samedi 23 novembre 2024

coordi uneCe jour 17 février 2023, une équipe de la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) avec à sa tête le premier responsable de cette organisation, le Dr Yves Kafando, a effectué une série de visites de courtoisie et d’amitié à la Direction générale de la police municipale, l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et à l'Etat-major de la gendarmerie nationale (EMGN). Objectif : redynamiser la collaboration de ladite Coordination avec ces structures  dans le cadre de la lutte contre la fraude.

« Nous avons entrepris une tournée qui consiste en des visites de courtoisie et d’amitié à des structures sœurs avec lesquelles nous travaillons afin de renforcer notre collaboration », a déclaré le coordonnateur national de la CNLF, le Dr Yves Kafando, à sa sortie d’audience. Il s’agit pour cette institution, à travers ces visites, de solliciter l’accompagnement  des différentes structures visitées et de leur expliquer les missions qui lui sont assignées. C’était aussi une occasion pour Yves Kafando et ses collaborateurs de préciser à leurs interlocuteurs du jour l'objectif majeur du CNLF, à savoir la lutte contre la fraude fiscale, la fraude douanière, la fraude économique et celle environnementale.

coordo 2« Pour lutter efficacement contre la fraude, nous devons être suffisamment outillés en renseignements. Et nous nous disons que ces structures avec lesquelles nous travaillons, il faut qu’elles nous aident dans ce sens. Les structures telles que la police municipale  nous accompagnent dans certaines actions, car vous savez que pour tracter ceux qui s’adonnent  à la fraude, ce n’est pas facile», a argumenté le coordonnateur national.  

A cet effet, « nous avons recours à la force publique, notamment la police municipale et la gendarmerie qui œuvrent toutes deux dans ce sens. C’est une tournée dans le cadre d’une collaboration et pour solliciter l’accompagnement de ces structures sœurs, afin que nous puissions ensemble mener les missions qui nous sont assignées », a-t-il ajouté.

coordo 3À la question de savoir en quoi la police municipale peut aider la CNLF dans sa mission, étant donné que cette institution elle-même n’est pas un modèle en matière de la lutte contre la corruption, le coordonnateur national de  lutte contre la fraude a répondu que sa structure a besoin de l’intervention de la police municipale dans certaines situations. « Nous sommes parfois confrontés à des situations où il nous faut forcément convoyer des camions et où les transporteurs refusent  d’obtempérer à la procédure administrative.  Dans pareil cas, nous avons besoin de la police municipale parce qu’elle a le dispositif permettant de tracter ce type de véhicules.

À l’entendre, la police municipale a elle aussi besoin de l’appui de la CNLF. « De notre audience il est ressorti que les agents sont souvent limités dans certaines actions. Parfois, ils peuvent ne pas savoir si tels mouvements sont des mouvements de fraude et donc il faut se référer à des structures compétentes comme la CNLF qui a une compétence territoriale », a-t-il affirmé.

Par ailleurs,  Yves Kafando a indiqué que ces visites sont  la preuve que les administrations travaillent en synergie. « C’est ensemble que nous pouvons obtenir des résultats satisfaisants et concourir à une paix durable dans notre pays », a-t-il conclu.

Flora Sanou

market uneLe jeudi 16 février 2023 à Ouagadougou, trois panélistes, dont l'ex-ministre de la Santé Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien, ont donné des communications sur le thème « Quel marketing pour sauver les structures de santé au Burkina Faso ? »

Des cliniques se meurent, j'en connais huit qui sont fermés au Burkina ", s'enflamme un intervenant dans la salle de conférence. Certainement, Cette prise de conscience a conduit les initiateurs de ce panel à exposer le problème à l’espace public.

En effet, Mr Romaric Sawadogo, spécialiste en marketing stratégiques et panéliste de la soirée a fait une communication en faveur d'un « marketing des services ». Selon lui, c'est l'ensemble des éléments notamment, l'offre des produits, la qualité du personnel soignant ou agents , les matériels de santé, la prestation pour ne citer que ceux-là, qui favorisent une bonne clientèle du service de la santé. Il précise alors que sans ces éléments, le service de santé peine à voir un bon marketing. Il exhorte aux agents de santé à innover et à se réadapter aux exigences du moment. « Hier les patients se contentaient de se soigner juste dans les hôpitaux, aujourd'hui ou demain, à fortiori, ces centres de santé doivent répondre aux besoins du patient », indique-t-il.

market 2« La communication en santé est strictement réglementée au Burkina Faso et il faut le savoir, on ne peut pas faire de la communication en santé comme on vend des marchandises ou des produits alimentaires », a prévenu, PR Charlemagne Ouédraogo. Dans sa communication, le gynécologue rappelle les acteurs de la santé les réglementations dans le domaine de la santé , en citant" les codes harmonisés de déontologie et d'exercice CEDEAO 2013 " avec des articles qui vont avec. Selon l'ex ministre burkinabè en charge de la santé, la loi condamne , la publicité , la concurrence ,et la comparaison des professionnels dans le milieu de la santé. En illustrant son propos, il explique qu'il est interdit de dire qu'on a le meilleur scanner de l'Afrique de l'Ouest. Toujours Monsieur Ouédraogo, un site web médical peut exister , mais il doit être très limiter dans sa communication voire se limiter aux informations uniquement du profil du médecin. Tout ceci est établi pour éviter des dégâts dans le milieu de la santé. Tel que, à l'en croire «nous avions mis aux arrêts une personne déguisée en médecin après près de 15 ans de travail à l'hôpital Yalgado Ouédraogo et un autre faux médecin d'une clinique dans le quartier patte d'oie après 7  ans de travail," a-t-il révélé.

