samedi 23 novembre 2024

rdrautrbDeux sociétés immobilières partenaires d’affaires, que nous avons nommées société A pour la partie civile et société B pour les prévenus coupables, étaient face au Tribunal de grande instance Ouaga I ce mardi 23 août 2022. Le directeur général de la société B, KM, et son adjoint, SD, sont accusés par la société A, représentée par KD, du détournement de 111 millions FCFA, d’infraction de faux et usage de faux, d'intention d’escroquerie, de blanchiment de capitaux et d’établissement de fausses attestations provisoires d'attribution dans le cadre d’une convention de vente de parcelles.

Les faits remontent à 2019 où la société A et la société B ont convenu d’un partenariat qui consistait pour la société B à trouver des clients  à la société A qui détenait un site non aménagé. La société B étant spécialisée dans la recherche de la clientèle et la vente des immeubles, en termes simples dans la spéculation immobilière, elle s’est mise au service de la société A en lui trouvant des clients.

Dans la convention, selon la société A, son partenaire d’affaires devait seulement trouver les clients. Ces clients devaient faire une souscription pour les parcelles moyennant une somme de 100 000 F pour garantir la parcelle, et une somme d’1 700 000 FCFA pour  « les démarcheurs », à savoir la société B, avant de procéder au paiement de la parcelle à proprement parler qui coûtait 5 700 000 pour 300 m2, payables sur 12, 24  et 30 mois.

Dans la gestion, la société B a enregistré des clients en leur attribuant des attestations au nom de la société B et encaissé leur argent sans pour autant faire le versement. Ainsi, une somme de 111 millions a été soutirée aux clients par la Société B avec des décharges où figure le nom de la société A pour des parcelles que ceux-ci n’ont pu obtenir.

Cependant, selon les prévenus, la société A leur avait donné l’exclusivité de la gestion du site, à savoir trouver des clients, faire leur souscription, encaisser l’argent et procéder au versement auprès de la partie civile. Par la suite, la partie civile ne respectait plus le cahier des charges, et s’en sont suivis des problèmes dans la gestion.

Des clients victimes étaient présents aujourd’hui au tribunal pour confirmer les faits des prévenus coupables avec des décharges de paiement et des attestations d’attribution au nom de la société A alors que cette dernière ne reconnaît pas ces derniers, car ils ne figurent pas dans sa base de données.  Les prévenus coupables n’ont pas pu justifier les 111 millions et ont  reconnu les faits qui leur sont reprochés.

Les considérant coupables de faux et usage de faux d’attestations d’attribution provisoires de parcelle, de détournement d’argent, d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux, le procureur a requis contre eux une peine d’emprisonnement de 5 ans ferme ainsi qu’une amende de 3 millions de francs CFA.

Pour l’heure, le tribunal n’a pas encore tranché. Le dossier a été renvoyé au 18 septembre 2022 afin de permettre d’approfondir les enquêtes et pour un apport de pièces justificatives, le cas échéant, par les deux parties.

Flora Sanou

aatphonieL’Association des consommateurs du Burkina (ACB) a participé à une rencontre avec les responsables des sociétés de téléphonie mobile initiée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). La faîtière des consommateurs a profité de l’occasion pour égrener les difficultés que rencontrent les consommateurs et les attentes de ceux-ci. Selon la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), qui fait partie de l’ACB, il faut commencer par « revoir les textes qui régulent les téléphones mobiles » car ce sont des textes qui existent depuis bien longtemps et qui n’avaient pas prévu une utilisation massive et quotidienne du téléphone.

Dasmané Traoré, président de la Ligue des consommateurs (LCB), a souligné que les difficultés que rencontrent les consommateurs ont été rappelées aux opérateurs de téléphonie mobile en présence de l’ARCEP. Leurs attentes ont également été exprimées. Les textes, fait-il remarquer, sont inadaptés au niveau de l’ARCEP et dépassés par endroits ; il faut donc songer à les relire.

« En termes de recommandations, nous avons demandé qu’il y ait de la modération, c’est-à-dire qu’ils améliorent la gestion de nos unités de communication d’autant plus que nous restons farouchement opposés au fait qu’on nous impose des délais pour utiliser nos unités et mégas. Concernant les envois intempestifs de messages, il faudra qu’on permette aux consommateurs de désactiver toute forme de message qu’ils trouvent inopportun à leur niveau. Il ne faudra pas qu’on nous envoie à longueur de journée des messages, car on a autre chose à faire et cela peut conduire le consommateur à être moins productif », affirme Dasmané Traoré.

