L’annuaire statistique de l’éducation préscolaire au Burkina Faso montre une image précise de la situation de l’éducation préscolaire pour l’année 2020-2021. La Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS), qui en est l’auteur, indique une forte baisse des effectifs des élèves et des écoles fonctionnelles dans le Sahel, une forte croissance du nombre d’enseignants, une augmentation du nombre de salles de classe dites « sous paillotes » au public ainsi qu’un fort accroissement du nombre d’écoles privées.
Au Burkina Faso, le nombre d’élèves pendant l’année scolaire 2020-2021, a connu une faible croissance de façon générale. En effet, selon le rapport de la Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS), l’effectif des élèves en 2020/2021 de l’enseignement primaire est de 3 289 736, dont 49,5% de filles, contre 3 240 347 en 2019-2020, soit une hausse de 1,5%. Le taux de croissance de l’effectif des élèves dans le privé en 2020-2021 était 24,4%. Il a augmenté de 31,4% et celui du public de 2,3% entre 2016/2017 et 2020/2021.
Au niveau régional, les effectifs d’élèves ont baissé dans cinq régions par rapport à l’année dernière. En effet, on constate une forte baisse dans les régions du Sahel et de l’Est avec respectivement 15,4% et 8,7%. Cela est lié en partie à la fermeture d’écoles dans certaines localités en raison de l’insécurité. Par contre dans les autres régions, les effectifs d’élèves ont augmenté, comparativement à l’année précédente.
S’agissant du personnel enseignant, on enregistre une hausse. En effet, la DGESS relève un effectif de 92 911 agents pour l’année 2020-2021, contre 87 304 en 2019/2020, soit une augmentation de 6,4% dont une forte croissance du personnel féminin. En effet, l’effectif de femmes enseignantes a augmenté de 27,2% contre 21,8% pour celui des hommes entre 2016/2017 et 2020/2021.
L’effectif des enseignants du privé est de 22,9% de l’effectif total au niveau national en 2020/2021. L’accroissement de l’effectif des enseignants est de 10,7% dans le privé, contre 5,2% dans le public par rapport à l’année scolaire 2019/2020. La variation de l’effectif des enseignants selon les régions présente d’énormes disparités entre 2019/2020 et 2020/2021. Elle est de 11,7% dans le Centre-Nord et de -26,3% au Sahel.
De plus, le rapport révèle une hausse du nombre d’écoles fonctionnelles en général, une forte baisse du nombre d’écoles fonctionnelles dans le Sahel et une forte croissance dans le privé en 2020-2021. En effet, le nombre d’écoles fonctionnelles en 2020-2021 était de 15 077, avec une part du privé de 30,1%, alors qu’en 2019-2020, ce nombre était de 14 863, soit une augmentation de 1,4%. En outre, le Taux d’accroissement moyen annuel (TAMA) dans le privé entre 2016/2017 et 2020/2021 a été de 4,6% contre -2,2% au public. Le nombre d’écoles fonctionnelles a baissé dans les régions du Sahel (42,5%) et de l’Est (11,1%), eu égard à la persistance de la crise sécuritaire.
Par ailleurs, les salles de classe fonctionnelles dans le public et le privé au cours de l’année 2021-2021 étaient au nombre de 66 466. Selon les rédacteurs du document, il ressort une baisse de 2,0% des salles de classe fonctionnelles au public et une augmentation de 3,3% au privé. Entre 2016/2017 et 2020/2021, le nombre de salles de classe fonctionnelles au privé a augmenté de 23,2%, contre une baisse de 2,2% dans le public.
Pour ce qui est du nombre de salles de classe dites « sous paillotes » au cours de l’année scolaire 2020-2021, l’on dénombre 6 925, dont 4 237 au public et 2 688 au privé, soit une augmentation de 13,3 % au public et une baisse de 2,4% au privé par rapport à l’année précédente.
De plus, le document indique qu’au niveau national, 10,2% des salles de classe sont « sous paillotes ». Cette proportion est plus élevée dans la région du Nord avec 18,5% et moins élevée au Centre avec 2,9%.
Cependant, ces effectifs semblent ne plus être d’actualité. En effet, selon le rapport mensuel du Secrétariat technique de l’Education en situation d’urgence (ST-ESU), publié le 6 mai 2022, le nombre de fermetures au niveau des écoles primaires passe de 3 206 à 3 623. Ces fermetures font suite aux attaques et/ou aux menaces terroristes. Elles représentent 20,33 % des écoles primaires affectant 579 970 élèves, dont 278 121 filles (47, 95%), ainsi que 17 107 enseignants, dont 5 950 femmes (34,78%).
Flora Sanou