samedi 23 novembre 2024

chefandre uneL'Etat burkinabè a reconnu le mérite d’André Bayala, plus connu sous le titre de chef André, le 11 décembre 2022, à l'occasion de la célébration de l'indépendance. A cette occasion, l’artisan chocolatier a été fait  chevalier de l'ordre du mérite burkinabè, à l’instar de 148 autres récipiendaires de la région du Centre. Cette distinction a été célébrée le lendemain de sa décoration.

Chef André est un "maître du chocolat" en Afrique. Il a hissé le drapeau du Burkina Faso sur le toit du continent en remportant le titre de grand chocolatier d’Afrique en 2016. Ce prix lui a permis d'être membre de la Fédération mondiale de chocolat. Il a également été lauréat du prix du meilleur artisan chocolatier d'Afrique au Dubaï Business Award. Le chevalier de l'ordre du mérite burkinabè a apporté de l'innovation dans la transformation du chocolat en y intégrant des produits locaux tels que le moringa, le soumbala, le gingembre, le bissap, etc., qui ont des capacités curatives.

chefandre 2Sa famille, ses amis et partenaires ont été invités à partager la joie de cette décoration à travers une réception tenue à sa chocolaterie "Chez chef André" le 12 décembre. À cette occasion, a également eu lieu la dédicace de son ouvrage intitulé "le chocolat BEAN-TO-BAR", dans lequel il détaille les différentes étapes du processus de fabrication du chocolat. L'artisan chocolatier déclare que « cette médaille vient renforcer son engagement à faire évoluer le domaine des métiers de bouche au Burkina ». Comme projet, il souhaite renforcer la capacité d'accueil du centre de formation et l'étendre au niveau national.

Il a conclu en souhaitant le retour de la paix au Burkina Faso et davantage de cohésion entre les fils et les filles du terroir.

Armella Kibtongo (stagiaire)

trbnlIl est cordonnier, personne vivant avec un handicap. Il se déplace à l’aide d’un morceau de bois qui lui sert d’appui. Il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et écope d’une peine d’emprisonnement de 18 mois et d’une amende de 500 mille francs CFA, le tout assorti de sursis.

C’est pour une affaire foncière que B.I., 43 ans, a comparu ce jour 13 décembre devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance Ouaga I. Il lui est reproché d’avoir vendu un terrain non loti dont il n’est pas le seul propriétaire. Ledit terrain a été acquis à 250 000 francs CFA avec la contribution de deux personnes, à savoir lui-même et son épouse : la contribution de cette dernière s’élèverait à 150 000 FCFA.

Par la suite, le couple a investi sur le terrain en construisant une maison de 16 tôles et une autre de 10 tôles. Mais des problèmes de foyer vont séparer B.I et sa femme.

C’est ainsi que le prévenu va procéder à la vente du terrain à hauteur de 1 million 100 mille francs CFA sans informer la copropriétaire qui est désormais son ex-femme.

La victime, ayant remarqué la présence de bornes sur le terrain en question, va chercher à comprendre et c’est là qu’elle se rendra compte que B.I. a vendu le terrain. Celle-ci réclame ses droits mais est menacée de mort. Devant la chambre, elle s’est constituée partie civile et réclame ce qu’elle a investi, d’une valeur de 600 000 francs CFA.

Interrogé par le parquet, le prévenu dit n’avoir jamais menacé son ex-femme. Il ajoute que c’est un complot de certains membres de sa belle-famille dans le but de lui nuire.

Par contre, il a reconnu avoir vendu le terrain sans en informer la femme et sans lui donner ce qui lui revenait de droit.

Au regard de cela, le parquet a déclaré l’infraction constituée et a condamné B.I. à une peine d’emprisonnement de 18 mois et à une amende de 500 mille francs, le tout assorti de sursis.

De plus, le tribunal a déclaré recevable la constitution de partie civile et condamné B.I. aux dépens.