Le consommateur est vulnérable et subit beaucoup d’injustices parce qu’il manque de véritables concurrents. « Au niveau des envois et réceptions, quand on envoyait autrefois 5 mille à quelqu’un, l’opérateur coupait 400 francs mais, aujourd’hui, il ne vous coupe que 50 francs, ce qui veut dire que sur les 50 francs, il a non seulement un bénéfice mais, en plus lorsqu’il récupérait 400, il en prenait trop et personne ne pouvait broncher et c’est comme une courge face à un couteau », indique le président de la Ligue des consommateurs du Burkina.

La LCB réclame donc l’arrivée d’un autre opérateur dans le paysage téléphonique burkinabè, ce qui va, selon elle,  permettre davantage d’accélérer la concurrence qui pourrait être bénéfique aux consommateurs.

« C’est ce que nous avons demandé et j’espère qu’ils vont permettre à d’autres opérateurs de s’installer », ajoute M. Traoré.

Les difficultés liées à la qualité des réseaux ont aussi été relevées.  « C’est vrai qu’il y a des cas d’exception dans certaines zones, où il est difficile aux opérateurs d’assurer la maintenance ; par contre, là où il  n’y a pas de problème sécuritaire on ne devrait continuer à souffrir de dysfonctionnements du réseau ou d’une qualité médiocre de celui-ci. Cela est mentionné dans le cahier des charges à l’ARCEP », rappelle Dasmané Traoré.

A également été abordée la question du statut de la puce téléphonique. A ce sujet, la LCB a demandé que l’on dise clairement qui du client qui l’a acquise ou de l’opérateur qui l’a vendue en est le véritable propriétaire. Il faut qu’on statue sur cette question. « Si la carte Sim est la propriété du client, quelle est sa limite ? Si par contre elle est la propriété de l’opérateur, quelle est la limite de ce dernier également ? » 

Toutes ces préoccupations ont été posées à cette rencontre et les différents interlocuteurs de l’ACB ont assuré qu’elles seront examinées et que des solutions y seraient trouvées.

Nafisiatou Vébama

asyncab uneLe Syndicat national des contrôleurs aériens et assimilés du Burkina (SYNCAB) observera une grève de 48h décrétée par l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA (USYCAA), à compter du 25 août 2022, si rien n'est fait pour satisfaire sa plateforme revendicative. Selon ladite structure syndicale, son préavis de grève n’a pas pour objet la démission du directeur général de l’ASECNA mais vise plutôt à exiger de meilleures conditions de travail pour plus de sécurité des vols. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 22 août 2022 à Ouagadougou.

L’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA (USYCAA) regroupe les syndicats des contrôleurs aériens des 17 pays membres de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar  (ASECNA), dont bien sûr le Burkina Faso. Les contrôleurs aériens sont chargés de la gestion des vols, notamment des services de contrôle, de d’information et d’alerte.

asyncab 2Selon les conférenciers du jour, une plateforme revendicative a été déposée par leur syndicat auprès des autorités actuelles de l’ASECNA mais celle-ci n’a pas été prise en compte. Estimant que les acquis des aiguilleurs du ciel sont remis en cause, l’USYCAA a donc déposé un préavis de grève auprès de la direction générale de l’ASECNA depuis le 25 juillet dans le but d’avoir des séances de négociations mais jusque-là, à en croire les mécontents du jour, il n’y a pas eu de rencontre.

Selon le secrétaire général du Syndicat national des contrôleurs aériens et assimilés du Burkina (SYNCAB), Fulbert Bembamba, cette plateforme revendicative  est axée sur 19 points, lesquels sont regroupés en deux parties. La première est liée au renforcement des capacités professionnelles.

« Le métier de contrôleur comporte beaucoup d’exigences et pour pouvoir les respecter, il y a des formations  qui sont prévues. Mais nous avons constaté que depuis l’arrivée du DG actuel, plusieurs activités liées aux formations ont été remises en cause, et la COVID-19 a été le prétexte brandi. Cependant, les choses sont revenues à la normale et les mesures restrictives ont été levées  au sein de l’agence. Toutefois, le DG de l’ASECNA ne veut pas reprendre les formations, qui sont pourtant nécessaires pour l'amélioration de la sécurité de la navigation aérienne. En outre, nous sommes dans un contexte de pays francophone, alors que l’anglais est la langue aéronautique. Il nous faut donc une formation conséquente et continue en anglais pour garder le niveau », a expliqué Fulbert Bembamba.

