Le mouvement Hamasciach in You, qui signifie « l’amour du prochain en toi », estime qu’il faut que toutes les couches sociales (coutumiers et religieux) fassent un sacrifice pour apaiser les aïeux. C’est de cette façon que les autorités, selon lui, parviendront à reconquérir les localités occupées par les terroristes. Toujours selon ledit mouvement, il faut travailler à réconcilier le peuple burkinabè par la mise sur pied d’une commission « vérité-réconciliation » ou passer par une justice traditionnelle pour instaurer un climat paisible.
Selon Maître Ollo Larousse Hien, président du mouvement Hamasciach in You, depuis la création de cette structure, elle fait du volet spirituel un élément non négligeable dans la recherche de solutions pour le pays. Il affirme que le serviteur Nabi, du nom de Melchizedek Maranatha Mashia'h, avait toujours prédit les évènements qui se sont produits sous les différents régimes du pays et l’accomplissement était palpable. Pour ledit mouvement, face à cette situation que vit le peuple burkinabè, il faut que toutes les religions fassent des sacrifices pour apaiser le cœur des aïeux. Autrement, il sera difficile de sortir vainqueur de la lutte contre le terrorisme et consolider la paix au Burkina.
Pour le mouvement, les prières qui avaient été décrétées sous Roch Kaboré et Damiba sont insuffisantes, sinon les coups d’Etat n’auraient pas eu lieu et les attaques n’auraient pas continué. « Il y a eu 2 coups d'État en 8 mois ; les attaques continuent. La dernière en date, l'attaque de Gaskindé, prouve que la prière ne suffit pas ; il faut sacrifier des animaux, de préférence des bœufs, pour apaiser les aïeux », affirme maître Ollo Larousse Hien, président du mouvement Hamasciach in You.
Le président qu’il faut au Burkina Faso
D’après le mouvement, cette prise du pouvoir par de jeunes officiers montre que la jeunesse du Burkina Faso sait se battre pour l’intérêt de sa nation. « C'est un jeune capitaine de 34 ans qui a pris ses responsabilités et qui a été soutenu par la jeunesse burkinabè. Cela montre qu’elle est mature et sait ce qu'elle veut », précise Oumar Aziz Sanou.
C'est aussi un message adressé à l'ancienne classe politique, « qui doit l’accompagner pour réussir et consolider la paix au Burkina Faso ».
Le mouvement Hamasciach in You pense que le président idéal pour conduire la transition doit être un patriote. Il doit avoir le sens de l'intérêt général et du bien commun. Il doit se tenir loin des « groupes ou groupuscules ayant des intérêts égoïstes ». Ce futur président de la transition devrait, se convainc le mouvement, accorder une place importante à la culture africaine.
Le délibéré du procès Kamao a été rendu ce mardi 4 octobre à la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I. Poursuivi pour « outrage à un dépositaire de l’autorité publique », il a été reconnu coupable et condamné à 6 mois de prison ainsi qu’à une amende de 300 000 FCFA, le tout avec sursis.
Les juges ont rejeté toutes les requêtes formulées par les conseils d’Ollo Mathias Kambou, alias KAMAO, et l’ont reconnu coupable. Ainsi, il a été condamné à 6 mois de prison ainsi qu’à une amende de 300 000 FCFA, le tout assorti de sursis. Me Guy Hervé Kam, l’un des avocats de KAMAO, a dit son mécontentement du verdict prononcé. Il a remis en cause la procédure de justice, qu’il a qualifiée d’injuste, tout en rappelant le rôle du juge.
« Le premier rôle du juge dans un Etat, c’est de protéger les droits de l’homme, et la procédure a été établie pour la protection des droits de l’homme. Dans le cas de Kambou, la procédure a été royalement violée par la police judiciaire. Quand on vient devant le juge et qu’il donne corps et vie à une procédure viciée, je pense qu’aucun Burkinabè ne doit se sentir en sécurité quand les juges ne font pas de leur office l’occasion de sanctionner les mauvaises procédures. KAMAO a été séquestré, il a été placé en situation de détention arbitraire. Il a été interrogé dans ces conditions. C’est inadmissible que les juges refusent d’annuler cette procédure », a-t-il affirmé.
Pour ce faire, tout le conseil, de concert avec l’accusé, ira devant les juridictions internationales s’il le faut car n’ayant pas l’intention de s’en tenir à la décision des juges, a informé Guy Hervé Kam. « Nous sommes sûr que dans cette affaire, nous n’en resterons pas là. S’il faut aller devant les juridictions internationales, nous le ferons certainement », a-t-il signifié.
« Je crains tout simplement que cette décision n’ait pas été rendue à cause des préjugés selon lesquels si on le libère, si on ne le condamne pas, les gens penseront que c’est parce que le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba n’est plus au pouvoir. J’espère que ce n’est pas le cas. J’espère que la décision a été rendue en toute âme et conscience et qu’avec ou sans le Lt-col Damiba , les juges auraient rendu la même décision. Mais je ne peux pas sonder les cœurs des juges pour savoir ce qui les a conduits à rendre cette décision. Je constate tout simplement qu’en la rendant, ils sont totalement passés à côté de leur rôle », telle a été la réponse de Me Guy Hervé Kam lorsque des journalistes lui ont demandé s’il s’attendait à un verdict autre que celui qui a été rendu avec le départ de l’ex-président Damiba du pouvoir.
