samedi 27 avril 2024

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Institution journée nationale coutumes et traditions : « Un acte de justice rendu à soi-même, un pas vers la souveraineté », Lianhoué Imhotep Bayala

jrncult uneLe gouvernement burkinabè de transition a décidé, lors du Conseil des ministres du mercredi 6 mars 2024, de consacrer le 15 mai de chaque année journée nationale des traditions et des coutumes. Objectifs : réaffirmer la laïcité de l’Etat, renforcer l’équité dans le traitement des expressions religieuses et offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales. Cette décision semble la bienvenue pour nombre de Burkinabè, qui estiment que c’est l’affirmation de notre identité réelle, une autre manière de combattre l’impérialisme.

Pour Lianhoué Imhotep Bayala, coordinateur national du cadre « Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita », doctorant en étude culturelle africaine, cette décision est un acte historique et courageux. « C'est un acte de justice rendu à soi-même, à notre mémoire immatérielle collective parce que c'était complètement incompréhensible que nous nous soyons permis ce qui ne l'est pas pendant plus de cent (100) ans : le mépris de nous-mêmes, de nos us et coutumes », dit-il.

Pour lui, le fait que le président Ibrahim Traoré et ses hommes, faisant montre d’une clairvoyance politique, aient enfin compris « la nécessité de reconnaître en nous-mêmes, en notre histoire et en notre mémoire collective la dignité d'être consacrés, respectés, honorés et valorisés est un pas vers la souveraineté. C'est une importante victoire sur notre échec à mettre en avant nos us et coutumes ».

Selon lui, on ne peut pas proclamer une souveraineté creuse, parce qu’il faut qu'elle marche sur un contenu avéré. Il faut qu’elle fonctionne « sur des attitudes qui nous remettent au centre de nous-mêmes et que nous cessions d'être cette périphérie sur laquelle on jetait toutes les railleries publiques, sur laquelle toutes campagnes de dénigrement des courants religieux coloniaux se sont projetées de façon humiliante pendant toute une série d'années », soutient-il.

A en croire Lianhoué Imhotep, cet acte « solennel et historique » doit être marqué à la hauteur de ce qui lui a été consacré. C’est pourquoi, pour réussir la célébration de cette journée, il faut faire en sorte qu'elle soit célébrée sur tout le territoire national et que les acteurs de premier plan soient mis en avant.

« Il faut confier cette promotion aux gardiens de nos traditions, notamment aux chefs de terre qui sont des officiers de la religion africaine, des us et des coutumes. jrncult 2Le 15 mai de chaque année, il faut qu'il y ait une cérémonie dans chaque village pour honorer, prier nos ancêtres et leur adresser nos bons vœux afin qu'ils veillent sur la communauté. Que le poulet ou le mouton ou encore le bœuf qui sera sacrifié aux ancêtres le 15 mai, comme le bélier qui est égorgé pour la Tabaski, soit une occasion de prière, de rencontre et de convivialité. Même si c'est avec des plumes de poulet ou un œuf de poulet, il faudrait qu’une telle journée soit une réalité dans chacun de nos hameaux de culte », a-t-il suggéré.

Par ailleurs, il estime que cette journée serait l'occasion d'inviter les croyants des autres religions « à venir enlever l'habit des préjugés qu'ils ont sur les religions traditionnelles, à venir découvrir que ce sont des religions d'amour, de partage, de paix. Il n'y a rien de plus beau que d'être adepte de cette croyance qui est d'ailleurs la première croyance universelle au monde ».

Jean-Baptiste K. Badiel, citoyen burkinabè, par ailleurs président exécutif national de l’Association TRIGONE Burkina Faso (association engagée, entre autres, dans la promotion de la culture, de la cohésion sociale), lui, affirme qu’une « journée consacrée à nos coutumes et à nos traditions est une affirmation de notre existence africaine ».

« Nul ne peut renier sa propre culture sans se détruire soi-même, sans détruire son âme.  Nous devons conserver nos valeurs, notre culture, notre identité africaine malgré notre diversité », déclare-t-il.

Flora Sanou

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