 La seconde partie de la plateforme concerne des revendications faites depuis une quinzaine d’années mais qui n'ont pas été traitées dans le cadre du dialogue social ainsi que des revendications liées au plan de carrière, toujours selon M. Bembamba.

Mais à l’entendre, aucune avancée majeure n’a été observée concernant leur plateforme revendicative, d’où cette grève de 48 heures envisagée en vue d’obtenir satisfaction.

asyncab 3Toutefois, il précise que compte tenu du contexte difficile du Burkina Faso, les contrôleurs de la circulation aérienne du Burkina Faso, à l’instar de ceux des autres pays membres de l’ASECNA, fourniront les services de contrôle, d’information et d’alerte uniquement dans le cadre du service minimum. Ce service minimum concernera les vols VIP, militaires, humanitaires, de recherches et sauvetage, ainsi que des aéronefs en détresse.

Les conférenciers ont également annoncé qu’ils ont reçus par le ministre burkinabè des Transports ce jour même 22 août 2022. D’après eux, celui-ci voulait  s’enquérir de l’avancée des éventuelles négociations entre l’Union  des syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA (USYCAA) et la direction de l'ASECNA en rapport avec le préavis de grève qui a été déposé depuis le 25 juillet 2022. Des perspectives ont été annoncées à l’issue de cette rencontre et des mesures seraient en cours pour la résolution de la crise, ont-ils signifié. « Le ministre nous a promis que des mesures seraient prises à la suite de la rencontre du comité des ministres extraordinaire qui se tient aujourd’hui même en rapport avec la crise. Des mesures sérieuses seront prises pour demander au directeur général de mener des négociations sincères avec le syndicat. Nous attendons de voir les résolutions afin de prendre les résolutions qui siéent », ont déclaré les tenants du crachoir.

Cette grève, si elle a lieu, aura inéluctablement un impact sur le trafic aérien, et le SYNCAB dit en être conscient. Cet impact sur le trafic aérien, ont reconnu ces derniers, peut être considérable, voire catastrophique s’il n’y  a pas d’autres mesures qui sont prises car qui dit contrôleur aérien dit gestion tactique des vols. De ce fait, s’il n’y a pas de contrôleur aérien, il n’y a pas d’aéroport, d’où la maintien du service minimum.

En outre ce débrayage aura aussi, sans nul doute, un impact économique car il y a une centaine de vols par jour qui risquent d’être annulés. Mais les résultats qui seront issus de la plateforme revendicative vont permettre d’atteindre un niveau de service qui ne sera pas à comparer à l’impact économique, ont soutenu les conférenciers, qui disent  espérer jusqu’à la dernière minute qu’il y aura un sursaut des responsables qui leur évitera d’aller en grève.

Flora Sanou

aalcbLa Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) réaffirme son opposition à l’augmentation des prix du carburant décidée en Conseil des ministres le 17 août dernier à hauteur de 35 francs pour le litre de super 91 et de 30 francs pour celui du gasoil. Elle envisage des actions de plaidoyer auprès des acteurs pour que les prix soient revus à la baisse, mais prévient d’ores et déjà que si cette démarche ne produit pas les résultats escomptés, elle passera à la vitesse supérieure en organisant des sit-in pour se faire entendre par qui de droit.   

C’est un truisme de le rappeler, l’augmentation des prix du carburant entraînera inéluctablement une hausse des prix des différents produits, ce qui va davantage éroder le pouvoir d’achat des consommateurs.

Ce que déplore la Ligue des consommateurs du Burkina Faso, c’est qu’il n’y ait aucun suivi de l’Etat pour éviter « tout le désordre auquel nous sommes confrontés et qui, dans le fond, contribue à extorquer le consommateur ».

En juin 2022, le gouvernement avait entamé des concertations avec différents  acteurs afin d’apporter une subvention pour certains produits. Pour la LCB, cette subvention promise n’a pas encore vu le jour. « Depuis deux mois, nous n’avons rien senti et voilà que cette augmentation  nous tombe encore sur la tête. Cela va davantage renchérir la vie du consommateur et c’est ce qui nous inquiète au niveau de la ligue », soutient-elle.

La LCB fait savoir que cette augmentation est contraire à la réalité du moment « d’autant plus qu’il n’y a rien qui est fait pour dissuader les acteurs et prendre des dispositions pour réduire le coût des produits de grande consommation». 