Flora Sanou

aabado uneDans la région du Centre, la cérémonie de décoration à l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso (ex-Haute-Volta) s'est déroulée à la place de la Nation à Ouagadougou. L'abnégation au travail de 148 récipiendaires, dont Léopold Lounkiéné Jean-Rodrigue Bado, vice-président du Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des Carrières (CBMGC), a été reconnue et récompensée par la nation burkinabè.

Le travail acharné de Léopold Lounkiéné Jean-Rodrigue Bado a été reconnu et récompensé par la nation burkinabè le 11 décembre 2022, à l’occasion du 62e anniversaire de l’accession de l’ex-Haute-Volta à la souveraineté internationale. L’heureux lauréat a à son actif plusieurs expériences professionnelles. En effet, il a été spécialiste des relations publiques au sein de la société minière Nordgold Bissa Gold de juin 2019 à février 2021. Depuis le 1er mars 2021, il  est  responsable des relations publiques dans la même société. Il a également servi dans plusieurs entreprises de renom telles que  le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), la clinique les Genêts, l’agence de communication Indigo Publicité, le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC)… Par ailleurs, M. Bado a enseigné à l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM). Il est également président de l’Académie d’or des archers (AOA), ainsi que de l’école de formation et du club de première division de basket-ball burkinabè, depuis mai 2020. Ledit club a été champion national 2020-2021 et vice-champion national 2021-2022. Autant d’expériences qui forcent l’admiration et le respect.

aabado 2Cette détermination au travail a valu à l’intéressé sa décoration par la nation burkinabè. « C'est avec une immense satisfaction que je reçois cette distinction honorifique de la nation burkinabè. Je la dédie non seulement à toute ma famille mais aussi à mes collaborateurs. Je la dédie également à la mémoire des  Forces de défense et de la sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui sont tombés », a précisé le récipiendaire.

aabado 3A noter que la fête de l'indépendance a été  célébrée dans la sobriété sur toute l'étendue du territoire, cela en raison du contexte sécuritaire national, marqué par des attaques terroristes à répétition avec des morts, des blessés et des déplacés internes. A cela s'ajoutent des cas de  personnes portées disparues et de  villages occupés par des terroristes.

Modou Traoré (stagiaire)

cifoeb uneA l'occasion de la 17e édition des Journées nationales de refus de la corruption  (JNRC), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé un panel, le vendredi 9 décembre 2022, sur le thème "Corruption et terrorisme : Quelles perspectives ?" Plusieurs couches socioprofessionnelles ont pris part à ce panel, qui été l'apothéose de la 17e édition des JNRC, entamée le 1er décembre 2022

« C'est une tribune qu'on a voulu offrir au public pour réfléchir sur le thème du panel, à savoir Corruption et terrorisme : Quelles perspectives ? » a expliqué Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption  (REN-LAC). Il ajoute qu'il s'agit surtout d'un cadre pour permettre aux citoyens de discuter de la corrélation qu'il y a entre la corruption et l'efficacité ou l’inefficacité de la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. « Par ce biais, précise-t-il, nous voulons ameliorer la participation du citoyen à la lutte contre la corruption mais nous voulons surtout permettre au citoyen de contribuer à trouver les mécanismes efficaces pour permettre de lutter contre ce fléau », précise-t-il. C'est pourquoi parmi les panélistes il y a des universitaires qui peuvent approfondir la réflexion, mais également des praticiens tels que des journalistes d'investigation, des commissaires de police afin de montrer que si les gouvernants n'ont pas la confiance des populations dans la lutte contre le terrorisme, cette lutte est vouée à l'echec. Or la corruption est un frein à la confiance entre les populations et les gouvernants.

