Le prévenu comparaît ce 16 août 2022 au Tribunal de grande instance Ouaga I, pour répondre des faits de vol portant sur deux motos, une de marque Sania et l’autre Sirius. Le présumé coupable nie tous les faits qui lui sont reprochés alors que tous les faits l’incriminent.
Lors d’une fête, SZ dépose sa moto près du lieu où se tenait ladite fête. En quelques minutes d’inattention, il ne retrouvait pas son engin là où il l’avait déposé. Il se met donc à le rechercher avec l’aide de ses camarades. Ils sont allés trouver la moto sous un arbre à l’écart et voulant savoir qui l’avait déplacée, ils se sont donc cachés pour voir qui viendrait la récupérer.
Après quelques minutes, ils aperçoivent AC qui vient s’accouder sur la moto, faisant semblant de passer un appel.
Le propriétaire l’a saisi et remis aux « koglwéogo », il a été ensuite conduit à la gendarmerie.
Lors de son interpellation, les gendarmes ont trouvé en sa possession une moto de marque Sania. Après vérification, il s'avère que cette moto est volée et appartiendrait à un nommé IK.
Interrogé sur les faits à la barre, AC nie en bloc tout alors qu’on a trouvé sur lui un lot de clés de moto, ce qui lui permet selon le procureur de « débloquer les motos condamnées et les soustraire facilement».
Le prévenu affirme avoir acheté la moto de marque Sania à 315 mille francs sans avoir pris de document avec son voisin. « Celui avec qui j’ai acheté la moto a écrit son numéro sur un bout de papier et il m’a dit que si on me demandait les papiers de la moto je pouvais l’appeler mais, quand on est venu récupérer la moto, je n’avais plus le contact du vendeur pour l’appeler », explique le prévenu.
Quant à la moto Sirius, il dit ne pas être au courant de qui l’a déplacée et affirme qu’il était juste venu communiquer et repartir. Sur le lot de clés, il insiste l’avoir ramassé et prétend qu’il comptait demander à qui appartenaient ces clés.
« Il faut donc que le tribunal lui inflige une peine exemplaire »
De toutes ces déclarations le procureur pose la question : Est-il coupable oui ou non ? « Il est conscient qu’il est la seule personne qui a été retrouvée avec les mains sur la moto. Contre toute attente, l’intéressé nie les faits mais comme on le dit, les faits sont têtus », s’exclame le procureur.
Celui-ci est convaincu que la manière dont le prévenu se défend et nie les faits malgré l’évidence prouve qu’il s’est inscrit dans une logique de délinquance et n’est pas près de s’arrêter. « Je vous garantis que si ce monsieur sort dans 6 mois ou 1 ans, ne vous étonnez pas qu’il se retrouve devant vous. Il pense qu’il suffit de faire, venir nier les faits et se retrouver dehors. On dit qu’une faute avouée est à moitié pardonnée, lui, il a décidé de nier tous les faits malgré l’évidence, il faut donc que le tribunal lui inflige une peine exemplaire», argue-t-il.
Le procureur, dans ses réquisitions, a demandé au tribunal de condamner le prévenu à une peine d’emprisonnement de 36 mois, dont 24 ferme, et à une amende de 500 mille francs assortie de sursis.
Le tribunal, déclarant le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés, a précisé que l’infraction portait uniquement sur le vol de la moto Sania. Il a par conséquent condamné le mis en cause à une peine d’emprisonnement de 18 mois ferme ainsi qu’à une amende de 500 mille francs assortie de sursis.
Nafisiatou Vébama