L’Etat n’arriverait-il plus à supporter les subventions ?

« Nous ne pouvons affirmer cela », répond Dasmané Traoré, président de la Ligue des consommateurs du Burkina Faso. Mais, dit-il, il paraît qu’ « autour de nous, il y a des pays où les mêmes produits coûteraient relativement moins cher qu’au Burkina et cela avait entraîné des sorties de carburant au niveau national pour ces pays. Cette sortie de carburant signifie que la subvention que l’Etat a consentie est en train d’être exploitée par des individus hors de chez nous. Et là, c’est l’argent du contribuable qui est en train d’être dissipé par ces individus. Et si cela est avéré, il faudra que l’Etat prenne le contrôle pour le suivi dans le cadre de la distribution de ces produits de façon à ce que tout ce qu’il consent comme effort puisse être profitable au consommateur. Mais s’il consent des efforts et que malheureusement il n’y a pas de mécanisme pour protéger ses efforts, il va sans dire qu’il prêche dans le désert ».

En tout cas, la Ligue des consommateurs du Burkina Faso affirme qu'elle ne restera pas muette face à cette augmentation qu’elle juge de trop. D’ores et déjà, elle a émis un communiqué pour marquer son désaccord. « Nous allons entamer un plaidoyer de façon à ce que des mesures palliatives soient trouvées », indique Dasmané Traoré. Toutefois, prévient-il : « Si nous ne sommes pas entendus à travers le plaidoyer, nous passerons à des sit-in.»

Nafisiatou Vébama

asagrUn mécanisme d'assurance agricole est mis à la disposition des agriculteurs burkinabè pour protéger leurs cultures contre les menaces climatiques. Il a été instauré par le gouvernement pour protéger les producteurs. L’assurance agricole, puisque c’est de cela qu’il s’agit,  prend en compte les producteurs de maïs et de sorgho dans trois régions choisies pour la phase pilote. Elle est proposée à toute personne ayant une exploitation agricole et ne couvre pour le moment qu’un sinistre : la sécheresse. Radars Info Burkina s’est entretenu avec le patron de la Direction générale de la promotion économique rurale (DGPER), Mohamed Porgo, ce vendredi 19 août 2022 sur les avantages de cette assurance, tant pour les agriculteurs que pour le Burkina et sur le bilan des années déjà écoulées.

« L’assurance agricole est un instrument de gestion de risque agricole permettant aux ménages agricoles de transférer le risque au marché en souscrivant à une police d’assurance pour bénéficier d’une indemnisation en cas de survenance d’un sinistre », telle est la définition donnée par le premier responsable de la Direction générale de la promotion économique rurale (DGPER), le Dr Mohamed Porgo, de ce mécanisme. 

Le risque couvert dans le cadre du mécanisme de l’assurance agricole du ministère de l’Agriculture est le risque de sécheresse.

C’est une assurance indicielle en expérimentation dans le cadre d’un projet dénommé Projet de gestion des risques agricoles et alimentaires (PRAA) et qui couvre les régions de la boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest et de l’Est pour une phase pilote qui durera 3 ans.

 D’après le DG Porgo, le mécanisme est fonctionnel depuis la campagne agricole 2020/2021.

Les spéculations concernées sont le maïs, le sorgho et le riz mais pour le moment, seule la première céréale citée est véritablement prise en compte.

La mise à l’échelle est prévue à partir de 2023 afin de prendre en compte l’ensemble des 13 régions du pays ainsi que d’autres spéculations.

  Une période est indiquée pour la souscription. Selon le directeur général, « les producteurs peuvent commencer à souscrire une fois que le début de campagne est déclaré ». En effet, le mécanisme est doté d’un dispositif de déclenchement de début de saison basé sur la recherche des évènements pluvieux à partir 15 mai de chaque année.

 Le début de la saison est déclaré dès lors que dans une période de 7 jours, il a été enregistré au moins trois 3 jours de pluie avec un cumul total (quantité cumulée sur les 7 jours) d’au moins 20 mm.

L’assurance agricole présente des avantages non négligeables, à en croire le premier responsable de la DGPER.

En effet, c’est un outil de gestion de risque qui permet de réduire la vulnérabilité du producteur aux chocs climatiques. Ainsi, le producteur souscrit à cette assurance pour un montant de 12 387 F CFA TTC à l’hectare dont 50% est subventionné par l’Etat (environ 6200 F CFA) et peut bénéficier d’indemnisation qui peut aller jusqu’à 130 000 F CFA en fonction de l’ampleur du sinistre subi.

