu plus tôt dans la matinée, c’est le Comite de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle qui ouvrait sa 2e session de l’année 2022 pour valider les agrégats de sécurité alimentaire, analyser la situation alimentaire et nutritionnelle courante et les perspectives, déterminer les zones et les populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et formuler des recommandations. D’après le ministre de l’Agriculture et des Ressources animales et halieutiques, le Dr Denis Ouédraogo, ces résultats permettront de disposer d’informations fiables et consensuelles sur les perspectives alimentaires et nutritionnelles. Il a aussi précisé que dès le premier Conseil des ministres, le gouvernement a approuvé un plan opérationnel de soutien à la production de campagne sèche et que cela n’était qu’une étape. « Nous sommes en train de réfléchir pour engager une réforme pour que dès la campagne humide prochaine nous puissions faire en sorte que la production soit améliorée de manière significative. Nous ne visons pas 2% ou 5% d’augmentation ; c’est 20 à 30% au moins pour la 1re session et lorsque les productions sont importantes et diversifiées, nous sommes sûrs d’atteindre la sécurité alimentaire dans une perspective très proche », a affirmé le ministre Ouédraogo. Le directeur des Etudes et des Statistiques sectorielles du ministère, Yves Gérard Bazié, a ajouté qu’au-delà du rapport adopté en Conseil des ministres, l’eau mobilisée à travers les barrages et les autres réseaux pourra aider à produire en quantité énorme pour la campagne sèche afin d’appuyer la production de campagne pluviale.
Plusieurs transformateurs de produits locaux en produits alimentaires ont effectué le déplacement aux stands du ministère de l’Agriculture à l’occasion de cette 42e édition de la Journée mondiale de l’alimentation.
Le 7 octobre 2022, le Syndicat national des professeurs d’écoles (SYNAPEC), dans son communiqué, invitait l'ensemble des Instituteurs adjoints certifiés (IAC) et Instituteurs certifiés (IC) du Burkina Faso à observer un sit-in d'un mois à compter du 11 octobre au 11 novembre 2022 pour réclamer auprès des gouvernants un reclassement automatique et sans condition de tous les IAC et IC du Burkina Faso. Ce sit-in ayant pris fin le 11 novembre dernier, Radars Info Burkina est allé rencontrer le secrétaire général du syndicat, Adama Dabilgou pour un bilan.
Ce sit-in a permis une auto-évaluation du SYNAPEC en décelant ses points forts et ceux faibles et, surtout, de trouver des mécanismes efficaces pour conserver les acquis et relever les insuffisances qui s'affichent sous la forme de challenge, a déclaré le secrétaire général du SYNAPEC, Adama Dabilgou. Comme dans toute activité à caractère collectif, il y a eu dans celle-ci non seulement des hauts, mais aussi des bas, de l’avis du secrétaire.
En effet, au cours de ce mois de sit-in, des centaines de sous-sections SYNAPEC ont été installées à travers le pays grâce à l’engagement, à la détermination et à la ténacité des braves militants du SYNAPEC, a-t-il confié. Le mot d'ordre du sit-in a été suivi dans 11 régions avec un taux de mobilisation qui varie entre 60 et 90%. Il s’agit des régions du Centre-Ouest, du Sud-Ouest, du Nord, des Hauts-Bassins, des Cascades, du Plateau central, du Centre-Nord, du Sahel, du Centre-Est, de la Boucle du Mouhoun et de l'Est.
De plus, ce fut un succès parce que « les militants du SYNAPEC n'ont pas été victimes de l'arbitraire à l'exception de trois (3) camarades de la Circonscription d’éducation de base (CEB) de Loropéni, où le Chef de la CEB semblait croire avoir affaire à des militants des années 60 », a-t-il déclaré.
Pour ce qui est des insuffisances de ce sit-in, la coordination régionale du Centre-Sud qui fut la première force du SYNAPEC a connu des situations qui ont milité en défaveur du mot d'ordre a décrié le sieur Dabilgou. Cela a impacté sur la mobilisation et l'on enregistre un taux de moins de 50% dans cette région. A ce sujet, le secrétaire général n’a pas voulu donner de détails.
Par ailleurs, la région du Centre, qui devait regorger de plus de lutteurs au regard de la discrimination qu'ils subissent à cause de leur âge, n'a pas pu enregistrer un taux de 10% à l'exception de Ouaga 1 et 3, a-t-il déploré. Toujours dans le Centre, au cours de ce sit-in, aucune sous-section du syndicat n'a été installée. A ce niveau non plus, Adama Dabilgou n’a pas voulu donner les raisons de la faible mobilisation des membres du Centre. Mais des actions seront programmées en vue de travailler davantage à bénéficier de la confiance des doyens afin de fortifier le SYNAPEC dans la région du Centre, a-t-il souligné.