cifoeb 2Le panel a été coanimé par le Pr Abdoul Karim Saïdou, enseignant-chercheur à l'université Thomas Sankara, qui a démontré que la corruption prépare les conditions d'installation et de développement de l'insécurité. Il ajoute que la lutte contre l'insécurité et la corruption ne sont pas compatibles. En effet, explique-t-il, la corruption empêche la lutte contre l'insécurité et un Etat corrompu ne peut gagner aucune guerre. Il estime en outre que la capacité à mobiliser le peuple est fonction du crédit que les populations accordent à leurs gouvernants. Issouf Ouattara, secrétaire exécutif du Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB), pour sa part, estime qu'il y a un déficit de transparence et de redevabilité dans la gestion des ressources publiques, particulièrement pour les ministères investis de la mission de lutte contre l'insécurité. Même son de cloche pour Constant Tandaogo Ouédraogo, contrôleur à l'Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), pour qui le mystère que renferme le terme “secret-défense” contribue à alimenter ce manque de transparence et de redevabilité. "Pourtant, c'est cette redevabilité qui va contribuer à renforcer la symbiose entre les populations et les forces de défense et de sécurité", estime le contrôleur général de police à la retraite Paul Sondo, un autre panéliste. Attiana Serge Oullon a montré enfin que tous les corps de métiers des forces militaires et paramilitaires sont infestés par le phénomène de la corruption. Ce qui, pour lui, rend caduques les politiques publiques.

Etienne Lankoandé

prx uneLe Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a procédé à la remise des prix de la 3e édition du concours du meilleur reportage humanitaire le vendredi 9 décembre 2022. Quatre journalistes ont été primés à cette édition dont le thème était "Crise sécuritaire combinée aux effets des changements climatiques au Burkina Faso : quel impact pour l'accès à l'eau par les populations ?" En marge de la cérémonie de remise des prix, le chef de la délégation du CICR, Laurent Saugy, a tenu une conférence de presse sur le thème de cette troisième édition. Il a appelé à cesser les violences contre les populations vulnérables.

Au cours de cette conférence de presse, le chef de la délégation du CICR, Laurent Saugy, a confié que le Burkina Faso reste l’un de leurs contextes prioritaires, eu égard à l'ampleur des besoins humanitaires des populations. C'est pourquoi le vice-président du CICR était en visite au Faso du 5 au 8 décembre 2022 parce que, selon Laurent Saugy, cette situation commande une augmentation des opérations du CICR au Burkina, qui compte désormais 4 sous-structures, notamment à Djibo, Fada, Ouahigouya et dernièrement à Dori, cette sous-structure ayant été ouverte récemment au cours de la visite du vice-président du CICR. prx 2A cette occasion, celui-ci a, entre autres, signé un accord de coopération humanitaire en faveur des personnes privées de liberté au Burkina avec le gouvernement burkinabè. C'est dire donc que le CICR compte mettre un accent particulier sur ses actions humanitaires au Burkina Faso.

 Le chef de la délégation a en outre rappelé que les millions de personnes vulnérables au Burkina ont droit non seulement à la vie, mais aussi à la sauvergarde et au respect de leur dignité humaine. Il a donc appelé à cesser les violences, à proteger les populations civiles et à éviter de détruire leurs habitations et leurs biens.

Roméo Koéta de BF1 et Emile Segda des Éditions Sidwaya lauréats de cette 3e édition

Au concours du meilleur reportage humanitaire, Émile Segda des Editions Sidwaya et Roméo Koéta de la télé BF1 ont remporté les premiers prix, respectivement dans la catégorie presse écrite-presse en ligne et dans la catégorie presse audiovisuelle. prx 3Ils remportent chacun un trophée, un certificat, des gadgets et la somme de 250 000F. Les deuxièmes prix ont été remportés par Madi Ouédraogo, correspondant des éditions Le Pays à Kaya, dans la catégorie presse écrite-presse en ligne, et par Bamoni Traoré de la télévision TVZ dans la catégorie presse audiovisuelle. Ces lauréats repartent chacun avec un trophée, un certificat, des gadgets et la somme de 150 000F.