L’avantage qu’elle présente pour l’Etat est qu'au-delà de la gestion des risques climatiques, l’assurance agricole est un instrument de stabilisation des revenus des producteurs et de renforcement de la stratégie de sécurité alimentaire des populations en zone rurale.  C’est également un instrument de sécurisation de l’écosystème de financement agricole. De ce fait, cela peut inciter les institutions financières à davantage financer le secteur agricole, a affirmé le DG. C’est par ailleurs une extension du marché de risque au secteur agricole qui était jusque-là un marché manquant dans la finance agricole au Burkina Faso, a-t-il ajouté. Toujours selon Mohamed Porgo, les résultats des deux premières années d’expérimentation sont positifs. Pour corroborer ses dires, il a brandi les statistiques ci-après : « En 2020, les souscripteurs à l'assurance étaient au nombre de 369 avec 492 hectares dont 107 atteints par la sécheresse. En 2021, cet effectif est passé à 801 dont 432 nouveaux souscripteurs, soit un pourcentage de 117, 07% avec une superficie de 1305 hectares dont   194 touchés par le sinistre, ce qui donne un taux de variation de 165,29%. L’indemnisation de l'année 2020 s’élève à 4 761 450 FCFA pour les 107 cas de sinistre et elle est de 11 532 581 FCFA pour les 194 en 2021, soit une variation de 81,30%. »

« Au regard du bilan de ces deux premières années d’expérimentation du mécanisme agricole dans les trois régions pilotes, il y a une satisfaction globale avec les progrès qui ont été enregistrés d’une année à une autre. Les taux de souscription ont doublé entre deux années et pour cette troisième année, le mécanisme s’est étendu, en plus du maïs, au sorgho. Cependant, beaucoup d’efforts restent à faire pour améliorer le taux d’adhésion des producteurs au regard du potentiel disponible », a conclu le DGPER.

Flora Sanou

yarassoula« La réussite, c'est la volonté, la combativité... Mes loisirs, c'est d’abord le travail, ensuite le travail et enfin le travail », disait le Dr Jacob Yarassoula Yarabatioula, lors de l'enregistrement de l'émission TH de la RTB, alors qu'il était la personnalité de rêve de l'étoile Djia Fatoumata. Est-ce le travail acharné, auquel il fait allusion, qui l'a conduit à la tête de cette prestigieuse école qui forme des hauts cadres du Burkina ? Le parcours atypique du docteur en dit long. Retour sur la vie de l'homme qui aujourd'hui a eu la confiance du ministre de la Fonction publique pour commander l'ENAM.

Originaire de la ville de Pô, région du centre-sud du Burkina, Jacob Yarabatioula est docteur en sciences de l'information et de la communication de l'université Grenoble-Alpes (France) et enseignant-chercheur à l'université Joseph Ki-Zerbo. Sociologue de formation, le Dr Jacob Yarabatioula est plutôt passionné de culture, dans laquelle il est très industrieux. Ses travaux dans ce domaine portent sur les industries culturelles et créatives, et s'inscrivent dans le double champ des sciences de l'information étude de la communication et de la sociologie.

Après une maîtrise en sociologie, le Dr Jacob Yarabatioula désire poursuivre ses études pour devenir plus tard enseignant chercheur. N'ayant pas obtenu de bourse pour un troisième cycle, il sera obligé de donner des cours de français à Koudougou, afin de réunir suffisamment de ressources pour financer ses études supérieures, cette fois-ci à l'extérieur. D'abord en Egypte, puis en France pour une thèse de doctorat en sciences de l'information et de la communication de l'université Grenoble-Alpes (France). Doctorat en main, il avait désormais son rêve de devenir enseignant-chercheur à portée de main. De retour au pays, il est engagé à l'université Joseph Ki-Zerbo, comme enseignant-chercheur en 2013. Même devenu enseignant, il ne fléchit pas. Il est co-auteur d’un rapport national sur « La montée de l’insécurité transfrontalière : Ce que disent 800 Sahéliens », un document réalisé dans le cadre de l’étude des perceptions des facteurs d’insécurité et d’extrémisme violent dans les régions frontalières du Sahel.

