samedi 23 novembre 2024

Education nationale : « La suppression des frais APE ne serait pas une bonne idée »  (Issiaka Kaboré, DE du lycée privé Wend-Manegda Ouaga 2000)

frais apeDans une interview qu’il a accordée à Radars Info Burkina ce jour 10 août 2022, Issiaka Kaboré, directeur des Études (DE) du lycée privé Wend-Manegda Ouaga 2000, s’est prononcé sur la suppression des frais APE (Association des parents d’élèves) dans les établissements scolaires privés au Burkina Faso demandée au ministère de l’Education nationale par  le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF).

Radars Info Burkina : Qu’est-ce que les frais APE ?

Issiaka Kaboré : C’est une cotisation annuelle de l’Association des parents d’élèves. Ces frais sont payés par chaque élève dans les établissements publics et ceux privés.

Le montant des frais APE est-il fixé par le ministère de l’Education nationale ou par chaque établissement d’enseignement ?

IK : L’Association des parents d’élèves (APE) est une « institution » reconnue par l’État. Elle n’a pas été improvisée ; elle figure dans le cahier des charges du ministère de l’Education nationale. S’agissant du montant des frais APE, il varie d’un lycée à un autre. À moins que je me trompe, c’est chaque établissement qui fixe ses frais APE.

A quoi servent lesdits frais ?

IK : Ils jouent un rôle très important dans le système éducatif si et seulement si il y a une transparence dans leur utilisation et s’il y a véritablement une rationalisation des dépenses. L’APE est un partenaire des établissements et a plusieurs fonctions : sociale, de médiateur  et d’assistance.

Primo, les fonds APE peuvent être utilisés pour financer une partie d’un examen blanc. Par exemple, l’école peut monter son projet  d’examen blanc et il se trouve que le budget alloué aux examens blancs est insuffisant. En pareil cas, l’école peut recourir à l’Association des parents d’élèves pour demander sa contribution. Secundo, certains établissements peuvent avoir des difficultés de paiement de leurs enseignants, surtout en fin d’année. Face à cela, si l’APE est en mesure d’apporter de l’aide, elle peut contribuer à  résoudre ce problème. Tertio, les activités socioculturelles des élèves en fin d’année sont en partie  financées par l’APE. Bref, celle-ci joue un rôle capital dans le système éducatif, d’autant plus qu’elle participe au succès des activités des établissements scolaires.

Au cas où le ministère de l’Education nationale donnerait son OK pour la suppression des frais APE tel que le demande le Réseau national des consommateurs  du Faso (RENCOF), quelles sont les alternatives que vous prévoyez, vu que, à vous entendre, celle-ci joue un rôle non négligeable ?

IK : À mon humble avis, il serait bien que l’État y mette de l’ordre, c’est-à-dire qu’il uniformise les frais en fonction des bourses et des salaires des parents d’élèves parce qu’il se pourrait que les frais soient élevés. Ainsi, on pourrait trouver le juste milieu : 1 000 FCFA ou même 500 FCFA, car il y a des APE qui vont au-delà de 5 000 FCFA. En tout cas, la suppression des frais APE ne serait pas une bonne idée. Par exemple, l’État pourrait octroyer une subvention aux établissements pour solutionner les problèmes. Sans compter que les établissements eux-mêmes peuvent récupérer ces frais autrement, notamment en les ajoutant aux frais de scolarité. On doit donc mettre l’accent sur l’essentiel, car il y a d’autres défis à relever.

Le mieux, ce serait donc que les différents acteurs du système éducatif travaillent en synergie et proposent les solutions idoines dans l’intérêt supérieur du pays, surtout pour l’amélioration de l’éducation. Il y a, par conséquent, lieu d’échanger pour trouver les solutions les plus appropriées. Il faudra faire preuve de sagesse et de responsabilité sur cette question des APE.

Interview réalisée par Flora Sanou

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