Le jeûne du Ramadan constitue l'un des cinq piliers de l'islam. C’est donc une obligation pour les musulmans qui sont aptes à l’observer. Cependant, certains fidèles dans l’optique d’accomplir leur devoir, même s’ils ne sont pas bien portants, jeûnent sans prendre conscience des conséquences et des dangers auxquels ils s’exposent. C'est le cas de certaines personnes atteintes de la drépanocytose. Rihanata Belem, AS, s'y est essayée ; elle nous fait le témoignage. Gaston Nana, infirmier au Centre médical urbain (CMU) au secteur 15 de Ouagadougou, parle des éventuelles conséquences que peuvent subir les drépanocytaires qui jeûnent.
En effet, Rihanata Belem, âgée de 20 ans cette année et ayant appris depuis son enfance que le jeûne est une obligation, a décidé de se prêtée à l’exercice, sans tenir compte du fait qu'elle était drépanocytaire de type hétérozygote SC. Elle confie avoir frôlé la mort.
« J'avais décidé de jeûner cette année mais j'ai failli mourir le premier jour même. Mes crises ont déclenché ce jour. Heureusement pour moi j'étais à la maison et il y avait des gens à côté pour me secourir » a-t-elle expliqué en ajoutant qu'elle « voulait juste essayer pour voir à quel point elle pouvait résister à la soif et la faim mais cet essai m'a servi de leçon ».
Les drépanocytaires, en jeûnant, peuvent se créer d'énormes problèmes, selon l’agent de santé, Gaston Nana.
De ses explications, «la drépanocytose est par avance une maladie génétique qui favorise la déshydratation". Or "le jeûne entraîne une déshydratation et perturbe également le processus de réhydratation nécessaire » dit-il.
Donc « un drépanocytaire qui jeûne, peut s’exposer à des crises sévères, pouvant nécessiter des transfusions sanguines répétées » et le mieux serait de s'abstenir de cette privation.
Aussi, « le drépanocytaire ne doit pas jeûner, car il a des règles d’hygiène de vie primordiale pour sa survie à respecter notamment boire au moins 3 à 4 l d’eau par jour, avoir une alimentation saine et variée, éviter d’exposer son corps à de rude épreuve, etc. », indique-t-il.
Cependant, pour les drépanocytaires qui n'ont pas de crises, de difficultés particulières, peuvent jeûner, a-t-il précisé, soulignant que tout dépend du degré de la drépanocytose.
Ainsi, pour les personnes de cette catégorie qui désirent jeûner, il leur est recommandé d’éviter de le faire tous les jours, de pratiquer un jeûne alterné en observant une pause de deux jours par exemple.
Flora SANOU