Son dévouement à la tâche et sa détermination ont amené le directeur du collège d'enseignement général de Agonon à Pô, Boundayo Philippe, à le choisir comme personnalité de rêve de l'élève Djia Fatimata, étoile à TH 2022. « La personnalité de rêve de l'étoile est un petit frère. Je l'ai vu se battre dans la vie. Il est parti de rien du tout et présentement il est à un niveau supérieur. C'était vraiment un bon exemple pour notre élève. Si elle le prend comme modèle, elle pourra aller très loin. Donc c'est la combativité de cette personne, son abnégation au travail, son sérieux et le courage qu'elle a dans tout ce qu'elle fait qui m'ont amené à la proposer à notre étoile », a déclaré Boundayo Philippe lors de l'enregistrement de l'émission le 21 juillet 2022.

L’homme est assez connu du monde culturel. En effet, pendant trois ans, précisément de février 2012 à janvier 2015, il a été administrateur du Centre de développement chorégraphique la Termitière à Ouagadougou. Il a aussi été coordonnateur des Nuits atypiques de Koudougou (NAK) de janvier 2007 à septembre 2009. Le Dr Jacob Yarabatioula est l’auteur de deux ouvrages dédicacés le 26 mars 2021 et préfacés par le Pr Serges Théophile Balima. Il s’agit de « Industries culturelles et créatives au Burkina Faso : Trajectoires et enjeux » et de « Industries culturelles et créatives au Burkina Faso : Analyse des filières ». 

A noter que le Dr Jacob Yarabatioula a été nommé directeur général de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) lors du Conseil des ministres du mercredi 10 août 2022.

Etienne Lankoandé

agra uneDans sa vocation d’aider à la transformation structurelle de l’agriculture africaine, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) s’adosse à une approche qui mobilise les acteurs étatiques, les exploitants agricoles, la société civile et les acteurs du privé  autour des défis cruciaux du secteur agricole. En collaboration avec le ministère de l’Agriculture, elle a échangé avec les différents acteurs ce jeudi 18 août 2022 à Ouagadougou sur la participation du Burkina Faso au forum pour une révolution verte en Afrique. L’objectif était de fournir aux porteurs de projets burkinabè de la chaîne de valeur agricole les informations pratiques sur le forum qui se tiendra à Kigali et la possibilité de mieux saisir les opportunités de financement et de réalisation de leurs projets.

agra 2Pour le représentant pays de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA-BF), Jules Somé, un Burkina Faso prospère ne saurait se départir de l’agriculture et de ses différentes chaînes de valeur. C’est pourquoi il a invité les porteurs de projets agricoles à une participation active à ce forum afin de tirer parti des investissements uniques et de réseautage qui se présentent avec la participation de l’ensemble des acteurs financiers à l’échelle continentale  ainsi que des partenaires financiers et techniques qui offrent ces opportunités soit de financement, soit de partage d’expériences ou de réseautage. C’est une opportunité pour construire un avenir meilleur pour tous les Burkinabè, a-t-il ajouté.

Quant au représentant du ministre de l’Agriculture,  à savoir le directeur général de la Promotion de l’économie rurale (DGPER), Mohamed Porgo, il a indiqué que le gouvernement burkinabè est depuis longtemps engagé dans une dynamique de promotion de l'entrepreneuriat. L’idée étant de pousser les acteurs du secteur à une professionnalisation plus avancée,  ce forum  aidera le Burkina à professionnaliser davantage le secteur agricole en permettant  aux acteurs de rencontrer d’autres acteurs au niveau africain de sorte à partager des expériences.

« La professionnalisation reste un objectif ultime pour que notre secteur agricole puisse prendre son envol et assurer la sécurité alimentaire de l’ensemble des Burkinabè, d’où  l’importance de participer à au forum », a-t-il conclu.

La 2e édition du forum pour une révolution verte en Afrique se tiendra du 5 au 9 septembre 2022 à Kigali au Rwanda sur le thème « Cultiver, nourrir et récompenser sur des actions audacieuses pour des systèmes alimentaires résilients ».

Flora Sanou

aafapp une112 médias privés, tous genres confondus, ont reçu la subvention de l’Etat par le truchement du Fonds d’appui à la presse privée (FAPP). Chaque organe de presse concerné recevra, in fine, entre 1 696 429 et 7 221 133 francs CFA, mais cela ne réjouit par pour autant les bénéficiaires. Ils dénoncent les difficultés pour entrer en possession de cette manne financière et les modalités de dépenses exigées.

Les responsables des médias sont unanimes : au regard de la spécificité des médias, il serait judicieux de revoir les modalités de justification de la subvention qui leur est accordée.