Pour le responsable à l’organisation et à la coordination du mouvement le Balai citoyen, Zinaba Rasmane, les militants de cette organisation de la société civile respectent cette décision de justice, certes, mais ils ne comptent pas en rester là car, précise-t-il, toutes les possibilités seront explorées pour que KAMAO soit lavé de tout soupçon et qu’aucune condamnation ne lui soit appliquée. « Nous nous sommes mobilisés pour obtenir la libération sans condition de notre camarade », a ajouté Zinaba.
«Le fait que ce procès sur la liberté d’opinion se soit soldé par cette condamnation ne nous satisfait pas. Nous, en tant que militants et au-delà de tout en tant que Burkinabè, attachés aux valeurs de liberté d’expression et à la liberté d’opinion, nous estimons que ce verdict n’est pas satisfaisant à cette étape parce que notre revendication reste la même, notamment concernant la liberté d’opinion au Burkina », a-t-il déploré.
« Le verdict a été rendu ; nous respectons cette décision de justice mais à partir de cet instant, c’est une deuxième étape qui commence pour que véritablement notre camarade soit lavé de tout soupçon, qu’aucune condamnation ne lui soit appliquée », a-t-il signifié.
Interrogé sur la déchéance de Damiba, à cause de qui KAMAO a été condamné pour avoir critiqué la gestion du pouvoir de celui-ci, il répond : « Si vous voulez interpréter cela comme KAMAO déclencheur d’une dynamique, libre à vous. Mais il reste que notre constance dans la lutte, de Blaise Compaoré jusqu’à Damiba, va rester la même. Nous sommes une organisation de veille citoyenne, nous sommes une force de pression et de propositions et tout ce qui va toucher à la gouvernance, aux droits fondamentaux, nous allons rester debout et mobilisés pour que ces droits soient respectés et pour qu’il y ait une bonne gouvernance. »
En rappel, le jugement d’Ollo Mathias Kambou a eu lieu le 23 septembre 2022. Le délibéré était prévu pour le 30 septembre 2022, mais ce jour a été marqué par le début du coup de force.
Après le coup d’Etat perpétré le 30 septembre 2022 avec l’accord effectif de la population, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de dépêcher une délégation à Ouagadougou pour rencontrer les nouvelles autorités ce 4 octobre. Mais cette nouvelle n’est pas du goût d’une partie de la population, qui reproche à cette institution sous-régionale de ne pas contribuer à lutter contre le terrorisme. Des manifestants sont donc sortis nombreux, non pas pour empêcher la venue de la délégation de la CEDEAO, ont-ils précisé, mais pour montrer à cette Communauté que le peuple reste fidèle aux militaires qui veulent reconquérir les localités du territoire national qui échappent à leur contrôle. Leur mécontentement se perçoit à travers leurs coups de sifflet et les drapeaux burkinabè et russe accrochés à leurs engins ou qu’ils brandissent.
Il était difficile d’accéder au palais présidentiel de Kosyam en passant par les feux tricolores implantés vers Palace Hôtel à Ouaga 2000. Pour Adama Ouédraogo, l'un des manifestants, la CEDEAO défend les chefs d’Etat qui « ne défendent que leurs intérêts personnels. Nous savons qu’ils ne sont pas honnêtes. Depuis que le pays est dans une situation sécuritaire difficile, nous n’avons pas vu la CEDEAO nous doter d’équipements adéquats. Maintenant que le capitaine Traoré a pris les choses en main, elle veut venir déstabiliser le pays. Toute la jeunesse est pour le capitaine Ibrahim Traoré et nous exhortons ce dernier à faire très attention à la CEDEAO ».
A en croire cet autre manifestant, drapeau du Burkina Faso ceint au cou, ils ne sont pas sortis pour empêcher la CEDEAO d’accomplir sa mission mais, pour qu’elle sache que le peuple est uni pour accompagner le capitaine Traoré. « On nous a trop tués, donc on a décidé de prendre notre destin en main. Depuis 62 ans, nous ne sommes pas encore indépendants et cela, à cause de la CEDEAO. Elle doit prendre le destin de ses peuples en main et ne pas se contenter de faire ce que l’Occident lui dicte. Nous voulons qu’elle nous aide à réussir notre mission. Nous allons accueillir la délégation de la CEDEAO et lui dire d'être une CEDEAO des peuples et non des chefs d'État », a dit notre interlocuteur. Et ce dernier de poursuivre : « La CEDEAO doit se battre derrière les peuples, sinon elle n'a pas sa raison d'être. Nous sommes là pour prouver à la CEDEAO que le peuple burkinabè est derrière son armée. Depuis le 30 septembre, il y a eu un mariage entre le peuple burkinabè et son armée. Nous sommes là pour montrer notre engagement en faveur de la junte burkinabè. Nous sommes fiers de ce que les jeunes capitaines ont accompli. »
Le nouveau président, par un communiqué, a appelé la population « à faire confiance aux nouvelles autorités de la transition dans la conduite des affaires de l’Etat ». Il a assuré aux manifestants que l’intérêt supérieur de la Nation serait, en toutes circonstances, préservé.