Quant à la 3em et dernière panéliste, Dr Nicole Komboïgo, Associée gérante de Clinique Frany et épouse de l'ex chef de l'opposition Eddie Komboïgo, s'est appesanti sur la qualité de la prestation des structures de santé. Selon elle, ces structures doivent être capable de satisfaire les clients à tous les niveaux, du parking jusqu'à la direction . Madame Komboïgo, dans sa contribution au panel reste convaincu que la mise en bon état du patient favorise le   marketing. Avant de laisser entendre « le client n'est plus roi, il est dictateur » a-t-elle insisté.

market 3La conférence a connu la participation du président du Parti politique congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Eddie Komboïgo, l'ex député de l'Assemblée législative de Transition, Dr Arouna Loure, Dr Abdallah Ouédraogo, des professionnels de santé, des étudiants de  médecine, des opérateurs économiques. Et, une salle pleine de monde a témoigné ce panel.

Le panel a été également interactif, Eddie Komboïgo qui dit être là en tant que Expert-comptable, estime qu'il y a lieu de penser à un nouveau modèle de structure médical dans notre pays. Selon lui, nos sociétés sont aujourd'hui plus dans le système commercial alors, toujours Komboïgo, il est impératif que  nos structures de santé partent dans des bases à se réadapter aux normes du moment." a t'-il signifié.

Dr Arouna Loure, étudiant également dans la promotion de master en marketing des structures de santé, hôte du panel, se dit satisfait de ce que les panélistes ont livré aux acteurs de santé. De plus, " le Burkina Faso est très régi sur la règlementation des structures de santé, il doit voir dans quel contexte élargir cela mais toujours sans rentrer dans les dérives . Je pense qu'on doit relire ces textes pour pouvoir être juste avec les acteurs des structures de santé ", réclame-t-il.

La tenue de ce panel est l'œuvre de la 2e promotion du Master en marketing des structures de santé de l'Ecole Burkina des Affaires en collaboration avec la chambre de commerce de Ouagadougou. Il convient de noter que cette conférence est le 6e du genre à être organisée par des étudiants de ladite école et ses partenaires.

ModouTraoré (stagiaire)

Radarsburkina.net

aadechets uneLe médecin Wendinda Aubin Kaboré s'insurge contre la gestion des ordures par les populations dans les villes. Pour sa part, il fait la collecte puis le tri des déchets, principalement des pneus jetés, qu’il recycle. Une équipe de Radars Infos Burkina est partie à la découverte de son univers ce mercredi 15 février 2023 à Ouagadougou.

Au Burkina Faso, les déchets ne passent pas inaperçus dans les villes. Malgré les efforts des sociétés privées de salubrité et des municipalités, les ordures dans les encablures de certaines localités continuent de s'amonceler. Dans le paysage des villes, l’on  peut constater dans certains endroits des pneus, des boîtes de conserve, des sachets d'eau usés, des bidons. Alors que toutes ces ordures polluent l'environnement et sont nuisibles à la santé humaine.

Face à ce fléau, des initiatives à l'instar de « Wak design » ont fait du recyclage des objets jetés, principalement les pneus, leur cheval de bataille. Médecin de formation, M. Kaboré fabrique des meubles à base de pneus usés, de bidons jetés, de boîtes, de cartons. Ces meubles sont essentiellement des chaises, des bureaux, des tables à café, des tables lumineuses et sonores et bien d'autres.  « Nous ramassons nos matières dans les poubelles pour leur redonner une seconde vie», a-t-il précisé.

aadechets 2Selon lui, les pneus jetés dans les six mètres le dérangent et c'est à partir de cette petite « révolte » qu'il a commencé à réfléchir à l'usage autrement de ces objets jetés. Une réflexion qui s'est soldée par le recyclage pneumatique.

Selon Aubin Kaboré, le continent africain est devenu un dépotoir des autres continents. « Dans nos pays, d'autres mêmes baptisent fièrement leur boutique de vente" France au revoir " », déplore-t-il.

Toujours selon lui, comme nos États ont des difficultés à stopper l'importation des déchets des Occidentaux,  il est de notre devoir de donner une seconde vie à ces ordures importées et de les ramener à un autre prix.  C’est là aussi mon combat pour diminuer les ordures dans nos sociétés.

Des personnes physiques, morales notamment certaines gendarmeries, des ministères sollicitent très souvent ses articles.

aadechets 3Le jeune designer ne compte pas relever le défi de la salubrité seul. Dans cet élan de lutte, il forme et sensibilise les jeunes générations.  « J’ai eu la chance de participer à la formation de Wak design, conduite par son manager Aubin Kaboré. Je me réjouis aujourd'hui de ladite formation car j'arrive à ma façon à contribuer à la gestion des ordures dans la cité», se félicite Samira Kaboré, bénéficiaire de la formation.

Outre sa lutte pour l'environnement, Aubin Kaboré rappelle que pendant la COVID-19, « nous avons fabriqué plusieurs lave-mains que nous avons déposés devant les concessions dans  mon quartier. Il s'en est suivi des commandes passées par des institutions étatiques et autres ». Il ajoute : « C'est après avoir entendu les prix extrêmement élevés des lave-mains à la télévision nationale que j'ai décidé de confectionner des dispositifs de lavage des mains à partir de bidons pour le bonheur de la population. »

A la question de savoir quel genre de ville il  voudrait que le Burkina soit, voici sa réponse : " Je rêve de villes brillantes et sans ordures ". M. Kaboré précise qu'il est médecin de formation et qu'il travaille dans une clinique de la place à Ouagadougou. Il dit que depuis le lycée, aucun de ses camarades ne pouvait jeter un sachet devant lui sans devoir le ramasser et le mettre à la poubelle. Une rigueur à l'époque, selon lui, qui lui a valu le surnom de "monsieur propre".

Le manager Aubin Kaboré, comme il se fait appeler, confie qu'ils ont recyclé plus de mille pneus depuis l’initiative de l’entreprise Wak design en 2019. Ils ont procédé également, à l'en croire, à la formation de plus de 200 jeunes à travers son projet baptisé ‘’déchets pneumatiques’’ ». Il est lauréat de plusieurs prix dont le « 2nd Prize winner » au concours SYNERGY AFRICA 2021.