Selon Emile Segda, c'est le calvaire que vivaient les populations de Kaya, particulièrement les personnes déplacés internes, suite au sabotage des installations de l'ONEA du côté du Lac Bam, qui l'a poussé à faire le reportage pour interpeller les autorités sur la nécessité de réparer et de sécuriser ces installations de l'ONEA. Roméo Koéta a également saisi cette occasion pour réaliser un reportage. Il explique que les populations de Kaya, en manque d'eau du fait du sabotage des installations ONEA par les groupes armés, se sont ruées sur les sites des déplacés internes qui ont fini par manquer d'eau à leur tour, tout comme le reste de  cette ville d’ailleurs.

Etienne Lankoandé

prcès guiroRenvoyé le 22 septembre dernier pour manque de pièces, le procès de l’ancien directeur général des Douanes Ousmane Guiro a repris ce 08 décembre 2022 à la chambre criminelle du tribunal de grande instance Ouaga II à 9h20. Mais il faudra encore attendre la prochaine session de la chambre criminelle pour statuer car le dossier a été renvoyé pour « une bonne administration de la justice ».

Ousmane Guiro est poursuivi pour « corruption passive, enrichissement illicite et violation à la réglementation des changes et recel ». Toutes les parties n’ont pas comparu à cette session du 08 décembre 2022. Selon le président du tribunal, il s’agit du Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), un des constituants de la partie civile, représenté par Me Prosper Farama, absent pour non-réception des actes de notification qui devraient être reçus 10 jours avant l’audience, selon la loi.

Selon l’ancien bâtonnier Me Paulin Salambéré, conseil de l’accusé, le dossier a été renvoyé parce que toutes les parties n’ont pas été citées régulièrement, notamment la partie civile qu’est le REN-LAC.

« Le parquet n’a pas accompli toutes les diligences pour citer toutes les personnes qui doivent comparaître, y compris les conseils constitués dans le dossier. Nous avons demandé à la juridiction que le parquet accomplisse toutes les diligences que la loi prévoit ».

De vives discussions ont eu lieu sur la question de scellés de l’accusé

Me Salambéré a signifié à ce propos que dans le nouveau Code de procédure pénale, il est fait obligation au procureur général que lorsque l’audience de la chambre criminelle ne se tient pas au siège de la Cour d’appel, tous les dossiers, y compris les scellés, soient transportés au Greffe de la juridiction où se tient l’audience. Ce qui semble n’avoir pas été fait, selon lui. « Dans le dossier, nous n’avons pas vu que les scellés ont été transportés au Greffe du tribunal. Le greffier n’a aucun document qui dit qu’il a des scellés à son niveau ; or c’est lui qui en a la charge », a-t-il précisé.

« Nous avons demandé que le parquet fasse diligence pour que les scellés se retrouvent, comme la loi le prévoit, obligatoirement au greffe du tribunal. Il y a des écritures qui peuvent se faire. Ce n’est pas forcément que les sommes d’argent soient déposées au Tribunal car le greffier a également un compte trésor où il peut les déposer. Mais au moins l’écriture attestera que cela se trouve à son niveau », a expliqué l’homme de droit avant de marteler : « Ce sont des actes obligatoires et l’on ne peut pas y déroger ; ce n'est pas négociable ».

 L’Agent Judiciaire de l’État (AJE), lui, a déclaré que « la loi ne dit pas qu’il faut apporter les scellés. Comme c’est la Cour d’appel et que celle-ci siège dans une autre juridiction, les pièces à conviction doivent être transportées, parmi lesquelles les sommes d’argent », a-t-il expliqué. Mais faut-il les transporter pour toute la tenue de l’audience ? Qui va assurer la sécurité de cet argent ? » s’interroge l’AJE. Le parquet général a autorisé que les fonds soient déposés au Trésor public et les pièces justificatives sont disponibles donc pour lui, la demande du conseil de l’accusé n’a pas lieu d’être.

Ousmane Guiro avait été arrêté dans la nuit du 1er janvier 2012 puis limogé par décret présidentiel dès le lendemain, avant d’être placé sous mandat de dépôt le 6 janvier 2012.

Des enquêteurs de la gendarmerie nationale avaient mis la main sur des cantines contenant au total 1 milliard 906 millions 190 mille 604 francs CFA.