Le capitaine Ibrahim Traoré, le nouvel homme fort du Faso, a renouvelé son appel à la population au calme et demandé aux gens de vaquer à leurs occupations pour permettre au Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) de travailler sereinement.
Le calendrier scolaire qui avait été donné par le désormais ex-ministre de l’Education nationale, Lionel Bilgo, fixait la rentrée pédagogique à ce jour 3 octobre 2022. Avec le coup d’État du 30 septembre 2022 et les manifestations du 1er octobre 2022, nombreux sont les personnes (élèves, parents d’élèves) qui pensaient à un report de cette rentrée par les nouveaux décideurs du Burkina. Des informations sur les réseaux sociaux annonçaient déjà le report à une date ultérieure. Le ministère de l’Education nationale avait démenti cette information sur sa page Facebook un peu plus tôt dans la journée du 2 octobre. Tous sont restés dubitatifs jusqu’à ce que le capitaine Ibrahim Traoré lors de sa rencontre avec les secrétaires généraux à 15h annonce le maintien de la rentrée pour ce lundi 3 octobre. Ainsi, une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue sur le terrain pour constater que la rentrée a eu lieu dans plusieurs établissements dont le complexe scolaire Marie Immaculée. D’autres établissements par contre ont décalé leur rentrée d’un jour pour accueillir les élèves.
Dès 7h30 dans la cour du complexe scolaire Marie Immaculée, élèves, parents d’élèves et encadreurs, tous étaient réunis pour la rentrée. Après une prière pour confier la nouvelle année scolaire à Dieu et demander son assistance, la sœur directrice Elyse Nikiéma a invité les élèves au travail et à la discipline, car il n’y a pas de secret de réussite en dehors le travail.
Les enseignants, elle les a appelés à la rigueur au travail, à bien faire le travail et à donner le meilleur d’eux-mêmes au quotidien. Aux parents d’élèves elle a demandé de veiller à l’éducation des enfants à la maison car l’école seule ne pourrait le faire. À 08h00, ce fut la montée des couleurs. Après cela, la sirène a donné le signal invitant les élèves à rejoindre les classes. Dès aujourd’hui, c’est le début effectif des cours de la maternelle jusqu’en Terminale.
A la question de savoir si les évènements du 30 septembre au 1er octobre passé n’ont pas causé de désagrément à l’organisation de la rentrée d’aujourd’hui, sœur Elyse Nikiéma répond par la négative. « Il n’y pas eu d’impact parce qu’on était plus ou moins préparé. On attendait cette date du 3 impatiemment, seulement on n'était pas sûr qu’elle aurait lieu. Néanmoins, on avait déjà conçu les emplois du temps, traité le règlement intérieur. Tout était fin prêt à notre niveau pour accueillir les enfants », a déclaré la directrice du lycée Marie Immaculée, sœur Elyse Nikiéma.
Le ministère burkinabè de l’Education nationale avait sorti une note obligeant tous les établissements à commencer le 1er octobre, ce qui est déplorable, selon la sœur directrice Elyse Nikiéma.
« Moi personnellement, j’étais déçue d’apprendre qu’on ne peut plus commencer les cours un peu à l’avance parce que je ne vois pas le mal que nous faisions aux fils de la nation en commençant un peu plus tôt. On paie plus cher pour la vacation en commençant plus tôt mais pour nous, l’objectif est de donner ce qu’il faut aux enfants pour se préparer aux examens. Les classes d’examen ont commencé deux semaines avant la rentrée d’octobre l’année dernière. Nous avons fini les programmes tôt, donc nous avons eu le temps de réviser comme il se doit », a-t-elle souligné tout en rappelant que la première sur le plan national à l’examen du BEPC 2022 est issue de cette école.
Cependant, ce n’est pas le cas dans d’autres établissements comme le lycée Wend-Manegda et le lycée les Creusets, sis à Ouaga 2000. La rentrée dans ces établissements, selon les responsables, est prévue pour le mardi 4 octobre 2022. À en croire le directeur des Etudes du lycée Wend-Manegda, ce décalage est dû aux évènements des 30 septembre et 1er octobre 2022 qui se sont déroulés à Ouagadougou. « Le vendredi pendant que l’administration était à pied d’œuvre pour préparer la rentrée du 3 octobre, nous avons entendu des tirs et au regard de notre position géographique, nous avons stoppé et chacun est rentré chez soi », a expliqué le DE du lycée privé Wend-Manegda, Issiaka Kaboré.
« Le samedi, nous sommes revenus en espérant rattraper la journée de vendredi que nous avons perdu, mais nous avons vécu le même scénario : des tirs d’armes lourdes. Nous avions eu l’impression à un moment donné que c’était devant l’établissement que les tirs se faisaient. Nous avons encore quitté les lieux comme indiquent déjà les consignes sécuritaires en cas de tirs ; il faut se coucher à plat ventre ou bien quitter les lieux », a-t-il ajouté.