Modou Traoré (stagiaire)

bnesmoeursL’Association Citoyenne pour la Défense des Droits des Administrés (ACDDA) a au cours d’une conférence de presse, tenue le mercredi 08 février 2023 à Ouagadougou, dénoncé la dépravation des mœurs au Burkina en particulier à Ouagadougou. Ainsi, elle a invité les autorités à avoir un regard sur « les maisons d’habitation transformées en maison de passe ». Ce mercredi 15 février 2023, une équipe de Radarsburkina.net a rencontré le président de ladite association, Séni Congo, pour en savoir davantage sur cette affaire de chambres closes.

Selon Séni Congo, concernant les chambres de passe, il est constaté que dans les différents quartiers de la ville de Ouagadougou et partout au Burkina, les maisons à usage d’habitation sont utilisées par des individus malintentionnés pour en faire des ‘’chambres closes’’ communément appelées ‘’chambres de passe’’.

« Ces personnes trompent la vigilance de tous en disant que ce sont des auberges, pourtant notre constat est tout autre : les conditions ne sont pas réunies pour que ce soit des auberges », a-t-il clamé.

Cette dénonciation n’est pas un fait du hasard ! En effet, le président de l’ACDDA explique que tout est parti d’un cas pratique dont les membres de l’association ont été témoins.

« Dans le quartier Rayongo, quelqu’un a érigé une maison où il a écrit « auberge » alors que ce n’était pas le cas. Nous avons essayé de le raisonner mais il n’a pas voulu écouter », révèle le président de l’ACDDA.

En tant qu’association citoyenne, c’est une pratique qui porte atteinte aux bonnes mœurs et à l’éducation des enfants dans les différents quartiers, a affirmé M. Congo.

Ainsi, dit-il, « nous sommes allés dénoncer l’indélicat à la mairie et le maire a procédé à la fermeture dudit lieu.

bnesmoeurs 2« À ce sujet, le maire nous a confié avoir reçu des appels provenant de certaines hautes autorités l’invitant à déclasser l’endroit pour le mettre dans le lot des maisons à usage commercial afin que le propriétaire puisse continuer son activité commerciale. Mais il dit avoir refusé le déclassement », explique notre interlocuteur.

Mais ce propriétaire de chambres closes a persisté pour continuer son travail et il a été ainsi convoqué à la justice et le jugement a eu lieu au Tribunal de grande instance Ouaga 2. 

Au cours du jugement au tribunal, il est ressorti des explications des voisins que la nuit, les bruits des locataires de cette maison dérangent la quiétude. Aussi, des préservatifs déjà utilisés sont parfois jetés sur la route au vue des enfants. Cela met leur vie en danger car ceux-ci les ramassent pour jouer, ne sachant pas ce que c’est.

Une enquête de la gendarmerie a également confirmé que la maison ne répondait pas aux normes d’une auberge, selon les dires de Séni Congo.

Suite à ce procès, le parquet a condamné le propriétaire à fermer. Ce dernier a fait appel, un deuxième jugement a eu lieu et le verdict est attendu le 17 février 2023.

Convaincue, cette association estime que ce genre de pratiques est fréquent au Burkina. C’est pourquoi elle reste déterminée à les combattre.

« Vous ne pouvez pas utiliser une maison à usage d’habitation pour en faire des chambres de passe, de surcroît là où habitent des gens ! Ce n’est pas possible ! Il y a des endroits destinés à ces pratiques », s’est-il insurgé.

Par ailleurs, l’association dit exhorter les autorités à faire des contrôles dans les prétendues auberges dans les quartiers et vérifier si elles répondent aux normes. Enfin elle invite la population à dénoncer toute pratique contraire aux valeurs de la société.

Flora Sanou

ddcesSa Majesté Naaba Sanem de Zorgho ;

Le Tengsoaba de Zorgho ;

Le Ouidi Naaba de Zorgho ;

Le Kanda Naaba de Zorgho;

Le Mission Naaba à Zorgho ;

La grande famille KABORE à Kandatenga/Zorgho, KABORE Saïdou Bangré à Moaga, KABORE Tibo Prosper à Kandatenga, El Hadj KABORE Amado à Kandatenga, KABORE Yembi Daniel à Kandatenga, KABORE Kouka Charles à Ouagadougou ;

Les familles alliées : SEDEGO, OUOBA, KOUTIEBOU, ZOMBRE, KOUADIO, KABORE, HEMA, OUEDRAOGO, SAWADOGO, NABI ;

Les enfants : Clarisse, Antoinette, Mathilde, Yolande, Ambroise, Aimée, Célestine, Pierre, Julienne ;

Les petits enfants ;

très touchés par les marques de compassion, de solidarité, de soutien et d’amitié manifestés à leur égard pendant la maladie, lors du rappel à Dieu le lundi 23 janvier 2023 à OUAGADOUGOU à l’âge de 85 ans, de l’inhumation le jeudi 26 janvier  à ZORGHO et de la première grande messe le dimanche 29 janvier à ZORGHO de leur de leur frère, père, grand-père, beau-père,

KABORE Yemdaogo Georges, Conseiller Pédagogique à la retraite,

vous renouvellent à tous leurs profondes gratitudes et sincères remerciements.

Ils se gardent de citer des noms de peur d’en oublier.

Que dieu tout puissant dans sa grande bonté vous le rende au centuple, qu’il vous bénisse, qu’il répande sur chacune et chacun de vous ses grâces en abondance et que par la miséricorde de dieu l’âme de notre très cher regretté repose en paix.

