Revendications du SYNAPEC : « Notre position restera inchangée si le gouvernement ne procède pas au reclassement automatique et sans condition des IAC et des IC » (Adama Dabilgou, secrétaire général dudit syndicat)
A l’orée de la rentrée administrative, prévue le 15 septembre 2022, et de celle pédagogique, le 3 octobre 2022, Radars Info Burkina a tendu son micro au secrétaire général du Syndicat national des professeurs d’école le vendredi 9 septembre 2022. L’objectif de cet entretien était de connaître la suite des revendications du SYNAPEC qui ont été faites le 25 août dernier. De ces échanges il ressort qu’aucune réponse n’a été donnée à la plateforme revendicative du syndicat qui, de ce fait, maintient sa position. Interview.
Radars Info Burkina : Présentez-vous à nos lecteurs.
SG SYNAPEC : Je me nomme Adama Dabilgou, Secrétaire général du Syndicat national des professeurs d'école (SYNAPEC).
Radars Info Burkina : Le 25 août passé, le SYNAPEC a tenu une conférence autour d’une plateforme revendicative, pouvez-vous revenir sur cette plateforme revendicative ?
SG SYNAPEC : Effectivement, le 25 août 2022, le Syndicat national des professeurs d'école a tenu une grande conférence de presse pour réclamer le reclassement automatique et sans condition de tous les Instituteurs adjoints certifiés (IAC) et des Instituteurs certifiés (IC) du Burkina Faso.
Radars Info Burkina : Au cours de ladite conférence, vous avez déclaré avoir adressé une demande de suspension de l’examen du Certificat supérieur d’aptitude pédagogique (CSAP) au ministre de la Fonction publique, avez-vous eu une réponse à cette demande ?
SG SYNAPEC : En effet, le 16 août 2022, le SYNAPEC a adressé une correspondance au ministère de la Fonction publique avec ampliation au ministère de l’Education nationale de l’Alphabétisation, et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN) et à l'Assemblée législative de Transition (ALT) pour porter à leur connaissance certains faits. D’abord, la masse éducative a passé plusieurs années sans avoir la chance de prendre part à un examen ou à un concours professionnel. Ensuite, l'emploi des Instituteurs adjoints certifiés est mis en extinction, de même que les catégories A3 et A2. De plus, les Instituteurs certifiés sont déjà certifiés. Ainsi, le monde éducatif trouve injuste de vouloir ramener les Instituteurs certifiés à chercher de nouveau une certification qu'ils ont déjà et par ricochet ressusciter pour les uns une catégorie déjà éteinte pour d’autres. De ce fait, le monde éducatif n'admet pas le recrutement des professeurs des écoles pendant que des Instituteurs adjoints certifiés sont toujours sur le terrain.
A cet effet, il a initié une pétition pour manifester son refus. Mais aucune réponse n’a été donnée à sa demande. Eu égard à tout cela, le SYNAPEC, créé pour défendre les intérêts moraux et matériels des Instituteurs adjoints certifiés et Instituteurs certifiés du Burkina Faso, proteste contre la tenue de l'examen du CSAPÉ et demande sa suspension pure et simple au profit d'un reclassement automatique et sans condition de tous les Instituteurs adjoints certifiés et Instituteurs certifiés du Burkina Faso.
Radars Info Burkina : Avez-vous eu gain de cause, concernant votre plateforme revendicative ?
SG SYNAPEC : Non ! Nous nous battons toujours pour obtenir gain de cause. A l'heure où je vous parle, le gouvernement fait la sourde oreille au SYNAPEC et à ses revendications.
Radars Info Burkina : Le ministre de l’Education nationale, Lionel Bilgo, a rendu public le calendrier de l’année scolaire 2022-2023. On y lit que la rentrée administrative est fixée au 15 septembre et celle pédagogique au 3 octobre. Etant donné que vous n’avez pas eu gain de cause dans vos revendications, comme vous l’avez indiqué précédemment, est-ce que les menaces dont vous avez fait cas, notamment boycotter la rentrée administrative, la rentrée scolaire, saboter les cours, faire une année blanche, pourraient être mises à exécution ?
SG SYNAPEC : Effectivement, nous avons pris connaissance de ce calendrier. A dire vrai, ce calendrier n'émeut personne. Sans les Instituteurs adjoints certifiés et les Instituteurs certifiés, ledit calendrier est sans objet. Sur la question de savoir si les menaces tiennent toujours route, je réponds par l’affirmative car rien n'est exclu ! Le monde de l'éducation n'ira pas enseigner sous cette humiliation. Le reclassement automatique et sans condition est un impératif pour que la rentrée administrative et celle pédagogique se tiennent en bonne et due forme
Radars Info Burkina : Avez-vous d’autres alternatives pour vous faire entendre ?
SG SYNAPEC : Le SYNAPEC ne s'inscrira pas dans une lutte de complaisance ou de plaisanterie. Si nous disons non, nous le disons de manière franche, sincère et responsable. Notre position restera inchangée si le gouvernement ne procède pas au reclassement automatique et sans condition des IAC et des IC.
Radars Info Burkina : Quel est votre mot de la fin ?
SG SYNAPEC : Nous voudrions vous traduire notre gratitude pour cet entretien. Par ailleurs, nous formulons des vœux de paix et de sécurité pour la nation burkinabè, durement éprouvée par l'hydre terroriste, la résultante de la mauvaise éducation et de la mauvaise gestion de la cité. En outre, nous invitons tous les IAC et IC à répondre promptement aux mots d'ordre qui seront lancés. Dans ce sens, un préavis de grève a été déposé pour le 15 septembre 2022, jour de la rentrée administrative.
Interview réalisée par Flora Sanou