Ainsi, cette journée du 3 octobre sera consacrée à terminer les préparatifs pour accueillir les élèves demain mardi 4 octobre, a-t-il conclu.
Le calendrier scolaire qui avait été donné par le désormais ex-ministre de l’Education nationale, Lionel Bilgo, fixait la rentrée pédagogique à ce jour 3 octobre 2022. Avec le coup d’État du 30 septembre 2022 et les manifestations du 1er octobre 2022, nombreux sont les personnes (élèves, parents d’élèves) qui pensaient à un report de cette rentrée par les nouveaux décideurs du Burkina. Des informations sur les réseaux sociaux annonçaient déjà le report à une date ultérieure. Le ministère de l’Education nationale avait démenti cette information sur sa page Facebook un peu plus tôt dans la journée du 2 octobre. Tous sont restés dubitatifs jusqu’à ce que le capitaine Ibrahim Traoré lors de sa rencontre avec les secrétaires généraux à 15h annonce le maintien de la rentrée pour ce lundi 3 octobre. Ainsi, une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue sur le terrain pour constater que la rentrée a eu lieu dans plusieurs établissements dont le complexe scolaire Marie Immaculée. D’autres établissements par contre ont décalé leur rentrée d’un jour pour accueillir les élèves.
Dès 7h30 dans la cour du complexe scolaire Marie Immaculée, élèves, parents d’élèves et encadreurs, tous étaient réunis pour la rentrée. Après une prière pour confier la nouvelle année scolaire à Dieu et demander son assistance, la sœur directrice Elyse Nikiéma a invité les élèves au travail et à la discipline, car il n’y a pas de secret de réussite en dehors le travail.
Les enseignants, elle les a appelés à la rigueur au travail, à bien faire le travail et à donner le meilleur d’eux-mêmes au quotidien. Aux parents d’élèves elle a demandé de veiller à l’éducation des enfants à la maison car l’école seule ne pourrait le faire. À 08h00, ce fut la montée des couleurs. Après cela, la sirène a donné le signal invitant les élèves à rejoindre les classes. Dès aujourd’hui, c’est le début effectif des cours de la maternelle jusqu’en Terminale.
A la question de savoir si les évènements du 30 septembre au 1er octobre passé n’ont pas causé de désagrément à l’organisation de la rentrée d’aujourd’hui, sœur Elyse Nikiéma répond par la négative. « Il n’y pas eu d’impact parce qu’on était plus ou moins préparé. On attendait cette date du 3 impatiemment, seulement on n'était pas sûr qu’elle aurait lieu. Néanmoins, on avait déjà conçu les emplois du temps, traité le règlement intérieur. Tout était fin prêt à notre niveau pour accueillir les enfants », a déclaré la directrice du lycée Marie Immaculée, sœur Elyse Nikiéma.
Le ministère de l’Education burkinabè avait fait sortie une obligeant tous les établissements à commencer le 1er octobre, ce qui est déplorable, selon la sœur directrice Elyse Nikiéma.
« Moi personnellement, j’étais déçu d’apprendre qu’on ne peut plus commencer les cours un peu à l’avance parce que je ne vois pas le mal que nous faisions aux fils de la nation en commençant un peu plus tôt. On paie plus cher pour la vacation en commençant plus tôt mais pour nous, l’objectif est de donner ce qu’il faut aux enfants pour se préparer aux examens. Les classes d’examen ont commencé deux semaines avant la rentrée d’octobre l’année dernière. Nous avons fini les programmes tôt, donc nous avons eu le temps de réviser comme il se doit », a-t-elle souligné tout en rappelant que la première sur le plan national à l’examen du BEPC 2022 est issue de cette école.
Cependant, ce n’est pas le cas dans d’autres établissements comme le lycée Wend-Manegda et le lycée les Creusets, sis à Ouaga 2000. La rentrée dans ces établissements, selon les responsables, est prévue pour le mardi 4 octobre 2022. À en croire le directeur des Etudes du lycée Wend-Manegda, ce décalage est dû aux évènements des 30 septembre et 1er octobre 2022 qui se sont déroulés à Ouagadougou. « Le vendredi pendant que l’administration était à pied d’œuvre pour préparer la rentrée du 3 octobre, nous avons entendu des tirs et au regard de notre position géographique, nous avons stoppé et chacun est rentré chez soi », a expliqué le DE du lycée privé Wend-Manegda, Issiaka Kaboré.
« Le samedi, nous sommes revenus en espérant rattraper la journée de vendredi que nous avons perdu, mais nous avons vécu le même scénario : des tirs d’armes lourdes. Nous avions eu l’impression à un moment donné que c’était devant l’établissement que les tirs se faisaient. Nous avons encore quitté les lieux comme indiquent déjà les consignes sécuritaires en cas de tirs ; il faut se coucher à plat ventre ou bien quitter les lieux », a-t-il ajouté.
Ainsi, cette journée du 3 octobre sera consacrée à terminer les préparatifs pour accueillir les élèves demain mardi 4 octobre, a-t-il conclu.