Par ailleurs ils vous prient d’avoir une pensée pieuse pour lui et de vous joindre à la famille lors de la célébration des messes suivantes :

PAROISSE/EGLISE

DATE

HEURE

Paroisse  de ZORGHO

DU 08 Février au 09 mars 2023

5h 45mn

Paroisse de SAABA

Les dimanches 12, 19, 26 février et les dimanches 05, 12 mars 2023

18h 30 mn

Paroisse de DASSASGHO

Les samedis  04, 11, 18 et les dimanches 12, 19 février 2023

18h 30

Samedi 04 mars 2023

5h 45mn

Dimanche 05, 12 mars 2023

9h

Paroisse de KOSSODO

Les samedi 11 et 18 février 2023

18h 30 mn

Eglise de NAGRIN

Les dimanches 12, 19, 26 février et les dimanches 05, 12 et 19 mars 2023

7h

     « Je te dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis »     Luc 23, 43

UNION DE PRIERES.

aainfla une« Nous essayerons de voir si c’est possible qu’on joue sur le prix du carburant parce que tout est basé sur cela. Si le prix du carburant augmente, tout augmente. Tout fonctionne à partir du carburant. Nous essayerons de voir (….) si c’est possible de réduire le prix, afin de relancer l’économie ». C’est ce qu’avait déclaré le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, après sa nomination, le dimanche 23 octobre 2022, au cours d’une interview accordée à radio Oméga en réponse à une question sur le faible pouvoir d’achat des Burkinabè et les mesures urgentes qu’il prévoyait. Mais, depuis la formation du gouvernement Kyélem le 25 octobre 2022, nous assistons à une inflation de plus en plus croissante et la plus récente est l’augmentation du prix du Super 91. Toutes les actions semblent être orientées vers la lutte contre l’insécurité.   La lutte contre la vie chère ne contribue-t-elle pas à la lutte contre l’insécurité ? Quelles mesures peuvent être prises en vue de réduire la vie chère au Burkina et d’alléger la souffrance des populations ? Que disent les défenseurs des consommateurs face à la nouvelle augmentation du prix de l’essence et au silence du gouvernement sur la vie chère ? Le président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) et celui de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) se prononcent.

Pour Adama Bayala, président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), elle est insoutenable, inexplicable et « indigérable », cette nouvelle augmentation du prix de l’essence car en un an, le même régime a augmenté de 235 F les prix des hydrocarbures alors que le coût du baril a connu une baisse au niveau international. Ces augmentations ont pour conséquences l’augmentation des prix des transports et des prix des autres produits, la réduction du pouvoir d’achat des citoyens, l’exacerbation de la misère, l’explosion de la pauvreté et l’accroissement de la souffrance des populations, qui n’en peuvent déjà plus.

aainfla 2Sur la question de la lutte contre la vie chère, « nous avons la faiblesse de croire que toutes les actions de la présente transition semblent orientées vers la lutte contre le terrorisme, avec le redimensionnement des objectifs, des missions, au-delà des aspects sécuritaires, pour prendre en compte les aspects sociaux et humanitaires. Aujourd’hui, c’est une vérité de dire que l’inflation va précipiter le ralliement de nombre de citoyens aux terroristes parce que le visage des acteurs du terrorisme a changé, ce qui fait qu’on constate dans leurs rangs des nôtres qui, hier seulement, critiquaient, dénonçaient, fustigeaient le terrorisme. C’est du fait de la pauvreté qu’aujourd’hui, de nouveaux acteurs grossissent les rangs des terroristes. J’ai bien peur que nos autorités ne contribuent à nourrir le terrorisme, car c’est une vérité de dire que la lutte contre la vie chère contribue à la lutte contre le terrorisme. Malheureusement les autorités ne semblent pas l’avoir compris et perçu », a déclaré le président du RENCOF. « Nous sommes contre cette dernière augmentation et invitons le gouvernement à surseoir à cette mesure », a-t-il martelé.

De ce fait, il invite les autorités à procéder à un audit de la SONABHY, à situer les responsabilités pour que les auteurs de malversations en répondent. Il faut, toujours d’après lui, nationaliser le pan relatif au transport à la SONABHY.

« La SONABHY collabore aujourd’hui avec 2000 véhicules appartenant à des partenaires qui engrangent par litre 53F. Ainsi, les 11 millions de litres de carburants vendus sur le territoire burkinabè donnent au total 585 millions FCFA par jour, 17 milliards par mois et plus de 200 milliards par an », a-t-il affirmé. Pour lui, il y a une forme de déperdition et de dilapidation des ressources publiques, un manque à gagner.

« Il faut demander aux sociétés d’Etat comme l’ONEA et la SONABEL de s’acquitter de leurs factures. aainfla 3Il faut également que les autorités fassent montre de sagesse, de clairvoyance pour rassembler autour d’elles l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux pour envisager des solutions consensuelles », a terminé Adama Bayala.

Selon le président de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), Dasmané Traoré, il y a une inflation jamais égalée au Burkina et les dispositions ne sont pas effectivement prises par l’Etat de façon à atténuer la situation ou à suivre les décisions que l’Etat lui-même prenait de façon à ce que le consommateur puisse éventuellement bénéficier de cette assistance pour pouvoir résister.

« Par le passé, nous avons travaillé à arrêter un prix à ne pas dépasser pour l’ensemble des produits de première nécessité, en allégeant les taxes liées aux produits de grande consommation avec le ministère du Commerce, celui des Finances, les syndicats, les associations des importateurs, la Douane. En juin 2022, l’Etat, après concertations avec tous les acteurs concernés, avait pris la décision d’atténuer un tant soit peu la souffrance des consommateurs en injectant 14 milliards de FCFA. Mais jusqu’aujourd’hui nous ne savons pas si cette somme a été effectivement injectée car nous continuons de subir l’inflation, et l’augmentation récente du prix de l’essence en est une preuve », indique Dasmané Traoré.

« Nous n’avons jamais constaté une baisse des prix ; bien au contraire, l’inflation va de plus belle. C’est pourquoi nous souhaiterions que l’Etat veille à retrouver les 14 milliards de FCFA, si effectivement ils ont été débloqués, et à les réinjecter là où il faut », a-t-il conclu.