Visiblement, au regard de ce qui précède, l’on est tenté de dire que l’objectif du sit-in, qui était celui de réclamer auprès des gouvernants un reclassement automatique et sans condition de tous les IAC et IC du Burkina Faso, n’a pas été atteint.
Cependant, l’espoir de la victoire est au rendez-vous car, selon Adama Dabilgou, le ministre de l’Education, Joseph André Ouédraogo, a une disposition favorable envers le SYNAPEC. Ainsi, les actions vont demeurer clémentes en attendant qu'il leur accorde une audience.
Le 15 novembre 2022 à Ouagadougou, le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, était face à la presse. Objectif : faire le point d’étape sur l’organisation des concours et examens, session 2022, et dévoiler les décisions qui ont été prises suite au retard dans la proclamation des résultats.
De manière spécifique, il s’est agi d’évoquer les différentes difficultés rencontrées, mais aussi d’indiquer des mesures envisagées pour une meilleure organisation des examens et concours lors des sessions à venir.
Selon le ministre Bassolma Bazié, les difficultés majeures qui ont occasionné le retard dans la publication des résultats sont l’insuffisance des ressources financières, les difficultés de scannage de certaines copies et des difficultés opérationnelles de la plateforme « e-concours ».
En effet, d’après lui, le ministère a été confronté à une augmentation extrême des prix proposés par le prestataire. « Le montant initial proposé était de 1 500 000 000 de F, hors taxes, alors qu’en 2019 il était de 595 000 000 de FCFA et de 377 000 000 de FCFA en 2021. Il a fallu des négociations âpres pour arrêter le montant à 390 000 000 de FCFA, hors taxes. Cette négociation et la conclusion nous ont aussi pris au moins deux mois », a-t-il expliqué.
Pour ce qui est des difficultés de scannage de certaines copies, le secrétaire technique du Guichet virtuel unique de l’administration publique, Abou Bakary Sawadogo, a souligné que certaines copies ont été mal scannées et qu’il a donc fallu reprendre l’opération.
Quant aux difficultés opérationnelles de la plateforme, cela relève du prestataire Moïse Wenkouni Konvolbo, qui est au Japon et assure la gestion de la plateforme.
Le ministre a aussi fait cas de la disparition de 11 ordinateurs de scannage des copies de la salle de traitement des résultats à l’ENAM.
À ce sujet, le directeur général de l’Agence générale de recrutement de l’État (AGRE), Oumarou Toé, a signifié que la disparition de ces ordinateurs ne va pas impacter les concours de 2022 parce qu’ils contenaient des données des concours 2020 et 2021.
Toutefois, le ministre a assuré que les responsabilités seraient situées dans cette affaire. Pour ce faire, plusieurs actions sont en vue pour rassurer l’opinion nationale et préserver les droits des candidats. Dans cette logique, une plainte a déjà été déposée le 11 novembre 2022 auprès du procureur.
De plus, un bilan sans complaisance des moyens matériels, financiers et organisationnels de tous les concours ainsi que des ressources humaines sera fait au cours du mois de novembre. A cela s’ajoute un audit complet de la plateforme e-concours.
Par ailleurs, dans le but d’une amélioration de l’organisation des sessions prochaines, une réflexion urgente est en cours sur la réappropriation de la plateforme et sa gestion par des techniciens nationaux, l’accroissement du parc informatique et la valorisation de l’expertise publique nationale pour gérer les ressources informatiques internes.
Pour terminer, le ministre a affirmé que toutes les dispositions étaient prises pour parer à toute éventualité et faire prévaloir la justice et la crédibilité dans les résultats des examens et concours.
Tous les résultats des concours seront finalisés d’ici la fin du mois de novembre, a assuré le Secrétaire technique du ministère, Abou Bakary Sawadogo.
Lorsque vous êtes sur la RN4, sur le tronçon qui mène de l'ancien péage à Nioko 1 jusqu'à Bargo, vous retenez votre souffle, vous redoublez de prière et de vigilance ; un accident qui vous conduira sous terre àjamais est vite arrivé. “C'est une route de la mort”, se plaignent certains riverains, qui confient qu'il ne se passe pas un jour sans qu'un accident se produise sur ladite voie avec un grand nombre de cas graves, voire mortels.
Le lundi 14 novembre 2022 vers 21h30 à Ouagadougou, les corps sans vie de deux jeunes filles gisent sur la RN4 au quartier Sig-noghin, à hauteur de l'alimentation. Les deux malheureuses sont mortes, violemment percutées par un camion ben vers 19h. Pendant qu’elles tentaient de doubler le camion, leur moto (de type scooter) a glissé et elles sont tombées sous le camion qui les a écrasées. C’était des filles d'une même famille. "On a dit que c'était des jumelles", confie Salam, dit Salam Nonbédo, un mécanicien riverain. C'est donc une famillle qui sera inconsolable pendant plusieurs jours, marquée à jamais par cette mort brutale.