« Dans cette situation de confusion et de violence au Burkina, le travail des journalistes est véritablement difficile », lance la rédactrice en chef de Burkina Info, Vanessa Diasso. Dans les lignes qui suivent, elle nous donne sa version des situations périlleuses que la télévision Burkina Info a vécues durant les deux premiers jours du coup d‘Etat perpétré par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du capitaine Ibrahim Traoré.
En ces situations de violence et de confusion au Burkina, le travail des journalistes est véritablement difficile. Depuis hier, pour accéder au média c’était assez compliqué, vu sa situation géographique. Nous sommes non loin des résidences présidentielles et ministérielles et du palais présidentiel. C’est une zone stratégique. Pour arriver au service hier il nous a fallu emprunter certaines artères qui n’étaient pas bloquées. C’est comme ça que nous avons pu accéder au média. Arrivé on a tenu une conférence de presse rapidement afin de déployer les agents. Certains sont allés faire le constat de la fermeture des lieux de commerce, d’autres sont allés en ville pour voir comment les gens appréhendaient la situation. On a essayé de tenir les sessions puisqu’on a une dizaine de sessions par jour. Au fur et à mesure les journalistes revenaient. Pour ceux qui devaient monter leur élément, il y en a qui ont fait des extraits rapidement. C’est dans cette situation que la journée de vendredi s’est passée.
Pour ce qui est de la journée d’aujourd’hui samedi, il y a la voix un peu tremblotante parce qu’on était vraiment dans la peur. Ce matin on est venu à 8h. On a également tenu la conférence de rédaction. Comme il y a eu une déclaration hier nuit, on est revenu sur cette déclaration pour recueillir des réactions. Donc nos éléments se sont déployés, vu qu’il y avait une sorte d’accalmie le matin. Au cours même de la matinée lorsque les tirs ont repris il a fallu écrire dans le groupe WhatsApp de la rédaction pour indiquer à ceux qui sont en ville dans des zones où il y a une sorte d’accalmie, d’y rester pour ne pas s’exposer. Au fur et à mesure que les évènements se déroulaient, en fonction des points où ils étaient, les journalistes essayaient de nous envoyer des informations. Il y en a qui étaient au centre-ville où ils disaient qu’il y avait des artères qui étaient bloquées ; d’autres dans certains quartiers indiquaient qu’ils entendaient des tirs et c’est comme ça qu’on échangeait et on leur demandait de ne pas s’exposer. Par la suite lorsque les tirs ont cessé, des reporters ont essayé de revenir à la rédaction. Ils ont donc procédé au montage de leurs éléments. Ensuite on a vu qu’il y avait des militaires qui se positionnaient aux alentours du média. Burkina Info était pratiquement quadrillé et les tirs ont commencé à s’intensifier. Finalement, on a dû se coucher au sol par mesure de prudence, vu que ce sont les précautions que donnent les agents de sécurité et on s’est éloigné des vitres. Actuellement on constate une accalmie, Dieu merci, mais on est toujours au sein du média vu qu’on n’a pas la possibilité de sortir. C’est dans cette situation que se passe la journée ici. Il faut signaler qu’aujourd’hui il devait y avoir deux journalistes présentateurs. Malheureusement le deuxième n’a pas pu venir à la télé. Donc c’est le journaliste qui est là depuis ce matin qui se tape les différentes sessions et c’est lourd comme travail. C’est difficile, surtout en ces moments.
Les Ouagavillois se sont réveillés sous des coups de feu dans la matinée du 30 septembre 2022. Cette journée a été confuse avec des coups de feu qui ont retenti dans le quartier résidentiel Ouaga 2000. Aucune information n’était disponible jusqu’à 19h où un groupe de soldats, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, a annoncé la déchéance du président Paul Henri Sandaogo Damiba. Le 1er octobre dans la matinée, les choses semblaient être rentrées dans l’ordre jusqu’à ce que la situation devienne de nouveau confuse. Le rédacteur en chef de la télévision BF1, joint au téléphone par la rédaction de Radars Info Burkina, relate l’évolution des faits.
Il faut dire que le 30 septembre 2022, aux environs de 12h30- 13h, des soldats lourdement armés ont occupé le carrefour qui va en direction de la présidence du Faso, le palais présidentiel devant la télévision, avec des chars, des blindés, positionnés en direction de la présidence.
Entre temps autour de 13h, ils ont commencé à tirer en direction des forces spéciales qui se trouvent du côté de la présidence.
Il y a eu des ripostes entre temps, notre siège a commencé à trembler, nous sommes rentrés sous les tables sous nos bureaux pour nous protéger pendant une trentaine de minutes. Quelques instants après, le crépitement des armes a cessé. Ainsi, nous avons demandé à toute l’équipe d’évacuer les lieux, de regagner leur domicile. On a dû interrompre le journal de 13h que nous préparions. Les équipes qui étaient déjà sur le terrain pour des productions, pour des constats terrains, on leur a dit clairement de se faire déposer chez eux à la maison par les chauffeurs. Nous avons demandé aux chauffeurs de rentrer avec les véhicules de reportage chez eux en attendant que la situation se calme.