Flora Sanou

aastationLe vendredi 10 février 2023, le secrétaire général du Premier ministère, président du comité interministériel de fixation des prix des hydrocarbures, Abdou-Salam Gampéné, a annoncé, au cours du journal de 20h sur la Radiotélédiffusion du Burkina (RTB), une nouvelle hausse du prix du super 91 à la pompe, laquelle est entrée en vigueur le samedi 11 février 2023. Une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue dans quelques stations de la ville de Ouagadougou pour recueillir les avis des uns et des autres sur cette nouvelle augmentation. Lisez plutôt.   

Pour certains, c’est une situation qui touche tous les pays du  monde, donc le gouvernement burkinabè ne pouvait qu’augmenter lui aussi le prix de l’essence, surtout que la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy) est endettée auprès de ses fournisseurs.

« Les gens ne comprennent pas cette question d’augmentation parce qu’ils ne sortent pas du Burkina. C'était prévisible ! 850 FCFA le litre, c’est même moins cher d’autant plus que le Burkina n’a pas de port sec ni de raffinerie. Les pays même où nous nous ravitaillons en possèdent, mais ils vendent plus cher leur carburant. C’est nous qui amenons le carburant et je suis rentré de Cotonou, au Bénin, rien qu'avant-hier. Ça vaut six mois que le prix du carburant a augmenté un peu partout dans la sous-région et la situation pourrait même empirer à cause de la dernière décision de la Russie relative à la réduction de sa production.L’Etat burkinabè subventionnait le prix du carburant et on peut dire qu'il a vraiment fait des efforts sur ce plan. Malheureusement, actuellement il y a beaucoup de problèmes à résoudre, comme l’insécurité. Il faut que les gens comprennent que c’est la situation actuelle qui commande cette augmentation. Si tout rentre dans l’ordre, les prix vont certainement diminuer », a argumenté Tidiane Ouédraogo, chauffeur routier international.

aachauffNombreux sont également les citoyens qui sont convaincus que cette récente hausse entre dans le cadre de l’effort de guerre demandé et qui estiment que si c’est le prix à payer pour que le Burkina retrouve la quiétude, ils sont partants.

Selon l'un de nos interlocuteurs ayant requis l’anonymat, lui et ses proches sont disposés à supporter cette situation, car la souveraineté ne s’acquiert pas facilement. « C’est l’effort de guerre qui exige cela, donc je ne vois pas ça en mal. C’est le prix à payer pour notre survie. C'est le prix de la liberté et nous, peuple burkinabè, sommes prêt à souffrir. Si notre salut doit venir de là, alors nous sommes prêts. Aucun sacrifice pour la patrie n'est de trop. L'essentiel, c’est que nous puissions sortir victorieux de cette guerre », a-t-il soutenu. 

Ousmane Kiemdé, entrepreneur, pense que la mesure est digeste si elle vise à éviter les ruptures de carburant et à permettre d’acquérir des moyens de combat.

« Pour le Faso, je suis d’accord ; c'est mieux que ce que nous avons vécu en décembre 2022. Les subventions des prix des produits pétroliers alourdissent les dépenses publiques et profitent uniquement aux commerçants. Or, la plupart de ces derniers sont dans le secteur informel, où l'Etat ne peut pas recouvrer les droits. Mieux vaut arrêter totalement les subventions pour éviter d'être des greniers pour les trafiquants internationaux de carburants. Par ailleurs, nous voulons des armes et des moyens pour lutter contre le terrorisme. C’est la contribution de chacun à l’effort de guerre. C’est l'effort que nous devons assumer pour soutenir le président dans ces moments difficiles. Notre souveraineté, c'est notre seule priorité. Seul le sacrifice de tous les Burkinabè peut libérer le pays et quels que soient les obstacles, nous les franchirons ensemble ; on y arrivera. On est prêt à tout supporter », a-t-il affirmé.

aaemployeePar ailleurs, il y a ceux qui pensent que cette augmentation est un fardeau car estimant que les Burkinabè peinent déjà à se trouver de quoi manger. « L’essence est primordiale. Cette augmentation ne nous arrange pas car elle va se répercuter sur les produits de première nécessité. C’est exagéré. Avec 1000 F d’essence, on ne peut pas faire grand-chose. On est en guerre et ça ne va pas dans le pays. Donc, il faut que le gouvernement revoie cette augmentation sinon on va davantage souffrir », a plaidé une employée de commerce.

À sa suite, Ousmane Ouangrawa, mécanicien, a exprimé son mécontentement en ces termes : « Avant, pour avoir 750 F et mettre l'essence c'était déjà compliqué. Arrivé au travail, il est difficile d'avoir une recette de 1000 F par jour. Pour avoir à manger, c’est un problème pour nous, n’en parlons pas d’argent de carburant. Malgré tout, on supportait mais cette fois ce sera trop dur parce que ça ne va pas dans le pays. Si l’Etat peut revoir ce problème, cela nous aidera ».

Pour un autre interlocuteur, fonctionnaire de son état, on ne doit pas comparer l’augmentation du prix du carburant au Burkina  à celle d’autres pays, car les populations n’ont pas les mêmes revenus.

« Les populations souffrent déjà assez. 100 F d’augmentation, c’est trop. Que ceux qui ont pillé la Sonabhy répondent de leurs actes ;  ils ne peuvent pas avoir fait cela et c’est le peuple qui doit payer. Augmenter de 25 ou 50 F, je peux comprendre. Mais jusqu’à 100F, je pense que c'est énorme. Quand les salaires ont augmenté ailleurs, est-ce que ç’a été le cas ici ? En plus, si vous comparez les différents prix de l’essence dans la sous-région actuellement, vous verrez qu’ils sont pratiquement identiques.  Pourtant dans certains pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, les salaires sont largement supérieurs aux nôtres. Dans tout ça, c'est le pauvre fonctionnaire qui va davantage souffrir »,  a-t-il affirmé.

