Courant novembre, un groupe de personnes physiques et morales, en collaboration avec l’Association pour le développement communautaire et la promotion des droits de l’enfant (ADC/PDE), ont organisé une collecte à travers le réseau social WhatsApp pour venir en aide à des personnes déplacées internes de la province du Sanmatenga, région du Centre-Nord. Comment ledit groupe a-t-il pu mobiliser les ressources à travers WhatsApp ? Comment a-t-il réussi à avoir la confiance des volontaires pour que ceux-ci contribuent ? Combien de personnes ont bénéficié de cette aide ? Pour avoir des éléments de réponse, une équipe de Radars Info Burkina a échangé avec le responsable de l’ADC/PDE, Mahomed Ouédraogo.
Selon notre interlocuteur du jour, cette collecte est partie de l’initiative d’une seule personne. L’idée est née d’une question : que faire pour apporter un soutien aux personnes déplacées internes ? Cette interrogation a suscité un objectif qui devait être atteint sur une période d’un mois, précisément au mois de novembre. Le principal objectif fixé était d’offrir à 100 ménages un kit alimentaire. Ledit kit devait être d’une valeur de 30 000 F CFA par ménage de Personnes déplacées internes (PDI).
Ainsi, l’information a été relayée de bouche à oreille entre amis, connaissances et l’idée a pris corps. C’est ainsi qu’un groupe WhatsApp a été créé pour collecter les fonds. Ledit groupe était hétérogène, nous dit M. Ouédraogo. Et de préciser : « Les contributeurs viennent du Burkina, du Mali, de la Centrafrique , de l’Europe et des Etats-Unis d’Amérique. C’était des personnes du même service ou d’institutions différentes et des membres de l’association. Une trésorière était chargée de recevoir les fonds et le groupe suivait l’évolution des contributions volontaires. C’est une quarantaine de personnes qui ont donné leurs contributions, soit une somme totale de 3 millions 200 mille F CFA ».
Sur la base de cette somme, un kit d’une valeur de 30 000 F CFA a effectivement été proposé, conformément à l’objectif de départ. L’association s’est chargée des démarches auprès de l’administration pour opérationnaliser l’acte. Et avec le département de l’Action humanitaire, le choix des bénéficiaires a été fait. Les sites de déplacés étant nombreux, il y avait des critères : par exemple, le bénéficiaire ne devait pas être quelqu’un qui a déjà reçu une aide, selon Mahomed Ouédraogo. C’est ainsi que, de concert avec le haut-commissaire, le directeur régional de l’Action humanitaire, toute la hiérarchie de l’humanitaire et des représentants des donateurs, les kits ont été remis aux différents bénéficiaires.
« On a pu réunir les 100 ménages et ils ont reçu des kits composés d’une enveloppe de 5 000 F CFA, d’un sac de riz, d’un bidon d’huile alimentaire, d’un paquet de cube maggi, d’un paquet de soumbala, d’un sachet de poisson sec et de savon », a précisé le président de l’ADC/PDE.
Pour lui, l’objectif a été largement atteint parce que pouvoir mobiliser en un mois plus de trois millions pour venir en aide à des personnes dans le besoin via un réseau social n’était pas un pari gagné d’avance.
S’agissant de la confiance dans pareille initiative, notre interlocuteur répond que tout le monde est conscient de la situation qui est celle de notre pays donc chacun n’a pas hésité à mettre la main à la poche pour soutenir les personnes déplacées internes d’autant plus que la gestion des ressources a été faite de manière transparente. A son avis, c’est un devoir moral qui doit s’imposer à tout Burkinabè, d’où qu’il vienne, afin qu’il ou elle prenne des initiatives pouvant contribuer à soulager un tant soit peu nos concitoyens en détresse.
Flora Sanou