En juin 2015, le douanier avait été reconnu non coupable « d’enrichissement illicite » et avait écopé d’une peine d’emprisonnement de deux ans avec sursis et d’une amende de 10 millions de francs CFA.

Après le prononcé de la peine, le procureur général près de Cour d’appel avait fait appel, et le procès avait été renvoyé devant la Cour de Cassation en juin 2016.

Le 25 juillet 2022, le ministère de la Justice avait annoncé la reprise du procès. Le 22 septembre 2022, le procès avait effectivement repris et avait été renvoyé pour manque de pièces.

Ce 08 décembre 2022, le procès de l’ancien directeur général des Douanes Ousmane Guiro, a repris à la chambre criminelle du tribunal de grande instance Ouaga II à 9h20. Il a été de nouveau renvoyé à la prochaine session de la chambre criminelle pour « une bonne administration de la justice ».

Flora Sanou

enqrenlac uneLe Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a procédé à la publication des résultats de 2021 sur l’état de la corruption au Burkina Faso ce mardi 6 décembre 2022 à Ouagadougou.  Ce rapport est le résultat d’une enquête d’opinion des populations sur la fréquence de la corruption et sur ses facteurs déterminants. Il analyse également les actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques.

Trois mille (3000) personnes ont été sondées en 2021 (contre 2000 en 2020) dans 14 villes, dont 50,5% de femmes avec un taux de réponse de 100%, a informé le secrétaire chargé des études et des enquêtes du REN-LAC, Issouf Paré. 56, 3% des enquêtés avaient entre 18 et 35 ans et près de 88% étaient scolarisés. L’enquête a porté sur la perception des citoyens en matière de corruption dans un service public et les expériences de corruption captées par la fréquence de la corruption et les montants mis en jeu.

Selon les résultats du rapport 2021, 85,23% des enquêtés estiment que le phénomène est fréquent, voire très fréquent. Cette proportion était de 81,95% en 2020 et 75,7% en 2019.  Les services les plus corrompus en 2021 sont, par ordre de classement : la police municipale (51,3%), la douane (37,3%), la police nationale (31,8%), l’enseignement post-primaire (5,7%), la DGTTM (15,2%), la santé (15,2%), gendarmerie (12,1%), les impôts/domaines (10,4%), la collectivité territoriale (9,5%) et l’administration générale (9,3%).

enqrenlac2Il ressort également que les actions gouvernementales sur la lutte contre la corruption laissent à désirer. A cet effet, Issiaka Paré a indiqué dans sa présentation que 55,8% des enquêtés ne sont pas satisfaits des actions menées par le gouvernement pour lutter contre la corruption.

Au regard des constats, le REN-LAC a formulé des recommandations aux acteurs étatiques, à ceux non étatiques et aux services les plus corrompus pour une lutte anti-corruption efficiente.

Il s'agira pour le gouvernement de faire preuve d'une volonté politique réelle dans la lutte contre la corruption à travers l'exemplarité, la transparence et la redevabilité dans la gestion des affaires de l'État, d'organiser une véritable opération de lutte contre la corruption dans tous les secteurs d'activité en impliquant les structures étatiques et non étatiques pour une plus grande efficacité.

enqrenlac3En outre, il faudra auditer les secteurs de la défense et de la sécurité pour faire la lumière sur l'acquisition du matériel militaire et la gestion des primes des soldats dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, réaliser des enquêtes et missions d'informations parlementaires sur les secteurs d'activité fortement touchés par la corruption pour élucider les allégations et soupçons, mais aussi veiller à la mise en œuvre des recommandations des différentes commissions d'enquêtes parlementaires et missions d'information parlementaire.

Par ailleurs, assainir la justice en engageant des procédures contre ses propres acteurs sur qui pèsent des soupçons de corruption et engager systématiquement des poursuites judiciaires contre les cas de corruption dénoncés.

 En ce qui concerne les acteurs non étatiques, il s’agit, entre autres, de renforcer le contrôle citoyen de l’action publique par des dénonciations, des interpellations et des actions judiciaires contre les faits de corruption, d’encourager les journalistes dans la production d’articles d’analyse, de reportages et d’enquêtes sur les faits de corruption.

S’agissant des services perçus comme les plus corrompus, le REN-LAC leur recommande de mettre en place un dispositif interne de prévention et de lutte contre la corruption par la création de Comités anti-corruption (CAC) pour des actions de sensibilisation et le traitement des plaintes des usagers, veiller au fonctionnement des conseils de discipline afin de sanctionner administrativement les brebis galeuses.

De plus, il faudra dématérialiser le paiement des actes administratifs et digitaliser le système de contrôle du trafic routier par les Forces de sécurité intérieure (FSI), fluidifier les prestations de service dans la délivrance des actes administratifs par le raccourcissement des délais et renforcer les capacités opérationnelles des polices en ce qui concerne la prévention et la répression des tracasseries et rackets routiers.

Flora Sanou

susprfiLe 3 décembre 2022, dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement burkinabè annonçait la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national. Ce 5 décembre, nous avons recueilli l’avis du président d’Œil d’Afrik, porte-parole du Collectif des organisations de la société civile pour le Sahel (COSC/Sahel) et par ailleurs directeur général adjoint d’Horizon FM, Larba Israël Lompo, sur ce sujet. Il s’est également prononcé sur la réaction de Newton Ahmed Barry à cette décision gouvernementale et sur les menaces de mort contre ce dernier.

Selon Larba Israël Lompo, président d’Œil d’Afrik, la suspension de Radio France Internationale (RFI) n’est pas une surprise ; cela devait arriver tôt ou tard. « J’ai su que cela arriverait tôt ou tard le jour où le président Emmanuel Macron a appelé le groupe France Médias à jouer un rôle de désinformation au profit de sa politique en Afrique ». Et d’ajouter qu’il s'attendait à ce que ces médias français « s'engagent dans une démarche peu déontologique envers les régimes militaires en Afrique ». Mais de là à devenir le relais d'une propagande terroriste, c'est trop osé, a-t-il déclaré. Pour lui, il n’y a plus de juste milieu : soit on est des amis, soit on est des ennemis.

« Il faut seulement que nous comprenions que nous sommes dans une guerre bipolaire où, si tu n'es pas avec nous, nous nous allierons à tes ennemis et chacun dans cette guerre doit être traité soit en ami et allié, soit en ennemi», a-t-il souligné.

Tout compte fait, il est de ceux-là qui pensent que comme c’est le Conseil supérieur de la communication (CSC) qui est le régulateur agréé, c’est de  cette institution que devait venir cette mesure de suspension.

S’agissant de la réaction de Newton Ahmed Barry (NAB) qui a parlé de violation de la loi, Larba Israël Lompo dit le comprendre parce que celui-ci a fait une analyse professionnelle et juridique en tant qu'homme des médias.

Notre interlocuteur soutient également qu’à l’inverse de NAB, il ne s’attend pas « un respect strict de la loi et des procédures administratives de la part de dirigeants que la kalachnikov a plébiscités à la tête de l'Etat dans un contexte aussi difficile ».

Il déplore le fait que les sorties de Newton Ahmed Barry se fassent très souvent lorsque l'image de la France est écornée. « Nous avons tous suivi les dérives de communication de Macron envers les Africains et les Chefs d'État africains, je n'ai pas encore lu un texte d'indignation de sa part. Est-il au courant de l'interdiction infligée à RT-France par les autorités françaises ? A-t-il condamné cette jurisprudence ? » s’interroge-t-il.

De plus, pour lui, la liberté d'expression et la liberté de la presse n'existent que parce que le palais de Kosyam n'est pas occupé par les terroristes et si cela n'est pas encore arrivé, c'est parce qu'il y a une mobilisation générale de la population.

Par ailleurs, concernant les menaces proférées contre Newton Ahmed Barry suite à sa réaction sur la suspension de RFI, Larba Israël Lompo dit être inquiet et ajoute que si rien n’est fait, le Burkina est sur un chemin à l’issue incertaine.

« C’est dommage que nous nous retrouvions dans une situation de pensée unique.  Nous avons affaire à une nouvelle génération d'activistes dont la culture de la violence est en train de devenir leur principe de combat et de communication.  Si rien n'est fait pour les recadrer, le pays risque de basculer sur un chemin à l'issue incertaine », a-t-il prévenu.

Et de conclure : « Newton Ahmed Barry est un journaliste qui a fait une analyse technique. Alors, que celui qui n'est pas d'accord avec ce qu’il a dit écrive aussi pour exposer ses arguments. Nous n'avons pas besoin de revivre un 13-Décembre. »

Flora Sanou

edutour uneLe samedi 3 décembre 2022, la première édition de la tournée de l’éducation (Edutour)   a été lancée  à Ouagadougou par la tenue d’un panel sous le thème  «Se développer et développer autour de soi». L’objectif de cette activité est de combler le vide que l'enseignement classique a laissé dans l'éducation burkinabè en proposant des enseignements dans les domaines du leadership, de la citoyenneté, du développement personnel et de la bonne gouvernance.

Trois panélistes se sont entretenus avec l’auditoire sur le thème susmentionné. Il s’agit de Nafissatou Barro, de Nazi Kaboré et de Sylvestre Poda. Dans son exposé, la première citée a prôné le patriotisme car, selon elle, « quand déjà on est patriote, toutes les autres valeurs suivent ». Mme Barro a ajouté qu’il faut  « cultiver le patriotisme au quotidien dans toutes les  activités, car c’est ce qui permet à la jeunesse de prendre ses responsabilités dans la pratique et le respect de ses devoirs».  

Le deuxième orateur, l’écrivain Nazi Kaboré, lui, a soutenu que la réussite est une œuvre de longue haleine et que faire l’école ne suffit pas pour réussir. «Les jeunes, de nos jours, doivent travailler le plus longtemps possible afin de réussir leur vie. Et ce combat ne se limite pas aux études. D'ailleurs, ce type d'éducation-là prépare des gens à être des fonctionnaires et à travailler pour l'État. Or, on sait tous qu’il est impossible d'employer toute cette jeunesse dans la fonction publique, cela d’autant plus que la demande est largement supérieure au nombre de postes à pourvoir », a affirmé M. Kaboré. edutour 3Toujours selon lui, les jeunes doivent s’abreuver des valeurs authentiques de nos sociétés afin d'être des leaders plus tard et gagner le pari de l’employabilité. « Cette jeunesse doit se montrer consciente et travailler à pallier ce problème tout en développant des initiatives personnelles dans des secteurs autres que la fonction publique. Cela revient à dire concrètement qu'un jeune doit avoir nécessairement un but, un plan, la foi, une capacité relationnelle avec ses proches s’il veut réussir sa vie», a souligné l’écrivain.

La communication du troisième et dernier panéliste, Sylvestre Poda, l’initiateur d’Edutour, a porté sur le développement personnel. edutour 2D’après M. Poda, chaque jeune doit développer autour de lui une autodiscipline, tant dans les actions que dans la ponctualité, être constant afin de réaliser les grandes choses à son rythme et, enfin,  rester focus sur son objectif, quelles que soient les circonstances.

À la question de savoir ce qu’il faut entendre par le terme « réussite », le juriste international Abdoulaye Ouédraogo répond que c’est le fait d’« innover  dans ce qu’on a reçu au cours de notre parcours scolaire et de l’adapter à la réalité de l’employabilité, car l’innovation fait partie du développement personnel ».