Flora Sanou

Abdallah drLors du Conseil des ministres du 18 janvier 2023, le ministre de la Santé, le Dr Robert Lucien Kargougou, avait fait une communication sur un plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de méningite au Burkina. Le 2 février 2023, le ministère de la Santé a annoncé, lors d’une conférence de presse, que le Burkina a déjà enregistré 145 cas suspects de méningite, dont 6 décès, du 1er  au 29 janvier 2023. Les conférenciers ont aussi relevé que le risque de survenue d’une épidémie de méningite au Burkina Faso ne peut être exclu avec certitude au regard de l’augmentation de germes épidémiogènes rares (NmC et NmX) et de l’influence du COVID-19 sur la surveillance des autres maladies. Pour en savoir davantage sur cette maladie, une équipe de Radars Info Burkina s’est entretenue avec Dr Abdallah Ouédraogo, médecin généraliste, ce jeudi 9 février au centre médical urbain Gounghin 6.

Radarsburkina.net : qu’est-ce que la méningite ?

Dr Abdallah Ouédraogo : C'est une inflammation des méninges. En effet, les méninges sont des enveloppes qui protègent le cerveau et la moelle épinière. Lorsque ces enveloppes sont enflammées par une infection, on parle de méningite.

Radarsburkina.net : qu’est-ce qui provoque la méningite ?

Dr Abdallah Ouédraogo : Les causes de la méningite sont multiples. Elle est essentiellement due à des virus, tout comme on peut avoir des bactéries et même des parasites. C’est donc une inflammation qui est due à une infection. L’origine de l’infection peut être des virus, des bactéries ou des parasites. L’idée selon laquelle en mangeant la mangue crue on peut être atteint de la méningite ne tient pas, sauf si la mangue contient des bactéries ou de virus. Toutes les choses qui peuvent faire rentrer des germes dans l’organisme humain peuvent causer la méningite.

Radarsburkina.net : Qui peut être affecté par la méningite ?

Dr Abdallah Ouédraogo : Tout le monde peut être affecté par la maladie mais les personnes les plus vulnérables sont les enfants et les personnes âgées, car leur cellule immunitaire n’est plus assez robuste (l’affaiblissement du système immunitaire) pour résister à la maladie surtout les enfants.

Radarsburkina.net : Quels sont les symptômes que présente une personne atteinte de méningite ?

Dr Abdallah Ouédraogo : Les signes sont différents, tout comme le diagnostic est différent quand il s’agit d’un nourrisson, d’un enfant ou d’un adulte.

La méningite se manifeste essentiellement par une raideur de la nuque. Autrement dit, la personne qui en est atteinte n’arrive plus à faire des mouvements de sa nuque d’avant en arrière. A cela s’ajoutent des symptômes comme les céphalées, la fièvre, des vomissements. Il y a également des symptômes techniques qui seront appréciés par le médecin à l’issue des examens du malade. Mais il faut retenir que les signes qui peuvent amener une personne à consulter sont les maux de tête, la raideur de la nuque, la fièvre et les vomissements pour ce qui concerne l’enfant et l’adulte. Souvent chez le nourrisson, on peut avoir d’autres symptômes, où l’enfant refuse de manger, sa nuque devient plus molle qu’avant (un bombement de la fontanelle).

Radarsburkina.net : Quelle est la saison épidémique de la méningite ? Autrement dit, à quelle période cette maladie se présente-t-elle ?

Dr Abdallah Ouédraogo : Comme c’est une maladie infectieuse, les périodes les plus critiques sont celles d’harmatan parce qu’il y a beaucoup de vent, de poussière et que  cette poussière est pourvoyeuse de bactéries. Ainsi, vu que l’on inhale cette poussière à travers les narines, une zone très proche des enveloppes du cerveau, plusieurs personnes au cours de cette période d’harmattan développent des infections bactériennes, donc virales, qui peuvent entraîner la méningite.

Radarsburkina.net : La méningite peut-elle favoriser d’autres maladies dans l’organisme ?

Dr Abdallah Ouédraogo : Une personne atteinte de méningite n’a pas un système immunitaire assez efficace pour combattre certaines maladies. Donc quand on a la méningite, on est beaucoup exposé à d’autres maladies dont la COVID-19.

Radarsburkina.net : La méningite se soigne-t-elle ?

Dr Abdallah Ouédraogo : C’est une maladie curative lorsqu’on la diagnostique tôt, lorsque le traitement est adapté parce que certaines personnes peuvent avoir les symptômes ci-dessus mentionnés et croire qu’elles souffrent du paludisme et cela, sans même se faire  par un médecin. Elles commencent un traitement du paludisme et la maladie commence à gagner du terrain.  Dans ce cas, le traitement est tardif et inadapté parce que la maladie a eu le temps de s’installer et de s’aggraver avant qu’on ne découvre que c’est la méningite. A ce stade, la guérison est difficile, même si elle est possible, il y a souvent des séquelles.

Radarsburkina.net : Quelles sont les pratiques préventives à observer pour se protéger contre cette maladie ?

Dr Abdallah Ouédraogo : La première solution pour éviter la maladie, c'est de se faire vacciner. Ensuite, étant donné que c’est une maladie qui se transmet d’une personne à une autre par la toux, la salive, les éternuements..., il faut se protéger des personnes qui sont infectées par cette pathologie. C’est d’ailleurs pourquoi des mesures barrières comme se laver les mains au savon, manger sain, porter un cache-nez, se mettre du beurre de karité dans les narines contribuent à éviter beaucoup de maladies comme la COVID-19 ainsi que d’autres maladies.