Souleymane Arnold, propriétaire d'un kiosque aux abords de la RN4, confie que les accidents sur cette voie sont récurrents. "Chaque jour que Dieu fait, il se produit un accident au moins sur cette voie", clame-t-il. Salam abonde dans le même sens en précisant qu'un autre accident s’est produit la veille de l'accident qui a coûté la vie aux jumelles. C'etait un monsieur qui a ete percuté par une voiture. "Ce dernier, fort heureusement, a été vite conduit à l'hôpital par une ambulance et a ainsi eu la vie sauve", ajoute Salam Nonbédo.
Les accidents, il n'en manque pas sur cette voie, comme l'ont relevé les riverains, qui sont chaque jour temoins de scènes violentes sur cette voie, certaines horribles ; d'autres dramatiques. En effet, Salam se souvient d'une deuxième scène aussi dramatique que le cas des soeurs jumelles. Il s'agit du cas d'un monsieur, de sa femme et de leur enfant, tous morts des suites d’un accident sur la même voie, cette fois-ci non loin de la station total de Nioko 1. "Le monsieur et sa femme ont été victimes de l'accident devant nous", raconte Salam. "Nous étions au kiosque non loin du feu de la station Total quand l'accident s’est produit. Nous n'avons pas su ce qui s'est passé ; on a juste entendu un grand bruit. Quand nous nous sommes approchés, nous avons vu que c'était trois personnes qu'un camion citerne avait écrasées. C'était les membres d'une même famille : un homme, sa femme et leur enfant. C'était horrible", a raconté Salam, qui ajoute que les accidentés étaient à moto.
Il faut une voie à double sens ici
Cette partie de la RN4 (après l'echangeur de l'Est en passant par l'ancien péage à Nioko 1 jusqu'à Gampéla) est un vrai cauchemar pour ceux qui l'empruntent et pour les riverains. Valentin Soré, un usager de la voie, trouve qu'il n'y a pas d'autres moyens pour contourner cette voie, sinon il n'allait plus l'emprunter. "Nous sommes habitués aux accidents de circulation sur cette voie. Parfois, c'est traumatisant pour nous qui sommes sur la voie", se plaint Kader, qui a sa boutique de vente de chaussures juste au bord de la chaussée. Interrogés sur les raisons des accidents à répétition, nos interlocuteurs étaient unanimes : c'est la proportion et l'architecture de la voie qui en sont la cause.
"La voie est étroite. Lorsque deux grosses vehicules se croisent, il n'y a plus le moindre passage, même pas pour un piéton, a fortiori un engin à deux roues. Ce qui fait que les personnes qui sont sur les engins à deux roues sont en danger quand ils sont sur cette voie", explique Souleymane.
Salam Nonbédo reconnaît qu'à Ouagadougou les usagers de la route circulent très mal. Cependant, il refute que ce soit la première et la seule raison des accidents sur ce tronçon. "La voie a étémal construite. Par endroits le goudrona été tellement fin que la construction a laissé des nids-de-poule. Les marges aux abords du goudron qui ont étéfaites pour les engins à deux roues sont tellement petites et mal faites que les personnes qui l'empruntent peuvent glisser et tomber facilement", regrette Salam. Nos interlocuteurs plaident pour une voie à double sens.
Le dossier du recrutement dit frauduleux de 85 agents à la Caisse nationale de sécurité sociale(CNSS) en appel, dont le jugement était attendu ce vendredi 11 novembre 2022, a été finalement renvoyé au 13 janvier 2023.
Comme nous l’a expliqué l’un des avocats qui suit le dossier, l'affaire a été reprogrammée. En effet, nous a-t-il détaillé, « certaines convocations ont été envoyées au parquet, sur lesquelles il était noté la date du 19 novembre 2022. On s’est aperçu par la suite, au niveau de la Cour d’appel, que cette date du 19 novembre n’est pas une date utile. Ils ont essayé de rattraper en donnant la date d’aujourd’hui. Mais il se trouve que tout le monde n’a pas pu avoir l’information que l'audience c'était pour aujourd’hui. Conséquence : il y avait deux appelants qui étaient absents ; beaucoup de témoins ne sont pas venus. En plus de cela, au regard du volume du dossier, on ne peut pas le retenir à une audience où il y a beaucoup de prévenus qui doivent être jugés. Au regard de tout cela, le dossier de cette affaire a donc été renvoyé au 13 janvier 2023. On espère qu'à cette date il y aura moins de dossiers et que le parquet va faire diligence pour convoquer les autres prévenus qui n’ont pas pu comparaître aujourd’hui et avertir les témoins qui doivent venir faire leur témoignage ».
On se souvient que le 16 novembre 2020, ce dossier dit de recrutement frauduleux a fait l'objet d’une décision du Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Ainsi, quatre des sept prévenus dans l’affaire ont été relaxés pour infraction non constituée. Trois par contre ont été condamnés, à savoir l’ex-directeur des Ressources humaines de la CNSS Norbert Zéda, qui a écopé de 30 mois ferme et 5 ans d'interdiction d’exercer dans la fonction publique, le chef de service de la CNSS, Daniel Sawadogo, qui a écopé de 20 mois ferme et de 5 ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique, ainsi que l’épouse du désormais ex-DRH, Natacha Ouédraogo, condamnée à 12 mois ferme et à une amende de 500 000 F CFA assortie de sursis.
Le dossier a été porté à la Cour d’appel, suite à une requête des condamnés et du REN-LAC qui, non satisfaits du verdict, ont interjeté appel.
En rappel, en 2018 la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), section CNSS, avait révélé des cas de fraude dans le recrutement de 84 agents au sein de l'institution pour le compte de la session de 2017. Depuis, des actions judiciaires ont été menées pour situer les responsabilités. Suite aux décisions rendues, les travailleurs mis en cause ont attaqué ces décisions.
Le 20 août 2022, Natacha Carelle Ouédraogo, épouse du DRH, a bénéficié d’une liberté pour des raisons de santé.
Le 29 octobre 2021, la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Ouagadougou a accordé également une liberté provisoire à Norbert Zéda et à Daniel Sawadogo.
Le jeudi 4 août 2022, le ministre de la Fonction publique Bassolma Bazié, a rencontré à son cabinet, les acteurs judiciaires impliqués dans le dossier, notamment des représentants de l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), du Réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC) et de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC).
A cette occasion, le ministre Bazié avait relevé que « le dossier a assez duré. Il faut qu’on parvienne à situer les responsabilités ».
L’affaire est en attente de jugement devant la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Ouagadougou pour le 13 janvier 2023.
La Fédération des mouvements panafricains du Burkina Faso (FMP/BF) a tenuune conférence de presse ce jeudi 10 octobre sur la situation nationale et la refondation géostratégiqueet géopolitique. Pour Nestor Poodasse et ses camarades, les personnes qui n'ont pas d'empêchement ne doivent pas rester en marge du recrutement des 50 000 VDP et tant qu'il y aura des bases militaires françaises au Sahel, ils vont continuer à lutter.
Pour la FMP/BF, le contexte sociopolitique et sécuritaire précaire amène certains déplacés internes, à leur corps défendant, à s’adonner soit à la mendicité, soit à des travaux dévalorisants ou à des pratiques indignes comme la prostitution pour pouvoir obtenir de quoi se mettre sous la dent. Et d’ajouter que sur le plan économique, il y a une réduction de l'afflux des capitaux étrangers, le départ de plusieurs partenaires techniques et financiers et la modification des habitudes de consommation, d'économie et d'investissement. Pour les conférenciers, l’économie burkinabè se meurt.
Malgré ce sombre tableau, pour la FMP/BF l'espoir est permis avec l'avènement du MPSR II, qui s'active à relancer l'économie nationale à travers de grandes décisions mais aussi sur le plan de l'organisation de la défense nationale. C'est pourquoi ces membres exhortent l'ensemble des Burkinabè à un sursaut patriotique dans le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Pour sa part, la FMP/BF, qui compte en son sein plusieurs enrôlés, se dit prête à défendre la patrie à n'importe quel prix. Selon elle, c'est enfin l'occasion de montrer son patriotisme car, affirme-t-elle, toute personne qui jouit de ses facultés physiques et intellectuelles et qui n'a pas d'empêchement professionnel ne devrait pas rester en marge de ce recrutement.
Concernant la situation géopolitique et géostratégique, la FMP/BF souligne que l'offre des partenaires historiques du Sahel étant devenue obsolète face à la crise qui le secoue, il y a une sorte de réorganisation politique, ce qui modifie l'échiquier politique sous-régional et celui international. Sur ce point, Asséta Salogo, dit Maman panafricaine, et ses camarades restent focus sur leur combat. “Emmanuel Macron a annoncé la fin de Barkhane au Sahel mais pas le départ des bases militaires françaises. Tant qu'il y aura une base militaire de la France à Kamboinsin, au Niger, au Tchad, etc., nous n'allons pas nous arrêter”, a renchéri le président Nestor Poodasse. Ils ont aussi, une fois de plus, souhaité une mutualisation des forces en matière de politique sécuritaire avec les pays voisins et une révision suivie d’une diversification des partenariats. Pour finir, ils ont dénoncé une campagne médiatique de désinformation et d'intoxication de la part des médias Jeune Afrique et Radio France internationale -RFI- (considérés comme étant au service de la France, ndlr), dont l’objectif serait d’exacerber la crise sociopolitique au Burkina Faso et dans le reste de la sous-région.