samedi 23 novembre 2024

Fonds d'appui à la presse privée : Il y a maintes épines dans cette rose qu'on appelle subvention

aafapp une112 médias privés, tous genres confondus, ont reçu la subvention de l’Etat par le truchement du Fonds d’appui à la presse privée (FAPP). Chaque organe de presse concerné recevra, in fine, entre 1 696 429 et 7 221 133 francs CFA, mais cela ne réjouit par pour autant les bénéficiaires. Ils dénoncent les difficultés pour entrer en possession de cette manne financière et les modalités de dépenses exigées.

Les responsables des médias sont unanimes : au regard de la spécificité des médias, il serait judicieux de revoir les modalités de justification de la subvention qui leur est accordée.

Pour André Eugène Ilboudo, directeur de la Radio des écoles, cette subvention a dévié de son objectif premier. La presse fait un travail d’intérêt public, donc l’Etat vient en appui à celle privée. « C’est un soutien qu’on apporte à la presse privée ;  cela ne devrait pas devenir comme une entreprise qui vient prester des services », dit-il. « Comment peut-on demander d’envoyer un contrat pour une dépense de 15 mille francs ? On rend la vie compliquée or la presse a une autre manière de fonctionner. Si vous devez acheter des piles, des unités pour vos reporters, devriez-vous signer des contrats pour cela ? C’est compliqué. Il faut revenir à l’esprit initial qui consistait à donner l’argent et à demander la justification », fulmine M. Ilboudo.

Pour les responsables des médias privés, au lieu que ce fonds leur serve d’appoint, il est en train de causer au contraire des problèmes.

aafapp 2Le fonctionnement du FAPP est aussi décrié. « Au départ ils donnaient l’argent au mois de mars mais actuellement ça peut traîner jusqu’en août. Parce qu’il y a une personne qui n’arrive pas à justifier, ils bloquent tous les bénéficiaires, même ceux qui sont en règle », dénonce le directeur de la Radio des écoles.

« Dites aux gens du BBDA, de l’ARCEP, de la CNSS et des Impôts que la subvention qu’on donne, ce n’est pas pour eux. Envoyez-leur une note pour le leur signifier », martèle un autre responsable de média.

« Le fonds alloué à la presse privée doit augmenter »

Le fonds a été mis en place en 1995 et subventionnait toute la presse privée nationale à hauteur de 400 millions. « Depuis cette époque, on est toujours à cette somme alors qu’actuellement, on est plus de 100 médias. Or, le Burkina Faso est l’un des premiers pays de la sous-région à avoir commencé à subventionner la presse privée. Mais actuellement, on est derrière ; la Côte d’Ivoire est à plus de deux milliards de FCFA de subvention, le Sénégal également. Il faut donc que l’Etat burkinabè pense à augmenter la cagnotte », plaide le directeur de la Radio des écoles.

Tous les responsables des médias privés proposent la relecture des textes qui régissent cette subvention.

Nafisiatou Vébama

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