L’« hépatite » est un terme générique employé pour désigner toute inflammation du foie. Au Burkina Faso, ce sont environ 2 millions de personnes qui sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B (VHB), contre 720 000 individus qui portent le virus de l’hépatite C (VHC). Ces chiffres montrent bien que l’hépatite B est la plus fréquente dans notre pays, avec un taux de prévalence moyenne d’environ 10%. Toujours selon les statistiques, il y a des régions, comme celle du Sud-Ouest, où la prévalence des hépatites B et C est un peu plus importante. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette maladie. A en croire le Dr Lydie Marie Jeannette Sia, hépato-gastroentérologue, la salive en tant que telle ne contamine pas, mais une salive contaminée par un sang porteur de l’hépatite peut bien transmettre cette maladie.
« Les modes de transmission sont entre autres : de la mère à l’enfant par du sang contaminé par l’hépatite ainsi que les relations sexuelles non protégées avec une personne atteinte de la maladie », a précisé le Dr Lydie Marie Jeannette Sia, hépato-gastroentérologue. A l’en croire, la salive en elle-même n’est pas un vecteur de transmission car, affirme-t-elle, « la salive en tant que telle n’est pas contaminante de l’hépatite, mais une salive contaminée par du sang porteur de l’hépatite peut transmettre la maladie. On peut avoir des saignements buccaux sans le savoir. Dans ce cas, la salive est contaminante ».
L’hépatite n’est pas une maladie héréditaire, elle se transmet par des facteurs externes. Un dépistage tardif de cette maladie expose ceux qui en sont porteurs à des risques de complication. « Après quelques années d’évolution dans l’organisme, l’hépatite peut se compliquer en cirrhose, qui est une pathologie grave pouvant entraîner le décès du patient. L’extrême, ce sera le cancer du foie, qui est incurable parce qu’à un certain stade, il n’y a plus de possibilité thérapeutique curative pour le patient. C’est dire donc que le dépistage précoce est important pour lutter contre cette maladie », a indiqué la doctoresse.
Le traitement de l’hépatite B est à vie. Par contre, l’hépatite C est curable et après 3 mois de traitement, la guérison est totale à 95%. Le diagnostic précoce est utile, voire nécessaire, parce qu’il y a un vaccin efficace, selon l’hépato-gastroentérologue, et son efficacité est à vie. « Ce que nous conseillons, c’est que toute personne se fasse dépister dans les formations sanitaires. Ainsi, celui qui est dépisté négatif pourra se faire vacciner et être ainsi protégé contre cette maladie à vie. En revanche, celui qui est diagnostiqué positif à la maladie peut se faire suivre par un spécialiste du domaine », conseille la spécialiste en santé.
A l’en croire, guérir de l’hépatite B est certes possible mais extrêmement rare, car seuls « 3% des patients porteurs de cette maladie sous traitement guérissent ».
Et l’hépato-gastroentérologue de conclure : « Ce qui nous réconforte, c’est qu’on a un traitement efficace qui permet d’obtenir une inactivation du germe, ce qui réduit considérablement l’évolution vers les complications. »
Nafisiatou Vébama