Entretien réalisé par Flora Sanou

vahageoffroyLors de son grand entretien avec une journaliste de la télévision nationale et un autre de Savane médias, diffusé le vendredi 3 février 2023, le chef de l’Etat burkinabè a réfuté l’idée d’un musellement de la presse nationale. Il a ajouté que le gouvernement n’a pas l’intention de retirer aux médias leur liberté d’expression ni de presse mais qu’il s’agit d’une des phases des opérations de lutte contre le terrorisme. Suite à cette sortie médiatique du capitaine-président, Radars Infos Burkina a voulu savoir l’appréciation qu’en fait les acteurs du secteur de la presse. A cet effet, l’une de ses reporters a réalisé un entretien avec Geoffroy Vaha, journaliste, directeur des rédactions de 3TV et de Wat Fm.

Radarsburkina.net : Que pensez-vous de la réponse du président Traoré sur la question du traitement de l’information par la presse, précisément en cette période de crise sécuritaire ?

Geoffroy Vaha : En la matière, je me baserai sur le constat le plus partagé : c’est que nous avons au Burkina une presse professionnelle et responsable. Et cette qualité dans le traitement est transversale aux différentes typologies d’actualités qui sont abordées, celle sécuritaire y compris. Le président aborde le journalisme sous la spécificité du reporter de guerre : celui qui a pour rôle de fournir au public des informations complètes et précises sur un conflit, donc logiquement qui se retrouve sur des zones sensibles. L’opportunité sera donnée de toucher du doigt certaines réalités et de les traduire au mieux ; je crois que c’est cela, l’idée. Cela est salutaire mais, pour l’instant, n’exclut pas que les autorités soient plus accessibles sur certaines questions qui préoccupent le citoyen et sur lesquelles les journalistes ne demandent qu’à les interroger.

Radarsburkina.net : Peut-on parler de liberté de presse au Burkina aujourd’hui, même si le président a soutenu que le gouvernement n’a pas l’intention de retirer la liberté de presse ?

Geoffroy Vaha : La liberté, quelle qu’elle soit, n’est jamais un acquis. C’est une lutte de tout temps. Il faut reconnaître que le contexte aujourd’hui pour le journaliste est devenu plus difficile, tant certains sont allergique à la critique, même quand elle est objective.

Je rappelle d’ailleurs le dernier éditorial des Organisations professionnelles des médias du Burkina Faso. Elles ont dit prendre « l’opinion nationale et internationale à témoin sur les graves menaces qui pèsent sur la presse au Burkina Faso et sur la nécessité de ne pas briser ce rempart si cher à la démocratie et à l’Etat de droit ». La préoccupation exprimée est assez claire pour qu’on puisse se faire une idée de la réponse à la question posée.

Radarsburkina.net : « Il faut que les gens prennent l’exemple de certains pays en guerre. La presse joue un rôle très important ; il faut avoir une technique de communication pour galvaniser le combattant parce qu’il risque sa vie pour la patrie, donc il n’y a pas de raison de parler pour le décourager », a affirmé le président Traoré. Est-ce à dire que les médias burkinabè communiquent pour décourager les combattants ?

Geoffroy Vaha : Nous sommes dans une guerre injuste imposée par des gens qui veulent faire disparaître l’Etat tel que nous le concevons. Les médias ont un rôle important à jouer et personne ne saurait trouver son compte dans la démoralisation des troupes. L’exemple de certains pays en guerre souvent évoqué pour interpeller les médias tient aussi pour l’autorité. Les points de presse du gouvernement ont disparu, les ministres se ferment aux médias, une distance se crée avec les espaces que leur offre les médias. Il y a des lucarnes qui leur sont offertes et qui sont désertées. Ça commence par là : accepter d’occuper ces espaces, expliciter sa dynamique, rassurer, galvaniser. Il faut aussi le dire. La critique objective doit avoir sa place parce qu’elle est constructive pour peu que la bonne oreille soit tendue. Le laudateur n’est pas plus utile. Les défis sont nombreux et énormes.

 Les médias, ici, assument assez bien leur responsabilité sociale, sont des artisans de la construction de la paix si chère, contribuent à la cohésion sociale et consolident les liens entre les communautés. Ils devraient plus être perçus comme des partenaires privilégiés dans cette lutte multidimensionnelle. Il y a plus tôt une méfiance qui ne se justifie pas. Il y a la réalité des activistes, qui ont été érigés en alternative de communication, diffusant des informations reçues de première main, ce qui s’est avéré plus dommageable. Mais ça, c’est un autre débat.

Radarsburkina.net : Quelle place occupent les médias privés sous cette transition, surtout qu’on se rappelle que lors de la visite du président à Bobo-Dioulasso le 3 janvier 2023, le journal « L’Express du Faso » titrait à sa Une : « presse privée déclarée persona non grata » ?

Geffroy Vaha : Les médias privés se battent comme ils peuvent, dans un genre de confinement de fait. La presse nationale est le canal logique de l’exécutif et cela est naturel. Le plus intrigant, et entre confrères nous en discutons, c’est l’impossibilité pour nous d’avoir un membre de l’exécutif sur nos plateaux. A cela s’ajoute le fait que les points de presses au SIG, qui permettaient des échanges directs avec l’autorité sur les questions de l’heure, ne se tiennent plus. Même s’agissant des Conseils des ministres, auxquels nous ne sommes plus conviés à leur terme, les contenus viennent souvent très tardivement.  Ce sont des préoccupations qui ont été soumises et j’ai foi que les choses évolueront positivement sur ce plan.

Radarsburkina.net : Que pensez-vous de la communication du gouvernement ?

Geoffroy Vaha : C’est une communication dont le maître mot semble être la prudence. Cela est compréhensible dans notre contexte, mais il est des degrés d’ouverture qui sont possibles. Et la presse devrait surtout être vue comme un partenaire. Et cela est essentiel.

