L’association Jeunesse au poing levé, en collaboration avec le Comité international mémorial Thomas-Sankara (CIMTS) et d’autres associations épousant les idées sankaristes, a tenu une activité à l’occasion du 73e anniversaire de naissance du défunt président Thomas Sankara. Selon le président du comité d’organisation du CIMTS, ils l’ont fait dans l’optique que cette date soit inscrite dans la conscience de chaque Burkinabè afin de perpétuer la mémoire du père de la révolution d’août 1983. L’événement a été marqué par des témoignages sur la vie du capitaine Sankara livrés par des personnes qui l’ont connu.
Tous les orateurs du jour disent avoir gardé de bons souvenirs de ce révolutionnaire. Pour le colonel major Blaise Sanou, Thomas Sankara a été un grand visionnaire. « Il savait qu’il n’y avait que le développement endogène qui pouvait aider le Burkina à aller de l’avant, d’où le concept du « consommons burkinabè » qu’il n’a cessé de promouvoir. Auparavant, le Burkina était considéré comme pays pauvre incapable de s’en sortir, mais grâce au président Sankara, ce pays est connu presque partout dans le monde aujourd’hui », a-t-il témoigné.
Le colonel Daouda Traoré, lui, a affirmmé que Thomas Sankara était « extrêmement humain » et que c’était un être exceptionnel. « Il a touché à toutes les facettes du développement, à tous les domaines de la vie. Il a fait montre de toutes les qualités : c’était un concentré de valeurs. Aujourd’hui, il a 73 ans car on peut dire qu’il n’est pas mort. Il est dans notre économie, il est dans nos cœurs, il est vivant plus que jamais ; il sommeille en nous et on doit le réveiller », a-t-il déclaré.
La députée Juliette Congo, revenant sur les actions des Comités de défense de la révolution (CDR), a quant à elle souligné que Sankara était un leader qui donnait envie de travailler. « Il faisait faire. On n'avait même pas besoin qu’il donne des directives parce que quand tu le voyais agir, tu avais envie de faire la même chose », a-t-elle confié. Selon elle, son engagement pour l’éducation provient de Thomas Sankara. « Je vous avoue que mon combat aujourd’hui pour l’éducation est né de ma découverte de ce que Thomas Sankara avait fait pour le secteur de l’éducation au Burkina », a-t-elle soutenu. Et d’ajouter : « Si aujourd’hui j’ai la capacité de traverser les frontières, de faire des formations dans des universités, dans de grandes écoles pour les jeunes, c’est parce que j’ai été à l’école de Thomas Sankara ».
Selon Dominique Zoungrana, Sankara a eu tort d’avoir compris très tôt les choses. « Il y avait des contre-révolutionnaires au sein de la révolution et Thomas le savait. Il aurait pu se défendre mais il a préféré ne pas le faire », a-t-il indiqué.
De l’avis du président de l’association Jeunesse au poing levé, Guy Innocent Nana, « Thomas Sankara n’a jamais été aussi vivant. Il est vivant parce que l’idéal qu’il a porté est enseigné partout dans le monde malgré les tentatives orchestrées pour effacer les années de la révolution démocratique populaire des mémoires des Hommes. Il est vivant parce que les luttes qu’il a engagées servent aujourd’hui de référence en matière de bonne gouvernance dans le monde. Il est une expérience révolutionnaire et un trésor immense dont la jeunesse a besoin pour s’outiller et relever les défis de cette ère ».
Par ailleurs, un prix de mérite et de reconnaissance a été décerné à Thomas Sankara et remis à sa famille par le coordonnateur de United Kingdoms of Africa (UKAF), le guide Bamba Mohamed, premier guide et missionnaire auprès de toutes les familles royales d’Afrique, les familles des pères de l’indépendance, les familles des bâtisseurs et les acteurs africains au développement. Il s’agit d’une attestation de reconnaissance dénommée « grand prix d’acteur d’éveil de conscience » et d’un trophée.
Pour le guide, ce prix a été décerné en reconnaissance de l’effort fourni par Thomas Sankara pour le développement. « Nous n’avons pas vécu avec Thomas Sankara, mais c’est comme s’il était toujours avec nous ici. Et c’est ce qui nous a motivés à nous intéresser à des secteurs de développement défendus par Thomas Sankara, notamment l’éducation, la culture, l’autosuffisance alimentaire, la santé, l’environnement, la sécurité et la paix. Quant au trophée (trophée de la journée mondiale de l’Afrique, premier prix de l’Union africaine), il revient à Thomas Sankara parce qu’il a été un combattant de l’Afrique et que c’est lui qui a ouvert les portes du développement », a-t-il conclu.
Flora Sanou