Pour André Eugène Ilboudo, directeur de la Radio des écoles, cette subvention a dévié de son objectif premier. La presse fait un travail d’intérêt public, donc l’Etat vient en appui à celle privée. « C’est un soutien qu’on apporte à la presse privée ;  cela ne devrait pas devenir comme une entreprise qui vient prester des services », dit-il. « Comment peut-on demander d’envoyer un contrat pour une dépense de 15 mille francs ? On rend la vie compliquée or la presse a une autre manière de fonctionner. Si vous devez acheter des piles, des unités pour vos reporters, devriez-vous signer des contrats pour cela ? C’est compliqué. Il faut revenir à l’esprit initial qui consistait à donner l’argent et à demander la justification », fulmine M. Ilboudo.

Pour les responsables des médias privés, au lieu que ce fonds leur serve d’appoint, il est en train de causer au contraire des problèmes.

aafapp 2Le fonctionnement du FAPP est aussi décrié. « Au départ ils donnaient l’argent au mois de mars mais actuellement ça peut traîner jusqu’en août. Parce qu’il y a une personne qui n’arrive pas à justifier, ils bloquent tous les bénéficiaires, même ceux qui sont en règle », dénonce le directeur de la Radio des écoles.

« Dites aux gens du BBDA, de l’ARCEP, de la CNSS et des Impôts que la subvention qu’on donne, ce n’est pas pour eux. Envoyez-leur une note pour le leur signifier », martèle un autre responsable de média.

« Le fonds alloué à la presse privée doit augmenter »

Le fonds a été mis en place en 1995 et subventionnait toute la presse privée nationale à hauteur de 400 millions. « Depuis cette époque, on est toujours à cette somme alors qu’actuellement, on est plus de 100 médias. Or, le Burkina Faso est l’un des premiers pays de la sous-région à avoir commencé à subventionner la presse privée. Mais actuellement, on est derrière ; la Côte d’Ivoire est à plus de deux milliards de FCFA de subvention, le Sénégal également. Il faut donc que l’Etat burkinabè pense à augmenter la cagnotte », plaide le directeur de la Radio des écoles.

Tous les responsables des médias privés proposent la relecture des textes qui régissent cette subvention.

Nafisiatou Vébama

fraisapeLes frais APE (Association des parents d’élèves) suscitent des débats ces derniers jours. Certains pensent qu’il faut simplement les supprimer tandis que d’autres citoyens proposent plutôt leur révision à la baisse. Pour ces derniers, l’Association a été créée dans un but : prendre en charge, au niveau local, certains aspects du fonctionnement des écoles. Pour Assamiyou Compaoré, président de l’Association des parents d’élèves du lycée Wendmanégda Ouaga 2000, il faut réguler les frais APE par des textes juridiques. Il estime qu’on ne devrait pas renvoyer un élève parce que ses parents n’auraient pas honoré lesdits frais.  

Pour Assamiyou Compaoré, président de l’Association des parents d’élèves (APE) du lycée Wendmanégda Ouaga 2000, la création de l’association s’inscrit en droite ligne de la politique éducative du Burkina. Elle répond à la loi 64/CNT 2015 et a forcément besoin de textes juridiques pour l'encadrer. « Malheureusement, de nos jours, nous constatons des dérives en ce sens que certains en ont fait leur caverne d’Ali Baba », dénonce-t-il. M. Compaoré estime qu’il est anormal de faire cotiser chaque élève au lieu de chaque parent quel qu’en soit le nombre d’enfants. « Un parent ne devrait cotiser qu’une et une seule fois en son nom, quel que soit le nombre d'enfants qu'il a », précise-t-il.

Le président de l’Association des parents d’élèves (APE) du lycée Wendmanégda Ouaga 2000 précise qu’il n’est pas contre la suppression de la cotisation APE ; il préconise plutôt sa révision à la baisse et une cotisation raisonnable. « Une cotisation de 5000 F par parent et non par tête d'élève serait raisonnable», souligne-t-il.

Les frais d’APE sont utilisés pour combler le manque à gagner dans l'organisation de certaines activités comme « les prix excellence, le soutien social de l'administration, du corps enseignant et des élèves, la tenue d'examens blancs, les cours d'appui, l'organisation de conférences de sensibilisation au civisme, au code de la route, à la dangerosité de la prise des stupéfiants, à la santé sexuelle, à la nécessité de l'acquisition d’une CNIB », cite Assamiyou Compaoré.

