Après la pénurie de timbres fiscaux de 100 FCFA et 200 FCFA dans les services des impôts à Ouagadougou, les Ouagavillois sont confrontés à une longue attente pour acquérir la carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Ils sont nombreux, ces citoyens qui attendent d’entrer en possession du précieux sésame. Pour certains un mois, pour d’autres deux ou trois mois, voire plus.
Dur dur d’entrer en possession de sa carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) après avoir accompli les formalités administratives y relatives. Ce n’est certainement pas cet instituteur qui dira le contraire, lui qui a accompli depuis décembre 2022 les formalités de renouvellement du précieux sésame au commissariat de l’arrondissement 7 de Ouagadougou (Wapassi) mais ne l’a toujours pas obtenu alors qu’il en a besoin en vue de déposer son dossier pour la correction de l’examen du Certificat d’études primaires (CEP). « Je tiens une classe de CM2 et je veux déposer mon dossier pour la correction des examens. Ma CNIB étant expirée, il m’en faut nécessairement une nouvelle pour pouvoir le faire. J’ai fait l’enregistrement depuis le 24 décembre 2022, mais on m’a fait comprendre par la suite que la photo était floue. J’ai alors repris le 24 mars 2023. Le délai d’un mois m’avait été donné pour récupérer la pièce et c’était le 24 avril 2023. Mais jusqu’à ce jour mercredi 3 mai 2024, je n’ai pas encore obtenu gain de cause. Or le dépôt des dossiers prend fin ce vendredi 5 mai. Depuis mercredi de la semaine dernière, j’abandonne mes élèves en classe après leur avoir donné des exercices à traiter et je viens faire le pied de grue ici en espérant pouvoir récupérer ma CNIB. Mais chaque fois on me dit de revenir le lendemain », nous a-t-il narré sa situation. C’est un cri du cœur qu’il lance par la même occasion pour pouvoir enfin obtenir le précieux sésame.
Une citoyenne que nous avons approchée nous a confié aussi que son petit frère, candidat à l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), a accompli les formalités pour la CNIB il y a deux mois, mais la pièce n’est toujours pas disponible. Pourtant, candidat libre, celui-ci en a besoin pour les épreuves sportives du BEPC qui ont commencé le mardi 2 mai 2023. « S'il n'obtient pas sa CNIB avant la fin des épreuves, il risque d'avoir zéro et ce n'est pas bon pour lui», a-t-elle affirmé.
Un autre citoyen déclare avoir accompli les formalités pour sa CNIB depuis janvier 2023, mais il dit être toujours dans l’attente de sa délivrance. « Mon ancienne CNIB est arrivée à expiration, or j’ai besoin de la nouvelle pour pouvoir établir des dossiers de parcelles, mais ça tarde et on ne sait pas pourquoi », a-t-il indiqué.
Selon des sources bien introduites, il y a une récurrence des ruptures de la matière première utilisée pour la production des cartes nationales d’identité. Tous les deux ou trois mois, la matière première manque, confient nos sources.
Nous estimons qu’il y a des non-dits dans cette affaire. Est-ce un problème de finances ? L’on ne saurait répondre. Mais comment comprendre ce manque de matière première quand on sait que les inscriptions pour l’établissement des CNIB ne se font pas gratuitement ou à crédit ?
Des mesures sont prises pour pouvoir traiter les cas urgents, indiquent nos sources. À cet effet, la matière première serait venue en fin de semaine dernière et tout va entrer progressivement dans l’ordre.
Toujours est-il que c’est un grand stock qui serait en attente de production, au regard de la file d’attente kilométrique que nous observons devant l’Office national d’identification (ONI) chaque matin, et le retard pourrait encore être constaté.
Tout compte fait, les autorités de la transition sont invitées à se pencher sur ce sujet pour que tout rentre dans l’ordre pour le bonheur de tous les Burkinabè.
Flora Sanou