Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) étaient réunis en séance plénière ce mardi 18 avril 2023. À l’ordre du jour, étaient inscrites quatre questions orales.
La première question était relative à la réglementation de la vente de matériel militaire sur le marché et à son encadrement conformément aux dispositions de la loi no080-2021/AN portant régime général des armes, de leurs pièces, éléments, munitions et autre matériel connexe au Burkina Faso.
À ce propos, le ministre de la Défense, le colonel major Kassoum Coulibaly, dans sa communication, a affirmé que la plupart des équipements tels que les tenues militaires, les chaussures et autre matériel connexe que l'on trouve sur les étals et petites boutiques sont souvent relativement usagés et vendus par des acteurs de l'informel. La grande partie de ces équipements provient de la friperie.
Et il n’existe pas d’agrément pour la vente des tenues militaires, des chaussures et autre matériel connexe, mais l’importation des effets militaires, elle, est soumise à Autorisation spéciale d’importation (ASI).
Par ailleurs, il a assuré que « le trafic d’armes est strictement réglementé. Malheureusement dans les pays africains, les frontières sont poreuses et rares sont les pays qui arrivent à contrôler les leurs ». D’où la prolifération sur le marché noir avec pour conséquence le grand banditisme.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou, pour sa part, a livré une communication sur les mesures prises par le gouvernement face aux désinformations relatives à certains conseils nutritionnels sur les réseaux sociaux et médias et l’état du projet de création de l’Ordre national des nutritionnistes du Burkina Faso.
À l’en croire, les actions menées par le ministère qu’il dirige pour faire face aux désinformations sont l’élaboration et la diffusion d’outils de communication (dépliants, capsules, guides d’alimentation, etc.) sur la nutrition et la lutte contre les Maladies non transmissibles (MNT). Il y a également l’organisation de sessions de formation des acteurs des médias sur des thématiques de nutrition dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie de communication et de plaidoyer pour la période 2020-2024.
À cela s’ajoute la mise en place d’une Plateforme nationale d’information pour la nutrition (PNIN), chose qui permet l’élaboration et la diffusion de bulletins d’information, de plaquettes et de communiqués en nutrition.
De plus, il y a la mise en place d’un système de veille communicationnelle sous la coordination de la Direction de la communication et des relations presses (DCRP) qui permet de détecter les informations tendancieuses ou erronées en lien avec la santé sur les divers canaux de communication publics pour y apporter des réponses appropriées à l’intention des populations.
Enfin, selon le ministre Kargougou, il est prévu l’organisation prochaine d’une rencontre de concertation réunissant le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et les professionnels des médias afin de s’accorder sur les mesures de désignation des invités aux émissions radio et télé liées aux questions spécifiques de santé et de nutrition.
S’agissant de la création de l’Ordre national des nutritionnistes du Burkina Faso, il a souligné que le dossier est en cours et que le processus est en bonne voie.
La troisième communication devant la représentation nationale, faite par le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des petites et moyennes entreprises, Serge Poda, a quant à elle concerné la suspension de l’importation de la commercialisation et de la distribution à titre gratuit des substances explosives et des artifices à usage civil.
Le ministre Poda, à ce sujet, a indiqué que la mesure a été prise au regard du contexte sécuritaire du Burkina car les groupes armés terroristes font l’usage de produits explosifs. C’est donc dans le but d’assécher l’approvisionnement de ces substances explosives que cette mesure est prise.
C’est pourquoi aucune autre entité ne peut faire entrer sur le territoire national des produits explosifs, excepté cinq sociétés qui sont des fournisseurs agréés des sociétés minières. Néanmoins, ces sociétés agréées doivent disposer au préalable d’une autorisation spéciale d’importation. En plus de cela, désormais, pour toute importation de substances explosives, il est fait obligation à l’importateur, notamment ces entreprises agréées, d’adjoindre à son dossier un contrat spécifiant les quantités à livrer à la société minière.
Le ministre a par ailleurs invité les populations à s’inscrire dans la dynamique de dénonciation systématique des stockages clandestins, particulièrement pour les substances explosives et les artifices à usage civil, car l’administration à elle seule ne peut pas mener la lutte.
Sur la situation des sociétés de trading, le ministre a indiqué qu’il sied de les réglementer car c’est une activité économique qui comporte des enjeux de fiscalité, un risque de financement du terrorisme mais aussi le besoin de protéger la population. Ainsi, il a invité les investisseurs à s’orienter vers l’économie réelle au regard du caractère virtuel du trading.
Toujours selon lui, pour ce qui est de la situation des investisseurs, dont 20 milliards de francs ont été immobilisés, le gouvernement n’est pas inattentif ; il attend plutôt les résultats de la justice avant de se prononcer. Le dossier suit son cours et un rapport de contre-expertise est attendu, a-t-il déclaré.
« Nous allons attendre le verdict de la justice sur la question. Cela nous permettra de savoir qui sont ceux qui sont responsables, quel est le niveau de responsabilité de chacun et si l’Etat doit s’assumer, il s’assumera », a conclu le ministre de l’Economie, Aboubakar Nacanabo.
« Je voudrais les rassurer de notre solidarité. Nous restons très attentifs à la cause. C’est au regard de la douleur des victimes que nous nous sommes sentis obligés d’interpeller le gouvernement », a déclaré le président de l’ALT.
Flora Sanou