Il se désole qu’il y ait un manque de transparence dans la gestion du fonds APE dans les structures d’enseignement et désapprouve l'absence de cadres de redevabilité, ce qui cause des dysfonctionnement dans certains établissements.

Il faut donc des textes d'encadrement et de gestion de ces cotisations. Ainsi, « tout est à revoir : non à la suppression mais oui à la diminution des frais de cotisation ».

« Malheureusement, certains du corps enseignant ne se gênent pas de renvoyer les élèves non à jour des cotisations de leurs parents alors que les autorités ont toujours dit que l'école est obligatoire de 7 à 16 ans », déplore le président de l’association des parents d’élèves (APE) du lycée Wendmanégda, qui fait remarquer que « c'est l'association du parent et non de l'élève ».

Nafisiatou Vébama

aaouagaiLe prévenu comparaît ce 16 août 2022 au Tribunal de grande instance Ouaga I, pour répondre des faits de vol portant sur deux motos, une de marque Sania et l’autre Sirius. Le présumé coupable nie tous les faits qui lui sont reprochés alors que tous les faits l’incriminent.

Lors d’une fête, SZ dépose sa moto près du lieu où se tenait ladite fête. En quelques minutes d’inattention, il ne retrouvait pas son engin là où il l’avait déposé. Il se met donc à le rechercher  avec l’aide de ses camarades. Ils sont allés trouver la moto sous un arbre à l’écart et voulant savoir qui l’avait déplacée, ils se sont donc cachés pour voir qui viendrait la récupérer.  

Après quelques minutes, ils aperçoivent AC qui vient  s’accouder sur la moto, faisant semblant de passer un appel.

Le propriétaire l’a saisi et remis aux « koglwéogo », il a été ensuite conduit à la gendarmerie.

Lors de son interpellation, les gendarmes ont trouvé en sa possession une moto de marque Sania. Après vérification, il s'avère que cette moto est volée et appartiendrait à un nommé IK.

Interrogé sur les faits à la barre,  AC nie en bloc tout alors qu’on a trouvé sur lui un lot de clés de moto, ce qui lui permet selon le procureur de « débloquer les motos condamnées et les soustraire facilement».

Le prévenu affirme avoir acheté la moto de marque Sania à 315 mille francs sans avoir pris de document avec son voisin. « Celui avec qui j’ai acheté la moto a écrit son numéro sur un bout de papier et il m’a dit que si on me demandait les papiers de la moto je pouvais l’appeler mais, quand on est venu récupérer la moto, je n’avais plus le contact du vendeur pour l’appeler », explique le prévenu.

Quant à la moto Sirius, il dit ne  pas être au courant de qui l’a déplacée et affirme qu’il était juste venu communiquer et repartir. Sur le lot de clés, il insiste l’avoir ramassé et prétend qu’il comptait demander à qui appartenaient ces clés.

 

« Il faut donc que le tribunal lui inflige une peine exemplaire »

De toutes ces déclarations le procureur pose la question : Est-il coupable oui ou non ? « Il est conscient qu’il est la seule personne qui a été retrouvée avec les mains sur la moto. Contre toute attente, l’intéressé nie les faits mais comme on le dit, les faits sont têtus », s’exclame le procureur. 

Celui-ci est convaincu que la manière dont le prévenu se défend et nie les faits malgré l’évidence prouve qu’il s’est inscrit dans une logique de délinquance et n’est pas près de s’arrêter. « Je vous garantis que si ce monsieur sort dans 6 mois ou 1 ans, ne vous étonnez pas qu’il se retrouve devant vous. Il pense qu’il suffit de faire, venir nier les faits et se retrouver dehors. On dit qu’une faute avouée est à moitié pardonnée, lui, il a décidé de nier tous les faits malgré l’évidence, il faut donc que le tribunal lui inflige une peine exemplaire», argue-t-il.

Le procureur, dans ses réquisitions, a demandé au tribunal de condamner le prévenu  à une peine d’emprisonnement de 36 mois, dont 24 ferme, et à une amende de 500 mille francs assortie de sursis.

Le tribunal, déclarant le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés, a précisé que l’infraction portait uniquement sur le vol de la moto Sania. Il a par conséquent  condamné le mis en cause à une peine d’emprisonnement de 18 mois ferme ainsi qu’à une amende de 500 mille francs assortie de sursis.

Nafisiatou Vébama

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes