Des individus s’adonnent aux pratiques de faux et usage de faux en titres de transport et plaques d’immatriculation. En 2021, plus de 1000 engins à deux et trois roues et plus de cent (100) véhicules à quatre (04) roues ont été mis en circulation sur le territoire national sur la base de faux documents. En avril 2018, plus de 230 cartes grises, 155 certificats de mise en circulation, 210 plaques minéralogiques et 95 dossiers frauduleux devant servir à établir des cartes grises et des plaques d’immatriculations ont été saisis, etc. Pour lutter contre cette fraude documentaire et la falsification des plaques d'immatriculation, le ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière a procédé au lancement d'un site d'authentification des immatriculations provisoires et permanentes, www.dgttmverif.bf, ce jeudi 21 mars 2024 à Ouagadougou.
Cette plateforme a pour objectif de permettre à chaque usager de vérifier la validité de sa plaque d'immatriculation ou de son immatriculation provisoire. Ce système devrait permettre d’assainir le secteur des transports en mettant un coup d'arrêt aux tentatives de fraude en matière de plaques d'immatriculation.
Selon le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Anûuyirtole Roland SOMDA, "s’il est vrai que les forces de défense et de sécurité gagnent du terrain sur l'ennemi (les terroristes), malheureusement, nous constatons des pratiques dans nos cités, qui pourraient être qualifiées de terrorisme".
Ce n'est pas exagéré en ce sens que certains s'adonnent à des pratiques de faux, usage de faux en matière de documents de titres de transport, dit-il.
Ainsi, "ces mauvaises pratiques doivent prendre fin". D'où la mise en place de ce "dispositif accessible, sûr et efficace pour la vérification des cartes grises et des plaques d’immatriculations provisoires et définitives".
La commande, la vente et la pose des plaques doivent suivre un processus rigoureux, consigné dans un cahier des charges, dont les termes sont précisés par l’arrêté conjoint n° 2017-0091/MTMUSR/MINEFID du 08 juin 2017, a-t-il rappelé.
De sa conviction, " ce site web sera un outil puissant, pour donner à chaque citoyen les outils de vérification de l’authenticité de sa plaque d’immatriculation, définitive ou provisoire".
Par ailleurs, il a souhaité qu'au plus tard le lundi 25 mars prochain, les spots publicitaires puissent commencer à être diffusés en plusieurs langues pour toucher le maximum de personnes qui sont innocemment victimes de cette arnaque.
Pour le Directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM), le Colonel Kanou COULIBALY, ces fraudes mettent à mal le système d'immatriculation, la sécurité nationale en général et la sécurité routière en particulier.
Pour être promoteur de lendemains meilleurs, il faut être sain. Et dgttmverif.bf devrait "contribuer amplement à assainir le sous-secteur du transport routier, en donnant un coup d'arrêt aux tentatives de fraude des plaques d'immatriculation", a-t-il soutenu.
Comment marche le processus de commande et de pose des plaques ?
À en croire le directeur général de la DGTTM, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de modernisation et de sécurisation des titres de transport, l'État a concédé à la société Supernet Technologie Holding (STH) le volet sécurisation des plaques.
"Quand un concessionnaire de plaques obtient son agrément du ministre chargé des Transports, il se fait enregistrer à la société STH qui lui crée un compte sur la plateforme dédiée. Ce compte contient les informations du promoteur et celles de son ou ses fournisseur(s) de plaques. Avec le compte STH, le concessionnaire de plaques peut faire la commande de plaques, la commande d'hologramme et la pose Informatique", a-t-il expliqué.
Les citoyens sont invités à explorer le site web, à faire part de leurs commentaires et suggestions.
Flora SANOU