On a espéré qu’aujourd’hui la situation irait mieux pour qu’on puisse reprendre le service. Ce matin on a encore déployé les équipes, on est arrivé pour préparer le journal de 13h. C’est là encore qu’aux alentours de 12h, un renfort est arrivé au niveau du carrefour. Des soldats massivement positionnés avec des armes lourdes une fois de plus. Entre-temps il y en a même qui se sont positionnés tout autour de nos murs, couchés sur le gazon en position de tir et là on a compris que le danger était imminent avec les informations qui nous parvenaient des sources proches des forces de défense et de sécurité nous disaient qu’il Y a risques d’affrontements parce que visiblement les éléments fidèles au président Damiba ne sont pas prêts à se laisser faire et qu’il y a une riposte qui se préparait. On a compris dès lors qu’on était encore en danger une fois. Donc tout de suite on a dû stopper la préparation du journal, on a encore demandé à l’équipe de regagner chacun son domicile. Voilà un peu la situation. Hier on n’a de pu travailler, aujourd’hui également c’est une situation assez difficile pour nous. Il faut le dire, ce n’est de du tout facile pour l’équipe. On a bien envie de faire notre travail, de couvrir mais là on se retrouve dans une situation assez complexe qui nous pose une fois la question de notre positionnement géographique. Est-ce qu’il faut penser à délocaliser le siège de la télé parce qu’à chaque situation trouble de ce genre nous nous retrouvons confrontés à une situation pareille. Rappelez-vous de 2015 où des confrères, des agents du personnel de la télévision Bf1 a été victime de violences par des éléments des forces de défense et de sécurité. Donc c’est une situation compliquée que nous vivons actuellement et là, c’est vraiment dommage pour la liberté de la presse.
Dans les lignes qui suivent, Alexandre Sankara, homme politique burkinabè, s’exprime sur le coup d‘Etat perpétré le 30 septembre par une partie des éléments du MPSR contre l’ex-président Damiba. Selon M. Sankara, la tentative de certains militaires restés fidèles au lieutenant-colonel de réinstaller ce dernier dans le fauteuil présidentiel est une entreprise vouée à l’échec. Il en appelle donc à un soutien des nouvelles autorités.
Nous avons assisté, dans la journée du 30 septembre 2022, à un scénario qui a plongé les uns et les autres dans la psychose parce que le peuple burkinabè était angoissé quant à l’issue du bras de fer qui opposait les différentes factions militaires. Mais hier dans la soirée, nous avons tous écouté la déclaration du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) II. En gros, on constate que les jeunes qui avaient fait le coup d’Etat de janvier 2022 ont pris leurs responsabilités et mis dehors le président Damiba, invoquant comme principale raison la déviation de celui-ci de la mission première qui les avait conduits à mettre fin au régime du président Kaboré, à savoir la lutte contre l’insécurité. Nous apprécions de prime abord les bonnes déclarations, les bonnes intentions du capitaine Ibrahim Traoré et de ses camarades, mais nous attendons de les voir au pied du mur. Par prudence, nous préférons éviter de jubiler. Je constate que ces jeunes militaires, dans la déclaration qu’ils ont faites, ont pris un certain nombre de décisions qui, à mon avis, sont très salutaires. Ils ont donné un aperçu de ce qu’ils envisagent de faire : entre autres, de larges concertations avec les forces vives pour une transition inclusive. C’est ce que nous, en tout cas à “Ensemble pour le Faso“ ou au niveau du “Front patriotique“, revendiquions principalement. Nous apprécions donc positivement ces bonnes intentions. Il est vrai qu’aujourd’hui, nous assistons à des poches de résistance de certaines unités ; il semble même qu’il y ait des tirs en ville et que les forces spéciales basées à Kamboinssin et qui sont restées fidèles au président déchu, Paul Henri Damiba, soient en train de monter sur Ouagadougou pour inverser la tendance et réinstaller ce dernier. A mon avis, cela est voué à l’échec, car ça risque de conduire à un bain de sang, vu que ça va entraîner un affrontement entre différentes factions militaires. Les conséquences aussi sur les civils ne sont pas prévisibles, ça va être désastreux et j’appelle ces militaires à la retenue. J’exhorte surtout le peuple et la population burkinabè à soutenir les nouvelles autorités, à sortir massivement dire non au rétablissement du président Damiba. Il faut que le peuple apporte un soutien franc aux nouvelles autorités, à ces jeunes qui nous ont appris que dès le départ, ils avaient prévenu le lieutenant-colonel Damiba qu’il était sur la mauvaise voie. A les écouter, ils ont tenté de régler la question à l’interne. Malheureusement Damiba ne les a pas écoutés, ce qui les a amenés à perpétrer ce 2e coup d’Etat en espérant que cette fois-ci, ils auront le soutien du peuple pour parachever la mission pour laquelle ils ont pris le pouvoir en janvier, à savoir restaurer l’intégrité territoriale du Burkina et non restaurer un quelconque ordre ancien.
A l’étape actuelle, l’éducation burkinabè fait face à d’énormes problèmes dus à la crise sécuritaire sans précédent, surtout avec un grand nombre d’élèves déplacés internes : 708 000 élèves PDI au 31 mai 2022, selon la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). A l’orée de la rentrée scolaire, Radars Info Burkina est allé à la rencontre du secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation et de la recherche (F-SYNTER), Souleymane Badiel, pour en savoir davantage sur les problèmes fondamentaux de l’éduction au Burkina. Les échanges ont surtout porté sur la question des élèves déplacés internes.
Selon Souleymane Badiel, le système éducatif burkinabè est à la croisée des chemins car les problèmes y sont énormes. Malheureusement, face à cette énormité de préoccupations, on ne voit pas de détermination politique avec des engagements qui peuvent rassurer que des politiques sont mises en œuvre ou que des mesures sont prises en vue de résoudre convenablement ces préoccupations, s’empresse-t-il de faire remarquer.
A cette rentrée scolaire et universitaire, il estime qu’il y a trois grands problèmes qui plombent le système éducatif burkinabè. Le premier problème est celui sécuritaire, dont tout le monde voit les conséquences dommageables, à la fois pour l’ensemble de la société et pour l’éducation. Le deuxième problème est l’impact de la vie chère qui fait que cette rentrée est à la limite cauchemardesque pour beaucoup de parents d’élèves. La troisième préoccupation est la remise en cause des droits sociaux. Ces éléments, mis ensemble, montrent que le système éducatif est en train de plonger davantage, selon notre interlocuteur.
La situation des élèves déplacés internes semble pire que l’on ne l’imagine, à en croire M. Badiel, qui ajoute que le gouvernement ne présente aucune solution. « Par exemple concernant les Personnes déplacées internes (PDI), quelle est véritablement la solution que le gouvernement propose à cette rentrée pour les élèves qui sont touchés par cette situation ?» s’interroge-t-il. Et d’ajouter : « Ce que nous avons vu sur le terrain dans un premier temps, c’est que dans au moins 3 provinces de la région de l’Est par exemple, l’Etat n’a pas été capable d’organiser les concours de l’entrée en 6e et de l’entrée en 2nde. Qu’est-ce que cela signifie ? Que l’Etat lui-même indique par cet acte qu’il est incapable d’ouvrir les établissements dans ces trois provinces à cette rentrée 2022-2023.»
Le deuxième élément concernant cette question, selon Souleymane Badiel, est qu’il y a une circulaire du secrétaire général du ministère de l’Education nationale qui invite les responsables administratifs au niveau déconcentré à informer, à demander aux chefs d’établissements et aux personnels d’accueillir dans la mesure du possible les élèves déplacés internes qui viennent à eux dans les établissements.
C’est une fuite de responsabilités, a-t-il soutenu, parce que la situation que cela a engendré aujourd’hui, c’est que tout le monde converge vers les établissements publics en se présentant comme PDI. Et les établissements n’ont aucun moyen de faire la part des choses entre qui est réellement déplacé interne et qui ne l’est pas. Cela va induire une augmentation des effectifs dans les établissements sans commune mesure avec les normes éducatives à cette rentrée 2022-2023.
Ainsi, rien que sur ce plan, le gouvernement ne va pas dans le sens effectivement de mettre en route des mesures permettant de répondre correctement à cette situation ; bien au contraire, ce vers quoi il avance va créer plus de problèmes : à la fois en termes de qualité de l’éducation et d’accès à celle-ci, a déclaré M. Badiel.
Quand on dit simplement aux responsables d’établissements de faciliter l’inscription des élèves PDI sans tenir compte des conditions dans lesquelles ils vivent, cela ne sert à rien. Ces élèves vivent comment ? Comment font-ils pour aller à l’école ? Comment paient-ils leurs frais de scolarité ? Ce sont autant de question auxquelles il n’y a pas de réponse, selon le SG de la F-SYNTER, Souleymane Badiel.
Sur cette question de conditions de vie des PDI, Plan international et plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG) ont tenu une conférence de presse le 20 septembre dernier sur la réponse humanitaire apportée aux enfants PDI. Il en est ressorti que le montant alloué par les bailleurs de fonds humanitaires entre janvier et août 2022 représente à peine environ 177 francs CFA par mois et par enfant déplacé en âge d’être scolarisé.
Partant de ce constat, Souleymane Badiel estime que dans ces conditions les enfants, surtout qu’il n’y a plus de cantines dans beaucoup d’établissements, risquent de se retrouver confrontés à toutes sortes de maux comme la délinquance juvénile, le risque de recrutement par les groupes armés terroristes, etc. Et le pire, c’est que ceux qui ont atteint l’âge d’être scolarisés n’ont pas de place dans les établissements. C’est pourquoi le SG de la F-SYNTER souligne que le gouvernement actuel n’avance pas de solutions qui rassurent que le système éducatif va s’améliorer. Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil du système éducatif à cette rentrée scolaire 2022-2023 si ce n’est que le système est en train de s’enfoncer davantage, clame M. Badiel.