Le ministre burkinabè de la Communication, Jean Emmanuel Rimtalba Ouédraogo, parrain de l’événement, a apprécié cette initiative d’Edutour et indiqué que le problème du chômage de la jeunesse  est l'un des grands défis de la société burkinabè et même une problématique  qui tient particulièrement à cœur au président Ibrahim Traoré. «J'ai particulièrement été ému que des modules portant sur la citoyenneté et la bonne gouvernance soient inscrits au programme de cette tournée éducative. Notre nation a davantage besoin de patriotes qui travaillent dans le sens de sa construction et non dans celui de sa destruction. Le contrat social doit être redéfini afin que nous puissions aller tous ensemble de l'avant», a-t-il indiqué. Le chef du département de la Communication n’a pas manqué de prodiguer des conseils aux jeunes, les invitant à la résilience, à la discipline, à avoir le sens de l’initiative et à se départir des mauvaises attitudes.

En rappel, Edutour  se veut une tournée dans certaines écoles et universités de Ouagadougou. 

Modou Traoré (stagiaire)

 

journmondLe 2 décembre, est célébrée la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage. Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), les dernières estimations mondiales de l’esclavage moderne révèlent que plus de cinquante millions de personnes dans le monde en 2021 vivaient dans des situations d’esclavage moderne. A l’occasion de cette journée, une équipe de Radars Info Burkina a échangé avec le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), section du Kadiogo, Adama Nabaloum, sur la situation de l’esclavage sous la Haute-Volta et aujourd’hui au Burkina. Des propositions ont été faites par ce dernier pour combattre l’esclavage, toujours présent dans notre pays, même si c’est de façon plus subtile.

L’esclavage plonge ses racines dans l’histoire et existe encore sous de nombreuses formes. La traite d’êtres humains, la servitude pour dette et le travail domestique forcé sont quelques exemples d’esclavage.  

Selon Adama Nabaloum, le Burkina Faso a connu l’esclavage non seulement sous sa forme ancienne mais aussi sous celle moderne qui est toujours d’actualité. De ses explications on retient que la forme ancienne est celle sous laquelle des êtres humains étaient capturés puis vendus comme de la marchandise et traités comme tels par leurs maîtres. Mais aujourd’hui, cette forme ancienne existe de moins en moins, même s’il y a des communautés dans lesquelles demeure un lien de domination fort.

« L’esclavage se présentait au Burkina autour des royaumes. A l’issue des guerres, les captifs étaient traités comme esclaves par les rois. Mais après cette forme plus ou moins locale, il y a aussi eu la traite négrière qui n’a pas épargné le Burkina Faso. Ainsi, des personnes qui vivaient sur l’espace géographique de la Haute-Volta ont été transportées hors du pays pour servir d’esclaves dans d’autres continents », a précisé M. Nabaloum.

La notion d’esclavage moderne renvoie essentiellement à la traite des personnes et aux formes d’exploitation qui s’ensuivent, notamment l’exploitation dans le travail, l’exploitation sexuelle et les mariages forcés. Cette forme d’exploitation-là existe au Burkina, où des filles de ménage sont maltraitées dans leurs familles d’accueil, à en croire le président du MBDHP, section Kadiogo.

« Pour combattre efficacement les pratiques esclavagistes au Burkina, il faut s’attaquer au problème à la racine », souligne-t-il. Et de s’interroger : « Qu’est-ce qui peut amener aujourd’hui des parents à marier leurs enfants contre leur gré ou à confier ces derniers à des personnes qui ne se gênent pas de les maltraiter ?» 

Pour lui, quand on analyse les causes de ce phénomène, on constate que des filles très jeunes quittent leurs familles pour suivre d’autres personnes dans d’autres pays et cela, a priori pour des contraintes d’ordre économique.  « C’est la pauvreté qui explique cet état de fait », affirme le président du MBDHP/Kadiogo.

D’où la nécessité de commencer par combattre efficacement la pauvreté au Burkina en travaillant à améliorer les conditions de vie des familles d’origine de ces personnes, suggère M. Nabaloum. Il faut également continuer à sensibiliser les acteurs et renforcer l’éducation. Il ne faut pas non plus oublier la répression après la sensibilisation si l’on souhaite véritablement venir à bout de ce fléau, conclut notre interlocuteur.

Flora Sanou

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes