Les membres de l'Association des blessés de l’insurrection populaire au Burkina Faso (ABIP/BF) de 2014 et du putsch manqué de 2015 ont tenu une conférence de presse ce mardi 28 mars 2023. L’objectif de cette sortie, selon les conférenciers, c’était d’attirer l’attention des autorités actuelles sur leur situation. Ils se sont également prononcés sur la vie de la nation, sur le processus de réconciliation nationale et ont apporté leur contribution à l’effort de guerre.
Les conférenciers ont indiqué qu’un décret qui définit les critères de réparation a été pris pour leur cause, mais jusqu’à présent il n’est pas appliqué. C’est pourquoi ils lancent un cri du cœur au gouvernement afin qu’il se penche sur la question.
« Nous attirons l’attention de ceux qui sont au sommet de l’État sur le fait que le problème demeure et que nous sommes toujours dans l’attente, espérant qu’il sera trouvé une solution à notre problème », a souligné le président d’honneur de ladite association, Dramane Ouédraogo.
À l’en croire, le montant de l’indemnisation est déterminé en fonction du taux d’incapacité permanent de la victime et il va de 1 500 000 FCFA à 9 000 000 FCFA. Mais jusque-là, précisent-ils, les victimes n’ont reçu que 400 000 FCFA et c’était sous le président Roch Marc Christian Kaboré.
En ce qui concerne la vie de la nation, les blessés de l’insurrection disent apprécier les grandes actions que l’actuel chef de l’État, Ibrahim Traoré, et son gouvernement posent au jour le jour parce qu’elles entrent en droite ligne avec leur vision, à savoir assurer l’égalité de tous les Burkinabè devant la justice, lutter contre la corruption, s’opposer franchement à l’impérialisme.
Mieux, sans pour autant encourager l’accession au pouvoir par les armes, ils soutiennent que «l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir mérite une mention spéciale » de leur part.
A la question de savoir si certains des leurs se sont fait enrôlés comme Volontaires pour la défense de la patrie, ils ont répondu par l’affirmative, précisant toutefois que beaucoup sont dans l’incapacité de le faire à cause des séquelles des blessures. Pour Issouf Nacanabo, membre de l’association, tous les blessés de l’insurrection sont VDP, chacun à sa manière.
Et le président d’honneur Dramane Ouédraogo, de renchérir : « Nous avons la volonté de le faire (NDLR : L’enrôlement VDP) pour notre survie ».
Selon eux, le combat contre le terrorisme est nécessaire pour la survie de tous. C’est pourquoi contribuer également à l’effort de guerre, toujours selon eux, est une très bonne chose.
À cet effet, les membres de l’association disent avoir pu réunir la somme de 100 500 FCFA, malgré leurs besoins personnels, pour participer à la lutte contre le terrorisme. Cette somme a été déposée au Trésor public, ont-ils assuré.
Pour ce qui est de la réconciliation nationale, ils disent que les Burkinabè sont plus que jamais dans l’obligation de se réconcilier, d’unir leurs forces pour regarder dans la même direction. Car, d’après eux, nos seuls adversaires sont ceux qui attaquent notre pays et menacent jusqu’à ses fondements.
En rappel, l’Association des blessés de l’insurrection populaire au Burkina Faso (ABIP/BF) a été créée en 2015. Elle compte, selon l’Action sociale, 400 membres.
Flora Sanou