samedi 23 novembre 2024

Lutte contre le terrorisme : « Il faut que les jeunes soient au centre des actions de la lutte» (Moumouni Dialla, président du Conseil national de la jeunesse)

terrAu Burkina Faso, les jeunes constituent une cible de choix pour les groupes terroristes. En effet, on constate que cette frange de la population est active tant dans le recrutement, la radicalisation au sein d’organisations extrémistes violentes que dans la commission d’attentats terroristes. Et on peut affirmer sans risque de se tromper que c’est principalement la situation sociale précaire de ces jeunes qui les pousse à rejoindre les rangs des « forces du mal ». Le Conseil national de la jeunesse (CNJ), conscient de cette réalité,  a donc initié un certain nombre d’activités en vue d’occuper sainement la jeunesse. Il s’agit de la création d’emplois, de la sensibilisation et de la mise en place d’un système d’alerte précoce.

Le moins qu’on puisse dire est que la situation sécuritaire du pays plombe sérieusement les activités économiques et sociales de la jeunesse, qui représente plus de 77% de la population. Face à cette pression du terrorisme, certains jeunes n’ont d’autre choix que de s’engager dans le camp de l’ennemi, qui leur promet monts et merveilles. La vulnérabilité des jeunes constitue donc une brèche dans laquelle s’engouffrent les groupes terroristes.

Pour le président du Conseil national de la jeunesse (CNJ), Moumouni Dialla, les jeunes sont à la fois acteurs et victimes du terrorisme au Burkina Faso. « Nous avons compris que pour assécher les sources d’enrôlement des terroristes, il faut s’attaquer à la cause », affirme le responsable dudit Conseil. La solution, c’est de trouver des emplois aux jeunes.

Le président du CNJ confie que le Conseil est donc dans la dynamique d’une opération « un jeune, un métier », qui consiste à former les jeunes et à leur donner ensuite des kits d’installation dans des métiers porteurs comme l’agriculture, l’élevage, la technologie, etc.

« Au-delà de cela, il faut aussi les appuyer par de la sensibilisation parce qu’il y en qui sont pris au piège, qui ne savent pas à quoi ils s’adonnent. Nous avons entamé une vaste campagne de sensibilisation à la prévention de la radicalisation parce que comme vous le savez, le terrorisme est la phase finale ; avant d’y arriver, il y a la radicalisation qui conduit les enrôlés à avoir un point de vue extrémiste », explique M. Dialla.

Outre la formation à des emplois, des actions sont menées pour que les jeunes contribuent au renseignement, une donne cruciale dans la lutte contre l’hydre terroriste. « La lutte contre le terrorisme est une lutte armée et les jeunes peuvent y participer en offrant des services de renseignement. L’alerte précoce est un dispositif qui consiste à donner des informations sur les cas de terrorisme constatés dans certaines régions », a-t-il précisé.

La jeunesse doit s’engager activement

« La lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée si la jeunesse n’est pas engagée. Il faut donc que les jeunes soient au centre des actions de la lutte », a insisté Moumouni Dialla qui a ajouté : « L’avenir d’un jeune s’inscrit dans la stabilité et le progrès du pays et si on a un pays qui vacille, tout naturellement les activités économiques et autres ne pourront pas se réaliser. »

Un appel a donc été lancé aux jeunes, ces acteurs-clés de la lutte contre le terrorisme, à s’engager pleinement pour participer à ce combat.

Nafisiatou Vébama

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