A la question de savoir si on peut sauver cette rentrée scolaire des PDI à l’étape actuelle, il dit être optimiste. En effet, pour notre interlocuteur il est vrai que la situation liée à l’insécurité est particulièrement préoccupante, mais tout est une question de volonté politique. Il y a des possibilités d’aller vers des solutions correctes et le plus rapidement possible.
Pour améliorer la situation et sauver l’éducation au Burkina, le SG de la F-SYNTER a fait des propositions.
« Si on veut sortir notre système éducatif et la recherche de l’ornière dans laquelle ils se trouvent, il faudra poser les bases d’une refonte du système éducatif de sorte qu’il s’adapte à nos réalités et prenne en compte tous les aspects qui doivent permettre d’en faire une éducation populaire, démocratique au service de notre nation ».
C’est possible et il suffit qu’on crée les conditions de sorte que tous les acteurs apportent leur contribution en termes d’analyse, de réflexion et que ces propositions soient prises en compte, car jusque-là les organisations font beaucoup de propositions mais le plus souvent, elles ne sont pas prises en compte.
Pour terminer, le SG de la F-SYNTER reconnaît que le Burkina et son système éducatif sont dans une situation très difficile. Mais pour lui, il faut garder espoir et ne pas être fataliste. Le peuple doit se mobiliser davantage, s’organiser et prendre son destin en main, a-t-il suggéré, au lieu de reposer sur des groupuscules qui répondent à d’autres injonctions que des politiques à même de répondre aux attentes des populations.
Pour cette rentrée scolaire, Souleymane Badiel invite les parents d’élèves, les étudiants, les travailleurs et les organisations à savoir qu’il n’y aura pas d’avancée significative dans le secteur de l’éducation en termes de résolution des problèmes en dehors d’une mobilisation et d’une prise en charge conséquente de ces problèmes par l’ensemble de ses acteurs.
Les aides-ménagères sont le plus souvent confrontées à des difficultés dans l’exercice de leurs tâches. Elles subissent des traitements dégradants, ploient sous la surcharge de travail et reçoivent une rémunération en deçà de l’effort fourni. Selon le Centre de recherche et d’action sur les droits économiques, sociaux et culturels (CRADESC), en 2018 on dénombrait 59 158 travailleurs domestiques au Burkina, dont 75% de femmes. Face à toutes ces difficultés que vivent ces personnes, le Burkina Faso a adopté la convention C189, laquelle définit les droits et les devoirs des travailleuses domestiques. Malheureusement, cette convention peine à être ratifiée.
La situation des aides-ménagères est assez préoccupante, selon Marie Yonli, membre de l’Association des femmes juristes (AFJ) du Burkina Faso. « Elles se retrouvent seules entre quatre murs, donc n’ont pas l’occasion d’échanger avec leurs camarades pour engager des actions, prendre des initiatives. Elles n’ont pas d’heure de repos. Ce sont elles les premières à se lever le matin et les dernières à se coucher la nuit. A cause de la précarité de leur emploi, elles n’ont pas de moyen de déplacement ni de cadre pour se rencontrer et mener des activités. Celles qui sont logées chez leur employeur n’ont pas de jour de repos en tant que tel. De plus, elles sont victimes de toutes sortes de violences : sexuelles, morales, physiques, etc. D’où la nécessité de textes qui les protègent », a-t-elle détaillé.
L’Association des femmes juristes s’est fixé pour mission d’accompagner les travailleuses domestiques en vue de la ratification de la convention C189, qui est une norme internationale, et de l’adoption d’une loi spécifique qui va mieux les protéger. Cette convention, qui est un ensemble de textes adoptés au niveau international qui encadrent le travail des domestiques, a été adoptée il y a 25 ans par le Burkina Faso.
D’après Marie Yonli, au niveau national, c’est le Code du travail qui encadre le travail de façon générale. Les travailleuses domestiques sont donc aussi régies par ledit code, mais certains aspects spécifiques à ces dernières n’y sont pas pris en compte.
« Il y a aussi le décret 807, qui a été pris en 2010 pour encadrer le travail des gens de maison (jardiniers, chauffeurs, aides-ménagères). Ce texte non plus n’est pas complet car même s’il encadre la rémunération, les congés, les heures de repos et les contrats de ce personnel, il ne prend en compte ni la question des libertés syndicales ni celle de la protection sociale », précise Mme Yonli.
Dans cet accompagnement que l’AFJ envisage d’apporter aux aides-ménagères, il est aussi prévu la formation et la sensibilisation à un certain niveau pour mieux accompagner ces dernières. «Aujourd’hui, il y a des gens qui engagent des travailleuses domestiques et 1 à 2 mois après, celles-ci désertent et c’est la galère encore pour l’employeur. Nous pensons que si elles sont bien encadrées, bien formées, bien sensibilisées, chacun va jouer sa partition : les travailleuses domestiques vont travailler correctement, avec une certaine compétence, et les employeurs également vont honorer leurs engagements », a-t-elle indiqué.
L’AFJ mène le combat avec les aides-ménagères et souhaite vivement que l’Etat burkinabè prenne les dispositions nécessaires à la ratification de la convention C189 et qu’il adopte une loi spécifique encadrant le travail des domestiques.