Propos recueillis par Flora Sanou

aaBambara uneLa 29e édition de Investing in African Mining 2023 (Mining Indaba) se tient du 6 au 9 février 2023 dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, sous le thème « Libérer les investissements miniers africains : stabilité, sécurité et approvisionnement ». Une délégation du Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC) séjourne dans cette ville du pays de Mandela à la faveur de cet évènement. Le vice-président du CBMCG, le Dr Cyrille Constant Bambara, qui conduit ladite délégation, donne les raisons de leur participation.

Radarsburkina.net : En quoi consiste un tel évènement ?

Dr Cyrille Constant Bambara : Investing in African Mining (Mining Indaba) est le plus grand événement sur le secteur minier organisé sur le continent africain. Il est à sa 29e édition en 2023 après une perturbation due à la COVID-19. Le thème de cette année est « Libérer les investissements miniers africains : stabilité, sécurité et approvisionnement ».

Mining Indaba 2023, c’est environ 7000 participants venus du monde entier. A Mining Indaba 2023 participent plus de 500 investisseurs miniers. Sont aussi présentes 530 sociétés minières. Sur le plan politique, 48 ministres africains ont rehaussé l’événement par leur présence. Ces statistiques ne prennent pas en compte les journalistes, les Organismes internationaux, les ONG, les observateurs, etc. C’est un rendez-vous incontournable du secteur minier. Au programme figurent de grandes conférences de haut niveau, des rencontres de travail, des travaux en commission, une grande exposition où vous trouverez pratiquement tous les investisseurs miniers, etc. Indaba est un lieu par excellence d’apprentissage mais aussi de partage d’expérience et surtout de réseautage.

Radarsburkina.net : Qu'est-ce qui motive la présence du CBMGC à ce grand rendez-vous des mineurs ?

aabambara 2Dr Cyrille Constant Bambara : Plusieurs facteurs ont motivé la présence de CBMCG à Indaba 2023. Le CBMGC est une organisation professionnelle œuvrant dans les secteurs des mines, de la géologie et des carrières. Le Conseil a pour objectif la promotion du secteur minier, de la géologie, des carrières et la protection de l’environnement.

Il veille à la promotion des secteurs des mines, de la géologie et des carrières et à l’amélioration de leur compétitivité́. Le CBMCG ambitionne de concilier les intérêts des investisseurs, des communautés locales et de l’Etat. Indaba cadre avec nos objectifs et on y rencontre tous les acteurs mondiaux qui interviennent sur la question.

Toutes les activités organisées dans ce cadre sont en droite ligne avec nos objectifs. Il fallait y donc être pour écouter, apprendre, comprendre, partager et retenir les bonnes pratiques. Sur certains aspects du secteur minier, nous avons partagé l’expérience du Burkina Faso, qui semble être en avance par rapport à certains pays africains. Nous avons retenu aussi de bons exemples qui pourront impacter notre action. Nous avons constitué un bon réseau de partenaires internationaux potentiels avec qui nous comptons développer des activités.

Il est question aujourd’hui au Burkina Faso de développement local, de contenu local, de réforme du cadre légal et réglementaire. Ainsi, au sortir de ce salon, le CBMCG pourra être plus précis dans ses contributions. De plus, à Indaba, est discuté l’avenir du secteur minier mondial et surtout africain. Donc, pour un pays africain, il faut y être pour pouvoir anticiper.

Dans ce monde, on ne peut pas avancer seul. Il faut des ouvertures vers les autres et CBMGC est sur la bonne voie.

Le thème de cette année qui est « Libérer les investissements miniers africains : stabilité, sécurité et approvisionnement » a été un facteur qui a motivé notre participation.

Plusieurs économies africaines dépendent de l’exploitation minière. Vous savez que le monde a été secoué par plusieurs crises dont la COVID-19 et présentement la crise ukrainienne. Ces situations ont eu des impacts sur la recherche minière, la hausse des prix du carburant, la hausse des prix du transport, des biens et services.

On assiste à une sorte d’incertitude dans tous les pays qui exploitent des ressources minières. Au Burkina Faso, en plus de ces chocs exogènes, nous vivons l’insécurité qui a entraîné le ralentissement, voire l’arrêt de la recherche, la fermeture de certains sites en exploitation, les difficultés d’approvisionnement en biens et services pour les mines en exploitation, des difficultés de lever des fonds pour investir, une baisse de la production, une baisse des recettes versées au budget national, etc.

Comment l’industrie minière mondiale et africaine ressentent et vivent ces difficultés ? Quelles sont les solutions proposées ou les bons exemples à prendre chez d’autres pour une exploitation minière profitable à tous ? Il fallait venir à Indaba pour trouver les réponses à ces préoccupations qui vont nous aider dans notre action.

Nous allons tenir compte de ces réponses dans nos activités et dans nos propositions pour que le secteur minier national reste le levier de développement socio-économique du pays.

Si vous prenez le cas de l’Afrique du Sud, le secteur minier de ce pays a été durement éprouvé par ces difficultés. Le pays a connu des difficultés d’approvisionnement en énergie, en carburant. Mais elle a su trouver des moyens pour les surmonter. Ces bonnes expériences peuvent inspirer le Burkina Faso.

Radarsburkina.net : Est-ce que le Burkina Faso est bien représenté à cette rencontre ?

Dr Cyrille Constant Bambara : Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières a marqué de sa présence cette édition d’Indaba. Il était accompagné de ses proches collaborateurs. Le ministre a participé à un symposium ministériel où il a participé à un panel sur les risques et opportunités du secteur minier. Il a eu plusieurs rencontres avec diverses personnes et institutions. Il a été sollicité par plusieurs médias pour des interviews. Il a un calendrier très chargé ici en Afrique du Sud. Le Bureau national des Mines et de la Géologie (BUMIGEB) participe à l’exposition à travers un stand que nous allons visiter. Nous avons aussi rencontré plusieurs fournisseurs de biens et services miniers nationaux qui sont venus pour prospecter.

www.radarsburkina.net

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